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3,5

sur 537 notes

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Découvert et très apprécié dans "L'amour sans le faire", il fallait confirmer cette bonne impression et le roman suivant de Serge Joncour est arrivé à point nommé. de plus, cet écrivain qui a attendu vingt ans avant d'être enfin publié, parle de son métier et les anecdotes qui jalonnent les tribulations de "L'écrivain national", sont du vécu.
Notre homme est donc invité à passer quatre semaines, à Donzières, gros village de la Nièvre, dans le massif du Morvan, grâce à un couple de libraires ayant réussi à mobiliser la municipalité afin d'assurer cette résidence d'auteur.
Le maire en profite au maximum et l'appelle d'emblée « Notre écrivain national » lors de son discours d'accueil : « J'endurais son speech, un peu comme le skieur nautique demeure prisonnier de la trajectoire du hors-bord… Flottait là comme un parfum de kermesse dont je n'étais que le prétexte. »
Seulement, un événement va bouleverser ce séjour. Alors qu'il attendait qu'on vienne le chercher, dans une gare TGV déserte, l'écrivain était tombé sur un article du journal régional parlant d'une disparition, de l'arrestation d'un couple et le regard de la femme, Dora, sur la photo illustrant l'article, l'avait captivé.
À partir de là, il aura bien du mal à assurer son statut d'invité modèle… Utilisant le Kangoo des libraires, il se rend dans la forêt près du lieu où habite Dora. Elle a été laissée en liberté alors que son compagnon, Aurélik, est incarcéré : « En position d'accusé, rien n'est plus dur de se défendre, surtout pour un innocent. »
Il nous gratifie de superbes descriptions de cette forêt envahissante, tellement impressionnante. L'arrivée de la pluie est aussi un grand moment : « Ça commença par le bruissement lointain des feuilles qui se mirent à grelotter, des feuilles qui réagissent toujours au moindre souffle, ensuite il y eut l'effet démultiplicateur des milliards de gouttes d'eau qui percutaient ces milliards de feuilles, la pluie là-bas s'abattait sur les arbres et se rapprochait, ça devenait un bruit immense, une marée sonore gigantesque qui, comme une rumeur reculée, gonflait comme une vague, une vague qui n'en finirait pas d'avancer sur le rivage, qui ne s'arrêterait jamais… »
Tant bien que mal, il assure ses obligations : rencontres aigres-douces avec des lecteurs, surtout des lectrices, ateliers d'écriture avec des illettrés, dîner d'honneur, dédicaces, repas, interview pour la presse, animation en bibliothèque. Tout cela passe au second plan car l'écrivain est captivé par le fait divers qui agite le secteur : « on sent la chair qui palpite, la vie au bord du gouffre. »
Comme magnétisé par Dora, il plonge dans les secrets des habitants avec ce projet d'usine au coeur de la forêt pour en exploiter le bois et les menaces de résistance des écologistes. Enfin, il y a Manu qui l'appelle tonton mais le suspense est complet. Alors, ne dévoilons rien.
Lien : http://notre-jardin-des-livr..
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Je referme ce livre comme au retour d'un voyage, avec la nostalgie de ce que j'ai laissé derrière moi. Un personnage de chair et d'os, de ceux qui donnent à la fiction son mystère, tout en trompe l'oeil et en pied de nez sur la réalité. Serge, dont le prénom ne doit rien au hasard, arrive en train, dans un Morvan transformé en quasi bout du monde, en lisière d'une forêt mastodonte où s'accroche Donzières, comme au bord d'un gouffre. le jeu de miroir commence d'emblée avec cet écrivain national, invité là pour quatre semaines de résidence, par un couple de libraires soucieux de donner à leur petite ville une aura nouvelle, au-delà du village fleuri et des projets d'usine de combustion de biomasse. L'écrivain national nous entraine alors en plongée, dans la vraie vie de Donzières avec la truculence de son quotidien. Ce n'est pas le moindre mérite du roman que de donner à l'écrivain, dans un masculin universel, toute sa place parmi les autres ; « les autres on les croise toujours de trop loin, c'est pourquoi les livres sont là ». Ainsi, Serge prend Joncour par la main pour nous livrer une galerie de portraits qui dessinent progressivement une humanité bigarrée, souvent tendre parfois plus cruelle. Nous partagerons ses surprises au gré des ateliers d'écriture et des rencontres, autant de prétextes à faire surgir la réflexion autour de ce qu'est l'écriture, et l'écrivain national n'est souvent pas celui qui a les idées les plus précises…Serge n'en est pas moins aussi un homme rempli de doutes sur lui-même : « J'ai en moi tout un ballet d'occasions ratées, d'amours non franchies, de sourires jamais atteints. » Ce séjour en résidence va lui donner l'occasion d'aller au bout de lui-même, dans le regard de Dora, au détour d'une page de la voix du centre, comme une convocation sans appel. le récit fera prendre corps à cette obsession, en lui donnant les dimensions d'une course au mystère à défaut de se camper sous les traits d'un vrai polar. Un récit attachant porté par le ton de la narration, d'une grande fluidité, virtuose dans l'art de nous promener, aux limites de ce que l'imagination de l'écrivain peut puiser dans le réel. Un très bon moment de lecture.
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« L'écrivain national », Serge Joncour, 2014, Flammarion

Serge est un auteur en résidence dans un coin de France bien rural. Suspicion, disparition, meurtre, coup de foudre, écologie contre industrialisation et profits. Une double toile de fond domine le roman : l'amour et le qu'en dira-t-on. le maire de cette petite ville de province, politicard aguerri, surnomme notre héros « L'écrivain national ». Celui-ci a deux obsessions : la belle et mystérieuse Dora et la disparition de Commodore.

Cet écrivain, personnage profondément attachant, oscille entre faire plaisir à ses hôtes et libre-arbitre. Il est bienveillant, mais doit-il entrer dans le moule de cette province à l'esprit étriqué qui tente de lui dicter une ligne de conduite ? Qui voit d'un mauvais oeil ses fréquentations ? Qui oriente ses choix quant aux histoires locales auxquelles il doit s'intéresser pour pondre son roman feuilleton dans le journal local ?

Une écriture limpide, riche, drôle… joncouresque…
Lien : https://carpentersracontent...
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Plaisir de retrouver son écriture, sa façon de raconter et cette anecdote emprunte de réel et d'imagination. Tout m'a enthousiasmée comme presque à chaque fois.
J'ai aimé comme il se ridiculise par moment, comme il est hors du monde sur son nuage. J'ai aimé ce village de campagne si bien croqué.
J'ai aimé les rebondissements, les personnages croqués avec réalisme. Ce livre sent le vécu sans pour autant être plat.
Lien : http://keskonfe.eklablog.com..
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Encore un excellent roman de Serge Joncour.
Je l'ai trouvé peut-être légèrement moins bon que les précédents, l'histoire ne recèle pas vraiment de rebondissement, et les personnages sont moins approfondis, or c'est ce que j'aie chez cet auteur.
Mais l'atmosphère pesante d'un petit village et la montée en puissance des interrogations sont très bien vues.
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Ce livre a reçu le Prix des Deux Magots 2015, je l'ai vu après ma lecture. Et j'ai envie de dire : c'est tout ?? Ce roman est un bijou littéraire. Naviguant entre l'enquête, la critique sociale, l'aventure humaine et la (l'auto?)biographie, c'est une totale réussite. Des thèmes indémodables et d'une grande force y sont abordés, comme l'écologie, le jugement, l'être différent, la passion, l'utilité de l'art. Et pour tous ces sujets je trouve que ce roman de 2014 et à lire/relire aujourd'hui. La place et l'accès à la culture dans les terres, le sort de l'écrivain, son importance dans la vie de ses lecteurs, la facilité à juger l'autre qui paraît louche : il y a forcément quelque chose qui va résonner en vous. L'écriture est irréprochable, la plume précise, à la fois douce et cruelle, parfois sage mais souvent aiguisée ; les plus de 380 pages de ce roman se dévorent sans forcer. Serge Joncour a réussi son entrée dans ma bibliothèque avec ce livre et je peux vous dire qu'il y en aura d'autres.
Je ne vous le conseille pas, je vous le dis : lisez-le !
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C'est ec=xcellent !
Belle écriture, l'histoire est amenée progressivement , et la réalité du monde rural est si juste que j'en ai bien ri , bien qu'a priori ce ne soit pas drôle !
mais c'est si bien vu , que j'ai dégusté ce livre mi figue-mi raison , bien distillé .
Une réussite !
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Le quotidien d'un écrivain au contact des libraires et lecteurs, ses pensées, ses faiblesses mises à nues. L'écrivain est un homme comme les autres : il fait des erreurs, tombe amoureux... Une belle histoire d'amour, une belle lecture...
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un écrivain est accueilli en résidence d'écriture dans une petite ville de Bourgogne. C'est un événement dans ce coin de France si paisible à l'ordinaire. D'ailleurs, le maire le surnomme « l'écrivain national» lors de sa réception !
L'arrivée de Serge coïncide avec un drame qui vient d'éclater .Un vieux maraicher, Commodore, a disparu… Les soupçons se tournent vers de jeunes voisins, des néo-ruraux. La photo de la jeune femme suspectée, Dora, aperçue dans le journal captive l'auteur. « Elle me convoquait » est noté sur la manchette du livre.
Commence alors un livre très attachant et surprenant. Il pourrait se classer dans plusieurs catégories : Livre à suspense, enquête policière …C'est un peu ça mais pas seulement. L'intérêt est ailleurs. On suit notre auteur, un grand naïf, sans doute le double de Serge Joncour, chez les notables (On se croirait dans un film de Chabrol), auprès des lecteurs (il anime des ateliers d'écriture, notamment avec des illettrés !) et surtout au coeur de la forêt, attiré régulièrement par la mystérieuse Dora.
J'ai trouvé ce livre plein de charme. On y trouve de très belles pages sur la nature, notamment la forêt sous la pluie. On reste captivé par cette histoire qui prend tout son temps
Je suis sûr que Serge Joncour a eu beaucoup de plaisir à l'écrire. Ca se sent à la lecture. Il ya beaucoup d'humour et de fantaisie.
Un livre très réussi qui donne envie de découvrir cet auteur tant il m'est apparu sympathique.
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En tant que "neveu spirituel" de Serge Joncour, L'Ecrivain National est pour moi LE roman idéal pour accompagner votre été ! Suspense, drôlerie et littérature sont au rendez-vous.
Vincent L. (stagiaire)
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