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Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Formidable découverte ! Pensez-donc, il n'y a pas une semaine, je ne savais pas c'est qui Panaït Istrati. Eh bien maintenant, je vais vous le dire. C'est quelqu'un !
J'avoue que cette banale et triviale entrée en matière ne cadre pas une minute avec la finesse de cet auteur et la force de ses écrits. J'en reste tout ébahi.
Comment résumer ce roman ? Sorte de tragédie grecque avec le charme slave d'une Roumanie de saltimbanques aux étourdissants effluves turcs extraits d'ensorcelants contes orientaux. Fichtre, vous voilà bien avancés.
Adrien a « le besoin de regarder dans le gouffre de l'âme humaine ». Il rencontrera Stavro qui lui contera l'époque où il était Dragomir (non, nous ne sommes pas dans une évolution Pokemon) où enfant il vivait avec sa mère et sa soeur, toutes deux d'une grande beauté.
Un drame que vous découvrirez bouleverse l'équilibre familial.
Dragomir sera perverti par des rencontres vénéneuses et Kyra enlevée et enfermée dans un harem.
Dragomir errera dans tout le Moyen-Orient à la recherche de sa soeur bien-aimée. Cette quête se transformera souvent en fuite pour échapper aux « protecteurs » du bel adolescent.
Laissez vous emporter par le souffle poétique où le miel des mots de cette gourmandise littéraire ne vous fera pas prendre un gramme mais pèsera plus sur votre esprit que les tonnes d'informations ineptes déversées par nos médias contemporains.
Roman initiatique sur la bassesse de l'âme humaine. Toutefois, « mille ignominies souffertes ne donnent pas le droit de cracher sur l'humanité toute entière.»
Comme je le dis souvent : « Il n'y a qu'un seul conteur pour cent mille baratineurs. »
Merci Monsieur Istrati, vous êtes en plus un enchanteur.

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Osmose, c'est le nom du restaurant dans lequel je fis connaissance avec Kyra Kyralina. Osmose, l'accord parfait, devait dès lors accompagner toute la lecture de ce récit. D'elle il parlera finalement peu. Toute femme doit garder sa part de mystère, n'est-ce pas ? Jeune, elle aimait la vie. Ah, insouciance de la jeunesse, paradis appelé à s'estomper dans les brumes du souvenir !


Quelle écriture, ma tête s'y est reposée mieux que sur un oreiller de plume, mon coeur s'est mis à battre et mon âme… ô mon âme, elle s'est envolée.


Est-ce la jeunesse d'Adrien, son innocence encore, sa naïveté surtout ? Est-ce de le voir s'acoquiner avec Stavro tantôt forain, tantôt limonadier, toujours voyou ? Est-ce cette charrette l'emmenant sur les routes coincé entre Stavro et son compère ? Ou tout cela à la fois ? Voilà que tout soudain mes pensées me ramenaient à Pinnochio.


Qui serais-je pour condamner Dragomir ? Même après avoir lu le récit de sa vie, du Danube au Bosphore et juqu'à Beyrouth par tous les contours de la méditerranée, telle que livrée sous son pseudo de Stavro, je ne saurais trop le juger.
« Une vie d'homme ne se raconte ni ne s'écrit. Une vie d'homme qui a aimé la terre et l'a parcourue est encore moins susceptible de narration. Mais quand cet homme a été passionné, qu'il a connu tous les degrés du bonheur et de la misère en courant le monde, alors, essayer de donner une image vivante de ce que fut sa vie, c'est presque impossible. » p.205


Par delà ce presque impossible, c'est à l'assaut de l'impossible de la vie elle-même que Panaït Istrati, magistral conteur, m'a emmené.


https://www.youtube.com/watch?v=Q-rMzANlb44

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Il est des chef-d'oeuvres de derrière les fagots que l'on ne déniche plus guère que dans l'arrière-boutique des bouquinistes. Celui-là conte avec rudesse, humour et lyrisme les vagabondages d'un de ces hommes aux frontières multiples que l'on rencontrait jadis, au temps évadé d'un Empire Ottoman qui, aujourd'hui encore, n'en finit pas de mourir. le colporteur, le vendeur de salep un peu voyou, celui qui se fait appeler Stravro ou Dragomir, se souvient de son enfance, ballottée de la Roumanie à Constantinople, et de Damas jusqu'aux rives de Maritsa. Il se souvient surtout de sa maman et de sa soeur, Kyra, rouées de coups par un père jaloux, puis disparues, beautés enchaînées, filles de harem, mélancolies d'un âge d'or qui ne reviendra jamais. Stavro découvre la méchanceté des hommes, les horreurs derrière les douceurs, les vices derrière les gentillesses, la cupidité derrière les fausses camaraderies. Il découvre aussi l'amitié, qui le sauve de la misère. Il raconte un monde disparu, un monde de mélanges, un monde de diversité, un monde misérable et savoureux que l'on hésite à regretter.
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Dans ce premier tome des récits d'Adrien, on suit, dans un mélange de Roumain, de Turc et de Grec, sa rencontre avec le vieux Stavro, limonadier ambulant, la première nuit, les attouchements suspects dont s'excuse Stavro qui, d'une manière touchante va raconter sa vie, l'amour fou pour sa soeur Kyra, un père absent et violent, la fuite, Istanbul, Syrie, Liban et les être humains croisés, richesse, pauvreté, fausseté, grandeur d'âme...

J'ai apprécié ce voyage coloré que nous livre Istrati et poursuivrai sans doute les trois autres livres.
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Un jeune garçon, Adrien, est fasciné par un personnage énigmatique, un marchand forain à deux faces : une âme noire et sournoise qui présente parfois un visage de bonté et d'honnêteté. Au cours d'un voyage pour affaires qu'ils entreprennent ensemble, le jeune garçon va connaître son passé et les épreuves qu'il a endurées. Stavro lui restitue un conte tragique aux multiples aventures et rebondissements, une longue odyssée à la recherche de sa soeur aimée disparue dans les mains d'un marchand de femmes, d'un livreur de harem. Son histoire débute dans sa ville natale à Braïla, port roumain sur le Danube dans une enfance heureuse et remplie de fêtes et de musique auprès de sa mère et de sa soeur qui aiment être courtisées et que la fureur du père vient interrompre de temps à autre, jusqu'au jour où ils doivent fuir sa folie meurtrière. Ses vaines tentatives pour retrouver Kyra et sa mère l'emportent en Turquie, puis au Caire, à Damas, Beyrouth...de rencontres en rencontres, rarement salutaires, dans des bistrots de quartiers, des chambres sordides, des prisons dorées ou de terribles cachots, sur les chemins de l'errance, dans l'apprentissage et vers la connaissance de la nature humaine.
Ecrit en français par un homme qui ne se considérait pas comme un écrivain et qui en avait pourtant l'immense talent Autodidacte, aventureux et nomade, il a vécu lui-même mille vies et a appris notre langue en lisant les classiques, tout simplement.
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Voici un livre exemplaire ! Si seulement il pouvait s'écrire plus de roman comme celui-ci ! Panaït Istrati devrait être un modèle pour tous. À travers les pages, il tisse une sagesse profonde et éternelle. Il montre que nous pouvons nous opposer à la société sans violence. La justice n'est pas seulement une question sociale, elle est également une affaire personnelle entre l'homme et sa conscience. D'ailleurs, la fin du roman confirme l'ascendance de l'état d'esprit : « Toute la beauté vient de notre coeur, tant que ce coeur est plein de joie. » « Kyra Kyralina » ressuscite un passé plein d'une poésie, d'une puissance et d'une passion qui est loin derrière nous (a-t-elle réellement existé ?), qui rappelle à bien des égards « Les Mille et une Nuits ». Istrati eut une vie turbulente, hautement fascinante remplie d'aventures et de malheurs. Il me fait considérer une bonne part de la littérature d'aujourd'hui avec répugnance et amertume. Tant de gens écrivent (des pseudo-écrivains) en se regardant dans le miroir. Cela donne naissance à des livres sans vitalité, sans consistance où l'imagination est absente, des récits nombrilistes où le sujet est un « moi » débordant d'une satisfaction mollasse ou encore un « je » étalant avec délectation les détails scabreux d'une vie inintéressante. Heureusement qu'il existe des auteurs tels que Panaït Istrati, des écrivains talentueux qui sachent à la fois peindre la misère humaine et la beauté. Ici, nous avons affaire à un véritable maître de la célébration de la vie, un maître qui vient chercher l'âme du lecteur et lui (re)donne espoir.
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Quand on pense que Romain Rolland était son mentor et son "exemple à suivre", on ne peut que rester pantois devant la modernité qu'à conservé Istrati confrontée à la poussière qui a recouvert Jean-Christophe et cie... un auteur majeur du début du XXè, un sens du récit et du souffle, c'est Mandrin matiné de cosaquerie zaporogue ! (cet avis vaut pour tous les récits d'Adrien Zograffi)
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L'amour fraternel de Stavro qui fut un temps Dragomir, sur les traces de sa soeur Kyra enlevée et enfermée dans un harem. Une errance dans tout le Moyen-Orient à la recherche de sa soeur bien-aimée. Un livre découvert durant ma scolarité grâce à ma professeur de français.
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comment ne pas être conquis par le charme du conteur qu'est Panaït Istrati ?
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