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sur 198 notes

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Debut du XXe siècle,
Hans Barrøy, trente cinq ans, habite avec sa jeune femme, sa petite fille, sa jeune soeur retardée et son vieux père une toute petite île au large de la Norvège. Ils en portent le nom et en sont les uniques habitants.
Face à une vie de labeur dans la pauvreté, esclave d'une nature sauvage aux hivers trés rudes, où Hans doit partir pêcher pour quelque mois aux îles Lofoten, -la pêche étant leur revenu vital -, la famille survit à toutes les épreuves.
Le personnage central du livre est la petite fille, Ingrid, sensible, intelligente, courageuse, curieuse qui observe ce monde restreint d'adultes avec ses propres codes et dont les repères ne sont pas toujours facile à comprendre. Bien que forte, le destin va la défier pour le meilleur et le pire, une histoire qu'on va suivre sur presque deux décennies; Barrøy est un paradis, comme il peut être l'enfer.......

La chaleur de ce récit émouvant vient de l'amour et de la solidarité entre les membres de cette famille dans des conditions de vie difficile où chacun a son rôle et s'y tient. Amour au sens large, l'amour entre les époux, entre le père et la petite fille, entre le frère et la soeur, la petite fille et sa tante,la petite fille et son grand-père.....Quand à son charme, c'est sans aucun doute son langage simple. Des gens humbles, dont les ressentis et les pensées sont exprimés indirectement, avec pudeur. Tout est dans la description des gestes et entre les lignes. Ici même le silence parle.
Descriptions intéressantes aussi des divers coutumes et modes de vie de l'époque sur ces îles, comme les femmes qui mangeaient debout et qui finissent par s'asseoir, leurs coffres, les domestiques esclaves non payés,....

Une histoire passionnante aux personnages magnifiques, dans un décor grandiose, dont les héros sont des enfants qui face au destin sont forcés à devenir des adultes précoces. C'est est l'un des cinq titres sélectionnés dans le monde entier pour le Booker Prize 2017 en Angleterre, dont je ne peux que vous conseiller la lecture !


"Un îlien n'a pas peur sinon il ne peut pas vivre dans un endroit pareil,.."


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Ils sont une petite famille et ils vivent sur une île, Barrøy quelque part près des iles Lofoten. Ce sont des îliens et le nom de l'île est aussi leur nom de famille.

Il y a Martin, le grand-père, Hans son fils, Maria sa femme, Barbro, la soeur de Hans, et surtout Ingrid. Ingrid qui est petite au moment où démarrer l'histoire, mais qui va devenir l'une des personnes les plus importantes que ce territoire.

La vie y est âpre, belle et rude tout à la fois. On vit à moitié des travaux des champs (un peu d'élevage, et quelques pommes de terre en potager) et de la mer (de la pêche, soit en rejoignant les grandes campagnes de pèche dans les Iles Lofoten, soit en pêchant tout autour de l'île du lieu, du flétan, ou en confectionnant du guano).
Et à ma grande surprise le récit est tout à fait passionnant.

A la mort de Martin, c'est Hans qui devient pleinement le chef de famille. C'était déjà un peu le cas depuis qu'il vieillissait et qu'il n'était plus en mesure de réaliser tous les travaux nécessaires. C'est lui qui tente de placer sa soeur Barbro chez d'autres familles en tant que domestique – mais cela ne prend pas et Barbro restera sur Barrøy.

Hans va décider des travaux, même si l'argent manque toujours et qu'il faut s'échiner après chaque période de pêche dans des travaux de bête de somme. Barbro l'aide, parce que même si c'est une femme, elle est dure à la tâche elle aussi. Mais Hans et Barbro n'arriveront pas tous seuls à réaliser un ponton d'accotement : ils font venir quelques ouvriers suédois pendant quelques semaines pour les aider. Ils repartiront rapidement, laissant cependant une surprise dans le ventre de Barbro qui accouchera quelques temps plus tard d'un garçon qu'on baptisera Lars …

On n'est pas épargné par la vie sur une île pareille. Une naissance, plusieurs morts, et ce sont encore des enfants – Ingrid, Lars – qui vont devoir bientôt prendre des décisions comme des adultes.
Qu'est-ce qui fait qu'un récit est si passionnant ? Son écriture, sans aucun doute.

Sans jamais nous infliger aucun pathos (à l'image de cette grande dispute en Ingrid et Lars à coups de tisonnier, mais sur laquelle l'auteur ne s'appesantira pas du tout, Roy Jacobsen nous décrit leur quotidien, fait de peines (beaucoup) de quelques joies au milieu de beaucoup de rudesse, à l'image de ces images qu'il décrit si bien aux quatre saisons. Mais avec une affection partagée entre eux pour faire fasse à l'adversité. Il y est question du rire aussi, le rire d'Ingrid que son père aime tant, et qu'elle va perdre lorsqu'elle partira à l'école comme les autres îliens.

Le personnage d'Ingrid est flamboyant, magnifique. Elle est intelligente, délicate, et très courageuse. Et du courage, elle va en avoir besoin pour affronter ce que lui réserve le destin.

Personnellement je l'ai lu d'une traite, avec l'envie irrésistible de connaître la suite (Roy Jacobsen a écrit également « Mer blanche » et « Les yeux du Rigel » où l'on continue de suivre la destinée de la belle Ingrid.

Avec ces « Invisibles », on pense à son voisin islandais Jon Kalman Stefansson « Entre ciel et terre », « A la mesure de l'univers » ou bien « le coeur de l'homme » pour la force du récit, ou à son compatriote Per Peterson (« Pas facile de voler les chevaux) pour les paysages et la présence de ces personnages dans des territoires si différents des nôtres.

Une histoire passionnante que celle de ces « invisibles » qui au fil de la lecture nous deviennent de plus en plus « essentiels ». Beaucoup de pudeur et de profondeur pour décrire le quotidien de quelques personnages qu'on a l'impression d'avoir vraiment rencontrés.

Une grande réussite.
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Les invisibles raconte la vie des Barrøy, l'unique famille installée sur l'une des dix milles îles et îlots qui bordent la côte norvégienne. La famille est propriétaire de cette île, si petite qu'elle est juste un écueil sur l'océan, un point invisible sur la carte du pays mais un univers à elle seule.
A la fois paysans et pêcheurs, les pieds ancrés dans la terre et le regard tourné vers la mer, enfants comme adultes y mènent une vie de dur labeur, de vide, de solitude et de gravité. de quoi mourir d'épuisement et d'ennui s'il ne fallait sans cesse veiller à entretenir le fragile équilibre du rapport entre les bêtes et les hommes, la terre et la mer afin de se maintenir à flot pour que l'île ne se transforme pas en radeau pourri.
Il leur faut constamment lutter pour survivre, rester libre et maître de leur destin. Pour tous c'est une existence rude, sans aucun confort, laissant peu de place aux paroles et aux sentiments qui s'expriment silencieusement. Mais dans ces silences on devine leurs espoirs et leurs rêves. Et leurs craintes.
C'est un roman à la fois captivant et déconcertant par son ton presque monotone, à l'image de la vie insulaire. Il est aussi déroutant par sa la géographie car il n'est pas évident de s'y retrouver parmi les îlots de l'archipel et les Barrøy étant des gens de peu de mots, certaines situations paraissent un peu obscures, difficiles à vraiment bien comprendre.
J'ai cependant été totalement séduite par cette escale norvégienne et je ne peux que vous conseiller de vous embarquer vous aussi pour cette belle lecture franchement dépaysante.
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La vie simple mais aussi parfois compliquée d'une petite famille d'insulaires en Scandinavie; tel est le thème de ce remarquable roman qui séduit par son dépouillement et son rythme en accord avec les saisons, tellement déterminantes pour Hans et son clan. Pour survivre, car c'est de ça dont il s'agit, un travail constant est requis de la part de tous, enfants compris. Et que d'ingéniosité aussi pour exploiter la moindre ressource, que ce soit de la terre, des bêtes ou de la mer. Pourtant personne ne se plaint malgré les rigueurs des hivers et les mauvaises surprises que peut réserver la nature. La mort cependant viendra décimer peu à peu le clan initial; la relève, elle, réussira-t-elle à s'en sortir? Les personnages sont attachants, notamment la très courageuse Ingrid qui devra devenir adulte bien trop tôt. Histoire de famille, mais aussi histoire de gens simples, débrouillards, acharnés, et de leurs relations avec les voisins des autres îles et du village côtier. Une superbe lecture pleine de tranches de vie inspirantes et de gens courageux.
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La vie en autarcie, au fil des saisons, au fil des générations. le monde qui évolue et qui arrive par petites touches, petits souffles ténus jusqu'à l'île Barroy.
Le vent qui n'arrête pas de souffler, les brebis qui agnellent, la mer qui amène ses déchets parfois intéressants, la morue qui sèche, les hivers glacés, les petits et grands travaux pour améliorer le quotidien.
Le grand-père qui vieillit, le père qui devient le patriarche quand son temps arrive.
Une famille survit grâce aux liens qui unit chaque membre avec les autres.
La vie sur une île au début du siècle, une famille.
Des petites scènes qui se succèdent et dévoilent discrètement les secrets et les souffrances...
On naît sur une île, invisible sur la carte, on peut la quitter un moment, mais pour y revenir.
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Traduit par Alain Gnaedig

En attendant les nouveautés de janvier, je pioche dans ma bibliothèque. Il y trônait ce roman norvégien, Les invisibles, depuis plusieurs mois, d'un auteur que je ne connaissais pas.
Un petit voyage au large des Lofoten, dans des îles minuscules me tentait bougrement ! Me voilà donc partie sur l'île de Barrøy, du nom de la famille qui en est propriétaire. le chef de clan est Hans, qui vit là avec son père, le vieux Martin, sa femme Maria et ses filles Ingrid et Barbro. Un caillou aride d'un kilomètre à peine, où l'on cultive un carré de pommes de terre, on fait du foin quand c'est possible, on ramasse la tourbe, on trait quelques vaches mais on vit surtout de la pêche, celle que l'on ramène et que l'on vend ou bien celle de l'Usine, qui nous fait vivre.

La vie et le décor semblent immuables, entre blizzard, tempête, et ...canicule ! Pas de date, quelques allusions vagues. La nature dicte sa loi et les hommes font avec. Sur Barrøy, on disparaît et réapparaît - parfois. On devient père et mère sans avoir eu d'enfants, on devient adulte alors qu'on n'est qu'un enfant. On oublie d'aller à l'école. Et puis on y retourne. On construit des rafiots et des pontons. On s'engueule, on se bat et on se réconcilie. On est hors du grand tumulte du monde, on est invisible.

Cependant, le lecteur observe, subjugué la vie de ce microcosme à la beauté magnétique du froid. On est une famille indéfectiblement liée, avec ses secrets à peine esquissés sur la page d'encre. On a parfois voulu partir mais Barrøy en a décidé autrement.

Roy Jacobsen peint avec une minutie incroyable la vie de ses personnages confronté à Dame Nature, elle aussi un personnage à part entière. J'ai eu du mal à m'immerger dans le roman pendant une trentaine de pages (peut-être parce que les conditions n'étaient pas réunies). Il faut dire que l'écrivain est assez avare en virgules, et préfère la description et le discours rapporté au dialogue au style direct (ce qui au demeurant ne me pose aucun problème). Puis j'ai plongé et j'ai dévoré les pages pour suivre cette saga familiale au confin du monde. J'ai même retardé la fin parce que justement je ne voulais pas quitter ces gens ! 299 pages, c'est bien court !

Quelques petites remarques : j'aurais bien voulu en savoir plus sur le père de Lars, le fils "illégitime" de Barbro, lui même demi-frère de Felix, fils adoptif d'Ingrid. Pourquoi les femmes disparaissent avant de réapparaître ou deviennent folles ? C'est passé sous silence par Roy Jacobsen mais il s'amuse un peu avec elles. Quant aux hommes, ils meurent de leur belle mort ou carrément bêtement.

J'ai eu des soucis avec la traduction, parfois : ça m'a fait sourire de trouver des pies huîtrières. Je ne connais que l'huitrier pie, c'est-à-dire l'huitrier avec un plumage de deux couleurs dont du blanc. Seuls les connaisseurs de l'échassier (qui ne mange pas d'huître !) trouveront étrange de le voir rebaptisé.  Quant à "ce bref moment où l'île est le plus grande, où l'on peut marcher sur du sable blanc" = ???? coquille !....  ; ou "la mer (...) noire et lisse comme de la colle sous un ciel sans étoiles"... j'ai beau eu lire et relire, je n'arrive pas à imaginer ce que c'est de la colle sous un ciel sans étoiles ! Il manque une virgule, non ? - même si j'ai bien compris que c'est la mer dont il est question, mais balancé comme ça, ce n'est pas clair !  Peu de virgules chez Roy Jacobsen, c'est vrai... Bref, j'ai fini par trouver qu'il manquait un travail de correcteur dans ce texte (ce qui relève de l'éditeur). Cela dit, ça n'a pas gâché mon plaisir, mais un peu agacée à la longue. J'ai lu le livre en version poche chez Folio, composition du 4 février 2019 n°d'imprimeur  234335. Edité chez Gallimard pour le grand format.

Malgré ces remarques qui ne feront pas plaisir à tout le monde, Les invisibles est un  magnifique roman pour ceux qui aiment l'air froid et iodé, les tempêtes, les coins sauvages, et les sagas familiales. La bonne nouvelle est  qu'il y a une suite, Mer blanche !

Les Invisibles, mon coup de coeur nordique de fin d'année.
Lien : http://milleetunelecturesdem..
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Une île .... les tempêtes sur une île lui donnent ses couleurs .... en septembre, l'île est un arc en ciel avec les feuilles qui virent du jaune, au marron et au rouge ... puis elle devient un animal loqueteux à fourrure marron ... puis un cadavre aux cheveux blancs, la pluie, les rafales, la grêle, la neige ... cette île n'est pas autre chose qu'un simple grain de sable ... cette île est la longue école de la solitude.
En Norvège, Il m'apparaît toutefois qu'une petite île ne se différencie pas tant que ça d'une ferme coincée entre la mer et la montagne sans autre moyen de communication avec le monde que le bateau quand il peut prendre la mer !

Apprendre à bien construire une tour de tourbe est une chose indispensable pour survivre l'hiver quand sortir, récupérer de quoi se chauffer est une épreuve.
Les coutumes des uns ne sont pas forcément celles des autres .... un grand père meurt .... l'ensemble de ses affaires ... ses draps, ses couvertures, sa chaise, ses habits sont brûlés devant toute la famille.
Vivre dans l'isolement, la solitude, la promiscuité quand on est une petite fille comme une autre, une petite fille qui n'a jamais connu autre chose que cette solitude face à la mer, face aux éléments.
Apprendre à se contenter de peu, de ce qu'on a, de ce qu'on a pêché, de ce qu'on fait pousser.
Apprendre vite, très vite à tout faire car le temps est assassin dans ces coins là et si on veut survivre, il faut savoir faire, il faut savoir s'adapter et si on sait pas il faut inventer sans se tromper.

Une écriture à la gloire des Invisibles, qui nous donne l'impression de les voir là, sous nos yeux. Nous sommes prêts à les aider, à leur porter secours et prendre notre part de leur douloureux destin pour les soulager et leur monter comme on les aime.
Mer blanche, la suite ... nous permettra prochainement de retrouver les personnages des Invisibles ... dans ce livre, l'histoire, notre histoire fait irruption à Barrøy, dans ce lieu que l'on croyait en dehors du temps.
Merci Roy de nous permettre ses retrouvailles ... cela aide à refermer ce très beau livre, les Invisibles, pour qu'ils restent dans nos coeurs.
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« Nul ne peut quitter une île ; une île, c'est un cosmos en réduction où les étoiles dorment dans l'herbe sous la neige. ». En tous cas, cette île de Barrøy a été pour moi une véritable galaxie, au coeur de laquelle je me suis sentie tellement bien, tellement prise, que j'ai eu du mal et des regrets à la quitter, elle et ses habitants si attachants, une fois le livre terminé. Gros coup de coeur pour ce roman du norvégien Roy Jacobsen, que je n'aurais je pense pas découvert sans le challenge Décembre nordique de Cryssilda. L'été dernier en effet, de passage à Brest pour les vacances, lors de ma sacro-sainte halte à la libraire Dialogues, je me suis attardée sur la table dédiée aux littératures du nord, en pensant au challenge. Curiosité et gourmandise. Ah tiens il a l'air bien celui-ci. Ah tiens il est norvégien. Ah tiens… J'étais prise dans ses filets ; et lui dans mes mains.

Les Invisibles, c'est la vie d'une famille sur une petite île proche du cercle polaire. Hans, son épouse Maria et leur fille Ingrid, Barbro la soeur de Hans et leur père Martin. C'est le quotidien et les saisons qui passent, l'eider qui niche alors on ne fait pas sortir le chat, le moment revenu de faire sécher la tourbe, la première tempête d'hiver. Presque des saynètes, au départ, comme de petites nouvelles qui tourneraient autour de la même île et de quelques personnes, le rythme paisible des vies humaines et de la nature, les bonheurs simples et les coups du sort, la débrouillardise et les traditions.

Et puis à mesure, la trame du récit prend de l'épaisseur, et on s'attache profondément aux Barrøy (le nom de l'île et de la famille est identique). Hans repart pêcher aux Lofoten, un enfant nait, un autre entre à l'école sur l'île voisine. Les soucis grattent à la porte parfois, les intempéries saccagent, les destins se tissent, les projets déferlent. On vit de l'intérieur les changements. « Un meuble à l'extérieur. C'est faire du ciel un toit et de l'horizon le mur d'une maison qui s'appelle le monde. Personne n'avait jamais fait cela ». Les drames, aussi. Notre souffle se retrouve mêlé au leur, à espérer, à prendre sa vie en main, à bâtir son avenir comme on se l'imagine, et puis tout reconstruire. Ramer, sans cesser de s'aimer.

L'écriture de Roy Jacobsen, concise, puissante et mêlée d'instants de poésie lumineux, offre un monde, tout un mode de vie dans lequel j'ai plongé avec une joie rare et durable. Les Invisibles a été un fort beau voyage, et une lecture merveilleuse.

« Et Ingrid sentit cette force que seul un oiseau connait, quand il est perché sur le sommet d'une montagne, les ailes déployées, et sait qu'il peut laisser le vent faire le reste. »
Lien : https://lettresdirlandeetdai..
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Lire Les Invisibles, c'est s'immerger dans une magnifique carte postale tout en feuilletant un album de famille poussiéreux qui aurait pu être dégoté au hasard d'une brocante. Difficile de quitter les lieux lorsque l'on referme ce livre, car comme le dit si bien l'auteur, "Nul ne peut quitter une île ; une île, c'est un cosmos en réduction où les étoiles dorment dans l'herbe et sous la neige".
Lien : https://chezlaurette.wixsite..
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Les "invisibles" sont sans doute les destins de chacun mais sont ici ceux des hommes et des femmes vivant sur des îles dans le nord de la Norvège, au début du 20ème siècle, si petites bandes de terre qu'elles portent le nom de la seule famille dont le hasard a en ce lieu décliné les générations.

"Sur une île, tout ce qui a de la valeur vient d'ailleurs, sauf la terre, mais ce n'est pas pour elle qu'ils sont là" et "nul ne peut quitter une île"...ce sentiment à la fois de fatalité insulaire et de liberté face au continent sont les clés de voûte d'une histoire familiale suivie dans les yeux d'Ingrid, de son enfance auprès de son père Hans à sa découverte étrange du sentiment maternel.

Les mains écorchées par le sel, le froid et le travail autour des duvets, de la pêche, du salage des poissons ne s'arrêtent pas, pour s'en nourrir et pour "l'argent, l'amarre la plus déprimante qui les relie à la terre ferme." Et on suit ainsi la ténacité dans la tempête, la succession des saisons qui n'ont d'autre finalité que de varier les tâches dont il faut s'acquitter.

Et devant cette vie uniquement rythmée par la nature et la mer, les enfants grandissent, les adultes rêvent, les vieux regrettent...

Ces pages imprégnées de cette nostalgie que l'on peut ressentir devant les vagues inéluctablement infinies nous bercent comme une marée et révèlent les reflets de l'âme en évoquant les teintes différentes de l'eau dont les pages et les mots mêmes finissent par prendre les couleurs.
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