Joseph Joffo avait 42 ans quand il s'est raconté à travers ce témoignage si intense. Il est retourné 30 ans en arrière à Paris au début de l'occupation allemande.
Son père est juif. Coiffeur à Paris, il les oblige, son frère et lui à fuir la ville pour rejoindre leurs frères à Menton.
Au début, ils ne comprennent pas trop ce que c'est" être juif" , pas du tout même , porter l'étoile jaune encore moins mais arrivés à l'école, ils vont vite comprendre l'exclusion que cela engendre.
Maurice et Joseph partent donc rejoindre leurs frères à Menton et doivent passer la ligne de démarcation.
Le livre est plein d'angoisses, de suspense mais aussi d'espiègleries car Joseph est très "vivant" et farceur. Il a déjà le sens des affaires aussi. C'est comme si
Joseph Joffo était redevenu enfant en l'écrivant.
Le roman est un des premiers à avoir évoqué la souffrance de la communauté juive en France.
J'ai lu le livre en 1982, en livre de poche avec cette photo de gamin à la mine catastrophée, vêtu de bleu, avec une casquette grise et...l'étoile jaune cousue.
Une lecture personnelle que j'ai relu au moins trois fois en entier et des passages que j'avais notés de nombreuses fois.
Chaque année, quand j'allais à la foire du livre à Bruxelles ,
Joseph Joffo était là parmi ses livres.
C'est là que je lui ai acheté ses bandes dessinées qu'il m'a aimablement dédicacées pour mes petits-enfants.
C'est là aussi, lors d'une autre visite, qu'il m'avait annoncé qu'on allait réaliser un film sur son enfance pendant l'occupation mais que cela traînait à cause du casting difficile pour trouver les enfants.
Un roman bien agréable à lire malgré la souffrance endurée et ce, grâce à la force de l'enfance, grâce à l'écriture accessible et si belle, si sincère.
Quand le film est sorti il y a quelques années, je n'aurais pas pu aller le voir tellement je m'étais approprié le livre.
Parti en 2018,
Joseph Joffo va laisser une trace pour nos enfants, nos petits-enfants, c'est certain.