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3,5

sur 538 notes

Critiques filtrées sur 3 étoiles  
C'est un livre qui se lit facilement. Un peu trop peut-être, tellement le lieu de parait empreint de cliché. Donzière dans le Morvan. Pas de réseau téléphonique, les libraires roulent en Kangoo, bon je m'étends pas sur le sujet mais il y a tout de même beaucoup d'incohérence entre l'endroit et l'histoire peinte par l'auteur.
Invité par les libraires, Serge vient dans ce village pour des séances de dédicaces et des ateliers d'écriture. A peine descendu du train qu'il tombe sur un fait divers local ou un vieil autochtone supposé riche a disparu, pas de trace du corps mais un couple de voisins marginaux est soupçonné : Aurélik et Dora. Aurélik est en taule, Dora, elle, ne laisse pas de marbre notre écrivain national.
Pas de quoi casser trois pattes à un canard, permet juste de passer un moment sans se prendre trop le chou à réfléchir sur le pourquoi du comment. La divulgation du coupable, quant à elle, me parait surréaliste.
Reste l'écriture et les quelques citations et réflexions de l'auteur qui sauvent l'ensemble.
A réserver à des citadins en mal de ruralité ou pour passer un bon moment sur la plage.
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Serge Joncour m'a auparavant régalée avec Repose-toi sur moi et Chien-loup et la curiosité m'a emmenée vers ce titre avant de lire son dernier, Nature humaine, récompensé par le prix Femina 2020.
« Cette sombre histoire au bord de la forêt », jamais Serge, l'écrivain narrateur, n'aurait pu imaginer qu'il en ferait partie, lors de sa résidence dans une petite communauté sise au coeur du massif du Morvan. Une invitation lancée par un couple de libraires lors d'une séance de dédicaces à un salon du livre et acceptée dans la foulée avec un certain enthousiasme, le persuade qu'un changement de décor serait bienvenu pour relancer l'inspiration. Sur le paysage bucolique et l'aura de tranquillité régnant en apparence dans le village, se greffent une histoire de construction d'usine qui divise, une disparition mystérieuse d'un vieux gentleman-farmer et la présence de jeunes étrangers bohèmes, de potentiels semeurs de troubles pour les habitants de longue date.
Malgré quelques étrangetés dans les ressorts de l'intrigue, dont cette inexplicable obsession du narrateur pour Dora, le plaisir de lire m'a emportée car j'aime beaucoup la prose de cet auteur et sa manière de construire ses récits.
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J'ai découvert Serge Joncour avec Chien-Loup que j'ai beaucoup aimé et quand j'aime un auteur à travers un de ces livres, je retourne vers lui à la première occasion et celle-ci s'est présentée avec ce titre, pour moi très prometteur, L'écrivain national ! Et bien je reste assez mitigée sur ce roman. Je m'explique .....

Un auteur qui arrive dans une petite ville entre Nièvre et Morvan "en résidence"... Quand on s'intéresse à la littérature et aux écrivains c'est une expression qui revient souvent et j'étais curieuse, je l'avoue, de connaître le ressenti d'un(e) auteur(e) de cette "résidence" qui consiste le plus souvent en rencontres en librairie, ateliers d'écriture, discussions avec des lecteurs dans les bibliothèques etc....

Débarqué dans cette petite ville de province, le narrateur qui se prénomme Serge (on peut supposer en partie autobiographique pour certains éléments) raconte comment il est perçu par ceux qu'il rencontre mais aussi ce qu'il ressent, parfois intimidé, interpellé voire agressé verbalement lors de ces rencontres avec des lecteurs, jamais dupe car il sait l'influence des libraires, des bibliothécaires, le travail mené par eux pour mener à bien ces événements, le manque parfois de concentration ou de préparation de sa part face à l'attente des participants. Il est Serge, il évoque UV un de ses précédents romans, les réactions des lecteurs, leurs attentes, leurs avis etc..... Il assume. Il est également là pour écrire un feuilleton sur la région et cela va l'amener à s'intéresser aux faits divers.... Comment trouver l'idée de départ ? Cela aussi est intéressant..... Et justement un fait divers il en existe un dans le village, un mystère non résolu : Henri Commodore, un vieil homme vivant à l'écart, fortuné semble-t-il, a disparu, un de ces voisins Aurélik a été arrêté, suspect parfait parce que marginal et Dora sa compagne, attire toutes les suppositions 

Il est accueilli comme " l'Ecrivain National", connu et reconnu, primé, célébré mais titre qu'il a finalement du mal à accepter, une étiquette qui va lui coller à la peau et dont tout le monde l'affuble.  

"Une notice biographique d'auteur, c'est comme un album de famille dans lequel on a préalablement fait le tri, un tri sévère pour ne garder que le plus flatteur.(p82)"

Tout ce qui touche au fait divers, ne m'a pas intéressée, à part la bonne vision de l'auteur sur l'ambiance, les commérages qui vont bon train dans les petits villages ruraux où tout le monde se connaît, sait, où l'information va parfois plus vite qu'internet. J'ai eu l'impression que l'auteur avait du mal à résoudre l'affaire, l'étirant sans la faire avancer ou tout du moins à la faire rebondir, mêlant une attirance pour Dora, une relation avec elle et puis une fin totalement surprenante, qui sortait un peu comme cela, comme si il fallait trouvé un coupable et en finir.  Des situations et des personnages assez stéréotypés..... Pourquoi ne s'est-il pas contenté d'écrire sur cette expérience d'écrivain en résidence, d'observateur des rencontres etc.... ? D'ailleurs il a le recul nécessaire, il glisse ici et là des touches d'humour, voire de dérision....

Comme dans Chien-Loup (qu'il évoque d'ailleurs page 356 à travers un tableau de Bachelier : "Dans la pénombre d'une forêt effroyable on voyait un athlète nu, barbu, âgé, défiguré par la douleur, sa main était piégée dans un arbre, pendant qu'en dessous de lui un chien et un loup lui dévoraient les jambes" peut-être déjà en préparation) on retrouve son goût pour la nature, la forêt, mais aussi ce côté rural, proche de la terre et et de ses acteurs qu'il sait si bien décrire.

J'ai malgré tout été accrochée par toute la partie qui concerne "l'écrivain" lui-même, son rapport aux lecteurs, aux rencontres, ses pensées face à ses lecteurs, à la partie parfois commerciale, relationnelle à laquelle il doit également se résoudre. 

Je le lirai encore car j'aime son écriture, sa fluidité, la clairvoyance de son regard sur ce qui l'entoure mais n'étant pas très attirée par tout ce qui est enquête policière en général, je le préfère comme conteur qu'enquêteur...

"Lire, c'est voir le monde par mille regards, c'est toucher l'autre dans son essentiel secret, c'est la réponse providentielle à ce grand défaut que l'on a tous de n'être que soi. (p104)"
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C'est bien d'un écrivain qu'il s'agit dans ce roman, un auteur prénommé Serge qui est invité pour un mois en tant qu'écrivain en résidence dans une petite ville du centre de la France. Logé à l'hôtel, invité à des réceptions à commencer par celle organisée par le maire qui l'affuble un peu ironiquement de ce titre d'écrivain national. Notre héros n'est en fait pas universellement connu, mais le couple de libraires locaux a mis ses livres en avant, les médiathèques les ont fait circuler, et les lecteurs du coin, qui sont, bien évidemment des lectrices, se sont imprégnés de son oeuvre et ont préparé moult questions à lui poser.
Chacun s'imagine de plus avoir des anecdotes à raconter susceptibles de lui donner des idées de roman… mais outre son côté un peu bourru, notre écrivain a la tête ailleurs, depuis qu'il a eu connaissance d'un fait divers, qui implique une certaine Dora, dont la photo suffit à le tournebouler. Il ne va avoir de cesse de voir le lieu où a disparu « le Commodore », la maison où vit Dora. Il va dès lors accumuler coups de tête sur initiatives imprudentes, et d'auteur en résidence se transformer en fouineur que rien n'arrête et qui se jette à tout moment dans la gueule du loup. Ce qui donne quelques scènes amusantes où il se présente en piteux état à des rencontres ou des ateliers d'écriture.
Je suis toutefois un peu mitigée au sujet de ce roman. L'auteur est à mon goût trop proche de son personnage, lui donnant, selon toute apparence, son prénom, son allure et son caractère, alors que le fond de l'histoire, le fait divers, paraît totalement sorti de son imagination. Quel intérêt de brouiller ainsi les pistes ? de plus, cela m'agace toujours dans les romans policiers ou apparentés, de voir des personnages accumuler maladresses et erreurs de jugement, sans lesquelles certes, l'histoire progresserait différemment, ou ne progresserait plus du tout, mais qui ont le don d'énerver sérieusement, et de faire perdre en crédibilité !
La partie plus ou moins policière, et l'histoire avec Dora et ses comparses m'ont donc ennuyée, alors que dans le même temps je me délectais des remarques sur le travail d'écrivain et de l'humour pince-sans-rire présent dans les parties concernant l'auteur en résidence. Me voilà une fois de plus en porte-à-faux au sujet de romans français appréciés par la blogosphère et la critique, et qui me laissent un peu perplexes. Même le style ne m'a pas transportée outre mesure, et si j'ai terminé le livre sans me forcer, je pense qu'il ne m'en restera pas grand chose.
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Serge est écrivain, il a été invité par un couple de libraire rencontré un an auparavant dans un salon du livre. Il a été invité pour une résidence d'auteur d'une durée d'un mois dans une petite ville du Morvan perdue au milieu de la forêt.
Le but de la résidence est d'écrire un feuilleton dans le journal local à la fin de son séjour. le libraire a prévu des rencontres dans les bibliothèques environnantes et des ateliers d'écriture avec les habitants. le Maire le reçoit en grandes pompes et l'on comprend vite que la présence de cet « écrivain national » lui sert de faire-valoir.
A son arrivée, il découvre dans le journal une affaire de disparition mystérieuse d'un vieil homme. On soupçonne un jeune couple, à qui l'homme louait une maison, de l'avoir tué. Serge se prend de passion pour cette affaire, puis pour la jeune femme. A tel point, qu'il ne peut s'empêcher d'aller sur les lieux de l'affaire pour mener son enquête. Il se met dans des situations assez rocambolesques et arrive en retard à tous les rendez-vous, ateliers et rencontres...
Tout le monde sait tout dans ces petits villages, on commence même à le soupçonner...
L'écriture de Serge Joncour est très plaisante et l'on entre tout de suite dans l'histoire. Il nous mène au dénouement d'une manière habile et assez inattendue. Finalement, le but de la visite de l'écrivain est un prétexte pour lui faire mener l'enquête. On espère que tous les écrivains se rendant en résidence ne vivent pas les mêmes situations !
Je n'étais pas du tout attirée par cet auteur mais ce roman est une agréable surprise parmi tous les livres de la rentrée littéraire 2014.
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un écrivain connu mais pas trop, est invité à passer un mois dans un petit village au coeur de la forêt du Morvan. Au programme : rencontres avec des lecteurs à la médiathèque, ateliers d'écriture, séances de dédicaces à la librairie, interviews avec la presse locale. Il accepte d'autant plus volontiers qu'il n'est pas en train d'écrire et se sent seul suite à une rupture amoureuse. Mais le séjour ne sera pas aussi calme qu'il le pensait. Un fait divers un peu glauque défraie la chronique : un octogénaire est porté disparu, ses voisins sont accusés de l'avoir tué. Et voilà notre écrivain très intéressé par l'enquête en cours, attirée par la jeune femme du couple et qui va se retrouver mêlé d'assez près à cette histoire. Ce roman présente à la fois une enquête policière "à la française" si je puis dire, une réflexion sur l'acte d'écrire et une chronique de la vie provinciale. Très agréable à lire malgré quelques longueurs. En tout cas, pas un roman classique !
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L'écrivain national
Serge Joncour
Flammarion, 2014


Le titre ne laisse pas de surprendre. L'écrivain... national. Drôle d'association. Inhabituelle, en tout cas. un écrivain peut être, à la rigueur, régional, ou bien français ou de n'importe quelle autre nationalité... mais national ? Qu'est-ce que cela peut bien signifier ?

Dans son dernier roman - le premier que je lis de lui -, Serge Joncour imagine un écrivain invité pour un mois en résidence d'écriture dans le centre de la France. C'est le maire de la bourgade qui l'accueille qui le gratifie de cet étonnant qualificatif devant ses administrés. L'écrivain se voit ainsi affublé d'un titre aussi pompeux que ridicule, qui moque l'aura particulière que l'on prête volontiers à ses congénères, qui l'embarrasse singulièrement et qui augure immédiatement des questionnements existentiels qui vont le tarauder !
Car au fait, qu'est-ce qu'un écrivain ? Et d'abord, à quoi ça sert ? Qu'attend-on de lui ?

L'auteur pose d'emblée la question dans les premières pages de son roman, avant de nous embarquer dans une réjouissante mise en abîme où le lecteur autant que l'écrivain sont amenés à s'interroger sur la relation respective qu'ils entretiennent avec le texte, la fiction et la réalité.

Invité par la municipalité - qui «aurait largement préféré un handballeur ou un judoka»-, un écrivain arrive dans une ville dont un hameau voisin vient d'être le théâtre d'un crime ; il se rend sur les lieux supposés du drame, et les signes qu'il découvre matérialisent ce qui n'était jusqu'alors qu'un récit lu dans un journal. «Je n'étais plus dans cette distance prudente que sécrètent les histoires tant qu'on ne fait que les lire.» Ce qui se tenait derrière des mots s'insinue en lui, presque à son corps défendant, pour devenir une réalité, sur laquelle il va à son tour mettre ses propres mots, que nous lecteurs sommes précisément en train de lire...
Pour brouiller encore un peu plus les pistes, Joncour attribue à son héros la paternité d'une oeuvre littéraire portant le titre d'un livre qu'il a lui-même écrit...
Il s'amuse également à nous mettre en scène, lorsqu'il évoque des séances de rencontres entre l'écrivain et son public. Celui-ci l'interroge sur son rapport au réel et sa capacité à inventer. Ne rôderait-il pas autour du lieu du crime «dans le dessein de s'inspirer de cette histoire»? Tout partirait-il nécessairement du réel ? Faudrait-il «vivre avant d'écrire» ?

Et c'est bien la question que nous finissons immanquablement par nous poser : les lignes que nous lisons sont-elles pure invention qui permet d'interroger le lien avec un hypothétique réel, ou bien constituent-elles le journal d'un événement que l'auteur, qui a peut-être été lui-même invité en résidence d'écriture, aurait réellement vécu et qui donnerait lieu à la création d'une oeuvre dont nous sommes précisément en train d'assister à la genèse. Nous serions alors dans une forme parfaitement aboutie d'autofiction, dont l'enjeu ultime serait la création de l'oeuvre que nous sommes en train de lire.

Joncour joue avec humour, humilité et avec une délicieuse virtuosité sur ce thème. C'est avec un véritable plaisir que je me suis laissée entraîner dans sa construction littéraire et je me suis fort amusée, tout au long de ma lecture, à me demander constamment à qui j'avais affaire: l'auteur, le narrateur ou le héros du livre ?
Je ne saurais dire quelles sont les parts de réel et d'imaginaire dans ce livre et, à vrai dire, je m'en moque. Quoi qu'il en soit, j'ai été touchée par ce portrait de romancier sillonnant la France pour rencontrer des lecteurs se comptant parfois sur les doigts d'une main, capables de se montrer extrêmement sévères et intrusifs. Des expériences que partagent certainement bien des écrivains qui ne font pas partie du club très fermé des auteurs de bestsellers...

Quant aux questions posées plus haut, moi, lectrice, je n'ai pas de réponse définitive. Mais une chose est sûre: je suis redevable aux écrivains de m'offrir les instants parmi les plus lumineux et les plus riches de mon existence. Sans leurs livres, la vie me paraîtrait bien fade. Qu'ils en soient remerciés.

Lien : http://delphine-olympe.blogs..
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J'avais beaucoup aimé Repose toi sur moi, donc j'ai suivi avec l'écrivain national. Il y a des choses que j'ai beaucoup aimé : le sujet (un écrivain "en résidence" à la campagne doit écrire un feuilleton, animer des ateliers d'écriture), le "quotidien" d'un écrivain, les descriptions des ressentis (face aux lecteurs, face à la forêt, l'ambiance..), la mise en abyme (le personnage principal s'appelle Serge, il est écrivain, il a écrit UV, etc...), d'autres moins (quelques clichés, des longueurs). Mais Serge Joncour reste de toute façon un écrivain à découvrir...
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A Donzières, bourgade du Morvan, Michel le libraire fait venir un écrivain et lui concocte un petit programme qui doit l'occuper un certain temps : dédicaces, rencontres, ateliers d'écriture...Sitôt l'écrivain arrivé, le décor est planté. Il pleut ! Il n'y a pas âme qui vive dans le hall de la gare. D'ailleurs, l'écrivain se retrouve seul dans la gare à attendre Michel et sa Kangoo.

Une fois récupéré par Michel et installé dans l'hôtel du village, l'écrivain se rend vite compte que l'atmosphère est quelque peu étrange et lourde.
En effet, Commodore, un vieil homme qui n'a fait qu'amasser de l'argent sans en dépenser a disparu. Commodore vivait dans les bois, sans famille. Il louait une fermette voisine à un jeune couple originaire des pays de l'est. L'ambiance est pesante. Car ici, tout ce qui n'est pas couleur locale est suspicieux ; d'autant plus suspicieux que lesdits étrangers vivent principalement des subsides de l'état et qu'Aurélik le jeune voisin a été retrouvé avec une liasse de billets.....


Il n'en faut pas plus pour que chacun y aille de son petit commentaire, s'agace, soit sur la défensive dès lors que l'écrivain tente d'en savoir plus, tente de faire connaissance avec la compagne d'Aurélik. Car pour les locaux, le coupable désigné ne peut être que le vrai coupable.
L'écrivain cherche à en savoir plus mais les langues ne se délient pas facilement dans cette région.



Mon avis :

J'ai bien aimé l'atmosphère de ce village. le temps est raccord avec l'ambiance, avec le caractère des personnages. Il pleut, il y a du brouillard, les personnages sont bruts de décoffrage voire bruts tout court. On peine, on rame avec l'écrivain qui a du mal à se faire entendre et à se faire comprendre. La résolution de l'énigme arrive tout aussi brutalement alors même que l'on ne s'y attendait pas. L'écrivain reste sur sa ligne de conduite, jusqu'au bout.

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C'est la lecture de « Chien-loup » qui m'a donné l'idée de lire ce roman. J'y ai vraiment apprécié l'écriture foisonnante de Joncour lorsqu'il dresse le portrait olfactif, visuel et sonore de la nature redevenue sauvage et qu'il la positionne non pas en décor mais en personnage central de son roman, dans lequel l'humain est réduit à la position de figurant. Alors, j'ai voulu repartir au coeur de la forêt en y suivant l'Ecrivain national.
Le narrateur y est romancier. Il est invité pour trois semaines dans une petite ville du Morvan pour y rencontrer libraires, bibliothécaires et lecteurs. A peine arrivé, il succombe à la curiosité que suscite un fait divers local relaté dans la presse régionale et évoquant une mystérieuse disparition.

C'est ainsi que la réalité et la fiction vont se côtoyer sans cesse au cours de ce séjour en pleine nature, où l'auteur va se prendre au jeu du romancier/enquêteur/confident.
Mêlant habilement le roman pour lequel il est invité, l'enquête qu'il mène discrètement, les personnages de fiction et ceux du réel qu'il est amené à rencontrer, entre sincérité et mensonge, jouant sans cesse avec la représentation qu'on a de l'écrivain, de son rapport au réel et à l'imaginaire, évoquant l'homme qu'il est vraiment et le héros qu'il rêve d'être, Serge Joncour nous conduit au coeur des forêts sombres et oppressantes du Morvan.

Comme dans Chien-loup, S. Joncour excelle à dépeindre les ambiances, ici celles d'une forêt froide, humide, moussue, angoissante, soumise à de fortes pluies, où évoluent des êtres un peu frustres, peu attachants, voire carrément antipathiques, et comme dans Chien-Loup, S. Joncour a du mal à donner de l'épaisseur à ses personnages alors que par ailleurs il semble se complaire à la description des états d'âme de son narrateur « légèrement » égocentrique.

Du coup, malgré de beaux passages, et un début prometteur, on a du mal à adhérer à l'intrigue, à comprendre qui est ce Commodore, mort ou disparu, cette Dora dont on ne sait pas vraiment qui elle est et ce qu'elle trafique dans ce triste lieu, avec laquelle il finira par coucher, malgré ses nombreuses préventions, incapable de contrôler sa pulsion sexuelle donc…

La fin arrive comme un repas dont l'entrée était prometteuse, le plat plutôt sans saveur et le dessert oublié ! Cette lecture laisse comme un goût d'inachevé, une frustration de ne pas mieux comprendre ce qui a animé les protagonistes, et au final, j'ai peur de n'en pas garder grand chose...

Je vais sans doute lire un autre roman de S. Joncour, parce que je voudrais comprendre pourquoi je n'adhère pas tellement à la masse des critiques plutôt dithyrambiques…
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