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Citations sur Ce matin-là (198)

Elle pense à ce mot, la reverdie, un mot démodé qu'elle avait trouvé joli, lu dans un livre il y a longtemps. Quand tout revient , en force, en beauté, en joie, en énergie. Ce mouvement entêté de lumière, de l'oxygène et de la sève, qui ramène vers la vie. les beaux jours ont chassé le froid avec lenteur et obstination, dans une avancée incertaine mais sans retour.

Elle pense à ce conte, ce personnage qui chercher désespérément à recoudre son ombre qu'on lui a un jour arrachée. Elle est en train de recoudre la sienne. De devenir entière.

Le désir et la faim. Ca revient, doucement, à petit pas, mais c'est là.

Elle va dire oui.
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Clara l'a aimé pour cette façon pleine, entière, d'habiter le présent jusque dans ses moindres recoins, d'y laisser entrer une lumière vive, égale, joyeuse.Elle a aimé son regard droit, posé, sa curiosité du monde.

( p.69)
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Que faire des jours, que faire du temps, de ces journées qui s’étirent, sans saveur et sans parfum ? Le temps naguère si tendu, si segmenté, est devenu un bloc mou, une matière poisseuse qu il faut grignoter, éroder, minute par minute, dans un parcours aux contours indistincts, sans repères, sans angles, sans prises, un continuum grisâtre qui s’autodévore dans une lenteur infinie.
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C'est le froid qui la réveille, une sueur qui lui glace la peau, lui serre le cou.
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En elle, désormais, il y a le cri de sa mère, le regard de sa mère, et ce corps nu, démuni, vulnérable, fragile comme celui d’un trop vieil enfant.
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Clara entre dans la librairie, celle au bout de sa rue, où elle s'arrête rarement. Un polar, parfois. Elle retourne quelques livres sur les tables, un peu au hasard des titres, des couvertures, comme si elle attendait d'être aimantée au contact de l'un d'entre eux, et que celui-ci la prenne dans ses bras lorsqu'elle l'ouvrirait. Elle avance dans une canopée pleine de mystères, pleine d'inconnu, d'insaisissable, pleine de vies qu'elle voudrait connaître.
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Elle se revoit lors de l’entretien qui avait précédé la promotion. Elle se revoit acquiescer, une fesse posée à l’extrémité du fauteuil visiteur de ce bureau directorial où elle n’était jamais entrée. Clara, bonne élève. Sérieuse, si sérieuse. Pas de vagues. Jamais de vagues.
De ce jour, cette tension. La liste des tâches pour le lendemain qu’elle note avant de s’endormi, parfois elle s’endort dessus et retrouve ses draps tachés de marqueur fluorescent ; les dossiers emportés pour le week-end ; les appels pendant ses vacances, la vibration du Smartphone professionnel dans le sac de plage ; les réveils nocturnes, ceux de deux heures, de trois heures du matin, pour penser à un rendez-vous, imaginer la scène, préparer un discours, des arguments, réfuter ce qui sera avancé, tenir tous les rôles dans sa tête. Etre à la hauteur
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Elle repense à ce qu’elle est aujourd’hui, une âme défaite, une âme épuisée, fourvoyée. Elle veut appartenir à nouveau au souffle de la vie, quitter les rives du ressassement, des pensées mâchées et remâchées qui ferment son horizon. Ce qu’elle craint, c’est d'éprouver la haine, l’acidité de l’échec, l’amertume qui voile le regard, soude les mâchoires et écrase les commissures des lèvres. Elle craint l’indifférence, l’anesthésie, ce double vitrage entre la vie et elle.
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Comment regarder à nouveau ses chefs, ses collègues ? Sur son front, il y aura désormais marqué au fer rouge : FRAGILE. Personne ne veut s’encombrer de ça.
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Elle ne sait pas si c'est de la joie ou de la peur qu'elle vient d'éprouver. C'est le rappel d'une absence, celle de Thomas qui ne sait plus, qui veut rester du côté du soleil, du côté de ceux qui savent ce qu'ils veulent. Du côté des gagnants. Elle pensait être de ce côté-là , aussi. Et puis non, finalement. (p. 97)
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