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EAN : 9782955766514
570 pages
Julien Bonin (03/10/2016)
4.5/5   1 notes
Résumé :
Oru, ayant appris qu'il était Elleïre, et pour échapper aux soldats qui viennent massacrer son village, s'enfuit avant leur arrivée avec Ussuma et les autres enfants aux yeux verts. C'est ainsi que commence son long et périlleux voyage vers la forêt d'Ellaris. Inconsolable d'avoir abandonné le vénérable Shaïku et son ami Aruma, qu'il sait exposés à une mort certaines, et ayant peine à imposer son autorité aux enfants, il maudit le Destin de l'avoir fait chef des Ell... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
J'avais noté 5/5 le premier tome, le Refuge du passé, cette fois je vote plutôt 4,5/5. Ce n'est pas que le roman me plaise sensiblement moins, j'ai toutefois eu besoin de plus de temps pour le lire, j'y étais un peu moins immergée que dans le précédent tome.

Nous retrouvons Oru au jour où il est contraint de quitter Shindo, son village qui va être entièrement détruit, sur l'injonction de son maître Shaïku. Etant le seul initié aux dieux des Elléïres, Oru a le devoir de mener les 14 autres adolescents orphelins aux iris verts (la marque de son peuple) jusqu'à la forêt primordiale d'Ellaris, vers l'est. La route sera longue, et il faut protéger ces enfants, sans pouvoir encore vraiment compter sur des pouvoirs magiques, qui ne se développeront que peu à peu, surtout lorsqu'il aura rejoint leur terre d'origine.

Oru doute de tout, et en premier lieu de lui-même : il pourra compter cependant sur l'aide de précieux alliés, des Esprits de la forêt qui vont s'allier à lui, ainsi que de ses amis, Ussuma qui l'a suivi (elle avait tout perdu en la personne de son père adoptif, Shaïku, puisqu'il s'est sacrifié en restant au village), mais aussi d'Aruma, son cher ami et presque frère de coeur, et le frère de ce dernier, Haku, qu'ils retrouvent un peu par miracle, car ils ont réchappé au massacre, eux aussi.

Ainsi, c'est de la marche dans la forêt qu'il s'agit à présent, de la recherche parfois très concrète d'abris, de nourriture, d'eau, en même temps que la communion mystérieuse et puissante avec la nature toute entière et ses esprits. Il faut trouver une route pour sortir de la Xuih (leur seigneurie), car les Salamandrins, l'armée d'élite du seigneur Chaxuih menée par un puissant prince, Psa-Go, est à leurs trousses. Oru doit faire face à de multiples difficultés, celle de mener une troupe d'adolescents composite, aux personnalités différentes, n'étant pas la moindre, d'autant plus qu'il est solitaire, et vit parfois mal cette compagnie permanente.

Pendant ce temps, le roman prend de l'ampleur, et nous atteignons à une vue plus vaste que précédemment, car, alors que le récit alternait entre la vie d'Oru à Shindo et les problèmes des villageois, et les menées de Chaxuih à sa Cour, ses tractations secrètes avec des royaumes marchands voisins, à présent nous avons en plus la vie du royaume de Sah et de son roi, Sah Erya Sin, homme très pieux, sincèrement horrifié par la présence d'Ombriens, l'ancien peuple de la forêt, sur ses terres. Nous assistons aux enjeux de pouvoir dans les deux Cours, aux mensonges diplomatiques, aux intérêts séparés, peut-être aux futures menaces de guerre. J'avais parfois l'impression de lire Games of Throne, avec ses personnages de conseillers retors et manipulateurs !

Jules Jéromon construit et dirige bien son intrigue, il sait où il va, et apprécie autant d'adopter le point de vue intimiste d'Oru, souvent sous une forme poétique, voire lyrique (il inclut du reste de brefs poèmes ça et là), que de passer en revue les enjeux de la politique du monde qu'il a inventé, un peu comme un J.R.R. Tolkien, qui n'oubliait jamais que la petite histoire se fond dans celle des peuples et des personnages de pouvoir. On croit lire parfois des chroniques, cela reste toujours plaisant et utile à l'intrigue. Il aime aussi à analyser les motivations des hommes, les enjeux de pouvoir dans un groupe, l'autorité qui s'installe, ou peine à s'installer, entre les jeunes adultes et les adolescents elléires, les dissensions alors qu'il faudrait s'unir et faire front.

Alors, pourquoi cette réserve quant à ce second tome ? J'ai pris autant de plaisir à sa lecture, et suivi avec intérêt tous les développements de l'histoire. Toutefois, je vois le récit se déployer, je vois aussi que nous sommes au second tome et que cela traîne parfois en longueur. Est-ce à dire que l'auteur délaie son récit ? Je ne le dirais pas ainsi, mais j'ai le sentiment qu'il s'enivre parfois de sa propre histoire, qu'il se perd un peu, passe trop de temps sur des passages, ou y revient d'un autre point de vue alors que cela ne paraissait pas nécessaire. Somme toute, à la fin de ce second tome, la perspective géo-politique s'est bien élargie, mais je suis restée un peu sur ma faim en ce qui concerne les jeunes elléires, qui n'ont pas beaucoup avancé. J'espère vraiment que l'auteur tiendra sur la durée, et je m'apprête à continuer cette série, dont je commande les tomes au fur et à mesure.
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Citations et extraits (5) Ajouter une citation
Qu'il me fût ainsi possible de déchiffrer l'elleïre et, aussitôt, de le comprendre sans même le traduire dans ma langue maternelle (serait-ce à notre avantage ou à notre détriment, si nous pouvions connaître sans avoir à apprendre ? Si nous acquérions du savoir grâce à un dieu ou à un magicien, sans leçon ni travail ? Notre penchant pour la facilité serait satisfait et nous aurions du temps pour agrandir notre sphère de connaissances, mais en aurions-nous encore la volonté et le courage ? Ne serions-nous pas rebutés de l'étude des livres ? Notre esprit, privé du plaisir de découvrir ce qui lui était cher, comblé en un instant de toutes les beautés qu'il rêvait d'étudier, ne deviendrait-il pas morne et indolent ? Et aurions-nous plus de jugement à être soudainement très érudit ?), c'est un prodige qui surpasse ma raison (...).

(p. 67)
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Tous les Gokarans devraient donc savoir qu'un homme, refusant d'obéir aveuglément à un code meurtrier et de suivre les antiques et cruels préjugés répandus contre les Ombriens chez la plupart des nations, ne s'est fié qu'à lui-même pour juger de nous et n'a point voulu se baigner dans notre sang ; et que, comme il ne nous a pas traités en ennemis, nous ne l'avons point attaqué.

(page 466)
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Ni lui ni eux [le Seigneur et ses conseillers] ne savent-ils pas que, chez les hommes du peuple, les sentiments se communiquent comme une épidémie ? La multitude est telle qu'un champ, où chaque épi de riz s'incline du même côté au passage du vent. Et rien n'est pire que cette foule, où chacun perd le peu de jugement qu'il a et s'abandonne au sentiment commun.

(p. 236)
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Hélas ! Pourquoi faut-il que la musique soit si impalpable et si fugitive ? Quelques morceaux de phrases et de mélodies flottent dans mon esprit, où je parviens quelquefois à les saisir, après quoi je les chante plusieurs heures durant, pour être sûr de ne plus les reperdre ; mais je n'entends plus la plupart d'entre elles : je ne conserve plus que le souvenir des impressions qu'elles firent sur mon âme.

(p. 25)
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Telles étaient les familles du Fleuve ; pieuses, zélées et impitoyables pour les sacrilèges, mais capables de renoncer leurs dieux en quelques jours pour embrasser une nouvelle religion ; méprisant les marchands, mais faisant du commerce ; abhorrant les novateurs, mais habiles à s'accommoder aux circonstances ; jugeant qu'il existait un lien sacré entre elles et les villageois de leurs terres, que leur autorité sur eux était paternelle, mais les écrasant d'impôts et paraissant indifférentes à leurs misères.

(p. 206)
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