Osmose, c'est le nom du restaurant dans lequel je fis connaissance avec
Kyra Kyralina. Osmose, l'accord parfait, devait dès lors accompagner toute la lecture de ce récit. D'elle il parlera finalement peu. Toute femme doit garder sa part de mystère, n'est-ce pas ? Jeune, elle aimait la vie. Ah, insouciance de la jeunesse, paradis appelé à s'estomper dans les brumes du souvenir !
Quelle écriture, ma tête s'y est reposée mieux que sur un oreiller de plume, mon coeur s'est mis à battre et mon âme… ô mon âme, elle s'est envolée.
Est-ce la jeunesse d'Adrien, son innocence encore, sa naïveté surtout ? Est-ce de le voir s'acoquiner avec Stavro tantôt forain, tantôt limonadier, toujours voyou ? Est-ce cette charrette l'emmenant sur les routes coincé entre Stavro et son compère ? Ou tout cela à la fois ? Voilà que tout soudain mes pensées me ramenaient à Pinnochio.
Qui serais-je pour condamner Dragomir ? Même après avoir lu le récit de sa vie, du Danube au Bosphore et juqu'à Beyrouth par tous les contours de la
méditerranée, telle que livrée sous son pseudo de Stavro, je ne saurais trop le juger.
« Une vie d'homme ne se raconte ni ne s'écrit. Une vie d'homme qui a aimé la terre et l'a parcourue est encore moins susceptible de narration. Mais quand cet homme a été passionné, qu'il a connu tous les degrés du bonheur et de la misère en courant le monde, alors, essayer de donner une image vivante de ce que fut sa vie, c'est presque impossible. » p.205
Par delà ce presque impossible, c'est à l'assaut de l'impossible de la vie elle-même que
Panaït Istrati, magistral conteur, m'a emmené.
https://www.youtube.com/watch?v=Q-rMzANlb44