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sur 619 notes
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Quelle somme! Je n'ai pas souvenir d'avoir passé autant de temps dans une oeuvre, doté d'une pagination incroyable. On se pose néanmoins la question: pourquoi autant de pages? L'enquête aurait gagné en intensité en raccourcissant de ci de là certains passages, qui n'apportent pas grand chose. On a parfois le sentiment de tourner en rond (comme l'enquête finalement) mais le récit par le narrateur reste captivant.
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Ce livre est immenssémissimement epais et le temps que je le lise, jaurais largement eu le temps de tuer un âne a coup de casquette. C'est pour dire... jaenada a fait un travail de fada. On sent que le mec il voulait allé au bout de la chose sans prendre aucun raccourci. Tout est détaillé, chaque personnage est étudié au peigne fin, même pour l'un d'eux qui n'a pas un poil sur le caillou. Aucun des personnages n est sain... Il a dû en fumer des tonnes de tabac pour tenir éveiller et nous pondre un tel docu judiciaire. Moi je valide. Sur le mois de lecture, j'ai pris 2 taille de tour de biceps: 3,5 kg le livre au moins.
J'ai adoré et le conseille fortement. Comme tous les jaeneda d'ailleurs
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Encore une fois, Philippe Jaenada nous convie à une grande enquête minutieuse et passionnante avec le Printemps des monstres. On y retrouve tout ce qui a fait la notoriété de l'écrivain : de la rigueur dans les faits, de la dérision et de l'humour, de la tendresse pour la victime et ces personnes abusées par la société et la vie, les émotions et les digressions personnelles de l'écrivain entre parenthèses. Certains le trouveront long mais cette histoire incroyable peuplée de salopards méritait bien ce travail d'orfèvre. Au nom du petit Luc Taron.
Un livre absolument génial comme Sulak, La petite femelle, La serpe.
À lire. Assurément !
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Il est « de la graine qui pousse au printemps des monstres ».
Qui s'épanouit dans la fange, éclot dans le bourbier, embellit dans le cloaque.
Se développe dans l'immondice qu'il va lui-même nourrir en noyant son monde dans un torrent d'horreur, l'inondant d'un délire ignoble. Vomissant sa cruauté par des courriers anonymes abjects revendiquant le meurtre de Luc Taron, un enfant de onze ans. Qu'il a adressés aux médias, aux parents de l'enfant, au monde.
En se nommant « L'Etrangleur ».
Avant de se rétracter.

Ils sont les monstres. Qui pullulent dans les marécages, prolifèrent dans la boue, grouillent dans cette société re-naissante qui prend ses racines dans le fumier des heures terribles de la guerre. Foisonnent dans cette sombre affaire.
Tous, ils sont tous troubles, opaques, visqueux. Dégoulinant de mensonges, de secrets, de fausseté. Ils sont parents, amis, ennemis, accusés, accusateurs, juges et parties.
Tous, ils vont tous nourrir le monstre autant qu'ils vont s'en repaître en l'aspirant jusqu'à le laisser exsangue.
Tous, il vont tous, par leurs mensonges, leur duplicité, leurs vices et leurs dissimulations recouvrir la vérité d'une épaisse couche de la boue de toutes les immondices qu'ils ont commises.
Condamnant Lucien Léger, cet « Etrangleur » qui n'en était pas un, à la mort symbolique de l'enfermement.
Enterrant la graine dans les marécages pour l'éternité.

Que Philippe Jaenada va arroser d'une prose factuelle et documentée, abreuver d'extraits, nourrir de coupures de presse et de rapports de police.
Pour l'extraire du marais des hypothèses, de la fange des scénarios. de la lie d'une fiction que Léger a lui-même écrite.
Tissant les contours d'un roman dont l'auteur n'est peut-être pas celui que l'on croit ; quand le personnage principal a écrit sa propre légende, l'auteur relatera la vérité dans un torrent de faits et de citations.
Entrainant avec lui un lecteur immergé dans le marécage de cette affaire tentaculaire, plongé en apnée dans les archives d'un fait divers étourdissant, étouffé par ses innombrables rebondissements.
Qui pourra respirer lors des truculentes digressions autour de la vie personnelle de l'auteur, au ton mordant et bourré d'auto-dérision. Des bouffées d'oxygène inspirées, quand le subjectif romanesque éclot de l'objectif journalistique.
Avant de replonger dans le bourbier d'une affaire qui ne révèlera jamais ses secrets.
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Comme pour « La Serpe », Jaenada présente les faits tels qu'ils sont apparus en 1964 : le petit Luc Taron est enlevé et retrouvé mort, un inconnu se désignant comme l'Etrangleur envoie de très nombreuses lettres anonymes, est découvert et arrêté - il s'appelle Lucien Léger et passera 40 ans en prison malgré son revirement un an après, sa dénonciation d'autres hommes et ses demandes de remises en liberté. Mais Jaenada a fait des recherches poussées et il nous invite, avec ses délicieuses parenthèses sur sa vie privée et sa vie de détective littéraire, à découvrir l'évidence de l'innocence de Lucien Léger. Un travail remarquable -on aimerait que tous les accuses innocents bénéficient de la même ténacité dans la documentation- et un style unique.
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Ce livre m'a tenue en haleine pendant plusieurs jours. Ne connaissant pas l'histoire, je n'ai rien voulu lire avant de la découvrir par moi-même. Dès les premières pages, Philippe Jaenada plante le décor, il se trouve au pied d'un arbre, dans le bois de Verrières, là où pour lui tout commence. L'émotion est présente, et l'auteur a choisi l'humour, comme pour atténuer le drame de cette affaire. Je ne raconterai pas l'histoire, à chacun de la lire, mon avis, s'il compte, sera celui d'une lectrice qui n'est pas spécialement attirée par ce qu'on appelle vulgairement « les faits divers ». Sans doute certaines histoires nous touchent plus que d'autres, certaines ont traversé les décennies, comme l'affaire Grégory, et puisqu'on a vécu « en direct » par les médias son évolution, il est plus facile de s'en émouvoir, peut-être. Ici l'histoire remonte à 1964, et à part les « adeptes » du genre, peu en ont entendu parler, et peu de choses sur le net également. J'ai aimé la manière de raconter, les petits détails, les petites digressions (nombreuses), et l'auteur qui a parcouru ces lieux, dormant dans les mêmes hôtels que les protagonistes de l'affaire, prenant des bières dans les mêmes bars, a réussi à m'y immerger. J'ai ressenti beaucoup d'émotions en lisant, d'abord la colère, la tristesse, et encore la colère. le travail de fourmi est impressionnant, plusieurs années de travail sur une affaire aussi complexe, qui nous fait remonter très loin dans le temps, jusqu'aux années 1940. J'ai suivi Philippe Jaenada, j'ai compati à ses petits problèmes de santé, qui, en parallèle de l'affaire, sont comme un retour dans le monde des vivants. Si l'auteur ne cache pas son point de vue sur cette affaire, décrivant avec forces preuves les failles du système judiciaire, il a à mon avis, de bonnes raisons de se forger son opinion grâce aux multiples documents qu'il a pu consulter, et à l'aide de ses prédécesseurs qu'il cite à de nombreuses reprises, Stéphane Troplain et Jean-Louis Ivani, qui complètent le résultat de ses recherches. Ce livre peut paraître long à certains moments, et j'avoue avoir trouvé les détails des aventures de Jacques Salce durant la seconde guerre très pénibles à suivre. C'est le seul moment où j'ai pu me détacher du récit. Mais très vite on replonge dans l'histoire, on suit ces vies, et on apprécie (c'est mon cas) le féminisme de Jaenada, qui décrit une époque révolue, où les femmes n'avaient que très peu de choix de vie. Un livre dense, aux multiples messages, reflet de la société.
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Un livre abordant sous la forme d'un suspense à suivre, haletant jusqu'à la dernière page des thèmes majeurs d'actualités remaniées voire interprétées sans appel
Il aura eu le mérite de s'attacher à une quête de se ..METTRE en QUÊTE des vérités non plus exploitées en mode de sensationnel ( passées à" à la trappe " souvent sous couvert d'informations orientées certains journalistes " tenant là leur sujet"
à disserter
Un ouvrage sur l'horreur de faits , terribles jamais peut être en voie d'être élucidés
Mais l'auteur nous tient en haleine et attention en traitant dans une recherche pointue et un principe de neutralité toute cartésienne de raisonner ce mystère dérangeant bousculant nos convictions les plus intimes quant aux réponses à y apporter
Pourquoi comment
Certes
Mais jusqu'à l'ultime dernière ligne peut être une sorte de satisfaction d'assister à des essais formels importants de se démarquer du " joug des passions" déchaînées qui ont fait rage et prêter plus d'attention à tous ces éléments occultés qui peuvent se voir sous un éclairage radicalement différent en s'en démarquant
Les faits ont été une réalité
La question toujours posée
Qu'elle est elle la vérité
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C'est encore une fois un récit fleuve que nous propose là Philippe Jaenada avec ce Printemps des monstres. Un récit qui nous replonge dans l'année 1964 précisément le 26 mai, jour où le jeune Luc Taron quitte le domicile parental pour ne plus jamais y revenir. le garçon sera trouvé mort le lendemain dans les bois de verrières dans l'Essonne. Après quelques jours d'enquête qui ne débouche sur rien de bien probant, un homme qui se surnomme l'étrangleur va envoyer durant 40 jours des lettres haineuses et cruelles à la presse et au père du jeune garçon dans lesquelles il se dit qu'être l'auteur de ce crime. Finalement arrêté, puis jugé et condamné à la prison perpétuité, Lucien Léger, petit être falot et sans envergure, reviendra par la suite sur ses aveux et ne cessera au cours de sa détention de crier son innocence, affirmant qu'il a participé à ce canular pour rendre service à quelqu'un.

Sur plus de 700 pages, Philippe Jaenada nous replonge dans cette incroyable affaire, se transforme en profiler, se rendant sur les lieux du crime presque 60 ans après, fouillant dans le passé de l'accusé mais aussi de celui des parents de l'enfant et de quelques personnages qui ont gravité autour de cette affaire qui va révéler bien des failles et des découvertes.
Tel un détective minutieux, Jaenada ne laisse rien au hasard, étudie toutes les hypothèses, toutes les possibilités, lit et relit entre les lignes du dossier d'instruction de l'époque, reprend un à un tout les articles de presse parus à l'époque, tissant au fil des chapitres au fil des pages le portrait de personnages pour certains peu glorieux et pleins de mystère qu'il ne ménage pas, notamment le père du petit Luc qui révélera être un homme bien différent de celui qu'il montre à travers la presse et la radio.

Au fil des pages, on se rend compte que, comme dans l'affaire Grégory, de nos nombreuses erreurs ont été commises lors de l'enquête, que des éléments n'ont pas été pris en compte ou ont disparu, et que l'instruction menée à l'époque comporte de nombreuses failles et incohérences.
Jaenada les pointes une à une, démonte de nombreuses conclusion pour arriver à une évidence : Lucien Léger n'a pas tué le jeune Luc Taron. Il nous révèle la face cachée de cette affaire aussi complexe que passionnante au milieu des ces années 60, dans un Paris en noir et blanc. Avec beaucoup d'inspiration, il faire vivre ses personnages et l'ambiance de la ville à cette époque que l'auteur connait très bien pour y avoir passé toute sa vie.

Comme dans La petite femelle ou La serpe, Jaenada s'autorise des digressions, nous parle de sa petite santé, de son hygiène de vie, de ses visites à l'hôpital et de son opération à la tête. Il fait également un parallèle étonnant extrêmement judicieux entre cette affaire et l'oeuvre de Modiano qui entretiennent une certaine correspondance, avec des personnages aux non bizarres (Jacques Boudot-Lamotte, Georges-Henry Molinaro, Nina Douchka…) qui semblent tout droit sortis des livres de l'auteur de Chevreuse.

La singularité de ce livre à la noirceur presque célinienne réside encore une fois dans la force et la détermination que met l'auteur à s'immerger dans cette affaire avec un sens du détail incroyable, à s'imprégner avec ses personnages durant plusieurs années au point de ne faire plus qu'un avec son récit dans le but pour nous démontrer l'erreur judiciaire manifeste.
Un récit qui aurait pu se révéler indigeste, qui comprend certes quelques longueurs – presque normal pour un livre de 750 pages – mais qui par son humour, le ton caustique et parfois narquois de Jaenada, par la richesse de son propos, son art de la narration et de la digression, et même par moment ses petits accents lyriques, se lira ou s'écoutera avec un plaisir immense…

Un livre que j'ai dévoré en audio (37 heures d'écoute quand même) lu avec talent immense par Bernard Métraux.
Lien : https://www.benzinemag.net/2..
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Mon premier Jaenada !!!
Après avoir souvent inscrit son nom sur ma wishlist (et l'avoir vu se faire dépasser par d'autres livres), j'ai enfin lu un Jaenada ! (Sonnez hautbois, résonnez musettes !)
C'est donc ça la patte Jaenada ? Des faits, une enquête approfondie, une contre-enquête, des incursions dans sa vie privée, de l'admiration pour Modiano, de l'humour (et beaucoup beaucoup de parenthèses) ?
Je dois avouer avoir été séduite par ce style et n'avoir presque pas vu passer les quelques 750 pages de ce pavé.

Je ne connaissais absolument pas l'affaire dont il est question dans ce livre : l'enlèvement et le meurtre d'un enfant de onze ans, Luc Taron.
L'inquiétude des parents sera de courte durée, vite remplacée par le chagrin et le deuil ; disparu dans la soirée, on retrouve son corps le lendemain matin.
Après avoir nargué par lettres la police et les médias pendant plus d'un mois, le coupable, surnommé "L'Etrangleur" est arrêté et condamné.

Le livre pourrait s'arrêter là : procès, condamnation, prison et hop 400 pages de moins. Mais le doute est présent : est-ce bien Lucien Léger, l'auteur des lettres, qui a enlevé et tué Luc Taron ?
Dans une contre-enquête détaillée et documentée, Philippe Jaenada revient sur les aveux du coupable condamné, sur son revirement à la David Hotyat (dédicace aux spécialistes des faits divers), sur son entourage au moment de l'affaire. Cette deuxième partie est dense et fascinante, je me suis rapidement prise à douter moi aussi.

Si comme moi, vous aimez les faits divers et mener des enquêtes par procuration, n'hésitez pas, ce livre est fait pour vous.
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Un nouvel opus de Jaenada qui continue sur sa lancée avec une nouvelle (ancienne) affaire !
Encore un fait divers que je ne connaissais pas et encore une belle et scrupuleuse enquête de Jaenada !
Il décortique tout (peut-être parfois trop) pour la recherche de la vérité !
C'est impressionnant et captivant, digne d'une enquête policière, il ne lâche rien.
Et puis on retrouve ses fameux "apartés" que j'aime particulièrement où on en apprend un peu plus sur l'auteur et ses problèmes de santé.
Par ailleurs, à travers ce fait divers sordide, l'auteur arrive à mettre quelques touches d'humour en plus.
Encore un roman réussi je trouve !
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