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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Dans les années 70, Martin, danois, instituteur, 38 ans demande sa mutation à Nunaquarfilk, un bled perdu de 150 âmes. au coeur du Groenland . En même temps que Martin, Jakunguak groenlandais, 14 ans, y rentre chez sa famille aprés une année de lycée passée au Danemark.

Arrivé dans une culture dont on ne connaît rien, par commencer la langue, facile qu'on se fasse rouler dans la farine, surtout si on est un nordique avec une conception trop lisse de la Vie. C'en est le cas ici de notre instit, qui même expliqué avec humour qu'il l'a été, en reste perplexe. Sa logique basée sur la causalité, veut en connaître la raison. Or chez les groenlandais essayer de comprendre le pourquoi des choses est inutile , "expliquer un chose c'est s'en éloigner."
Mais les surprises ne font que commencer pour Martin, Martini pour les locaux. Avant même que l'école commence, il se retrouve au lit avec son collègue catéchiste groenlandais Pavia ( ce n'est pas exactement ce que vous pensez 😆), le premier jour de l'école il fait son discours en groenlandais ( dont il ne pige aucun mot) en apprenant par coeur la traduction du taquin Gertekavsak, qui en a fait une traduction pas trés fidèle 😆, les livres scolaires décidés par le Ministère d'Education danois regorgent de voitures, de baignoires et de forêts d'hêtres dont les enfants n'ont jamais vu l'ombre,......Bref dans ce petit monde qui adore la bringue, au milieu des glaces il y a aussi un cinéma, enfin pas tout à fait😆, un chanteur royal d'opéra en tournée, beaucoup trop de bières pour accompagner le dansemik, le trala la la.....eh bien sûr l'Amour, "–Martiniii Naja-lo POMPER, puuuuuuuut"( voir traduction dans le livre 😁 ).

Alors que Martin s'adapte, pour Jakunguak l'adaptation "retour aux sources" est plus difficile , "Certes, il est évident que si l'on envoie un garçon au Danemark pendant toute une année scolaire, c'est parce qu'on veut que quelque chose change. Et il n'est pas aisé de contrôler ce qui sera différent." Ce livre m'a bien fait rire, mais pas que.....à travers le refus de réadaptation de Jakunquak, mais aussi d'autres événements qui s'en suivront , il y a une profonde réflexion sur ce que la modernité appelée civilisation, amène mais aussi détruit de l'équilibre sociale, écologique et économique naturel de ces contrées qui ont échappé à la "catastrophe", et dont les valeurs ne sont pas encore chamboulées. Et notre Martini n'en déplaisent aux autorités du ministère de l'éducation danois ( étonnamment corrompues) et autres, va y remédier avec ses moyens de bord.....pas facile, facile.

Un plaisir d'aller à la rencontre de ces fières groenlandais qui se soudent même dans la misère, face à l'étranger. Par ces temps moroses un fabuleux voyage au pays des bringueurs qui rient en toute situation, même en détresse 😁! Plus sérieusement, à petite échelle, une profonde réflexion sur les dégâts du soit-disant progrès et culture imposés par une majorité à des minorités, source d'alcoolisme, par conséquent de violence. Un livre intelligent et plaisant à lire.
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les Groenlandais de Nunaqarfik, un petit hameau au nord du cercle polaire, voient un jour débarquer Martin, un instituteur danois qui, venu enseigner sa langue et diriger l'école, ignore rapidement les recommandations de l'inspecteur général de l'Education nationale de son pays. Ainsi il apprend le groenlandais, fraternise avec une population au rythme de la nature, manifestement très heureuse dans l'instant présent. Une intégration si parfaite que Martin envisage sérieusement de finir ses jours dans ce lieu merveilleux...

C'est avec un humour et une ironie irrésistibles que Flemming Jensen dénonce les méfaits de la colonisation danoise au Groenland. Devenu depuis 1953 constitutif du Royaume du Danemark un pays, en dépit de l'autonomie renforcée accordée en 2009 par le parlement danois, dont les habitants se voient imposer d'apprendre le danois, en plus de l'installation de sociétés minières délétère pour leur mode de vie ancestrale et leur environnement. Toutes choses aux relents impérialistes exécrables mises en scène dans ce roman jubilatoire que transcendent les valeurs de tolérance et d'amour de l'autre.
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Dans les années 70, Martin, un instituteur danois de 38 ans, tourne en rond dans sa vie. Il demande sa mutation au Groenland ("pays constitutif du Royaume du Danemark" selon Wikipedia), dans un petit comptoir (ce n'est pas un hasard si le terme a des relents de colonialisme) de 150 habitants et 500 chiens, situé 500 km au nord du cercle polaire.

Armé de son idéalisme, de sa bonne volonté et de sa soif d'aventures, Martin débarque à Nunaqarfik. Sur le bateau qui l'a emmené dans ce bout du monde, se trouve également Jakúnguaq, un ado de 13 ans qui revient chez lui après avoir passé une année scolaire au Danemark.

Pour tous deux, le choc des cultures est violent. le gamin a du mal à se réadapter à sa vie d'avant, qu'il renie, et Martin comprend que c'est lui, l'instituteur plein de savoirs, qui a tout à apprendre. A commencer par le groenlandais, cette langue que son supérieur à Copenhague lui a pourtant formellement déconseillé de parler. Après tout ce sont les Groenlandais qui doivent s'adapter, et pas l'inverse.

Au fil du temps, Martin s'intègre, s'adapte à ce mode de vie simple où le rire, le sens de la fête et la fraternité sont fondamentaux. Il perçoit de plus en plus l'absurdité des contraintes éducatives danoises, totalement inadaptées au contexte local. Et si encore il n'y avait que l'enseignement... Mais il assiste impuissant aux ravages que la "modernité", le "progrès" et le profit causent à cette société traditionnelle basée sur l'art de la chasse, qui se transmet d'une génération à l'autre. Même Greenpeace et BB se font tacler en beauté, à cause de la campagne appelant au boycott du commerce des peaux de phoques. Campagne dont Martin n'imaginait pas "qu'elle contribuerait à ce point à la mort de toute une culture de chasseurs", ce qui est d'autant plus rageant que l'ONG a fait pleurer dans les chaumières occidentales "en jouant sur un sentimentalisme totalement déconnecté des faits réels" (il s'est avéré qu'il s'agissait d'un groupe de Norvégiens massacrant brutalement des bébés phoques près de Terre-Neuve), et sans que "le fait qu'il ne fût jamais venu à l'esprit des chasseurs groenlandais, qui de tout temps ont vécu de la capacité de production de la nature, de se jeter sur des proies aux fourrures et à la valeur nutritive si médiocres, n'[aie] la moindre influence sur le débat".

Une histoire tragi-comique, avec une foule de scènes hilarantes dans la première partie (c'est rare qu'un roman me fasse rire autant), un peu moins dans la deuxième, dont on sent qu'elle va tourner au drame au vu des tensions familiales entre Jakúnguaq et ses parents.

Avec humour, ironie et tendresse, l'auteur dénonce l'impérialisme culturel danois et la mondialisation rampante de l'époque. Une histoire de tolérance et d'humanité, touchante et attachante, désespérante aussi.

"C'était comme ça qu'on devenait un grand chasseur : il suffisait de rester là où on était. Car il faut une vie entière pour percevoir le vent, le changement du temps, les courants de la mer et les voies de l'esprit. (...) Martin hocha la tête, et intérieurement, il se sentit gagné par la tristesse. C'était la sagesse d'une société statique qui, à présent, allait inévitablement être écrasée par la perception de la vitesse d'une société dynamique. Et il n'y avait en réalité rien à faire".
Lien : https://voyagesaufildespages..
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Êtes-vous déjà allé au Groenland? Moi jamais, mais j'ai l'impression d'y avoir séjourné en lisant Imaqa. J'ai découvert la vie sur la deuxième plus grande île du monde, sans chichis, ni misérabilisme.

Un Danois en peine d'amour qui décide d'aller enseigner dans un village du Groenland. Ce qui de prime abord semble un peu rébarbatif est finalement une histoire pleine de drôlerie et d'humanité.

Ce n'est pas vraiment une destination touristique, mais le dépaysement est au rendez-vous avec la chasse, la pêche et les chiens de traîneaux. Avec l'humour du quotidien, on partage la vie de l'étranger qui essaie de s'intégrer, mais dont la maladresse naïve provoque l'hilarité des habitants de Nunaqarfik.

Belle occasion pour le lecteur de remettre en questions ses propres préjugés, en faisant connaissance de ces gens qui vivent dans le froid, avec des ressources naturelles limitées, mais avec une grande fraternité et un sens de la fête. Au-delà des différences, on constate les similitudes des sentiments et de l'identité humaine, des questionnements des jeunes face aux changements sociaux.

On réalise aussi la valeur ironique des objets qu'on prend pour acquis comme lorsque le village attend avec impatience le bateau printanier, car les habitants sont à court d'une marchandise indispensable : du papier-cul!

Un roman très intéressant, une belle découverte, pour ajouter un pays à notre carte du monde…
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Groland, je connais, le Groenland un peu moins...
mais grâce à Flemming Jensen et à Bookycoocky
me v'la parti suivre à l'allure d'un chien de traineau
les tribulations de Martin, un instit' Danois qui rêve d'aventure....
Mutation accordée pour enseigner sa langue maternelle
dans un trou perdu à Nunaqarfik, ousékécé ?
Pas loin du nord du cercle Polaire, autant dire que ça caille
et qu'il n'y a pas grand monde, 150 autochtones
et 3 fois plus de chiens et des phoques en pagaille.
Quelle découverte dégivrante !
J'ai suivi à vive allure les tribulations du Martin devenu un peu pécheur
et prêcheur de leur mode de vie dénigré par les colons danois à la noix
On rit beaucoup mais on frémit aussi pas mal
aux dommages psychologiques causés par la colonisation .
Flemming Jensen est un auteur que je vais suivre ...en raquette
Imaqa, j'ai pas trainé, lu en un temps record !
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Imaqa ? Y a qu'à le lire, et vous vous sentirez transportés avec humour et auto-dérision dans ce Groenland peuplé de gens sympathiques, souriants, prenant la vie du bon côté.

Et cela, malgré les Danois qui veulent à tout prix imposer leur culture, leur manière d'enseigner, leurs valeurs. Ces gens aux grands pieds ne cherchent même pas à connaitre la langue, et se vantent même de ne pouvoir en parler un traitre mot.
Mais Martin, lui, malgré qu'il est danois, veut s'intégrer dans cette communauté pacifique, vivant de chasse et de pêche. C'est qu'il est instituteur, Martin, et il demande bien humblement à être muté à Nunaqarfik. Il y fera la rencontre de personnes sages – ou non -, mais toujours philosophes sans le savoir, et y rencontrera le grand amour.
Tout ne se fera pas sans heurts de toutes sortes, car même si ce peuple est fataliste, il doit quand même faire face aux difficultés inhérentes à la vie, à commencer par l'alcoolisme, la perte du travail, la violence conjugale, les employés danois bornés, les communications défaillantes, les transports sur la glace et même…les courses de traineaux.

Un petit coup de frais dans cet été chaud ? Imaqa, n'y manquez pas !

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Martin, instituteur danois célibataire et âgé de trente-huit ans, cherche un sens à sa vie, un peu d'aventure qui pourrait meubler son existence. Une idée s'impose à lui, demander sa mutation pour le Groenland. Dérogeant aux directives du Ministère, Martin va s'intégrer aux coutumes locales et apprendre le groenlandais.
La lecture de ÍMAQUA, c'est une porte ouverte sur les us et coutumes des Groenlandais, une histoire touchante, un hymne à la tolérance.
À lire !
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Tous les petits élèves des colonies françaises gardent en souvenir les leçons d'histoire leur apprenant que" leurs ancêtres les Gaulois..."
Dans ce roman Martin, instituteur danois demande sa mutation au Groenland dans un petit comptoir,par soif d'aventure, d'ouverture,de rencontres. le mot d'ordre de son inspecteur est de ne surtout pas apprendre le groenlandais car l'objectif est bien d'inculquer le danois et la culture danoise à ce peuple reculé pour lui permettre d'évoluer et pas l'inverse !
Seulement Martin est un être sensible,humain,ouvert aux autres et cet habit de missionnaire ne lui va pas du tout ! Il s'en débarrasse rapidement pour s'intégrer parmis ceux qui deviennent ses amis,ses proches. L'amour est aussi au rdv. Par delà les mots,la langue, c'est toute une façon d'appréhender le monde, d'être en relation, d'exprimer son ressenti que découvre Martin. le terme de " choc culturel" prend ici tout son sens. Car la remise en question est profonde et l'enseignement que j'en ai moi même tiré est très beau. Ce passage illustre bien le bouleversement qu'impose vraiment à Martin la nécessité d'un" reset" complet! :
- lorsque je suis arrivé il y a trois semaines,il y avait beaucoup de choses que je ne comprenais pas. Maintenant je ne comprends plus rien du tout !
- Et tu aimerais beaucoup ça hein? Tu aimerais beaucoup comprendre?
- Oui, merci, répondit Martin....
.........
- Et si ça n'était pas possible ? Demanda- t- il?
Martin lui lança un regard interrogateur.
- Est ce que tu ne peux pas tout simplement...vivre ici?
Un peu en miroir de Martin,il y a Jagünguaq,un jeune groenlandais qui est allé étudier un an au Danemark. Il en revient avec un regard négatif sur sa propre famille,ses habitudes,son alimentation...
Et puis en macrocosme il y a l'économie politique qui impose ses lois et détruit ce qui faisait cohésion,sens, fierté de ce peuple de chasseurs. Des actionnaires dont le profit vaut plus que la vie(!) des groenlandais n'ont aucun scrupule à exploiter hommes et terres au mépris de ce que cela entraîne.
Ce livre regorge de réflexion profondes,constructives qui nous concernent tous. Mais il y a aussi de la légèreté car ce peuple est un amoureux de la vie,de la fête,de la bière ! C'est un peuple dont la solidarité,le sens de la communauté et de l'amitié est magnifique. Il y a de l'espoir " au fond, ça devrait être une richesse d'avoir les pieds plantés dans deux cultures au lieu d'une seule,un avantage et pas quelque chose de destructif. Ce doit être possible !".
Pour toutes ces raisons et l'immersion dans un paysage grandiose, le coup de coeur était proche mais j'ai trouvé certains passages un peu longs...
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« Bonjour les Babélionautes ! Aujourd'hui, dépaysement total ! Couvrez-vous bien, nous partons loin dans le Nord avec Imaqa, de Flemming Jensen.

Or donc Martin, gentil instituteur danois de son état, décide de tout plaquer pour pratiquer son métier au Groenland. Et il y va.

-J'parie que c'est un exposé des moeurs du pays dans un style austère…

-Pas du tout ! L'auteur exerce la profession d'humoriste et tout son texte baigne dans l'humour, ce qui rend la lecture joyeuse et légère ! le regard du narrateur se fait gentiment moqueur, la dérision reste tendre et non humiliante ni agressive.

Quant aux moeurs, oui, en effet, tu les trouves, mais tellement imbriquées dans l'histoire que le tout demeure naturel et fluide. le roman reste un roman et ne sombre jamais dans le documentaire, bien au contraire : tu visites une galerie de portraits bien brossés : Gert, Jakunguaq, Pavia, le chanteur d'opéra complètement… euh… au caractère particulier, on va dire…

Le roman offre également l'occasion de s'initier à une culture inconnue. J'ai adoré découvrir la bonne humeur et la sérénité des habitants de Nunaqarfik. Cependant, point de niaiserie idéalisante : Imaqa n'occulte ni les difficultés liées aux conditions climatiques, ni les drames subis par certains villageois, drames dont le Danemark se trouve directement responsable pour certains. Il dénonce également les absurdités d'un système déconnecté des réalités du terrain et raciste.

-Je trouve la fin longuette, quand même… et le couple du Danois avec Bebiane entre en scène, on ne sait pas trop pourquoi…

-Je pense que cette scène expose une autre facette du racisme évoqué plus haut : après celui de l'institution, on te montre celui des gens ordinaires. C'est ce que je comprends, en tout cas.

-Ouais, mais je suis hyper mal à l'aise ! On ne sait pas ce que pense Bebiane de ce qu'elle vit !

-Peut-être qu'elle aspirait au confort…

-Et d'ailleurs, je déplore qu'on n'en sache pas plus sur les persos féminins ! Peut-être que Naja a des choses intéressantes à dire, elle aussi ! Je trouve dommage qu'on ne l'entende pas davantage.

-Je ne peux pas te donner tort, non.

Bref, il résulte de tout cela un texte oscillant sans cesse entre humour tendre, dénonciation par l'absurde et drame cruel. L'ensemble produit un goût doux-amer, fort plaisant et enrichissant. Imaqa, sans doute un excellent roman pour commencer 2021, que je vous souhaite plus douce et plaisante que la précédente ! »
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Choisi par hasard pour sa couverture dans une magnifique librairie de Bretagne, ce roman m'a intriguée.
Martin est instituteur, il est danois et, à 38 ans, il accepte un poste au Groenland, dans un hameau.
Il découvre une communauté étonnante, dans laquelle la solidarité, le lien étroit avec la nature, la danse, la fête, le rire surtout, sont autant de liens qui unissent les habitants. Martin bientôt en fait partie, et déroge quelque peu aux directives ministérielles danoises. Il y rencontre l'amour, et l'amitié, le désespoir aussi.
Flemming Jensen manie l'humour et la tendresse, d'une écriture étonnante, proche de la conversation.
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