La série Nains a de véritables atouts par rapport à celle consacrée aux Elfes. Si les tomes d'"Elfes" suivent une trame plus commune et doivent idéalement se lire dans le sens des sorties, ceux consacrés aux Nains ont l'avantage d'être indépendants (même s'il vaut mieux lire le tome 1 avant le 6, le 2 avant le 7, le 3 avant le 8 : cette particularité ne change pas).
Je trouve cette série nettement plus stable : les scénarios sont tous pondus par
Nicolas Jarry, on retrouve toujours les mêmes dessinateurs, et les différences de style entre chacun sont, je trouve, moins dérangeantes que dans la série Elfes.
Les personnages développés dans Nains ont toujours cette générosité ainsi que des rapports conflictuels qui font les grandes histoires (le rapport père/fils a une place privilégiée), quand dans Elfes, ça manque parfois un peu de chaleur : le meilleur exemple concerne les Elfes verts, qui me donnent l'impression de planer. ça manque d'humanité, de sympathie quoi !
En tout cas, la série Nains est à mon sens un vrai petit bijou alors que, naturellement, je m'étais dirigé chez les Elfes dans un premier temps (qui chauffe un peu le chaud et le froid par moment).
Et le premier tome : Redwin de la Forge, permet de débuter la série de la meilleure des manières, avec un personnage carrément emblématique, que l'on retrouve AUSSI dans la série Elfes, d'ailleurs, ce n'est sûrement pas pour rien !
Ce tome a un impact émotionnel pour le moins intéressant et qui m'a donc beaucoup ému. On y découvre la rage qui habite ce personnage, son adolescence compliquée avec un père dans lequel il ne se reconnaît pas, un apprentissage et une élévation baignées dans le combat et l'adversité, avant le succès qui, comme toute médaille, à son revers : la décadence, la solitude, la perte de sens. On passe par toutes les émotions et c'est ce qu'on aime dans Nains : les épreuves traversées par les personnages ne nous laissent pas indifférent.
Redwin est un personnage que l'on souhaite ardemment retrouver dans les prochains tomes, et sa présence dans Elfes puis dans les Guerres d'Arran prouve bien une chose : les scénaristes ont élevé au rang de héros une formidable pépite. Longue vie à Redwin.