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Un village au bord de Meuse. Un bébé disparait dans sa poussette, sa maman étant rentré chez l'épicier pour quelques emplettes.
L'histoire peut démarrer : que s'est-il passé. Une bonne histoire policière où les gens sont bien décrits dans leur malheur, dans leurs misères.
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Denise Desantis est la mère parfaite. Personne ne viendra dire le contraire, il n'y a pas une maman plus attentionnée. Aussi, c'est l'effroi lorsque son petit dernier disparaît pendant qu'elle achète des mouchoirs dans un magasin. Mère de quatre enfants, elle adorait le petit David. Mais pourquoi l'a-t-elle laissé tout seul dans sa poussette devant le commerce ? Personne n'a rien vu et, dans cette petite ville belge qui n'a pas oublié l'affaire Dutroux, la colère gronde et la population attend qu'un monstre soit enfin arrêté.
Mais le juge Conrad, avec ses manières simples mais fermes, doute rapidement de la mère.

J'avais lu plusieurs bons avis sur ce roman et comme je ne connaissais pas encore cet auteur, je me suis dit que ça serait une bonne entrée en matière. J'ai été un peu désarçonnée par ce récit. D'un côté, j'ai eu l'impression de lire un texte anachronique, si je puis dire. Je m'explique. L'histoire se passe à l'heure actuelle et s'ancre dans l'actualité par de nombreuses allusions aux faits divers récents comme par exemple l'affaire Dutroux. Et pourtant, j'ai eu l'impression d'être plongée dans les années 50 ou 60. Aucune évocation n'est faite à un quelconque objet technologique, si ce n'est la télévision. Pas d'ordinateur, pas de téléphone portable, pas de gsm, … le type de commerces présents dans la ville évoquent plus le passé que les années 2000 et les méthodes d'enquête semblent surannées. J'ai d'ailleurs souvent eu le sentiment de lire du Simenon. Pas que cela me dérange mais cela m'a quand même perturbée. le juge Conrad m'a d'ailleurs souvent fait penser à Maigret, sauf que ce n'était pas sa femme qui l'occupait mais sa mère mourante.

A côté de cela, je dois reconnaître que Armel Job réussit une excellente étude psychologique de ses personnages. Car malgré le résumé et mon analogie avec Simenon, il n'est pas du tout question ici d'un roman policier mais bien psychologie. Et cet aspect est brillamment mené d'une main de maître par un écrivain qui assemble son puzzle petit à petit, amenant le lecteur vers un dénouement inattendu et surprenant. Au travers de Denise et de la mère du juge, la figure maternelle en prend un coup pour retrouver ses lettres de noblesse à la fin. Mais plus que ça, l'auteur analyse la complexité des liens familiaux.

J'ai aussi apprécié la couleur locale, qui se sent dans le phrasé de l'auteur, au détour des mots jusque dans le choix du vocabulaire. Un roman dans lequel on reconnaît la campagne belge, les petites villes où tout le monde se connaît, où le maire s'appelle un bourgmestre et le journal La libre Belgique.

Un roman magistral qui plonge au coeur d'une famille modeste mais fière, qui dénoue les fils psychologiques à l'oeuvre dans une ville où un drame se joue autour d'un enfant et montre les rouages de la justice et de la presse.

Lien : http://www.chaplum.com/tu-ne..
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Une poussette avec un bébé laissé seule devant un commerce, une mère qui sort du commerce et qui s'aperçoit que la poussette est vide, angoisse, désespoir, cris, course folle pour trouver le bébé. Voilà les prémices de ce thriller psychologique où le désarroi de la mère n'a d'égal que les jugements sil3ncieux de la foule, les soupçons, les préjugés, les partis pris pour ou contre la mère.

Dans ce roman Armel Job nous invite dans un quasi huis-clos où les révélations arrivent au compte goutte mais ces révélations nous amène à soupçonner tantôt l'un tantôt l'autre sans que jamais nous n'ayons de certitude. Ce n'est qu'à la toute fin que nous saurons ce qui est vraiment arrivé. On pourrait classer ce roman dans la catégorie polar mais je la classe plutôt dans la catégorie drame social parce que la société joué un rôle dans cette histoire. Chacun prend parti selon ses idées préconçues, ses à priori, sa certitude morale. Pendant ce temps là L'auteur nous raconte son histoire tranquillement, sans tambour ni trompette avec une délicatesse extraordinaire la psychologie de chaque personnage étant la clé de toute cette affaire. C'est très bien écrit,sensible et humain et nous prouve qu'on ne sait jamais le fond de l'histoire quand on la regardé de l'extérieur de là le titre.
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Si, dans Effroyables jardins, il était question d'amour filial envers le père, ici c'est l'amour maternel qui est au centre du roman. Un amour maternel défaillant ? trop fort ? trop instinctif ? Il est en tout cas passé à la loupe, poussé à la faute, retranché dans ses dernières limites au fur et à mesure que les défenses de Denise tombent au fil des révélations de l'enquête menées par le juge Conrad et les inspecteurs Harzee et Verzuik. Il est évidemment jugé par tous ces acteurs mais aussi par tous les témoins du drame.

Oui, mais ce visage si évident de la mère et de toute la famille du petit David disparu est-il aussi lisse qu'il y paraît ? Et les enquêteurs sont-ils absolument impartiaux ? Quels sont les éléments qui guident plus ou moins consciemment notre jugement ? A toutes ces questions, Armel Job tente de répondre en dressant habilement une toile qui se resserre petit à petit, en passant successivement en revue les points de vue de tous les personnages, y compris les frère et soeur du petit disparu (dont il garde la maîtrise, ce n'est pas un roman polyphonique) et en proposant avec intelligence un contrepoint à l'histoire de l'héroïne, Denise Desantis : face à elle, le juge a lui aussi une mère, dont les secrets se révèlent à l'approche de la mort.

C'est du grand Armel Job, dans l'étude psychologique, dans l'ancrage de ce « fait divers » dans une petite communauté du côté de Liège et dans les multiples références : « l'affaire de la poussette vide » s'est bien passée dans les années 1960 et on ne peut s'empêcher de penser à l'affaire Dutroux, citée par l'auteur, le mélange des deux donne d'ailleurs lieu à un cocktail romanesque un peu étrange, un rien anachronique, mais qui donne d'autant plus de véracité à l'étude de la femme et de la mère. Jusqu'à une fin qui remet en question toutes les certitudes acquises au cours de la lecture. Et toujours la plume élégante et quelques pointes de l'humour très subtil d'Armel Job… du grand art.

Oui, au bout du compte, qui sommes-nous pour juger ? (En tout cas Armel Job est de mes écrivains belges préférés !)
Lien : http://desmotsetdesnotes.wor..
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Plus de 10 romans d'Armel Job en ressentant toujours le même plaisir de lecture. Cela se passe chez nous (la ville de Liège ou ses environs) avec des gens de chez nous. Les principaux protagonistes sont des gens simples, qui font partie du petit peuple qui vit et fait vivre notre belle région.
On sent que l'auteur s'est inspiré de personnes existantes. Il me semble d'ailleurs avoir reconnu l'inspecteur principal, un petit gros en jean et blouson, je l'ai probablement rencontré lors de mes 27 ans de carrière dans une agence bancaire liégeoise. D'autres sont criants de vérité, Madame Louon (sic) la sacristaine, Angela la patronne du Sole Mio, Monsieur Gutsman l'empailleur, ce ne sont quelques exemples très réalistes.
Voici donc une histoire simple, vraie, passionnante à lire si on cherche pas le polar spectaculaire, très humaine, avec un rebondissement final terriblement logique mais pas forcément attendu.
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Une mère de famille prétend que son bébé a été enlevé alors qu'elle l'avait laissé dans sa poussette, devant un magasin où elle était entrée faire un achat. Les enquêteurs la soupçonnent mais elle a réponse à toutes les failles qu'ils croient découvrir dans son récit...
Cette histoire a été inspirée par l'affaire Pierre Longpré, qui a secoué la commune belge d'Auvelais en 1963, un temps où ni les pédophiles ni les analyses d'ADN ne faisaient l'actualité. Votre moteur de recherche favori vous en donnera facilement les détails. Vous verrez que son issue est restée bien moins certaine que celle qui lui a donnée Armel Job.
J'ai lu avec plaisir plusieurs livres d'Armel Job. Dans ma récente critique de "Et je serai toujours avec toi", j'avais mis évidence toute la finesse des descriptions de ses personnages et cette remarquable qualité se retrouve dans ce livre ici. En particulier, on sent comme si l'on était en elle, tout le poids que la mère de famille porte sur ses épaules, et tous ses efforts pour préserver le bien-être de sa tribu. Armel Job n'a pas son pareil pour nous dresser des tableaux de société, dans la ligne d'un Simenon.
Néanmoins, malgré tous mes a priori positifs confirmés par des critiques enthousiastes, j'ai eu du mal à accrocher à ce roman-ci, contrairement à celui que je citais ci-dessus. Sans doute parce qu'il a la forme d'un roman policier, avec ses suspects et ses enquêteurs, et que je l'ai abordé comme un roman policier, qui m'a déçu parce qu'il ne me tenait pas en haleine, comme si l'auteur s'essayait, un peu artificiellement, à un genre qu'il ne maîtrisait pas. J'étais peut-être dans un mauvais jour parce que, par ailleurs, j'avais beaucoup apprécié "Le bon coupable".
Bref, pas un coup de coeur (n'hésitez pas à réagir !), mais je continue à vous recommander l'auteur.
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Je découvre seulement ce roman d'Armel Job paru en 2009 et réédité aux éditions Mijade.
le Vendredi Saint, David, quatrième et dernier enfant de la famille Desantis disparait. Très vite, deux opinions s'affrontent : celle du juge d'instruction qui pense à un enlèvement, celle de l'inspecteur Harzée qui penche pour la culpabilité de la mère.

Très vite, et cela perdurera tout au long du récit, le lecteur hésite entre ces deux thèses. Denise est une femme pauvre mais digne, une bonne épouse et une mère de famille exemplaire. Mais elle a pourtant laissé le petit de treize mois dans sa poussette, devant le magasin, au lieu de le rentrer. Les enfants sont bien élevés, bien traités, aimés. Pourtant, il n'existe aucune photo de David.

Nous assistons à ce triste week-end pascal où l'enquête se met en place. La procédure lente et méticuleuse interroge les uns et les autres, les réinterroge, les confronte. Vient ensuite la reconstitution, bouleversante. On doute, on est à l'affût du moindre indice et on se met à la place de cette mère en détresse, on compatit à sa douleur et à celle de la famille.

Au départ d'une histoire simple et tragique, Armel Job joue avec les nerfs du lecteur avec finesse. Il devait jubiler en écrivant cette histoire caustique à souhait où la psychologie des personnages est précise et détaillée. Et ce sont ces personnages terriblement humains qui font la force du roman. Ces êtres simples, ces hommes et femmes ordinaires sont vrais et ambigus, sincères et dissimulateurs. Ils ont des forces, des failles et nous renvoient très souvent à nous-mêmes. L'atmosphère est donc lourde et terriblement réaliste.

A la fois dramatique et intimiste, ce roman nous offre une intrigue qui tient en haleine jusqu'au bout, notamment en raison de nombreux malentendus qui le parsèment parce que les apparences sont trompeuses, parce que notre vécu nous pousse à tenir pour vrai l'un ou l'autre fait, même illogique ou insensé, parce que nous sommes prompts à juger trop vite.

Armel Job a décroché le prix des lycéens de littérature en 2011, pour ce roman. Ce n'est pas un hasard.
Il contient la part de mystère que nous aimons tous et réveille en nous la part d'ombre qui sommeille. Je vous le recommande chaudement à mon tour.
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Tout simplement superbe!
J'avais des appréhensions à le lire , vu le sujet. Mais une fois ouvert, je ne l'ai plus lâché!
L' intrigue est très bien montée et l'histoire narrée avec plein d'humanisme, de douceur même !
Tous les indices sont distillés au compte-goutte et quand on croit que le dénouement est évident, on n'a pas encore trouvé toutes les clés de l'énigme. On est toujours tenu en haleine et je n'avais pas du tout imaginé cette fin, mais est-elle bien réelle cette fin?
Franchement, j'ai aimé ce livre et je le recommande sûrement
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Un livre qui entre dans le vif du sujet dès la première page : David, un enfant de un an a disparu. Sa mère, Denise, l'a laissé cinq minutes dans sa poussette devant un magasin pour faire une course et en sortant plus personne dans le landau. La police arrive rapidement et mène l'enquête. Enlèvement ? accident maquillé en enlèvement ? acte d'un déséquilibré ou d'une mère indigne ? Pourquoi n'y a t-il aucune photo de l'enfant ? Etait-il anormal? des questions en masse et des réponses données au compte-goutte…..

Dans une Belgique martyrisée par la récente affaire Dutroux, le juge et la police marchent sur des oeufs. La mère s'emmêle les pinceaux dans ses explications, le père est étrangement absent, l'oncle suscite les soupçons. Armel nous fait suivre en parallèle les pensées du juge Conrad dont la mère est mourante, du policier chargé de l'enquête, des trois autres enfants de Denise (une adolescence, une petite fille et un petit garçon de 4 ans).

Malgré le sujet difficile j'ai noté plusieurs passages où l'auteur fait preuve d'humour : Par exemple lorsque la police fait appel à un policier et son chien pour retrouver la trace du petit disparu (p 24)

Ce livre m'a enthousiasmée. Une écriture sensible et nuancée, pas un temps mort, les personnages aussi bien les principaux que les secondaires sont finement analysés : l'effondrement de la famille, le soutien maladroit des habitants de cette petite ville, les médias qui veulent informer, la reconstitution faite par la police est un grand moment d'émotion de part et d'autre …un sujet terrible que cette disparition d'un bébé, un sujet qui fait frémir tous les parents et qui est ici abordé d'une façon sensible (j'ai déjà écrit sensible mais je le re-écrit). ….

Une chute inattendue clôture ce livre, une chute qui est aussi le portrait admirable d'une mère.
Lien : http://lajumentverte.wordpre..
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Un bon policier, très psychologique et intéressant. Un peu lent dans le rythme mais c'est pour mieux s'imprégner de l'histoire et des personnages. Une forme d'humanité accompagne le lecteur et le dénouement n'en n'est qu'émouvant.
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