L'été des charognes

[...] se racler la gorge pour cracher des huîtres épaisses comme des œufs battus tout autour de chez lui, on trouve ça dégueulasse.

J’ai juste vu l’acier briller très fort malgré la pluie et la lame sourire avant se s’enfoncer sous la peau.

Ça sentait âcre autour de son âme.

[...] je fixais son avant-bras mais je ne regardais pas vraiment, je regardais les souvenirs de Pedra à travers l’odeur du joint au tabac brun et des tatouages à l’aiguille de mon oncle comme le Mickey qu’il m’avait raconté.

[...] à sentir sa chaleur s’en aller doucement, au contact de l’air et le reste de vie nous rentrer tout droit dans les narines.

Il est resté tout un été ici et Didi devait bénir la guerre de lui avoir apporté au milieu du chaos ce beau soldat sur qui accrocher un peu d’amour.

Nous, à chaque fois que la porte s’ouvrait on sentait cette odeur de mort un peu chaude qui nous rentre tout de suite au fond de la bouche et qui se laisse bien mâcher comme une vieille pâtisserie.

Et on a mis longtemps, elle était comme ça arrive souvent à son âge en train de crever tranquillement d’un cancer.

[...] cette poussière qui vous râpe le fond de la gorge comme l’alcool très fort fait maison par les vieux du coin.

Et puis les côtes de porc il y a pire je pensais en regardant les gouttes de graisse tomber une à une dans le feu dans des sifflements couleur caramel.