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Critiques filtrées sur 5 étoiles  
En lecteur admiratif des Microfictions de 2007, je me régalais de ce nouveau pavé. J'ai été satisfait de retrouver tous les codes du premier "tome", mais pourtant je suis déçu. Je crois que l'on peut estimer qu'il est moins réussi que la livraison 2007, en tous cas pour un lecteur qui a précisément lu cette première livraison.
Dans cet opus 2018, sexe, mort et cancer se succèdent une nouvelle fois, au service de la misanthropie et du cynisme. Bien sûr, on jubile à certaines phrases parfaitement outrancières, uniques, et typiques de Jauffret. Mais sinon, on a le sentiment de ne pas progresser. A chaque microfiction, on repart de zéro, et on ne va pas plus loin que la microfiction précédente. D'où un sentiment de patinage. Même si c'est souvent fort agréable, on fait du sur-place.
Sur le style, on a toujours cette utilisation atypique des tirets, qui donne l'impression que les personnages témoignent, donnent une interview. Une manière pour l'auteur de s'éloigner de ces monstres ? Sauf qu'on a aussi beaucoup de je et de nous, qui font disparaître toute distance. le lecteur est donc bien enrôlé dans ce tourbillon de meurtres, de coups bas et d'infamies.

Pour ceux qui ignorent ce qu'est une microfiction sauce Jauffret, on peut prendre l'exemple du texte "Crache, ma fille, crache" (p. 149). Un couple et leur fille. La femme est adultère, et pour un mot du mari, elle se jette sur lui pour lui arracher les yeux. Il la frappe, elle tombe à terre, la fille lui crache dessus pour la réveiller. La mère se jette sur sa fille pour lui faire du mal. le père intervient et finalement le gratin est réchauffé pour terminer la soirée "cahin-caha". Voilà l'ambiance Jauffret, mais c'est tellement bien écrit qu'on éclate de rire et qu'on se convainc que tout le reste de la littérature française n'est que fadeur.

En bref, un livre à conseiller, mais peut-être pas aux lecteurs de la livraison 2007, sous peine d'indigestion.
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En cinq cent histoires courtes et autant de bonnes idées, ce second volet des Microfictions règle son compte à une espèce humaine exsangue. Sans scrupule et avec un mauvais esprit décomplexé, il frappe souvent sous la ceinture, toujours là où ça fait mal et ne ménage ni la veuve ni l'orphelin. Il n'épargne personne et balance des éclats de rire bilieux au visage de chacun d'entre nous.
L'article complet sur mon blog.
Lien : https://touchezmonblog.blogs..
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C'est odieux, macabre, très drôle ! C'est un livre de chevet pour s'endormir en riant, à condition d'aimer l'humour très noir! Quelle imagination pour écrire 500 textes aussi fous les uns que les autres! On aime ou on déteste, pas de demi mesure ! Bonne lecture....
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Régis Jauffret récidive. "Microfiction"s date de 2007 ; et en 2018 sort un nouvel opus daté cette fois : "Microfictions 2018".

Cinq cents histoires de famille décomposées, recomposées, désespérées, relatées avec un humour grinçant, féroce, cauchemardesque qui fait souffrir le lecteur ou le fait jubiler pour peu qu'il soit un tant soit peu masochiste. En ce qui me concerne, je suis passée par tous les états...

Sur la forme, les micro-récits d'une longueur égale, (1 page 1/2) sont écrits au scalpel, à la virgule étudiée, au tiret dévié de sa fonction de dialogue, avec des mots justes et bien sentis. Les histoires sont titrées et présentées dans l'ordre alphabétique du titre. le narrateur écrit à la première personne ; il est homme, femme, vieillard, enfant, patron, pute, employé.e et j'en passe, rarement animal ou objet.

Sur le fond, les narrateurs de ces micros-récits, parfois des petits bijoux de nouvelles littéraires, croquent des vies bancales et composent une immense saga familiale, avec des portraits de monstre comme ils composeraient une galerie macabre où le lecteur viendrait chercher un modèle, une idée pour pimenter sa vie... enfin, peut-être.

L'outrance, l'énormité du propos, à la fois rabelaisien ou relevant de l'univers de Tim Burton, ou de celui du cinéma italien des années soixante dix ("Affreux sales et méchants" d'Ettore Scola), se banalise au fil des pages et quand soudain, une petite envolée lyrique, agréable, s'immisce entre les lignes, on a du mal à y croire. La banalité de la monstruosité : c'est peut-être ce qu'il faut retenir de ce livre.
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C'est drôle, cruel, voire dérangeant, parfois surréaliste, parfois hyperréaliste et toujours remarquablement écrit. Régis Jauffret est un des meilleurs auteurs actuel.
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500 histoires ; une foule de destinées ; une myriade de personnages et 1100 pages de plaisir. Voila les ingrédients de ce Monument littéraire : Microfictions. Monument par sa structure ; par sa technique et surtout par sa richesse.
Un livre bruyant ; où les faits divers y défilent à la vitesse de la vie. Une question revient en Boucle : quand on passe à l'acte ; quand on se lasse de l'état d'acceptation paisible ; placide et flegmatique ? quand on délaisse l'état du martyr solide et convaincu pour se muer dans la révolte ; l'ouragan voire même le désastre.
Le passage à l'acte est lui-même intriguant. Serait-il houleux ; mouvementé ou simple et naturel sinon prévisible. Est-ce que la psychologie du crucifié chronique, de la victime abaissé serait la condition de l'acte brutal irréversible et définitif. Quelque part la déflagration est un aboutissement mais est-ce que c'est inéluctable ; est-ce la conclusion invariable ?
La force pure du style de Jauffret se place dans sa capacité à l'intromission de tant d'émotion dans deux pages à chaque histoire.
Jauffret a aussi le don de décrire de manière crue des images impossibles ; réelles ; intenses et insolents. Et puis parfois on arrive à rire de sarcasme ; de banalité et même d'anecdotes et de situations loufoques.
Ce livre est un monstre. On s'en délecte, on le met à côté ; il nous maltraite ; on s'en détourne puis on s'y jette corps et âme ; parfois il nous boude ; d'autres fois nous le boudons. Il s'arrange pour nous gifler ; nous faire rire ; nous affliger des douleurs et des idées tordues ; nous électrocute. Ce livre nous entraine dans la vase de l'existence ; nous expulse de notre torpeur. L'eau stagnante n'est pas nécessairement immuable. La tragédie n'est pas assurément théâtrale. L'amour n'est pas idyllique et surtout la vie n'est nullement simple. C'est des évidences mais dont les manifestations ne sont pas évidentes du tout.
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Il avait juré de ne plus y revenir. Mais le plaisir éprouvé en écrivant "Microfictions" (2007) en a décidé autrement. Voici donc une nouvelle fournée d'histoires courtes - une page et demi en moyenne, présentation des personnages, développement de l'intrigue et dénouement compris - décapant la banalité du quotidien. Une entreprise littéraire un peu folle, à la démesure de la lucidité de son auteur. En 500 shots de fiction pure saupoudrés d'ironie, de cruauté, d'humour et de tendresse parfois, Régis Jauffret passe le genre humain au tamis d'un désespoir organique.
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