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3,7

sur 619 notes
Le deuxième Jaenada que je lis, après La Serpe, que j'avais adoré.

750 pages, je ne vais pas vous mentir, il y a quelques longueurs… assumées « J'ai le sentiment diffus que ce livre ne sera pas aussi concis, sec, à l'os, que je l'avais promis à mes éditeurs ».
L'autre inconvénient, c'est que le côté pavé (enclume?) ne permet pas de vous accompagner dans les transports.

Que reste-t-il quand on s'en affranchit ? Comme à son habitude, Jaenada propose une alternative à un verdict, en décortiquant une procédure judiciaire. Une contre-enquête passionnante, documentée, et riche, dans laquelle il nous partage ses convictions sur l'innocence de l'un et la responsabilité, (si ce n'est la culpabilité) d'autres… Beaucoup de digressions divertissantes , de ))). et de )).)

Le livre est en 3 parties: La première , « le fou » donne les faits contemporains de l'enquête . Se replonger dans cette histoire est passionnant, malgré le côté sordide. Mais… les élucubrations de Lucien Léger m'ont fait poser le roman quelques temps.

La deuxième : les monstres: le début de la contre-enquête. Car on le sait après l'exposition des faits: « Cette histoire, du début à la fin et sous tous ses aspects, est la meilleure illustration imaginable de l'une des règles d'or édictées par la sagesse populaire, qui a roulé sa bosse: il faut se méfier des apparences. Dans cette histoire, rien ni personne n'est ce qu'on croit, ce qu'on a cru. Tout -vraiment tout- est en réalité trouble et complexe. Et moche. » cette fois-ci ce sont les retours sur le rôle de Jaques Salce qui m'ont fait poser le roman.

La troisième : Solange. Ce chapitre apporte encore quelques arguments à charge pour les acolytes de Lucien léger. Quelques longueurs ici aussi …

Quoi qu'il en soit, Jaenada met en lumière deux personnages que la vie avait destinés à l'ombre, et c'est tant mieux.
Lisez ce roman. Belle écriture et humour incorrigible. Allez-y !
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Après "la serpe" et "la petite femelle" , Philippe Jaeanada reprend son bâton de pèlerin pour nous replonger au coeur de ce qu'on a coutume d'appeler "fait divers" et qui cache en fait un drame humain derrière une affaire criminelle.

La première partie du livre est consacrée à l'exposé des faits : la disparition d'un petit parisien dans les années 60 dont le corps est retrouvé le lendemain au pied d'un arbre ; les lettres qu'adresse ensuite l'auteur du meurtre qui harcèle les médias, la police et les parents du garçon puis son arrestation quelques mois plus tard.

S'ensuit une description minutieuse des auditions que mènent les juges et qui aboutit rapidement à l'évidence : tout accuse le jeune homme ; d'ailleurs il avoue très vite le meurtre et la France entière est soulagée d'être débarrassée de cette histoire sordide.

Oui mais voilà, comme à son habitude, Philippe Jaenada se saisit d'une affaire criminelle qui a défrayé la chronique pour nous la présenter sous un nouveau jour en la détaillant minutieusement.

La deuxième partie du livre est donc la "contre enquête" menée par l'auteur qui revient quarante ans plus tard sur les lieux du crime et démonte petit à petit l'évidence.

Tout le talent de Jaenada réside dans la façon dont il réussit à instiller un léger doute en pointant l'absence de mobile mais en y répondant rapidement par des arguments susceptibles de conforter la thèse officielle...jusqu'au moment où l'accumulation d'incohérences fait que celle-ci ne tient plus.

Comme le ferait un avocat de la défense lors d'un procès, l'auteur mène alors un véritable réquisitoire et tel un médecin légiste, il découpe au scalpel chacun des moments de cette tragédie, chaque détail devenant l'occasion de s'interroger sur la manière dont a été menée l'enquête à l'époque des faits.

La verve et l'humour décalé dont Jaenada parsème son propos ajoutent encore un peu plus de piquant à ce (très) long récit qui mérite qu'on lui consacre toute l'attention nécessaire.

Non seulement parce qu'il a nécessité un incroyable travail de reconstitution mais aussi et surtout parce que derrière l'enquête, passionnante, il y a un très bon livre, écrit d'une plume talentueuse et truculente.
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Le fait divers en lui-même est déjà assez moche, mais les personnages qui gravitent autour de cette histoire sont encore plus moches!
Philippe Jaenada a vraiment l'art de dépeindre les gens ! Et ce livre n'aurait certainement pas autant de valeur à mes yeux s'il n'était pas raconté par cet auteur particulièrement génial.
Il a mené une enquête minutieuse et rigoureuse (consultation d'archives de police, du procès, de sources journalistiques...) pendant plus de 2 ans pour accoucher de ce beau bébé terriblement passionnant.
Son style y est pour quelque chose. En effet, Philippe Jaenada écrit comme il parle, ce qui rend ce récit vivant. Ainsi, on suit le cheminement de sa pensée, le fils de ses doutes et interrogations.
De plus, on sent qu'il aime analyser les gens,leurs comportements.
Lors de cette enquête, il s'est rendu sur les lieux clés des faits et de vie des principaux personnages. Il en parle avec une certaine sensibilité qui m'a vraiment touchée.
Enfin, les fameuses parenthèses, qui loin d'alourdir le propos, l'aérent par des petites touches d'humour qui lui sont propres.
Dans un premier temps il présente "l'affaire ", la façon dont elle a été vécue en France, les coulisses de l'enquête.
Puis, on découvre l'envers du décor , là où les masques tombent. C'est pas joli joli...
Et il termine avec une lueur : la description et le rôle d'une belle personne. Mais cette lueur est malgré tout un poil sombre car on découvre à quel point la vie de cette personne a été triste et malheureuse!
Une enquête vraiment passionnante où tout est exploré et expliqué, enfin...ce qui peut l'être ! Car si l'on est réellement face à un cas d'erreur judiciaire, beaucoup de points restent sans réponses.
Reste de cette lecture, un sentiment d'injustice poignant et d'un immense gâchis face à ces vies brisées.
Merci Monsieur Jaenada pour vos investigations pointues.
P.S : je ne verrai plus jamais un petit carnet de papier d'Arménie sans penser à vous, un sourire au coin des lèvres.
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Voila un essai rondement mené, l'auteur est allé à l'essentiel... certes en 700 pages mais à l'essentiel quand même. Impossible de me détacher de ce livre tant il est passionnant et addictif.
On sent de la part de l'auteur un travail minutieux, très précis.
Je ne connaissais pas ce fait divers mais j'ai complètement été projetée dans cette enquête.
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De « Sulak » à « Au printemps des monstres (quel joli titre un peu inquiétant) en passant par « La petite femelle » et « La serpe », le sympathique Philippe Jaenada, aux allures de nounours bien léché, s'empare de faits divers pour réhabiliter leurs auteurs ou tout simplement les innocenter.
Dans son dernier opus, notre Sherlock Holmes barbu se penche sur l'affaire de l'Etrangleur. Pour résumer, il s'agit de l'assassinat en 1964 de Luc Taron, 11 ans, par Lucien Léger, celui qui se cache derrière le fameux étrangleur.
S'il est bien l'auteur des lettres anonymes, l'infirmier de 27 ans n'est pas, selon l'auteur, le responsable du meurtre. Et il va le prouver tout au long des 750 pages de ce roman foisonnant et rocambolesque en reprenant méticuleusement une enquête bien mal menée par la police et la justice qui ont trouvé dans ce mythomane le coupable idéal. Il ira même beaucoup plus loin que les soi-disant fins limiers des années 1960 en s'autorisant des pas de côté pour faire la lumière sur cet épisode sordide où l'ombre de Philippe Modiano plane sur un Paris fantomatique.
Et, comme une marque de fabrique, Philippe Jaenada pratique l'art de la digression à partir de sa petite personne en faisant du lecteur le spectateur de sa déchéance physique accélérée par des décennies de tabagie, d'ingestion de nourriture bien grasse et d'absorption de bons gorgeons de whisky.
Ses divagations un brin égocentriques sont réjouissantes et allègent le sérieux de ses investigations obsessionnelles qui métamorphosent l'auteur de « La femme et l'ours » en justicier des temps modernes.
Lien : http://papivore.net/litterat..
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Philippe Jaenada a mené une enquête très minutieuse sur la disparition et le meurtre du petit Luc, onze ans, en 1964. Il remonte le fil de l'enquête initiale, se concentre sur tous les protagonistes sans en laisser un de côté. Il va aussi se rendre sur plusieurs lieux de l'enquête dont celui où l'enfant a été retrouvé, les lieux où vivaient certains, ...

Ce pavé de 750 pages est très fourni, voir trop pour moi et pourtant j'aime avoir tous les éléments pour pouvoir comprendre. Mais entre les détails qui s'accumulent et se superposent, et surtout les digressions de l'auteur beaucoup de passages deviennent indigestes.
Ce livre m'a permis de découvrir cette affaire qui m'étais totalement inconnue.
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LA CIGALE ET LA FOURMI//

Quand le temps de la chronique fut venu, me voilà fort dépourvue car je n'avais pris aucune note sur le Printemps des monstres, le dernier roman de Philippe Jaenada.

J'étais peut être trop concentrée sur ce récit quasi minute par minute des heures qui ont précédé et succédé la disparition de Luc Taron, un enfant de onze ans en 1964 à Paris.

Car il faut s'accrocher pour suivre Philippe Jaenada dans son enquête, reprenant détail après détail, piste après piste, protagoniste après protagoniste. Mieux vaut être fourmi que cigale.

J'avais peut-être peur de perdre les fils, ceux que l'auteur tisse patiemment, très patiemment, sans rien mettre de côté pour appréhender le drame dans toute son épaisseur, toutes ses facettes.

Philippe Jaenada s'appuie sur la presse, sur les archives, sur tout ce qui a pu être écrit comme dans ses précédents livres mais met en garde le lecteur : tout est vrai.... sauf lorsqu'il parle de lui.

Rythmant le récit de respirations salutaires (un peu d'autodérision n'est pas de trop dans cette France sombre autour du drame), les digressions de Philippe Jaenada sont dans la liste de mes grands plaisirs de lectrice (j'avoue j'en réclamerais même un peu plus !).

Pas mon "Jaenada" préféré (qui est La petite femelle), Au printemps des monstres a néanmoins le même effet sur moi que les autres romans/enquête de l'auteur, une sorte de jubilation intérieure difficile à expliquer. Alors je dis encore !

Lien : https://www.instagram.com/p/..
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Qui sont ces monstres dont Philippe Jaenada nous parle dans cet essai sur l'Affaire du meurtre du petit Luc Taron en mai 1964 ?
Est-ce Lucien Léger, qui s'est présenté comme l'Etrangleur et a revendiqué l'enlèvement du garçon de onze ans par 56 lettres envoyées à la presse ? Non lui, l'apprenti-infirmier, amoureux de la déchirante Solange, sa femme malade, a beau se décrire comme « de la graine qui pousse au printemps des monstres », il n'est pour l'auteur qu'un fou idéaliste, amateur de poésie et de musique.
Alors ce sont peut-être ceux qui ont négligé l'enquête policière et empêché le procès en révision de Léger, le maintenant 41 ans en prison sans jamais tenir compte de ses dénégations ? Il faut dire que l'auteur ne les épargne pas, des juges d'instruction aux avocats en passant par les policiers, tous ceux qui sont intervenus dans l'enquête puis dans le procès, en prennent pour leur grade et bien plus encore. Même ses collègues, les journalistes de presse au coeur de l'incroyable médiatisation de l'affaire, n'échappent pas à ses accusations.
Ou bien les vrais monstres, ne sont-ils pas plutôt tous ces menteurs qu'a fréquentés ce jeune illuminé qui s'est accusé du meurtre pendant 40 jours puis l'a réfuté pendant 40 ans ? Ces faux-amis, ces anciens collabos, ces militants d'extrême droite, pervers et immoraux qui ont manipulé un jeune homme crédule, obsédé par le respect de la parole donné.
Mais alors, puisque tout le monde avance masqué dans cette affaire, qui a tué cet enfant ?
En opposition à la gravité du sujet, l'humour de Jaenada est un régal et ses saillies incisives, comme ses apartés jubilatoires, n'ont rien à envier à un Desproges ou un Audiard.
Toute la société de l'après-guerre jusqu'aux années soixante-dix est décortiquée par l'auteur et si ce livre constitue une minutieuse enquête sur « un des faits divers les plus mystérieux du XXème siècle », il est également une fantastique peinture sociale d'une France qui se relève de la barbarie, dans la douleur parfois, dans la misère souvent.
Malgré ses 750 pages et de furtives sensations que je n'arriverai jamais au bout, pas une ligne, pas un mot n'a échappé à ma lecture captivée et enthousiaste.
Ce récit passionnant m'a tenue en haleine des jours durant, avec à la fois des larmes dans les yeux et le sourire aux lèvres et il restera un moment mémorable de ma vie de lectrice.
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750 pages , un des « pavés » de cette Rentrée littéraire ! Philippe Jaenada reprend le principe narratif de la serpe : un fait divers réel (ici l'assassinat du petit Luc Taron à Paris en 1964) réécrit à sa sauce humoristique et avec un art de la digression jamais vu à ce point !
On adore ou on déteste ! Pour moi, une formidable lecture !
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Après avoir lu le Coeur ne cède pas, de Grégoire Bouillier, qui d'ailleurs cite Philippe Jaenada (et vice versa, je le découvrirai à la fin de ce livre), j'ai eu envie de me replonger dans un récit du même type (je pense pouvoir affirmer qu'ils sont peu, et en même temps ça ne m'étonne pas, ces hommes sont fous!). Je n'ai pas été déçue. Mais comment peut-on passer tant de temps, tant de lignes, sur un sujet qui finalement nous apportera si peu de réponses? Comment réussit-on à en faire un roman si bien construit, si enivrant, si pertinent? ça ne peut que susciter mon admiration la plus totale. On se prend dans le récit comme dans un thriller, on a envie d'en savoir, plus encore plus, et l'auteur nous tient en haleine d'un coup de maître. Comme pour le Coeur ne cède pas, je sors de cette histoire (car oui, au dessus de tout ce que j'ai pu lire, nous avons là un talent de conteur hors du commun) avec une leçon de vie de plus. Il est possible, contrairement à tout ce qu'on a l'habitude de croire dans notre société actuelle, de ne jamais trouver de réponses, tout en n'arrêtant jamais pourtant de chercher. On ne lit pas Au Printemps des Monstres pour connaître l'histoire, on le lit pour parcourir un chemin. Tout en voulant à tout prix connaître les réponses, qu'on sait qu'on n'aura pas. C'est magique.
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