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sur 314 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Durant une dizaine d'années, j'ai été adepte du camping-car. Mon père avait eu la lubie d'en acheter un à la soixantaine et nous en avons largement profité avant qu'il ne se décide à le revendre.
Aussi ce récit empreint d'une certaine nostalgie m'a beaucoup parlé et m'a remémoré les souvenirs de nos voyages avec nos enfants et l'un ou l'autre de leurs copains comme la fois où les petits faisaient des parties endiablées de Uno alors que nous faisions une halte à Avignon.
- « Allez, les enfants, préparez-vous, on va visiter le Palais des Papes ».
- « ça pue le Palais des papes ».
Et ils sont restés dans le camping-car à jouer aux cartes !

Ivan Jablonca décrit bien cette ambiance particulière où se mêlent simplicité, liberté et relation à la nature, dans la lignée de la contre-culture post-soixantehuitarde quand d'autres y voient un marché, une mode, une nouvelle forme d'asservissement de bobos friqués ou de retraités pantouflards qui sortent la parabole, les boules de pétanque et déplient les fauteuils en arrivant sur le spot.

Le combi VW de la famille Jablonka a parcouru l'Europe et l'on voit à quel point cela fut important pour l'auteur dans sa construction et dans son ouverture au monde. L'enfant qu'il était consignait ses expériences dans des carnets de voyage dont il se sert abondamment dans cet essai. Il y associe des réflexions philosophique, politiques ou sociologiques qui permettent de nourrir notre propre réflexion sur ce phénomène de société.

« Ce mélange de luxe et de populaire, ces vacances entre confort et aventure, loin d'une propriété qu'on n'a pas, mais dont on ne voudrait pas de toute façon, convenaient bien au couple d'origine modeste à trajectoire sociale ascendante que formaient mes parents ».

Lecture intéressante.

Challenge Multi-Défis 2023
Challenge Riquiqui 2023.
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Sans doute influencé par la couverture, en ouvrant ce livre je m'attendais à trouver une ribambelle de références aux plaisirs modestes du camping-car et que ça.

J'étais loin du compte.

Ivan Jablonka, que je découvre ici, avec son style clair et sincère, donc agréable, nous évoque bien l'histoire du camping-car, ce paradoxe ambulant, à la fois bourgeois à cause de son prix et bohème à cause du mode de vie qu'il nécessite ; Bobo en somme.
Il évoque aussi ces plaisirs uniques: liberté, spots, proximité de la nature, oubli des contraintes, suspension du temps, éloge de la parcimonie

Mais « En camping-car » est surtout un ouvrage à tiroirs et nous plongeons dans une introspection, une autobiographie, une quête du père, une sorte de thérapie sans pathos profond, une compréhension chargée de doux reproches et, finalement, un remerciement énorme à ses parents de lui avoir donné une enfance heureuse en partie faite de quelques semaines de vacances en camping-car qui comblaient la rigueur du reste de l'année.

J'ai été très sensible à cette liberté qui inonde l'enfance d'Ivan.
« Ma liberté n'était pas licence, anarchie, dissidence, fugue, mutinerie, impulsion, arbitraire, caprice, paresse, ni même intelligence, car mon esprit, lent à la compréhension, peinait déjà à se mouvoir ; j'avais si bien intégré les règles qu'elles pouvaient être suspendues sans que je songe à les transgresser. Non, la liberté que le camping-car a engendré état plutôt émerveillement, disponibilité, allergie à toute forme de servitude et de fixité – une sorte de dérive insouciante ».

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« Ce livre est né de la confrontation de deux événements qui se sont produits à 40 ans d'intervalle: la guerre et mes vacances. » Dans ce court essai, qui se présente comme le souvenir émerveillé des vacances en camping-car de l'auteur, Jablonka prétend réfléchir à l'influence que ces vacances ont eu sur la construction de sa personnalité mais surtout à ce qu'elles révèlent de son époque. Enfant de survivant, il intitule son premier chapitre « Soyez heureux! », « Soyez heureux! » comme le cri de guerre du père pour qui les Nazis ont forcément gagné s'il a l'impression que ses enfants s'ennuient. C'est aussi la Shoah, pense-t-il, qui explique le choix du combi Volkswagen dans lequel ses parents lui firent découvrir le monde: un camping-car pour être toujours en route (car l'expérience a prouvé qu'un Juif qui s'avise de ne plus être errant finit toujours débusqué par les Barbares), et de marque Volkswagen car comment résister à la rationalité allemande dès lors qu'elle optimise les rangements plutôt que la solution finale?
Jablonka est aussi un enfant des Trente Glorieuses et je trouve très jolie son analyse des vacances de riches qui jouent aux pauvres que furent ses pérégrinations minimalistes dans toute l'Europe et au-delà: assez aristocratiques pour être associées au « grand tour » des fils de bonne famille du XIX° siècle mais assez bohèmes pour susciter le mépris des bourgeois fidèles à leur résidence secondaire, elles permirent aux enfants de prolos de rester fidèles à leurs origines et de bénéficier de l'ascenseur social sans se sentir transfuges de classe.
Alors sans doute ce livre plaira-t-il surtout à ceux dont l'enfance s'est déroulée au XX° siècle, dont l'enfance, par conséquent, n'est que pure négativité puisque « caractérisée par l'absence d'objets qui nous sont devenus indispensables: pas d'ordinateur, pas d'imprimante, pas d'Internet ni de mail, pas d'appareil photo numérique ni de téléphone portable, pas de compte Facebook pour poster en temps réel ses photos de vacances, pas de hashtag #VanLife pour dire sur Instagram la jubilation de la vie en camping-car, pas de siège-auto pour les enfants, pas d'airbags, pas de freinage ABS ni de guidage GPS. »
… Donc à tous ceux qui ont déjà monté une tente canadienne, pissé dans les bois, lu à la lampe de poche, joué aux cow-boys et aux Indiens et pris des douches exclusivement à l'eau froide pendant leurs vacances.
… Et finalement à tous ceux qui ne voudraient pour rien au monde passer pour d'affreux réactionnaires nostalgiques et qui remercient infiniment M. Jablonka d'avoir fourni la caution intellectuelle de cette délectable madeleine.
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J'aime bien Ivan Jablonka. Déjà il a mon âge (si si, ça compte !), et puis un homme qui se questionne sur sa masculinité et la place qu'elle lui apporte dans notre société, ça me parle aussi.
Cette fois-ci Ivan nous plonge dans ses souvenirs personnels avec « En camping-car », sorti en 2018. Il nous raconte ses vacances magiques passées avec ses parents, sa frangine et des amis aux quatre coins de l'Europe, dans ce fameux combi Wolfwagen si emblématique. Il nous décrit ainsi chacun de ces voyages et les souvenirs qu'il en a gardés, en les mettant ensuite en parallèle avec sa vie actuelle et son analyse de petit-fils de déportés. C'est en fait un élément capital dans sa construction d'adulte, qui a même influencé les vacances dont il a bénéficié et forcément la personne qu'il est devenu.
J'ai beaucoup aimé, déjà parce que c'est autobiographique, et puis aussi parce que ce livre m'a fait voyager, tout en me faisant réfléchir : cette époque je l'ai moi aussi vécue au même âge, je peux donc confronter son ressenti avec le mien. Bref, très chouette.
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Entre autobiographie et étude sociologique, Jablonka nous conte ses premières vacances à bord d'un camping-car VW. Des réflexions sur l'enfance, la liberté, la transmission et de belles images de voyages en Italie, en Grèce, au Maroc ou partout où le van pouvait les emmener.
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Ce livre est léger et vous emmène en voyage dans la jeunesse de l'auteur avec des allées retour sur l'importance du père sur la vie de l'auteur.

Les voyages en camping car n'étant qu'un prétexte pour parler de ce rôle. Père orphelin, dont les deux parents ont péri dans les camps de concentration nazis.

Un livre où le judaïsme joue un rôle important voir essentiel...
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Un livre vite lu dans lequel l'auteur YVAN JABLONKA
nous raconte ses vacances dans les années 80 en combi VW avec ses parents à qui il rend un hommage très émouvant sur la quête du bonheur et de la liberté.
Un récit intelligent qui exalte le simple souvenir de vacances en philosophie de vie.
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Mélange de souvenirs d'enfances et d'informations générales sur le camping au XXème siècle, ce récit est une ode à la liberté, à l'itinérance et aux vacances nomades en famille.

L'auteur aborde plusieurs thème de la construction de soi pendant l'enfance : l'influence du milieu familial, la liberté, les traditions, le poids du regard des autres, ...

A la fois touchant et instructif, il se lit très facilement, et on se prend à regretter de ne pas plus souvent laisser de place à l'aventure pendant nos vacances.

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Dans les années 1980, à la faveur des vacances d'été, la famille Jablonka (Ivan, ses parents, son frère) accompagnée d'amis, souvent, a sillonné le bassin méditerranéen à bord de son camping-car, un combi VW aménagé. Dans les années 1970 (étant de dix ans l'aînée d'Ivan Jablonka), je faisais la même chose avec mes parents, mes soeurs et frère et des amis, souvent. C'est dire si En camping-car, à la fois recueil de souvenirs et étude sociologique des vacances en itinérance, avait de quoi me séduire.

Les parents de M. Jablonka père ont été assassinés par les nazis quand il avait trois ans, il a grandi dans des foyers pour orphelins juifs, il n'a pas eu une enfance très heureuse. Sa revanche a été de tout faire pour que ses enfants soient heureux. C'était même une obligation pour eux : "Soyez heureux !" hurle-t-il aux enfants qui viennent de lui dire qu'ils s'ennuyaient. Pendant l'année scolaire ils vivent dans un petit appartement parisien, l'été ils s'évadent sur les routes pour jouir de la liberté. "[Mon père] professait qu'un enfant n'a pas à respecter son père et, d'ailleurs, le fait de voyager, d'être quotidiennement dépaysé, était un défi à toute autorité. Lui qui avait grandi sans père, il avait choisi de garder le meilleur de la paternité".

Derrière ces choix individuels, Ivan Jablonka voit aussi des choix de classe. Enfants d'ouvriers, ses parents se sont élevés par les études. Ils font partie de la bourgeoisie à diplômes, celle qui a "le pressentiment que l'essentiel, pour réussir à l'école, ne s'apprend pas à l'école." Les voyages forment la jeunesse et lui permettent de faire sienne une culture vivante.

Cette bourgeoisie-bohême, que l'on raille souvent sous l'appellation de "bobo", l'auteur la défend en disant qu'elle est le bastion de valeurs comme "la culture, le progrès social, l'ouverture à autrui, une certaine idée du vivre-ensemble".

Dans cet ouvrage, qui est aussi un hommage de l'auteur à ses parents et plus particulièrement à son père, j'ai reconnu mes souvenirs d'enfance, les choix de mes parents et un peu de ce que je suis devenue.
Lien : http://monbiblioblog.revolub..
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Dans ce livre, Ivan Jablonka nous raconte ses vacances d'enfance, en camping car, à travers les Etats Unis, la Grèce, le Portugal, le Maroc ...
Il prend ses voyages pour nous expliquer ce que le camping car a pu apporter à sa vie, comment cet espace de liberté a façonné l'adulte qu'il est aujourd'hui.
J'ai beaucoup aimé ce livre, cette plume. J'avais découvert l'auteur dans un podcast (Ce qui se lie, de la librairie LE FAILLER) où il venait présenter son nouveau roman, qui me fait également très envie. J'ai adoré l'entendre parler et surtout parler de ses romans.
Je ne regrette pas cette découverte et compte bien me pencher sur les autres écrits de l'auteur
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