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3,69

sur 1252 notes
Ludovic est agent de recouvrement ; son physique imposant l'aide beaucoup dans son travail. Aurore co-dirige une entreprise de confection qu'elle a créée avec un ami ; ses talents de styliste sont particulièrement appréciés.
Ludovic est veuf et a quitté sa province pour Paris par nécessité. Aurore est mère de famille, et parisienne depuis toujours.
Les références culturelles de ces deux personnages sont si éloignées que leur rencontre semble a priori improbable. Ils partagent cependant une certaine solitude, chacun à sa façon, et le même immeuble…

J'ai rapidement été séduit par Ludovic, émouvant et entier, mais j'ai eu beaucoup de difficulté à adhérer au personnage d'Aurore, artificielle et autocentrée (à l'image du monde qu'elle représente dans le roman)...
Décrire avec autant de crédibilité la rencontre entre des individus et des univers aussi éloignés est un exploit. L'auteur l'accomplit avec talent, dans le style agréable qu'on lui connaît.
Il introduit dans son récit des événements dramatiques qui font monter la tension, à la manière d'un thriller.
En résumé : un bon moment de lecture.
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Rencontre de la carpe et du lapin.

Piégés dans leur vie stressante, dans un métier sans satisfactions et une vie personnelle exsangue, ils se rencontrent dans la cour de leur immeuble sous le croassement frénétique de corneilles de malheur. Lui, cultivateur raté subissant sa vie de citadin et son métier de recouvreur de dettes, Elle, styliste indépendante, en vie de famille bourgeoise routinière, submergée par les soucis professionnels.
La parisienne et le pèquenaud...

Histoire d'amour et de tendresse sur fond de sauvagerie contemporaine ( les scènes du métier de Ludovic sur le terrain sont chargées d'émotion brute ) ...
Serge Joncour s'y entend bien à la construction de personnages. Avec son écriture fluide, il creuse, il décrit, il met en perspective, il malaxe de l'humain sur le point de craquer dans une atmosphère de solitude et de rejet et dans un contexte social rude. Créant deux amoureux improbables, assez touchants, il pétrit l'humanité des êtres, leur fragilité, leur courage, leur haine, leur ténacité.

Je crains souvent les livres dont on attend beaucoup. En cette rentrée littéraire, celui ci est de tous les papiers presse, sélectionné sur bien des listes de prix littéraires. Globalement, le plaisir de lecture est au rendez vous, si je mets de côté un manque de crédibilité dans les faits et la sensation que l'auteur tournait en boucle pour finir son histoire.

Quelques pages de trop et une étoile de moins.
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En fermant le dernier roman de Serge JONCOUR "Repose-toi sur moi", les paroles d'une chanson me trottent dans la tête… "C'est un beau roman, c'est une belle histoire…". J'aurais envie de dire, c'est même beaucoup plus que ça. de l'auteur, je n'ai pas tout lu, mais à chaque fois, son écriture m'a fascinée. Je pense notamment à "L'amour sans le faire", et son personnage principal, Franck, véritablement bouleversant.
Ici, c'est Ludovic le héros, gentil géant de 102 kilos pour 1m95. Veuf, il a quitté sa campagne du Sud-Ouest pour monter à Paris et travailler dans une société de recouvrement de dettes. Dans sa cour d'immeuble, il rencontre Aurore, une voisine certes, mais pas du même escalier, mais à cent lieues de sa vie, de son univers. Elle est styliste, mariée à Richard un brillant ingénieur américain et maman de jumeaux. Elle est belle, fine et toujours élégante quand lui ne trouve pas de vêtements à sa taille. Et alors…
N'imaginez pas pour autant une histoire à l'eau de rose. Serge Joncour ne parfume pas ses textes de cette fragrance. C'est beaucoup plus fin, plus tendre, c'est ciselé, gracieux et profond à la fois. J'ai aimé son écriture changeante. Elle peut être poétique "Elle se disait qu'à chaque fois qu'ils se verraient ce serait une pure parenthèse, comme un dépaysement, des îlots parsemés dans sa vie, elle passerait d'île en île, attendant la prochaine dans le souvenir de la précédente". Puis elle passe en mode humour et nous entraîne dans la cabine d'essayage d'un Monoprix où Ludovic se trouve en prise avec pantalons et jeans qui décidément ne veulent pas de lui. Elle se fait tendre pour décrire les caresses, crue dans certaines scènes de sexe ou violente quand Ludovic sort de sa placidité habituelle.
J'ai aimé le regard porté par l'auteur sur ses personnages, un regard objectif, sans jugement, bienveillant. J'ai aimé ces personnages plus ambigus qu'il n'y paraît, forts et faibles en même temps. J'ai aimé l'art avec lequel le romancier décrit le vertige amoureux, les rapports sur le fil, les peurs et la tolérance. Il n'a pas son pareil pour nous parler de la vie actuelle, des difficultés des agriculteurs croulant sous les dettes, des hommes d'affaires toujours prêts à écraser leur voisin pour prendre sa place, des pauvres gens endettés.
L'amour, chez cet auteur n'a rien de fade, rien de banal. Il est lumineux et total, fait fi des différences et défie les vicissitudes de la vie. Il nous emporte, nous fait rêver, nous redonne le moral et foi en l'humanité.
J'avais raison : "C'est un beau roman, c'est une belle histoire…" et même beaucoup plus que ça.
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1er livre que je lis de Serge Joncour.
Avis mitigé.
D'un côté, j'ai beaucoup aimé cette plume, cette syntaxe de l'auteur. On entre dans les sentiments profonds des protagonistes.
On ressent cette opposition entre Ludovic et Aurore : cette attirance, leurs différences, leur vie que tout oppose.
D'un autre côté, j'ai ressenti une espèce de malaise face à cette relation. Mais je suppose que cela est voulu par l'auteur ; et c'est d'ailleurs très réussi.
Pourquoi ? Comment cela peut-il finir ? Quel avenir ?...
Ce livre nécessite une pause après l'avoir refermé, un moment de réflexion, un moment où les choses ont besoin de se poser...
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Vu le nombre de critiques je ferai très court .

«  Il le sent bien où qu'on aille on est d'ailleurs et c'est sans fin qu'on n'est pas d'ici »
«  Aux autres, elle n'arrivait plus à parler , s'ouvrir sur ses difficultés c'était en ajouter aux leurs. Alors que lui semblait inébranlable , absolument pas influençable , un genre de rempart , de mur porteur , lui, il pouvait tout endurer , tout entendre, il la devinait , l'écoutait sans la juger .... »

Une très belle histoire émouvante, captivante, qui se déguste comme une friandise : la rencontre périlleuse , improbable, inédite entre Aurore, styliste reconnue, et un colosse aux pieds d'argile , ce Ludovic sorti de sa campagne, ancien agriculteur , reconverti en agent de recouvrement de dettes...

Rencontre entre deux mondes qui s'ignorent : Paris et la province, avec finesse , empathie, grand talent l'auteur nous plonge au coeur des sentiments de ces deux personnages perdus, au bord de la rupture : un abîme ......
Il brosse un portrait minutieux , très fouillé de ces personnes étouffées par leur solitude ,au bout du rouleau ...et de leur évolution..

Après s'être croisés et épiés ... ils se reconnaissent malgré leurs failles , leurs différences, leurs manques , s'entraident , se découvrent , les liens se nouent , les corps se frôlent , s'enflamment jusqu'à les éloigner dangereusement de leur quotidien routinier et raisonnable!

Ah, l'amour Jusqu'où peut-on aller pour aimer ?
Un très grand roman pétri d'amour mettant en scène des aspirations contraires dans le contexte compliqué de nos sociétés contemporaines !
Aimer ce serait l'ultime façon de résister ?
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C'est une histoire de deux corbeaux, de voisinage, d'une wonder woman et de recouvrements de dettes et de comment deux déséquilibres peuvent maintenir le couple droit.

On s'attache aux deux personnages et à leur couple tellement improbable qu'il interroge sur sa viabilité.

Le style est émaillé de jolies images, les deux personnages atypiques sont attachants. L'ensemble nous tient en lecture d'autant que Serge Joncourt sait raconter une histoire de notre époque avec une sociologie contemporaine.

Certains rapprochent ce roman de Fenêtre sur cour ou des Oiseaux d'Hitchcock, pour ma part, j'ai pensé au personnage du film Léon.

Je ne suis pas trop fan d'histoire d'amour, mais là, j'en redemande. Je vais laisser la lecture en jachère une journée pour conserver les impressions procurées par ce roman.
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La vie à la ferme n'est plus possible pour faire vivre une famille entière, alors Ludovic cède sa place à son beau-frère et après le décès de sa femme s'exile à Paris. On a une opposition entre la ville et la campagne bien mise en évidence.

Quitter la terre pour se reconvertir dans le recouvrement de dettes, qui s'adresse comme toujours aux « petites gens », les riches magouillent, font faillite de façon frauduleuse en trompant tout le monde des juges à l'État.

J'ai bien aimé sa manière de procéder, lors des confrontations avec les familles endettées, en gardant toujours son calme pour amener l'autre à l'entendre et à payer.

Opposition aussi entre leurs deux situations : ils sont aux antipodes l'un de l'autre : elle est riche, possède sa marque de vêtements mais depuis quelques temps, son associé la mène en bateau. Une commande qui se perd, une autre est défectueuse, beaucoup d'argent en jeu. Ce qui les relie, c'est la solitude: qu'on habite dans une grande ville ou dans un village à la campagne, on peut se retrouver seul, dans ce monde égoïste, auto-centré.

Elle habite dans un ensemble où un des immeubles a été refait, avec des appartements immenses, tout le luxe , certains sont même loués à la journée ou à la semaine pour des sommes faramineuses, alors que celui qui est derrière est dans un état quasi déplorable (ça va finir par faire Zola…)

Ludovic habite dans le second, bien-sûr, ils ont en commun la cour avec les arbres, les plantes, un tout petit coin de campagne dans tout le béton et deux corbeaux règnent maîtres après avoir délogé les tourterelles : corbeaux versus tourterelles, les bons les méchants, la ville et la campagne, le charnel et l'intellectuel, c'est l'esprit du livre.

L'auteur nous livre une belle description du malaise des campagnes : on n'est plus paysan, on est exploitant agricole, on ne mange même plus les légumes qu'on vend, car on les fait pousser avec des produits toxiques. La femme de Ludovic est morte d'un cancer vraisemblablement lié à ces produits.

« Quand on est exploitant, on exploite, on ne cultive plus ». P 58

Ludovic serait-il un colosse aux pieds d'argile, posant ainsi une question: la force physique (ancien rugbyman, il mesure 1m95, tout semble couler sur lui mais qu'en est-il vraiment ?) reflète-t-elle vraiment la nature profonde ou n'est-elle qu'un signal envoyé aux autres pour se protéger? En ce sens, le choix du titre est judicieux et réserve des surprises au lecteur.

« Mais, c'est épuisant de passer pour un mec bien. Cet homme qu'il s'efforçait d'être il savait bien qu'il n'existait pas ». P 57

Ces deux-là sont tellement différents dans leur milieu social, leur mode de vie, que cela frôle parfois la caricature, mais j'ai pris du plaisir à lire ce roman, qui reflète bien le monde actuel, mis à part le style un peu trop simple, la ponctuation qui laisse parfois à désirer, mais ce n'est pas un coup de coeur. A force de fréquenter les auteurs du XIXe siècle, je deviens difficile…
Lien : https://leslivresdeve.wordpr..
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un homme, Ludovic. Une femme, Aurore. Deux êtres que tout oppose. Deux êtres que rien ne destinait à se rencontrer si ce n'est la cours que se partagent leurs immeubles respectifs où se sont logés deux corbeaux qui effrayent Aurore. Deux êtres pour un amour atypique.
Un amour hors du commun, un amour interdit et dangereux.

Ce roman est écrit tout en douceur dans une atmosphère particulière qui nous captive, nous hypnotise en quelque sorte. En avançant dans la lecture de Repose toi sur moi, on a tour à tour l'impression de se promener lentement au rythme agréable de l'eau, puis de courir, de plonger dans un cadre plus sombre, plus intrigant voir effrayant. Une recette qui donne un goût d'inattendu et de plaisir incontestable.

Tour à tour, on évolue dans la vie de Ludovic et d'Aurore, on apprend à les connaître en même temps qu'ils se découvrent et apprennent à s'aimer d'un amour qui leur est propre, un amour différent, rien qu'à eux. Un amour qui dépasse tout, qui devient leur oxygène, leur vie.

Un petit plus pour moi, le titre qui prend tout son sens à la fin du roman. Je dis « pour moi » car j'adore que le titre d'un livre soit vraiment en relation avec le texte.

Ludovic et Aurore sont des personnages extrêmement attachants. Très vite, on se prend à les aimer et à vouloir que tout se passe au mieux pour eux.
Pourtant Ludovic et Aurore sont totalement différents, il vient de sa campagne et s'adapte mal à la vie parisienne, elle est une vraie citadine. Il vit modestement, elle est plutôt à l'aise. Il est puissant, voir effrayant mais pourtant très doux, elle est féminine et gracieuse.

Ce n'est pas le premier roman de Serge Joncour que je lis, et c'est avec plaisir que j'ai retrouvé le calme que j'avais ressentit en lisant précédemment cet auteur. J'aime beaucoup le style détaché et décontracté et pourtant captivant de l'auteur. On sent très bien qu'il aime ses personnages. J'aime aussi sa manière de nous introduire tout en douceur dans son univers et de nous y enfermer ensuite en passant la vitesse supérieure, sans jamais nous noyer.
Lien : http://aufildespagesdenath.b..
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Il est sûr de lui et de ses forces, serein, altruiste mais seul. Il cache pourtant quelques failles.
Elle est perdue malgré sa famille, stressée, captive de la femme parfaite dont elle veut être l'image. Elle recèle pourtant des forces insoupçonnées.
Monté à Paris pour trouver du travail depuis la vallée du Célé (ce qui me le rend très sympathique), Ludovic supporte mal la capitale et ses habitants.
Parisienne, chef d'entreprise, mariée à un américain, Aurore connait le Monde mais ignore et méprise la campagne.
Leur rencontre était improbable et leur amour inimaginable … sauf pour Serge Joncour pour qui les différences enrichissantes assurent de bien meilleures fusions que les ressemblances.
On tourne avec entrain les pages de ce beau roman.
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Bon, je ne sais pas trop ce que je pense.
Je sors d'un le Corre, où les personnages ont une présence et une réalité quasi hallucinatoires, aussi j'ai vu toutes les failles chez les personnages de Joncour. Un peu de caricature et de facilité chez lui, le héros, le paysan au grand coeur qui fait un métier de s***, quand même, recouvreur de dettes...C'est bizarre. Un peu de facilité aussi chez elle, la bourgeoise parisienne qui bosse dans la mode. Sans parler du mari américain, un vrai robot avec lequel elle ne partage absolument rien. Sans parler du méchant associé, ni du vilain grand patron. Bon, je pense que c'est un peu le côté faiblard du roman, avec la fin qui patine un peu...(si j'ose dire)
Par contre, que de qualités dans le décor parisien ! L'hôtel particulier divisé en appartements et sa cour intérieure : formidable. Tout le jeu autour de cet espace est très réussi : c'est le théâtre de leur rencontre : combattre les corbeaux. Les buissons, les branches des arbres, les feuilles qui tombent, les fenêtres qui s'ouvrent et se ferment, les jeux de lumière, voir et être vu d'un bâtiment à l'autre, d'une fenêtre à l'autre...C'est subtile et complexe. Bravo. On joue aussi avec des références littéraires (Pot Bouille), cinématographiques (Hitchkock, Brian de Palma(Body double) et d'autres certainement qui m'échappent...)
C'est aussi agréable de lire une histoire d'amour moderne, où l'expression du désir n'est jamais jamais vulgaire.
Après cette synthèse, je me dis que j'ai quand même passé avec Serge Joncour un très bon moment de lecture !
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