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Critiques filtrées sur 3 étoiles  
"M. Watts nous offrait en partage une portion du monde, où je pouvais me réfugier aussi souvent que j'en avais envie."

J'ai déniché Mister Pip sur Babelio après ma lecture de l'envoûtante Répétition, en tant qu'oeuvre néo-zélandaise (ce qui, il faut bien l'avouer, ne court pas les rues ni les librairies).

Sur une île du Pacifique aux allures d'un univers de Véronique Ovaldé (voir Ce que je sais de Vera Candida), les enfants ne vont plus à l'école depuis bien longtemps. Jusqu'au jour où M. Watts s'improvise en maître d'école pas comme les autres. Mi-clown triste mi-sérieux, il manie comme personne l'arme de la littérature en embarquant ses petits élèves dans une relecture pas comme les autres des Grandes espérances de Charles Dickens.

"On ne l'avait jamais fait la lecture en anglais auparavant. Ni à moi, ni aux autres. Nous n'avions pas de livres chez nous, les seuls qui nous étaient passés entre les mains avant le blocus venaient de Port Moresby et étaient écrits en pidgin. Quand M. Watts se mit à lire, nous observâmes un profond silence. le monde accueillait des sonorités nouvelles. Il lisait lentement, nous donnant à entendre la forme de chaque mot."

Dans cet espace littéraire à mille lieues de leur quotidien, les petits, et bientôt les adultes, trouvent un refuge à nulle autre pareil, initiés par le curieux M. Watts, et qui leur coûtera plus cher qu'ils ne l'imaginent.

"M. Watts nous offrait en partage une portion du monde, où je pouvais me réfugier aussi souvent que j'en avais envie."

Malgré des critiques élogieuses, Mister Pip m'a modérément conquise. le ton naïf de l'enfance qui sonnait faux, le rythme un peu bancal ne m'ont guère appâtée. Pourtant Mister Pip n'est pas sans qualité, loin du compte. Après une amorce un peu longue, et au fur et à mesure des progrès de la narratrice Matilsa, se révèlent une poésie un peu magique et un récit plu profond qu'il 'y paraît de prime abord. Finalement pas si mal.
Lien : http://le-mange-livres.blogs..
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Une petite île du Pacifique dans les années 1990. Guerre civile et blocus : personne ne peut quitter l'île. Un seul Blanc dans la population, M. Watts. Il propose de devenir l'instituteur de la vingtaine d'enfants présents. Attention, son enseignement n'aura rien d'académique : le vieil homme lira un chapitre par jour de son livre culte, de grandes espérances de Dickens, qui sera prétexte à discussions. Pour transmettre les croyances locales et le savoir ancestral (marin, botanique, culinaire…), les parents viendront prendre le relais sous son oeil intéressé.
Tout en reconnaissant modestement ses lacunes dans bien des domaines, M. Watts fait figure de patriarche philosophe auprès de ses élèves. Ses méthodes et son tact sont admirables, il parvient à faire rêver et s'évader les enfants, à leur évoquer des modes de vie aux antipodes des leurs - ceux de l'Angleterre victorienne en l'occurrence - et à leur rendre familiers des personnages fictifs.
Hommage à Dickens et à la littérature en général, ce petit roman m'a d'abord charmée. Mais je me suis rapidement lassée : tout cela tourne en rond, on en revient toujours au même, et c'est probablement beaucoup plus intéressant si l'on connaît l'oeuvre mentionnée, ce qui n'est pas mon cas. La narratrice Matilda m'a semblé tellement inconsistante que j'oubliais sans cesse qu'il s'agissait d'une jeune fille et non d'un garçon... Bref, je ne suis pas très convaincue par ce roman malgré l'idée intéressante : un héros de Dickens au centre d'une intrigue de la fin du XXème siècle et dans des lieux exotiques.
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C'est sur un blog que j'avais lu une critique très positive de ce roman. Cela m'a intéressée et je me suis donc lancée.

En fait, ce roman est tout de même extrêmement violent. Je ne m'attendais pas du tout à ça (la bloggeuse, je ne me souviens plus qui, en avait un tout petit peu parlé, mais je n'avais pas retenu cet aspect..) et j'ai donc été très surprise.

Je ne connaissais pas l'existence de ce conflit, de cette guerre civile. Je suis donc allée me renseigner sur le net, afin de bien comprendre comment ce conflit sécessionniste avait finit par faire plus d'une vingtaine de milliers de victimes en même pas dix ans (entre 1988 et 1998).

C'est un bel hymne à l'imagination, à la littérature et à la force des êtres humains.

Les enfants n'ont tellement plus rien, qu'ils retrouvent des forces dans un monde imaginaire, qui finalement devient plus réel et passionnant que le monde affreux et violent dans lesquels ils vivent.
Ils se réfugient dans un monde certes pas parfait, mais qu'ils peuvent contrôler. Et surtout, ce monde n'a rien à voir avec la vie qu'ils mènent, c'est pour cela qu'ils s'y plaisent. Personne ne peut (encore!) contrôler les pensées, les rêveries des gens. C'est la seule force qu'il reste aux êtres humains qui n'ont plus rien.

Ce "monsieur Pip" devient aussi réel que n'importe quelle personne sur l'île et Mathilda se rend compte qu'elle peut penser à un personnage de roman comme à un ami.

Hélas, l'imagination n'est pas toute puissante et la guerre n'en a rien à faire. La vie réelle les rattrape dès que des rebelles, ou des soldats font leurs apparitions. le contraste entre les séances de classe, les pensées de Mathilda (qui prend ces lectures très au sérieux) et leurs peurs quotidiennes face aux soldats est saisissante.

J'ai beaucoup aimé la gentille petite guerre que la mère de Mathilda livre à Monsieur Watt, le seul monsieur blanc, quand elle sent que sa fille s'échappe à son influence. Elle prend monsieur Watt comme responsable, alors qu'elle ferait mieux d'accuser l'imagination. Ce que monsieur Watt leur donne, c'est un moyen de rêver. Elle -pour protéger sa fille- veut continuer à tout contrôler. Quand elle sent que sa fille lui prête moins d'attention, cela l'effraye et elle fait tout pour reprendre le contrôle de son enfant.

[Attention, je dévoile la fin]


——————————

Un beau roman, un très bel hommage à la littérature et à l'imagination des enfants, je ne peux que le conseiller. Par contre, je préviens, c'est un roman d'une certaine violence et d'une grande tristesse.
Lien : http://writeifyouplease.word..
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J'avoue qu'au début (jusqu'à la moitié du livre au moins), j'ai eu du mal à accrocher mais je pense que cela vient surtout du fait que je n'avais pas lu de Grandes Espérances de Charles Dickens. du coup, les nombreuses références faites au texte (M. Pip n'est autre que le héros de ce livre) ne m'ont pas parlé : il me manquait une certaine connivence avec la narratrice, Matilda et j'ai donc trouvé de nombreuses longueurs à ce livre. Néanmoins, j'ai aimé le message porté par M. Watts : il tente de leur faire découvrir un nouveau monde, celui de l'imagination, leur offre un moyen d'évasion dans cette guerre qui fait rage entre les Peaux Rouges et les rambos et dont ils sont otages. En parallèle de cette lecture qu'il leur fait, il encourage également les parents de ses élèves à venir transmettre leur savoir, leurs traditions et j'ai trouvé cela très important. le thème de l'ancrage, des racines est bien présent également ne serait-ce qu'à travers ce personnage, seul blanc parmi les noirs, considéré comme un étranger car venant justement d'un monde inconnu (la Nouvelle-Zélande). Il restera une énigme pour le lecteur du début à la fin, même si quelques éléments de réponse nous sont apportés. Pourtant, il va apprivoiser ce petit monde et même la mère de Matilda, Dolores, un vrai pit-bull, tenace, fervente religieuse, lorsqu'elle a une idée en tête, impossible de lui l'enlever et pourtant, malgré ses mauvais côtés, je l'ai adoré, au moins autant que M. Watts. On sent bien que tout cela n'est qu'une carapace pour cacher sa tristesse et sa colère envers son mari, qui a déserté le foyer. Sa rivalité avec M. Watts cache également autre chose : elle sent son enfant s'éloigner d'elle, son admiration pour son professeur exacerbe sa jalousie. C'est une façon maladroite de lui montrer son amour mais Matilda ne le comprendra que trop tard...
Malgré ce cocon créé par M. Watts, la guerre va les rattraper et j'avoue que c'est véritablement là que toute mon attention a été captée : j'ai été véritablement touchée, bouleversée par la perte subie par notre jeune héroïne et l'ai suivi pas à pas dans sa reconstruction.

En bref, je vous conseille de le lire après avoir lu de Grandes Espérances, je pense que l'on apprécie mieux la lecture ou à condition de l'avoir déjà lu mais à vous de voir. Pour ma part, il m'a donné envie de me plonger dans le texte de Dickens et je pense que je relirai ensuite Mister Pip pour l'apprécier davantage. Dans tous les cas, c'est un livre marquant, qui restera en moi pendant longtemps, je pense....
Lien : http://lecturesdalexielle.ov..
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Faire revivre Dickens, au XXe siècle et dans une île perdue de l'Océan Pacifique, c'est le pari effectué par Lloyd Jones, non sans un certain succès. Car si l'on croit que l'histoire de Pip n'occupe qu'une part minime de l'intrigue principale, on se trompe lourdement : les deux histoires se contaminent mutuellement, s'enrichissent et se complètent en permanence. Pip devient un héros à part entière aux côtés de Matilda, pour qui il est devenu, plus qu'un ami, une idole, au point de causer le malheur du village lorsque la sombre réalité rattrapera les habitants. Exotique, dépaysant, original, les qualificatifs ne manquent pas pour évoquer cette oeuvre étonnante, et pourtant ce qui la caractérise peut-être encore plus, c'est son universalité : la haine et la folie des hommes n'ont pas de frontières, et les affrontements décrits dans le roman pourraient devenir bien plus proches de nous qu'on ne le croit. Lloyd Jones excelle à varier les tonalités, mêlant habilement humour et gravité, dans un roman initiatique surprenant. Écrit dans un style concis, sans fioritures, mais non dénué d'une certaine poésie, empreint d'une sagesse qu'on croirait directement inspirée des peuplades du Pacifique, cette oeuvre séduit par sa simplicité en même temps que par sa complexité : les événements viennent constamment perturber la trame initiale, obligeant les personnages à révéler leur vraie nature. Dès lors, vont régner lâcheté, trahison, sadisme, cruauté gratuite, mais aussi humanité, héroïsme, bravoure. On se laisse embarquer sans en avoir l'air dans cette histoire originale et particulièrement bien construite, et l'on voit avec plaisir l'héroïne évoluer page après page, gagnant en sagesse et en maturité grâce aux enseignements de son "ami" Pip... (la suite en cliquant sur le lien ci-dessous !)
Lien : http://ars-legendi.over-blog..
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Début des années 90 à Bougainville, dans les îles Salomon. Un soulèvement révolutionnaire motivé par les dégâts écologiques que provoque l'exploitation des mines de cuivre a entraîné la fermeture de ces dernières. Cette victoire galvanise les troupes rebelles qui depuis longtemps ont des visées séparatistes, et l'armée gouvernementale (de Papouasie Nouvelle Guinée, à laquelle l'île a été intégrée en 1975) investit Bougainville afin d'y rétablir l'ordre.

C'est là que vit Matilda, 12 ans, dans un modeste village de pêcheurs. le blocus imposé par le gouvernement isole son village du monde mais peu importe, la nature est assez généreuse pour les nourrir… et en ce qui concerne les nourritures de l'esprit, c'est Bel-Oeil qui propose de s'en charger. Bel Oeil –qui se nomme en réalité Mr Watts- est un blanc qui a épousé une femme du village, et qui, en dépit des tensions et des dangers liés au conflit, est resté. Il s'improvise comme maître d'école, avec pour seul manuel « Les grandes espérances » de Charles Dickens, qu'il va lire aux enfants. Ceux-ci, n'ayant jamais quitté leur île, mènent une vie simple, dénuée du confort moderne, et sont fascinés par l'histoire de l'orphelin Pip, qui tente de survivre dans le Londres du XIXème siècle…

Matilda, la narratrice, nous livre un récit au style extrêmement simple. Peut-être un peu trop d'ailleurs : j'ai parfois trouvé qu'il manquait d'émotion, et qu'il souffrait de quelques longueurs. Mais dans l'ensemble, ce roman m'a plu, d'une part parce qu'il se déroule dans un environnement qui m'est totalement inconnu, et d'autre part, parce qu'il traite d'un thème cher à tous lecteurs : l'amour de la lecture, l'attachement que l'on peut éprouver pour les personnages de romans, la fascination qu'éveille en nous certaines histoires, et les points communs que l'on se cherche avec les héros de ces histoires. L'auteur semble rendre un hommage à la littérature, qui permet à la fois de s'ouvrir sur le monde, et de mieux se connaître soi-même.
C'est aussi un roman sur l'acceptation des différences, sur les apports mutuels que peuvent s'offrir des personnes issues de cultures dissemblables, si tant est qu'elles acceptent de dépasser ce qui les sépare.

Lien : https://bookin-ingannmic.blo..
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L'histoire de Mathilda et de l'influence sur elle qu'a l'histoire de Pip est touchante, même si j'ai trouvé la fin inutilement violente.

Je comprend bien que le contexte de l'histoire (guerre civile) n'est pas tendre, mais cette violence semble disproportionnée par rapport au reste du livre, je trouve que l'auteur va trop loin dans l'horreur. Ce passage gâche, selon moi, l'atmosphère du livre, et c'est bien dommage.
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J'ai eu beaucoup de mal à entrer dans cette histoire, qui est celle de Mathilda, une jeune fille vivant sur une petite île du Pacifique dans les années 90. le seul homme blanc de l'île devient l'instituteur des enfants, et leur fait partager sa passion pour "De Grandes Espérances" de Dickens. Bien que ce livre soit assez court, j'ai trouvé qu'il y avait des longueurs, parfois des répétitions, mais j'ai aimé la fin de l'histoire. Mathilda va vivre des évènements tragiques, car son île est ravagée par la guerre. Elle va devoir avancer sans regarder en arrière, prenant exemple sur Pip, le personnage de Dickens. Je ne sais pas si je lirai d'autres livres de cet auteur, mais je pense faire un tour du côté de Dickens à l'occasion, car ce livre m'a donné envie de découvrir ses romans.
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Mr Watts dit Bel oeil seul blanc, sur l'île paradisiaque de Bougainville du Pacifique essaye de faire oublier aux enfants la barbarie de la guerre civil de1990 avec l'AUSTRALIE. Mathilda raconte ses souvenirs de la lecture des grandes espérance de Charles DICKENS et la passion que cela suscita dans l'école et dans le village. Comment l'imagination aide à s'évader de la réalité sordide.
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C'est comme un conte mais ce n'est pas un conte.
Dans la ligne du livre : l'île de Robert Merle.
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