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3,7

sur 619 notes
Quatre étoiles parce que c'est Jaenada, son écriture fantasque (avec ses parenthèses de parenthèses), son sens de la formule, son autodérision, sa pugnacité et son manque total d'objectivité.
Mais une fois de plus (de trop?), il en fait des tonnes pour résoudre ce qu'il considère comme une erreur judiciaire: l'affaire Lucien léger. Ses arguments, ne tiennent pas plus la route que ses contre-arguments: tout est dans tout, Philippe!
Bref, j'ai lu passionnément les 300 premières pages, survolé les 300 suivantes parce que le détail finit par tuer la littérature. du coup, moins fatiguée après cette relâche - je salue le travail titanesque de l'auteur - j'ai pu reprendre la lecture des 150 dernières pages, parce Jaenada le vaut bien.
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750 pages pour raconter l'histoire de Lucien Léger, une histoire ancienne, où la victime est un enfant de onze ans, mais que l'on connait par le fait que cet homme a passé 42 ans en prison.
Ce "gros machin" je ne l'aurais pas lu s'il n'avait pas été dans la sélection du prix du Livre Inter. C'est ce qui a fini par me décider. Car quand même 750 pages, très denses en plus. J'y ai passé 10 jours, en ayant hâte d'arriver au bout de cette sordide histoire. Trop de personnages ( tous morts pour ainsi dire) dont j'ai fini par lire l'histoire sans essayer de comprendre. D'ailleurs l'auteur le dit lui-même. C'est tellement embrouillé tout ça.
Au bout de 300 pages on de demande ce que l'auteur va encore trouver à nous raconter. Il dissèque tout, nous abreuve de détails et finalement on ressort de tout ça, en se disant que c'est totalement déprimant.
le père du petit Luc est un odieux personnage, Lucien Léger un type étonnant, qui s'il n'est pas coupable s'est mis lui-même dans une situation totalement inextricable, menteur, tellement menteur. Si l'histoire de Jacques Salve, trop longuement racontée, est plutôt ennuyeuse par contre la façon de montrer comment un salaud a pu se faire passer pour un autre en cachant son fascisme mais en l'étant totalement, est passionnante par le cheminement. Un personnage écoeurant, qui a un superbe faire-part de décès ( moi aussi comme l'auteur, j'ai fait des recherches sur le net) .
Philippe Jaenada s'amuse dans ses pages, bien sombres, par ses réflexions, non dénuées d'humour. Il nous parle de ses problèmes de santé aussi et nous entraîne sur les lieux où tous ces gens ont vécus.
Des vies, itinéraires sordides souvent, mises à nu qui mettent mal à l'aise à la lecture avec de nombreuse redites. J'ai trouvé que c'était long, trop long et il a fallu que je me force pour terminer ce livre. Je ne lirai pas La serpe, il semble que c'est du même genre, pour un autre fait-divers. Et surtout gros bouquin aussi.
Mais j'ai découvert cet auteur, son écriture et son auto-dérision. Et j'ai aimé.
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Malgré ses 740 pages, une enquête finalement plus facile à digérer qu'on pourrait le craindre de prime abord grâce au savoir-faire de Philippe Jaenada.
Les personnages sont d'abord présentés comme les a perçus le grand public à travers le prisme d'une presse dont la déontologie laisse parfois à désirer. Mais comment penser un seul instant que celui qui revendique dans des dizaines de lettres le meurtre du petit Luc Taron,11 ans, et qui finit par être identifié est innocent de ce crime ? Peu à peu, Philippe Jaenada installe cependant le doute dans l'esprit du lecteur et finit par le convaincre. Lucien Léger, alias l'Etrangleur comme il s'est désigné lui-même en signant ses lettres de revendication, ne peut pas avoir tué Luc qui n'est d'ailleurs pas mort étranglé comme on l'a d'abord annoncé. A l'image du père de l'enfant, homme sans scrupules et foncièrement détestable, la plupart des protagonistes de l'affaire ont beaucoup de choses à cacher et les monstres ne sont pas ceux qu'on croit.
Bien sûr, on peut reprocher à l'auteur de nous faire crouler sous les détails, à croire que le terme d'exhaustivité a été créé juste pour lui, et il est vrai que parfois, trop, c'est trop ! Heureusement, il nous offre des moments de respiration en nous informant sur l'évolution de son propre état de santé au fur et à mesure de l'avancement de son enquête et n'oublie pas de parsemer son récit de touches d'humour qui apportent à son travail de fourmi une dose de légèreté bienvenue.
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Philippe Jaenada ne supporte pas l'injustice suprême : l'erreur judiciaire, la condamnation d'un innocent par la justice au nom de la société. Après Pauline Dubuisson dans La petite femelle, Georges Arnaud dans La Serpe (acquitté à son procès), voici Lucien Léger, dit l'Étrangleur, que Jaenada estime être lui aussi victime d'une erreur judiciaire.
Il faut dire que Lucien Léger avait lui-même contribué à son malheur, qu'il avait tout fait pour : quelques jours après l'assassinat du petit Luc Taron, il défie la société en publiant des messages signés « l'Étrangleur » et revendique être l'assassin. Il se fera prendre.
Dès lors la mécanique judiciaire se met en route : elle tient son assassin. Jusqu'au coup de théâtre : après avoir avoué, l'accusé revient sur ses aveux et même affirme connaître l'assassin, mais refuse de donner son nom. Situation inextricable : il purgera sa peine.
L'auteur est persuadé de l'innocence de Lucien Léger. Il a même une idée du nom de l'assassin. Travail énorme, il met plus de 700 pages à argumenter et pointe une fois de plus ses cibles favorites : la police, le système judiciaire et les médias. Et derrière tout cela une société souvent dure, impitoyable, forte avec les faibles et faible avec les forts.
Il faut noter le beau portrait de Solange, la compagne de Lucien Léger, oiseau blessé pour la vie dès la naissance. Passionnant
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Le travail d'enquête auquel s'est livré Philippe Jaenada dans Au printemps des monstres ne peut qu'impressionner. Il retourne chaque pierre de ce fait divers des années soixante – l'assassinat de Luc Taron, onze ans -, faisant ressortir une affaire digne d'un feuilleton, ayant menée à l'arrestation d'un individu – l'Étrangleur - qui, bien qu'il se soit accusé du meurtre de l'enfant, n'aura de cesse de clamer son innocence… à travers des explications ne cessant de varier, toutes plus incroyables les unes que les autres; un coupable tout désigné pour le système judiciaire. J'ai retrouvé avec plaisir la plume et le style de cet auteur, qui amuse avec ses digressions entre parenthèses, qui interpellent le lecteur. Véritable pavé, j'aurais cependant pris quelques pages en moins, mon intérêt ayant été difficile à soutenir pendant la lecture du livre. Au-delà de tout cela, reste un petit garçon, et le mystère de ce qui a conduit à sa fin brutale; mais s'il n'y avait pas ça, il n'y aurait pas de littérature.
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Il ne lui faut pas moins de 750 pages bien tassées (et environ un million de parenthèses (l'auteur ne perd pas ses bonnes habitudes (et c'est (presque) devenu sa marque de fabrique))), pour réaliser un projet assez présomptueux : "l'absurde tentative d'explication de l'affaire Luc Taron". Mais, justement, c'est là que le bât blesse, la tentative ne débouche sur aucune conclusion réellement satisfaisante. Aussi acharné soit-il, l'apprenti détective spécialiste du cold case s'y casse les dents. Tout ça pour ça ? En effet, cela peut sembler assez vain. Heureusement, Philippe Jaenada a pour lui une plume vraiment intéressante, un indéniable sens de la formule et une tendance assumée à l'autodérision alimentée par un impressionnant stock d'anecdotes personnelles croustillantes qu'il enchaîne avec un art subtil de la transition. Il a également une capacité à passionner son lectorat. Pour autant, Au printemps des monstres marque sans doute la limite de l'exercice auquel son auteur s'était prêté avec succès jusqu'à présent. Peut-être est-il temps de se renouveler, de délaisser un peu la criminologie pour revenir à la littérature ?
L'article complet sur Touchez mon blog, Monseigneur...
Lien : https://touchezmonblog.blogs..
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Jaenada s'est jeté à corps perdu dans cette nouvelle affaire, celle du meurtre du petit Luc Taron, fantôme en culottes courtes qui hante de son mystère les quelques 800 pages du récit, et aura valu à l'étrange Lucien Léger, « l'Etrangleur » auto-proclamé, le record de la plus longue peine de prison. Tout est monstrueux dans ce récit : le meurtre de ce petit garçon de 11 ans évidemment, l'incroyable feuilleton médiatique orchestré par Léger qui inonde les médias de l'époque de lettres signées « l'Etrangleur », s'accusant du meurtre du petit Luc (mais quelle mouche l'a piqué ?!), le fiasco judiciaire que représente cette affaire (une condamnation sans mobile, sans preuves matérielles, …), les 41 ans de peine de prison de Léger, mais aussi le milieu hideux dans lequel grandit Luc.

De cette somme de témoignages, de lettres, d'archives épluchés par Jaenada (légèrement obsessionnel non?), émerge un portrait peu reluisant de la société des années 60: l'incroyable psychose créée par les courriers de l'Etrangleur, l'affaire qui se juge dans la presse avant d'arriver devant le tribunal, l'enquête expéditive des enquêteurs pressés par l'opinion publique. Léger est là, il a signé ces lettres, il aura beau crier son innocence, il ne sera jamais entendu.

Exquis, obsessionnel, tendre, acharné, drôle, vieillissant, héraut de la vérité, Jaenada remue la fange de cette histoire plus que louche pour en faire émerger des figures de salauds, des personnages méprisables (aahhh Taron père…) et un roman fou, qui s'il ne peut donner toutes les réponses, se posent au moins toutes les questions. Parce que Jaenada a une intime conviction : ce n'est pas Léger qui a tué le petit Taron.

Avec une infinie humanité, une empathie formidable qui culmine dans la dernière partie consacrée à la femme de Léger, la triste Solange, il se débat avec cette affaire, suit les pistes négligées, réécrit sa version des faits, et c'est passionnant (et long, et détaillé, et rempli de parenthèses exquises).
Si j'ai préféré le rythme effréné de « La Serpe » et les implications de « La petite femelle », j'ai retrouvé avec un immense plaisir la plume de Jaenada, que j'aime, un point c'est tout!
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"Ce n'est pas de la tarte à résumer, cette histoire." Je reprends cette expression qui reflète assez bien toute la complexité de ce printemps des monstres. Mais, déguster un Jaenada, ce n'est jamais de la tarte ou alors une tarte très chargée en ingrédients plus ou moins digestes même s'ils sont délicieux !
Et oui, ceux qui connaissent le Monsieur savent qu'il est le roi du petit zeste en plus, de la touche raffinée qui va donner toute sa saveur au résultat final. Et comme il faut le temps qu'il faut pour arriver au bout de ...la tarte, quand on ferme la dernière page on se dit " Bon sang, quel souffle ! "
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Au printemps des monstres
Je t'ai déjà parlé de Philippe Jaenada ? Pas sûr, pas sûr…
Tu as pu passer à côté de la petite femelle, La serpe, Sulak, le chameau sauvage (Spiridon Superstar, ça te parle ?) mais tu ne vas quand même pas chercher à échapper à son petit dernier ! (750 pages sur la balance, on n'est pas exactement dans la catégorie des poids plumes)(749, tu chipotes)
Dans celui-ci, PJ revisite l'histoire de Lucien Léger (si le nom te dit quelque chose, c'est juste que le monsieur détient le (triste) record de France de réclusion criminelle : 41 ans, mon âge quoi (oui, d'accord, un peu moins, tu chipotes vraiment beaucoup ce soir)
Je ne te raconterai pas l'histoire parce que je ne vois pas comment je pourrais résumer ce livre en trois pauvres paragraphes mais je peux quand même t'en dire quelques petites choses :
ma fascination pour le sens du détail de PJ n'a cessé de grandir durant toute cette lecture, tant j'ai couru après le fameux bleu dont il y sera question et tant je me suis une fois de plus demandé comment il avait pu être aussi minutieux et éclairé
J'ai été touchée par le va-et-vient constant (et non sexuel, si tu crois que je ne t'ai pas entendu) entre la Paris de 1964 et celle d'aujourd'hui, d'autant plus profondément que Luc Taron a fréquenté la même école que mon propre fils (et que je suis allée y voter il y a pas plus tard qu'en juin), la place Saint-Augustin, le métro Villiers, Saint-Lazare, comme autant de ponts avec le passé et une faculté inouïe à faire revivre cette époque
Sa très fine analyse sociologique, humaine transpire en chaque page, tout comme son profond humanisme, touché par tant de noirceur, l'écriture plus grave qu'à l'accoutumée, féministe aussi, presque de manière innée (by design qu'on dit dans l'milieu), comme s'il était venu au monde pour la rencontrer et raconter son histoire à elle aussi, qu'elle ne soit pas qu'une anonyme dont la vie n'aura pas compté
Philippe Jaenada raconte comme personne des histoires de personnes
Lien : https://www.instagram.com/p/..
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Pas d'objectivité possible pour ce nouveau roman de Jaenada, parution le 18 août 2021.
Dans ses enquêtes à repousse poils de faits divers connus, je le suis malgré la grosseur du livre, un pavé de 749 pages.
Il nous transmet avec ses propres digressions que j'adore, sans respirations possibles le quotidien des gens.
Sans relâche il nous prend par la main et on obéit, sans concessions .
C'est trop prenant et sordide à la fois.
Voyeurisme certain et assumé dans le déroulement des faits tels que Jaenada les transcrit avec toujours une fenêtre ouverte sur l'horreur d'une humanité qui existe.
C'est son mérite de questionner l'inhumanité propre à l'homme.
Récit aux détails minutieux, dates, sources à n'en plus finir, abrutissantes et détaillées à l'extrême.
Rien n'y fait, je suis happée comme pour "La petite femelle" ou "La serpe".
Je n'ai pas le choix, je chemine avec l'auteur qui reprend tous les détails de a à z en parcourant non seulement les archives mais les lieux d'une tragédie.
Il s'immerge en profondeur dans le coeur et l'âme des protagonistes, dans le quotidien figé, fixé d'une époque du passé toujours vivant en restituant avec respect et empathie sincère les heures d'un drame.
Sincérité d'un homme avec ses faiblesses, ses moments difficiles comme tout le monde.
Entrons dans la confession de l'auteur et dans le vif du sujet de ce fait divers.
Luc Taron, onze ans est enlevé à Paris un soir de printemps 1964.
Stop, ne lisez pas le quatrième de couverture, Jaenada s'en charge alors écoutez-le.





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