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3,8

sur 685 notes
Quelle heureuse idée a eu Serge Joncour de nous faire retrouver Alexandre, aux Bertranges, dans le Lot, où il continue à élever ses vaches ! Sous le soleil de janvier 2020, le printemps a deux mois d'avance mais Constanze est là et cela le comble de bonheur.
L'auteur de L'amour sans le faire, L'écrivain national, Repose-toi sur moi et Chien-Loup, livres qui m'ont beaucoup plu, poursuit donc Nature humaine (Prix Femina 2020) et il me régale à nouveau.
Voilà qu'il cite alors Caroline, Agathe et Vanessa, les trois soeurs d'Alexandre parties vivre loin de la ferme familiale. Sont-elles là ? Non, car Alexandre nomme ainsi les trois éoliennes qui dominent le paysage et qui ont pu être installées parce que les frangines ont accepté de vendre leurs terrains. D'ailleurs un autre de ces terrains a été cédé à la société d'autoroute pour l'installation d'un centre de maintenance.
Heureusement, il reste suffisamment de terres pour faire paître les vaches dans les meilleures conditions possibles. Âgé de 57 ans, Alexandre veille aussi sur Angèle et Jean, ses parents qui vivent un peu plus bas et se consacrent au maraichage.
Nous sommes donc début 2020 et, à la télé, on parle d'un mystérieux virus chinois et cela me rappelle vite quelques souvenirs… Comme pour nous tous, ce fameux virus va profondément modifier la vie de toute la famille d'Alexandre.
Petit à petit, alors que personne n'y croit, que les autorités se veulent toujours rassurantes, le coronavirus se répand et les restrictions s'aggravent. Serge Joncour écrit toujours aussi bien, sait parfaitement raconter et saupoudre son récit d'un humour toujours bienvenu. Son style est vivant, imagé et m'emmène au coeur de la vie paysanne, vie qu'il connaît bien et sait parfaitement mettre en valeur.
Voici maintenant les trois soeurs, chacune dans sa vie personnelle, vie qu'elles ont choisie pour fuir la ferme, ce monde rural qu'elles détestent. D'ailleurs, dans la famille, les fâcheries persistent et bloquent les rapports, ce qui est toujours triste et arrive trop souvent hélas.
Caroline vit seule à Toulouse. Agathe s'est installée à Rodez avec Greg, son mari, qui fut un gilet jaune virulent. Ils ont deux ados très différents, Kevin et Mathéo. Enfin, Vanessa mène la belle vie à Paris.
Les parents d'Alexandre sont aidés par Frédo qui débarque un jour avec trois chiots, des bichons qui vont bouleverser la vie familiale et apporter plusieurs surprises rendant l'histoire palpitante et parfois stressante.
J'ajoute enfin, car c'est important, que les Bertranges, cette ferme familiale que seul Alexandre maintient vivante, va devenir un refuge providentiel, un bel hommage pour celles et ceux qui donnent beaucoup afin de garder un peu de vie dans nos campagnes. Accessoirement, ils nous permettent de manger des produits sains grâce à ces circuits courts devenus indispensables. de son côté, Constanze, à la Reviva – réserve biologique de l'ONF - se consacre à la sauvegarde de la forêt qu'il faut impérativement préserver.
Avec Chaleur humaine, excellent titre, Serge Joncour a réussi un autre très bon roman qu'il faut lire car il témoigne en même temps d'une époque très proche que nous avons tendance à oublier, et nous rappelle qu'il existe une vie en dehors des grands ensembles ou des villes où la vie se concentre artificiellement.

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une digne suite à Nature humaine qui m'avait bouleversé. J'ai été émue avec ce roman qui fait revivre la pandémie au sein d'une ferme.

Croyez moi j'en ai soupé de cette pandémie ! On m'a vendu tellement de livres se déroulant pendant et franchement on l'a vécu, c'était pesant. le pire de l'humanité a côtoyé le meilleur mais c'est souvent le pire qu'on a retenu.

Serge Joncour choisi un peu de tout pour mettre en lumière le fait qu'on est tous dépendant les uns des autres en fin de compte.

Cette dépendance peut être belle et parfois très pesante comme la chaleur.
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On y retrouve la famille présente dans Nature humaine, quelques années plus tard. Tout d'abord Alexandre, le fils de 57 ans, qui vit dans le Lot et a repris la ferme et l'élevage bovin. Il est resté proche de ses parents qui sont, eux, devenus maraîchers. Et il y a les trois soeurs qui ont fui la région, Caroline professeur de français, Agathe qui tient un salon de thé et Vanessa photographe en plein lancement de sa société.

Au début de la pandémie de Coronavirus, les trois soeurs vont débarquer (pour l'une avec mari et enfants) à la ferme pour mieux vivre leur confinement.

Les vieilles rancoeurs de cette fratrie vont réapparaître, même si la solidarité est présente. Un obscur trafic de chiens de race vient parachever l'ambiance.

L'auteur sait bien rendre la beauté de cette région du Lot et l'amour de la terre. de plus j'y ai retrouvé très bien retranscrit les hésitations, craintes et débrouillardises que l'on a connu au début du confinement (surtout quand on était enseignant et qu'il a fallu donner des cours en distanciel à des élèves de collège qui n'avaient pas accès à l'ordinateur !), mais je suis malgré tout resté en périphérie de l'histoire.

J'ai relu mon avis sur "Nature humaine" et j'ai ressenti à peu près la même chose : "J'ai trouvé le style trop neutre et malgré les envolées lyriques sur la beauté des paysages je n'ai pas ressenti de "connexion" avec les personnages."
Lien : http://lesfanasdelivres.cana..
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J'avais vraiment beaucoup aimé "Nature humaine" et j'avoue que l'idée d'une suite avec pour toile de fond la période covid ne m'avait pas enthousiasmée.
Franchement, "historiquement parlant", cela ne m'intéresse pas.

Mais comme j'aime beaucoup Serge Joncour et que j'avais apprécié le premier tome, je voulais lire celui-ci et retrouver les personnages attachants que l'on avait laissés fin 1999 au moment de la fameuse tempête.

Comme je le craignais, la Covid prend trop de place. Peut être que si j'avais lu ce roman dans 20 ans, cela aurait été différent. du temps aurait passé et j'aurais pu trouver un intérêt à ces images du passé.
Mais là, c'était hier et je n'ai pas envie de lire et relire ces histoires de masques, de test, d'interventions télévisées et j'en passe.

Il y a pourtant des points positifs car s'il se passe finalement peu de choses (hormis l'histoire des petits chiens enlevés) il s'agit avant tout de peindre un tableau de la société actuelle, des relations humaines et sur ce point, le roman est plutôt réussi.
Véritable hommage à la nature, à la vie simple, aux animaux, voilà un livre que proclame haut et fort les valeurs de la terre et des liens du sang.

Que dire de la fin ? Un mélange d'happy end et de pronostic angoissant des années à venir qui laisse un sentiment de malaise.
Je me suis sentie beaucoup plus à l'aise dans les années 80/90 de "Nature humaine" !

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Début 2020, dans le Lot. Alexandre a repris la ferme paternelle en pratiquant une agriculture raisonnée, et continuant à contester la décision prise par ses trois soeurs de faire installer trois éoliennes sur un des terrains familiaux. Cependant, la crise sanitaire qui se profile va conduire les Vanessa, Caroline et Agathe à renouer avec leur frère puisque chacune fuit la ville où elle s'est installée pour venir passer le confinement dans la ferme. Les retrouvailles sont tendues, dans un huis clos engendré par la crise sanitaire propice aux règlements de compte et aux remises en question... Une chronique familiale sur fond d'épidémie et de réchauffement climatique.

Lire ce roman trois ans après la crise du COVID replonge le lecteur dans l'atmosphère anxiogène de ce printemps 2020. On ne peut s'empêcher de se remémorer les circonstances, l'affolement progressif, les files d'attente devant les magasins baptisés « essentiels », l'histoire des masques, l'angoisse engendrée par l'annonce quotidienne du nombre de contaminations et de décès… Il fallait un roman sur cet événement, Joncour l'a fait. Cela étant, il met par ailleurs en scène une famille et ses mésententes et ses non-dits, ses parties rapportées pas toujours appréciées, et trois petits chiens dont le rôle n'est pas si anodin. le roman s'achève avant la fin du confinement, et finalement on aimerait bien les suivre encore un peu, ces trois petits bichons qui ont échappé à un trafic d'animaux en pleine pandémie…
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Le roman se déroule entre fin janvier et fin mars 2020. Rappelez-vous ! La France et le monde entier basculent progressivement dans une réalité qui a des allures de mauvais film. Un virus venu de Chine balaie en quelques semaines nos habitudes et certitudes.
Une famille du Lot va connaître elle-aussi des bouleversements profonds dans sa vie quotidienne. Les parents et le fils sont restés dans la ferme familiale et vivent paisiblement de maraîchage et d'élevage dans une campagne relativement préservée. Les 3 filles, méprisant ouvertement leurs origines rurales, ont quitté ce bout du monde pour s'installer dans une vie citadine standardisée.
C'est donc la peur de la contamination et du confinement qui les contraint avec mari et enfants à revenir au pays, où elles vont retrouver leurs racines et souvenirs d'enfance.
Les membres de cette fratrie arriveront-ils à outrepasser leurs querelles antérieures dans cette cohabitation forcée où chacun va devoir trouver une nouvelle place ?
Serge Joncour nous brosse le portrait de personnages attachants qui nous entraînent dans des aventures parfois cocasses où se côtoient des vétérinaires s'improvisant médecins, des petits chiots intrépides et des trafiquants en planque.
Au-delà des liens familiaux, son roman est aussi un formidable plaidoyer pour une nature et une planète qui, malmenées par l'homme, retrouvent durant cette parenthèse pandémique peu à peu ses droits.
Un roman qui nous réconcilie avec les travers de nos contemporains et nous apporte beaucoup de chaleur humaine.
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Il s'agit d'un roman proposé par Serge Joncour paru chez Albin Michel en 2023.

Je connaissais un peu cet auteur et ce roman était dans ma pile à lire.

L'histoire se passe sur fond de la crise Covid. le personnage principal est Alexandre, fils de paysans à la retraite, qui a repris l'exploitation familiale. A l'annonce du confinement, il se retrouve à loger ses trois soeurs qui ont toutes pris des voies différentes.
Dans Chaleur humaine, l'auteur évoque le dérèglement climatique au travers de plusieurs personnages que tout oppose.

En ce qui me concerne, j'ai dévoré ce livre. Absolument tout m'a plu. Ce livre a été écrit avec beaucoup de doigté et d'intelligence.
Je compte découvrir plus amplement le travail de cet auteur.
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Serge Joncour, le conteur des choses simples, de la tendresse et de la nature fait dans ce roman l'état des lieux de notre monde actuel: réchauffement climatique, problème d'eau, désertification des campagnes, politique agricole, monde citadin, individualisme ...
Retour aux Bertranges, dans le Lot où nous avons déjà côtoyé Alexandre, Constance et sa famille.Ecrit cette fois, sous forme d' un journal de janvier à fin mars 2020, il nous remémore les évènements principaux de la pandémie ( le virus en Chine, les premiers cas en France, la cacophonie des masques, les discours contradictoires des politiques, les fermetures des bars et restaurants, le confinement et le retour des citadins à la campagne) et nous conte en parallèle l'histoire de cette famille ( un huit clos intense) confrontée à leurs différentes réactions face au virus et à leurs différents choix de vie.Véritable chamboulement humain dans un grand chamboulement mondial.
(Petite remarque personnelle, j'ai été surprise de découvrir que certains épisodes de cette période Covid étaient sortis de ma mémoire...trop d'infos, déni ou .? )


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Dans « Chaleur humaine » de Serge Joncour, on retrouve les personnages de « Nature humaine » : Alexandre dans sa ferme du Lot, ses parents et ses trois soeurs.
Dans ce roman, ils sont tous confrontés à une situation inédite et délicate, la pandémie de Covid et le confinement qui les réunit tous chez Alexandre.
C'est un livre sur les difficultés du quotidien : celle du changement climatique, celle des relations familiales, celle de la confrontation à la maladie et celle du vivre ensemble.

Je suis toujours autant séduite par l'écriture de Serge Joncour, ce fut encore un vrai plaisir de lecture.
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Enorme coup de coeur pour moi !

Ce roman explore les changements majeurs qui se produisent dans la nature et dans la vie de ces personnages, en parallèle avec les bouleversements mondiaux que sont le COVID et le confinement. Les thèmes du changement climatique, des épidémies et des retrouvailles amoureuses s'entremêlent, offrant au lecteur une expérience riche et profonde. le huis clos dans lequel se trouvent ces personnages dans cette ferme isolée ajoute une intensité particulière à l'histoire, mettant en lumière leurs relations, leurs conflits, leurs règlements de compte et leurs réflexions sur le monde qui les entoure.

L'écriture de l'auteur est d'une grande beauté, décrivant la nature avec une telle précision qu'elle devient un personnage à part entière. Les émotions des personnages sont retranscrites avec sensibilité, et on ne peut s'empêcher de s'attacher à leur sort, de ressentir leur peur, leur espoir, leur désespoir, et leur amour les uns pour les autres.

Serge Joncour, à travers une écriture captivante et immersive, réussit à entrelacer le destin d'une famille française avec les événements mondiaux, tout en offrant une réflexion profonde sur le présent et les erreurs du passé.

Sublime !
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