Repose-toi sur moi

La collision
De deux âmes
De deux mondes
De deux solitudes…
Une rencontre improbable qui met en branle des mécanismes méconnus de soi-même.

Deux vies chamboulées telles des billes dans un roulement, qui connaissaient parfaitement leur fonction et qui tout d'un coup n'obéissent plus à la l'axe de rotation, comme si elles avaient une vie propre, impossible à maîtriser.

Repose-toi sur moi c'est du pur romanesque à pleine gorgée, de la vie bouillonnante qui souffle sur 500 pages que l'on tourne sans effort.

Si le charme de l'écriture de Serge Joncour opère à chaque nouveau roman, c'est pour la formidable empathie avec laquelle il traite une fois de plus ses personnages.

Ce roman lu pendant un séjour à Paris a gagné en force de projection et le miracle de se sentir « rapprochée géographiquement » des personnages a rendu l'expérience de lecture encore plus riche.

Dans ce récit, Paris est également un personnage, celui de la ville qui domine, qui divise, qui crée des remparts entre les gens, entre les classes sociales, entre les voisins de palier.
L'écrivain pointe la vulnérabilité, le besoin de partage, de pouvoir s'appuyer sur quelqu'un.
La naissance de sensations inconnues, de se sentir vu et écouté par un étranger, les premiers émois d'une histoire d'amour donne des ailes et libère un être humain.

Serge Joncour n'induit jamais le lecteur à prendre un parti, il n'ya a pas de personnage qu'on aime détester, pas de jugement, pas d'amalgames.

Comme un plongeur en eaux troubles, l'auteur français s'immerge dans les nuances de voix humaines et dans la capacité à s'émerveiller encore, d'y croire encore aux grands sentiments.

J'ai passé un très bon moment de lecture avec ce dernier roman de Serge Joncour (paru à la rentrée de septembre 2016 et tout juste sorti en poche). L'écriture est touchante tant l'auteur parvient à préciser les émotions et les sentiments de ses personnages. Rien ne prédisposait pourtant Aurore, styliste reconnue, à rencontrer Ludovic, agriculteur reconverti dans le recouvrement de dettes.
L'une est racée et délicate, l'autre est bourru, un peu frustre et le seul point à leur être commun est le fait de résider dans le même immeuble parisien.
Un soir, alors qu'Aurore rentre chez elle, les corbeaux qui viennent de s'installer sur l'arbre de la cour intérieure l'effraient. Ludovic, qui a assisté à la scène, lui promet de s'en charger.
Nos deux protagonistes vont alors passer d'abord par la répulsion, puis par la curiosité et l'attirance, enfin par la complicité et la relation amoureuse en-dehors des sentiers battus, et surtout, de la légitimité.
C'est une bien belle histoire, dans laquelle l'auteur a habilement revisité la morale initiée par La Fontaine: "la raison du plus fort est toujours la meilleure"; le plus fort n'étant pas toujours celui que l'on croit....

Je ne suis pas adepte des prix littéraires. Ce n'est pas le prix Interallié obtenu par Serge Joncour pour son dernier livre qui m'a donné envie de le lire mais un article paru dans le Parisien.
Je suis assez contente d'avoir découvert cet auteur ( n'arrêtez surtout pas d'écrire monsieur Joncour ! ) car, j'ai beaucoup aimé cette histoire somme toute banale : une rencontre et une relation entre deux êtres qui n'ont rien en commun.
D'un côté, une femme raffinée, d'un niveau social élevé, mariée et mère de deux enfants, créatrice de mode, de l'autre un ex-paysan, veuf, une force de la nature un peu bourru qui travaille pour un organisme de recouvrement.
Serge Joncour a une écriture agréable, d'une fluidité naturelle qui laisse une belle place à " l'humain".
Que du bonheur ! Encore un auteur à suivre !

Il est des romans qui ont l'apparence de la banalité mais, une fois qu'on plonge dedans, on baigne dans du miel. Repose-toi sur moi est de ces romans : une histoire d'amour qui semble impossible entre deux personnes que tout sépare et qui dans les mains d'un mauvais écrivain peut être une véritable soupe. Pas avec Serge Joncour. Serge Joncour a le talent de nous offrir une histoire qui émeut, qui rend même addict. En parcourant ces 430 pages – avec lenteur pour mieux déguster – je suis passée par toute une palette d'émotions difficile à expliquer, rendant l'écriture de cette chronique compliquée. Je vais essayer malgré tout car même si mes propos seront fades, ce roman mérite vraiment que j'en parle.

Ludovic est un solide gaillard. Enfant de la campagne, il a quitté la vallée du Célé il y a trois ans, après la mort de sa femme Mathilde, pour s'installer seul à Paris. Reconverti dans le recouvrement de dettes, il fait face chaque jour à la misère, à la détresse mais aussi à la violence et la mauvaise foi de l'être humain.

Aurore est styliste et possède sa propre marque de vêtements. Mariée à Richard – homme à la réussite éclatante, mère de deux jeunes enfants, elle appartient au monde huppé parisien.

Ces deux êtres n'ont rien à partager. Leur seul point commun est de vivre dans un même ilot d'immeuble qui possède une partie vétuste, avec encore l'existence de loyers de 1948, et une partie rénovée où vivent des bourgeois ou des touristes.

Un événement, anodin en apparence, va les réunir : l'invasion de corneilles dans la cour. Aurore en a peur, Ludovic lui vient en aide en s'en débarrassant. L'impensable arrive : Aurore et Ludovic tombent dans les bras l'un de l'autre.

Ces deux personnages sont à un moment-clé, difficile de leur existence. Aurore fait face à son associé qui cherche à l'exclure de la société et à lui voler sa marque. Son mari Richard ne la comprend pas et joue le donneur de leçons. Ludovic supporte avec difficulté son métier, fait face aux non-dits dans sa famille, a du mal à garder des attaches dans sa campagne natale.

C'est ainsi la rencontre de deux êtres seuls dans un monde instable, menaçant, où règne aussi la misère sociale, familiale et amoureuse. Une lueur s'offre à eux. Peut-elle résister, s'attiser ? Ou est-elle condamnée à s'éteindre, soufflée par les conventions et les différences ?

Serge Joncour a su construire des personnages attachants, servis par une écriture intimiste, tendre et sensible sans être mielleuse (je suis un peu tombée amoureuse de Ludovic d'ailleurs… mais chut ! ). L'auteur a réussi également, grâce à une fine observation de son monde et de son quotidien, à créer un roman où règnent des oppositions de natures variées : ville-campagne, classes aisées-classes populaires, passion-raison…

Une pure merveille que je ne peux que vous encourager à lire. Reposez-vous sur Serge Joncour !
Lien : http://www.leslecturesdumout..

Ne vous laissez pas duper par la sérénité émanant du titre de ce roman car il n'est en rien évocateur ! Ce roman a double voix nous narre la rencontre amoureuse de Ludovic, un ancien agriculteur veuf reconverti dans le recouvrement de dettes avec Aurore, styliste et mère de famille accomplie. Si tout oppose nos deux protagonistes, des corbeaux ayant élus domicile dans leur cour commune vont les rapprocher et introduire leur rencontre. le début d'une complicité et d'une histoire d'amour forte où péripéties ne cesseront de se succéder sans ébranler ce nouveau couple si différent.

Serge Joncour utilise les thèmes de l'amour et de la passion qui sont omniprésents dans la littérature sans pour autant user du pathos, avec une plume sincère et contemporaine. le rythme du roman est véritablement haletant, notamment par la multiplicité des obstacles que le duo est amené à affronter mais également par l'alternance des narrateurs. S'ils sont distincts au début du roman - se donnant la réplique selon les chapitres - ils vont fusionner pour devenir une voix unique, symbole de la solidité établie de leur relation. Joncour s'illustre également par la justesse dont il fait preuve en dépeignant un panorama précis et juste de la société actuelle, du monde agricole dont vient Ludovic jusqu'au milieu aisé et urbain d'Aurore et de son mari Richard, en passant par détresse de ses clients endettés.

Ludovic, grand gaillard que rien n'effraie rencontre sa voisine d'en face Aurore, que tout effraie. J'aurai peut-être réussi à me laisser bercer par cette romance si je ne lui avais pas trouvé tout un tas de clichés et d'élans peu crédibles.
Aurore n'en peut plus de ces oiseaux de malheur devant sa fenêtre. Bien entendu, Ludo (que rien n'effraie) s'en va défendre sa belle voisine en danger, tuant ces oiseaux de malheur. Tout aussi évidemment, Aurore remercie son voisin par une partie de jambes en l'air.
Mariée et mère de deux enfants, ça frise un peu le n'importe quoi. Serge Joncour les place d'ailleurs bien au dernier plan, mari et enfants, peu d'éléments sont amenés début du roman pour les connaître.

C'est certes un roman dont l'écriture est fluide mais combien simple et sans surprise avec souvent des phrases de la longueur de deux pages, je n'ai été séduite.
Peut-être y a t-il des moments plus propices pour ce genre d'histoire afin d'y saisir le sens.

'Repose-toi sur moi', signé Serge JONCOUR (2016) est une plaisante découverte. L'auteur y met en scène la rencontre insolite d'un géant d'argile, ancien agriculteur devenu agent de recouvrement des dettes et d'une styliste, chef d'entreprise en train de sombrer dans son ménage et sous les coups foireux de ses administrateurs voulant s'approprier la direction et le capital.

Les personnages prennent corps, se fondent dans la réalité des difficultés du quotidien. On y croit, on s'identifie ou, à tout le moins, on les adopte comme possibles, probables, réels, évidents! Et la tension monte, lentement mais surement. Ces deux-là vont se questionner, sur eux, sur l'autre. Ils fonceront têtes baissées dans ce que la vie leur offre tout autant qu'ils hésiteront, freineront leurs ardeurs, cherchant à temporiser, à comprendre, à être sûr de poser les bons choix. Tous ces mouvements, du corps et de l'esprit, Serge JONCOUR les maîtrise à merveille. Son écriture les distille et nous pousse à soutenir, ou non, les réactions aux coups dont lui et elle sont victimes.

Repose-toi sur moi est un appel à la confiance. Dans un monde de tensions, est-il encore possible de croiser la route de quelqu'un qui portera la vie avec nous? Ne plus être seul, porter ensemble nos destinées même quand les intérêts semblent contradictoires.

'Repose-toi sur moi' est un beau roman. Une tranche de vies à négocier, partager, protéger. Serge JONCOUR, un auteur à suivre.

J'ai beaucoup aimé l'histoire d'amour improbable entre Ludovic, l'homme à la force tranquille qui se croit libre (mais qui l'est vraiment ?) et Aurore la mère de famille working girl submergée par son quotidien et la pression économique permanente.

Les corbeaux, comme un présage planant au-dessus de la cour de l'immeuble, ne sont qu'un prétexte au récit d'une jolie rencontre qui nous dit que tout est instable, toujours, et qu'il faut tenter de garder son calme, car la menace serait partout.

Ce livre m'a intéressée pour tout ce qu'il traite en surface (une histoire d'adultère) et tout ce qu'il cache en profondeur, à savoir ce manque cruel de ponts entre les gens : les vignes de Mathilde et le domaine familial de Ludovic, la province et la capitale, la bourgeoisie du bâtiment A et les locataires du bâtiment d'en face, le salarié et le patron….

Pourquoi l'homme ne se définit-il trop souvent qu'à travers des oppositions, des contrastes qui lui offrent un semblant de communauté, mais à quel prix : le dédain de l'autre, la peur aussi… n'apportent-ils pas que des malentendus au final ?

Serge Joncour est un romancier de proximité, et c'est pour moi sa qualité première, car la psychologie des personnages est subtilement menée et décrite. Je n'en ai pas perdu une miette, j'ai été au plus près d'eux, car leurs gestes et leurs pensées intimes sont merveilleusement bien rendus, et c'est là le beau fil d'or qui tisse cette fiction contemporaine dans laquelle on peut tous se retrouver à un endroit ou à un autre.

Le style m'a parfois un (tout petit) peu déplu ; car à certains moments, je l'ai trouvé trop proche de l'oral, avec des phrases manquant de ponctuation, et trop longues, mais je dois reconnaître que j'ai été emportée par mon envie irrépressible de savoir comment tout cela se terminerait.

Et puis, quand même, son écriture pique le détail, nous amène le regard au plus près des gens, sans qu'aucune lourdeur ne nous dérange. Au contraire, j'ai été saisie par l'émotion et la sensibilité qui requinquent une fois le livre terminé.

Tel un Balzac du XXIème siècle, l'auteur nous donne à observer un monde fragile où chacun peut hélas basculer dans le fait divers, la grande pauvreté, la solitude extrême d'un jour à l'autre.

Reste (et c'est là le plus fort du livre pour moi) l'idée que seule la passion peut nous sauver. En dénouant les coeurs et les histoires, on peut ainsi oublier les chagrins et les regrets d'hier, les difficultés du quotidien, la peur des lendemains qui déchanteront peut-être. Ou pas.


Lien : http://justelire.fr/repose-t..

REPOSE-TOI SUR MOI DE L'AUTEUR SERGE JONCOUR 427 PAGES EDITIONS FLAMMARION SORTIE LE 17 AOUT 2016

COUP DE COeUR

Repose-toi sur moi est un roman fluide, qui a glissé le temps d'un voyage en avion suffisamment long pour apprécier le style narratif de l'auteur, Serge Joncour que je découvrais à l'occasion. Je replongerai volontiers dans son œuvre, en espérant que mon goût pour sa vision contemporaine de la belle et la bête ne doit rien à la période des fêtes de fin d'années durant lesquelles, traditionnellement, ma sensiblerie est exacerbée. En atterrissant, le recul atténua la reconnaissance envers ce livre qui m'avait occupé et surtout distrait de la succession de mauvais films diffusés sur les écrans du long-courrier ; le parfum d'une histoire dans laquelle il se passe peu de choses flotta, il se dissipa dans les senteurs d'un roman très bien écrit et délayé sur cinq cents pages. Quelques jours plus tard, ce sentiment mitigé subsistait. Nombre de critiques sur Babelio encensent ce texte, peut-être suis-je tout simplement passé à côté...