L'histoire démarre bien : Nathalie, jeune thésarde en biologie, retourne dans la région de Suède où elle a grandi, au beau milieu des tourbières - une végétation marécageuse particulièrement inquiétante -, pour approfondir ses recherches sur le réchauffement climatique.
Dès le début du récit, on comprend qu'elle a fui cette région depuis des années en raison d'événements tragiques qui l'ont considérablement meurtrie, et qu'elle cherche à se réconcilier avec le passé plus qu'à travailler sur sa thèse. On la sent fermée, incapable d'aimer, dans un isolement extrême. Jusqu'à ce qu'elle rencontre Johannes, un jeune homme qui passe chaque jour devant la maisonnette qu'elle loue, pendant son jogging. La glace se rompt, des liens commencent à créer : c'est joli. Un soir, Johannes est victime d'une mystérieuse agression, en pleine tempête. Nathalie, guidée par un mauvais pressentiment, le sauve à temps : il est encore en vie mais a sombré dans le coma.
A partir de là, une enquête est lancée où se mêlent la police,
Maya une photographe judiciaire, Göran un ancien professeur de physique et notre Nathalie. Les circonstances mystérieuses de l'accident de Johannes les incitent à remuer le passé et la tourbière, d'où ils déterrent un à un des cadavres. Ces marécages seraient-ils habités par des esprits qui engloutissent les âmes des animaux et des humains pour se nourrir ?
L'histoire joue beaucoup là-dessus. Et malheureusement, l'enquête vire au bricolage, comme un tissu dont on devine les coutures grossières, sans subtilité, sans fluidité. L'ensemble est plutôt bien écrit, mais les personnages manquent cruellement d'épaisseur et ne sont pas suffisamment travaillés ni « installés », on les ajoute au fur et à mesure de l'histoire comme des inconnus qu'on invite au dernier moment pour rentabiliser une fête ! C'est vraiment ce que j'ai ressenti.