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sur 123 notes
Rendez-vous annuel de la rentrée littéraire. Moment capital pour ces nouveaux auteurs d'un premier roman ... Coup d'oeil soixante-dix ans en arrière avec cette pépite ...

Un premier roman d'amour fou, publié par un tout jeune homme en 1950 – Jean-Baptiste Rossi est alors âgé de 19 ans – cet écrivain et scénariste que nous connaissons mieux sous le pseudo de Sébastien Japrisot (Compartiment tueurs, la Dame dans l'auto, l'été meurtrier, Adieu l'ami, Un long dimanche de fiançailles … entre autres).

Un premier amour, flamboyant, absolu, partagé. Et surtout une transgression inimaginable.

Denis est externe dans un collège de jésuites à Marseille. L'histoire se déroule pendant l'année scolaire de sa quatrième, en 1943 – 44. C'est un beau garçon, grand et fort, à la chevelure blonde bouclée, bagarreur et faiseur d'embrouilles, mais excellent élève.

Fils unique, il étouffe entre son père comptable et sa mère obsédée par la tenue de son ménage … Sa vie est toute entière au collège : il y a des copains, en supporte assez bien la discipline pas si terrible des enseignants en soutane. Il n'a même pas 14 ans.

Il rencontre son premier amour : elle est jolie, élancée, avec des yeux immenses. Elle dira : "Je l'aime. Je ne sais plus comment je l'aime, ni pourquoi je l'aime, ni combien je l'aime. Mais je l'aime. J'existe. Je me sens bien. Je me sens mal. Je me crois bonne ou je me crois mauvaise, mais j'existe."

C'est le coup de foudre violent, immédiat, réciproque. Mais elle a 26 ans et est enseignante. Et surtout, soeur Clotilde est religieuse. C'est le scandale absolu. Tout s'oppose à cet amour éclatant : la famille, l'Eglise, le scandale des bien-pensants. Ils s'enfuient, on les rattrape, ils seront séparés …

En ces années d'occupation et de bombardements, que valent les principes ? Il faut se représenter, du côté des « grandes personnes » cette situation enflammée, insupportable, criminelle : la différence d'âge, le saccage de la scolarité de l'enfant, la perte de la foi, l'apprentissage du mensonge.

L'amour renverse les montagnes, dit-on ? La tendresse et la douceur, la pudeur et la délicatesse, l'éblouissement de cette première expérience sont partout présents dans cette narration encore empreinte d'enfance. Un roman maîtrisé, un style acéré et percutant, une histoire qu'on ne lâche pas.

Quel talent dans ce premier opus !

Lien : http://www.bigmammy.fr/archi..
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Très beau roman, que j'ai lu il y a plusieurs années, je me souviens cependant des sentiments décrits avec pudeur.
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Premier roman de Sébastien Japrisot. Marseille sous l'Occupation. Denis un collégien de 14 ans et une religieuse, surveillante dans son collège de jésuites se rencontrent. Peu à peu un amour partagé mais interdit naît entre eux, favorisé par les temps particuliers de la guerre.
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Pour un premier roman, je le trouve très réussi, il est certes moins connu que l'été meurtrier ou un long dimanche de fiançailles, et pourtant il est très intéressant.
Le récit met en avant une relation amoureuse controversée, de par l'âge et la situation de Clotilde. Cela rend cet amour encore plus beau, plus fort.
Faut-il écouter la raison ou son coeur ? la réponse semble simple et pourtant pas toujours facile quand on dépend de ses parents, de ses supérieurs.
Mais chacun sait que l'amour est plus fort que tout. Alors lisez cette belle aventure qui m'a émue.


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J'ai adoré ce livre,, je me suis identifié totalement à ces amoureux qui résistent à tout et à l'impensable, à cette société si lourde et si obtuse. Ça paraît tellement loin de nous, cette écriture limpide et lumineuse. il y là-dedans un parfum d'autrefois enchanté et désenchanté, et sans illusion mais plein d'utopie. C'est un livre éternellement jeune.
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J'avais A-DO-RE "l'été meurtrier", mais celui-ci m'a plutôt ennuyé, je l'avoue, le style est banal et empesé, l'histoire d'amour entre une bonne soeur et un gamin de 13 ans n'est pas tellement crédible, le tout sur fond de 2ème guerre mondiale dont on n'entend quasi pas parler... bon... Déçue!
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« Si tu le peux, crois en ton Dieu.
Mais surtout, crois en la vie.
Si ta vie oublie ton Dieu, garde ta vie. 
Si ton Dieu empêche ta vie, rejette ton Dieu.
Ta vie est l'unique,
Et, qui que tu sois, ton Dieu n'est pas le mien. »

Nous sommes à Marseille au moment de l'occupation où un jeune élève de 14 ans, Denis, rencontre soeur Clothilde, âgée de 22 ans, lors d'une visite à l'hôpital.

Les sentiments naissent et évoluent petit à petit, de page en page, d'amitié et d'admiration vers un amour maternel, ou du moins essaie t'elle de s'en persuader.

«  - Je ne dormirai pas. Je ne veux pas dormir. On dort trop et on ne vit pas assez. »

Le texte est doux, les mots et les phrases se suivent et roulent comme l'eau d'un ruisseau. Puis apparaissent des rapides, les pensées deviennent plus pressantes et, en parallèle, grandit la peur de pêcher. On se dit que même à l'heure actuelle, cette situation provoquerait le même genre de remous avec peut-être un peu moins d'intensité.

«  Mal partis pour mal partis, nous sommes partis ensemble. Les choses vues sous cet angle, nous sommes plutôt bien partis. »

La guerre est présente, en arrière plan, ce qui rend les passages où elle prend de l'importance encore plus frappants. Avec la fin de la guerre, vient la fin forcée de cet amour que l'on espère temporaire pour les deux amants. La conclusion du livre se termine par un désir qui doit s'accommoder d'une longue attente.
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C'était du temps ou Sébastien s'appelait encore Jean-Baptiste. Tout jeune encore, il écrivit ce roman linéaire bien loin de la complexité de ses futurs récits (je pense en cela à l'Eté meurtrier ou à la Passion des femmes).
Il n'empêche qu'on est en présence d'une oeuvre profondément attachante, extrêmement romantique.
On y voit les personnages aller droit dans le mur tout en vivant une merveilleuse histoire. L'intrigue est sans doute invraisemblable sans être impossible non plus, et ça reste beau et lumineux malgré la situation dramatique.
Je n'en dirai pas plus sur l'intrigue parce qu'il ne faut pas divulguer quoique ce soit qui puisse gâcher le plaisir des futurs lecteurs.
Seules les premières pages sont un peu laborieuses lorsque l'auteur dresse le portrait des premiers personnages, mais c'est vite oublié lorsque se développe l'histoire principale.
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Entre littérature et cinéma, le coeur de Sébastien Japrisot balançait souvent. On se souvient de Compartiments tueurs, l'Eté meurtrier, La dame dans l'auto avec des lunettes et un fusil et de beaucoup d'autres excellents scénarios portés à l'écran. Après avoir réalisé quelques courts métrages, il adapta à l'écran son propre roman : Les mal partis en 1975.
Ceux qui eurent la chance de voir le film se souviennent de l'émouvante interprétation de France Dougnac, jeune soeur Clotilde éprise d'un adolescent de 14 ans. Peu diffusé, peu critiqué, ce premier long métrage marqua malgré tout les esprits. Il faut dire que les relations amoureuses d'une nonne de 26 ans et d'un enfant avaient de quoi choquer même le public des années 70. le roman, le premier de Japrisot, publié en 1950 avait outré bien d'avantage. Mais valait-il le film ?
Malheureusement souvenirs contre lecture, je pense avoir préféré l'adaptation cinématographique au roman. Certains on dit que le style du livre était simple, épuré, je le trouve naïf et souvent même particulièrement niais. Les dialogues sont puérils et très mal adaptés aux personnages. L'enfant ayant parfois une maturité totalement irréaliste et la nonne au contraire, une absence de réflexion affligeante.
On se prend à songer à ce qu'aurait pu donner un scénario aussi sulfureux traité par Peyrefitte ou Montherlant…
Mais à sa décharge, Japrisot n'avait que quelques trois années de plus que son jeune héros lorsqu'il écrivit ce roman, troublant toutefois.
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Je n'ai pas lu le livre mais j'avais à peine 8 ans lorsqu'il a été adapté en film, et aux alentours de 14 ans lorsque je l'ai vu pour la première fois à la télévision, l'ayant enregistré, je l'ai regardé en boucle, jusqu'à à en user la bande. Aujourd'hui je découvre que le film a eu une très mauvaise critique, sûrement qu'à l'époque le sujet était trop osé, j'ai aimé l'histoire et pense que j'aimerai lire le livre qui doit certainement dépasser le film
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