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sur 969 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Des petits riens qui bouleversent mais que l'on parvient encore à chasser de son esprit, jusqu'à ce qu'un matin l'on n'ait plus envie de se lever, plus envie de rien.
Le mal de vivre s'installe insidieusement faisant de chaque geste une épreuve, de chaque rencontre une agression.
Peu à peu, il faut mettre un mot, sur ces maux : burn-out.

Clara a trente ans lorsque cela lui arrive.
Gaëlle Josse analyse avec beaucoup de délicatesse et de pudeur cette descente aux enfers.
Cette histoire est terrible par sa banalité. En lisant ces lignes, j'ai ressenti le mal être de Clara. J'ai eu envie d'être au près d'elle comme une présence amie en sachant que je ne pourrais rien faire.

Tout au long de ma lecture, j'ai eu en tête la merveilleuse chanson de Barbara « le mal de vivre », qui elle aussi a mis en mots cette souffrance mais aussi la résurrection, comme Gaëlle Josse le fait.

Un bouquet de tulipes aperçu chez le fleuriste, un roman dans la vitrine du libraire, l'envie d'appeler son frère.
Et si c'était à nouveau la joie de vivre.

Une lecture bouleversante pour laquelle je remercie très vivement NetGalley et les Editions Notabilia.
#cematinlà #NetGalleyFrance
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Gaëlle Josse fait son grand retour avec un sujet qui sied à sa prose élégante, poétique, façonnée par la délicatesse : la mélodie de la vie. C'est une analogie souvent employée en psychiatrie. La vie est une musique et parfois, on ne parvient plus à chanter. D'ailleurs il existe sur le marché un antidépresseur dont le nom est « divarius ».
Car un matin, Clara, ne voit plus la lumière du soleil : burn-out, ses rayons n'enchantent plus, ils brûlent, à contre-emploi. La mélodie s'interrompt, comme une boîte à musique tombée de son piédestal.
Gaëlle Josse trouve les mots justes pour décrire la chute, l'asphyxie et la recherche d'un souffle nouveau. Elle le fait par touches impressionnistes, en effleurant la réalité, sans la brusquer, pour mieux la révéler. Ses métaphores touchent (« Elle est devenue une île hérissée de rochers, on n'y aborde pas sans dommage »). Ses trouvailles ravissent (« L'hippocampe (…) étrange animal qui paraît voué à la contemplation d'un monde prêt à le dévorer »). Ses apartés interpellent (« Désoeuvrée, son oeuvre à construire, sans tâche, sans utilité, une vie de paramécie (…) ». Sa critique de ce monde du travail que la pandémie malmène est pertinente (p85).
Gaëlle Josse est une grande écrivaine parce qu'elle déclenche des émotions fortes par l'évocation de signaux faibles. Peu d'auteurs sont capables de cela. Aucun détail n'échappe à sa vigilance. Les mots, les gestes, les silences sont porteurs de symboles, comme dans cette scène anodine, p104, où l'oeuf se répand sur le sol. La vie brisée, en mille morceaux.
Bilan : 🌹🌹
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J'ai découvert la magnifique plume de Gaëlle Josse à travers "Une longue impatience" où elle mettait en scène un très beau personnage féminin. Cet autre roman me confirme l'intérêt de l'auteure pour décrire la vie de ses consoeurs dans leur grandeur et dans leurs souffrances.

Clara a abandonné son rêve d'aller enseigner le français à l'étranger, lorsque son père a été victime d'un AVC, le laissant partiellement handicapé. 12 ans plus tard, alors qu'elle est cadre dans une banque, un matin c'est elle qui s'écroule. Impossible d'aller au travail, c'est le burn-out. Après avoir touché le fond, c'est un long travail de reconstruction qui l'attend et qui va passer par des choix de vie essentiels à faire.

Avec l'écriture pleine de sensibilité qu'on lui connait, Gaëlle Josse trouve les mots justes pour décrire une réalité sociale actuelle. Il est parfois difficile de trouver sa place dans la société d'aujourd'hui et principalement dans le milieu du travail (machiavéliquement bien décrit, je dois dire...). Elle a su mettre en avant cette impression d'isolement que l'on ressent lorsque l'on ne parvient pas à se glisser dans le moule.
L'auteure aime jouer avec les mots : "Au fond, aimer sans i devient amer", "Clara, la vaillante, vacillante. Une lettre en plus qui dit l'effondrement". Des phrases et des chapitres courts où jaillissent régulièrement des odeurs et des couleurs emmêlées, comme uniques perceptions qui restent d'un monde où l'on ne trouve plus sa place. Contradictoire ? Pas chez Gaëlle Josse qui fait d'une sombre histoire un roman lumineux, une lueur même minime n'est elle pas symbole d'espoir ? Moi, j'avoue être totalement sous le charme de son style très proche de la poésie. Je regrette toutefois que ce roman soit si court, j'aurais apprécié que la description de la relation de Clara avec ses parents soit plus étoffée, de même que son amitié avec Cécile.
Un roman qui pousse à s'interroger sur ses choix de vie, auquel j'accorde un 14/20.
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Sur l'air d'une ronde ancienne, Gaëlle Josse raconte la chute d'une jeune femme tombée au combat des relations professionnelles. Clara qui, un matin d'octobre, après six mois promue à un poste supérieur dans son établissement de crédit, percute de plein fouet le mur de l'épuisement. Une claque. Un écroulement. Diagnostic médical : burn-out. S'ensuit une longue introspection inévitable dans le vide des journées de repos. Les souvenirs d'enfance remontent à la surface, certains douloureux, d'autres joyeux. C'est une amitié indéfectible qui la repêche de sous sa couette, la ramenant peu à peu à la vie, celle dont elle avait rêvé alors qu'elle était étudiante, avant de s'oublier et de se soumettre à des obligations familiales.
Un roman très beau, porté par une écriture somptueuse et enveloppante. Réconfortant en somme, malgré les difficultés rencontrées par le personnage principal. Qui n'a pas, un jour, flanché ou fléchi les genoux pour cause de surmenage au travail, couplé à la charge mentale de la vie domestique? Gaëlle Josse a trouvé les mots pour le dire.
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" Ce matin là, c'est une mosaïque qui se dévoile, l'histoire simple d'une vie qui a perdu son unité, son allant, son élan et qui cherche comment être enfin à sa juste place. "

Gaëlle Josse nous raconte dans ce récit, l'histoire de Clara, une jeune femme qui un beau matin, suite à une panne de voiture, se rend compte qu'elle ne peut et ne veut plus aller au bureau. Son destin a été marqué par un évènement majeur douze plus tôt, alors qu'elle se destinait à partir à l'étranger pour enseigner, son papa fait un AVC. Elle a donc fait d'autres choix, pour rester non loin. Seulement est-elle véritablement heureuse toutes ces années, alors qu'elle a décidé de ne plus écouter la petite voix en elle, celle qui parle de ce qu'il anime au plus profond ?

C'est une histoire sensible qui démontre combien il est essentiel de vivre sa vie selon ses désirs, qu'il est important d'écouter ses passions, de suivre les chemins qui nous appellent. Ce n'est pas toujours facile mais essentiel et vital !

Personnellement, ce n'est pas le roman de Gaëlle Josse qui retiendra mon attention, j'ai eu plaisir à le lire et j'ai un grand respect pour son travail d'écriture, mais voilà je n'ai pas ressenti d'émotion plus que cela.

Merci à la plateforme NetGalley et aux éditions Notabilia pour leur confiance. #cematinlà #NetGalleyFrance
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Clara est une femme battante et volontaire, elle travaille avec acharnement. Pourquoi tout d'un coup, tout bascule ? Un événement bouleverse totalement sa confiance et elle sombre dans la dépression. Comment se sortir de tout ça ?
Gaëlle Josse nous plonge dans son univers avec des mots justes comme dans chacun de ses romans. Comment fait elle pour trouver cette manière de conter qui n'est jamais larmoyante ? Nous accompagnons Clara dans ses réflexions au lieu de l'observer.
Une écriture ciselée magnifique,
Une auteure incontournable pour moi.
Merci à Netgalley et aux éditions Notabilia.
#netgalley #cematinlà
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Clara Legendre, trentenaire, travaille pour une société de crédit. Elle a un amoureux, Thomas. Sa vie semble sur les rails. Et pourtant, ce matin-là, parce que sa voiture refuse de démarrer, c'est l'effondrement. le début de la vague qui submerge, celle qui paralyse, qui enfonce, qui noie. Clara sombre dans le néant, sans comprendre ce qui lui arrive.
Toujours délicate et tendre envers ses personnages féminins, Gaëlle Josse, esquisse à petites touches le portrait d'une femme qui s'est oubliée, qui ne trouve plus de sens à son quotidien. Quelques retours dans le passé de Clara – l'AVC de son père, sa relation complexe à son frère, la tendresse d'une grand-mère depuis longtemps disparue, etc. – pour tenter de comprendre le grand effondrement qu'elle n'a pas vu venir. Et des matins qui se répètent, où le moindre geste est un combat, où le monde extérieur n'est plus que menaçant, où l'incertitude devient un état permanent.
Un roman qui décrit finement la dépression et le long cheminement pour commencer à retrouver un second souffle. Je ne suis jamais déçue par l'auteur dont le talent s'exprime dans des romans courts mais toujours intenses car elle sait saisir des instants, des sensations, des situations et les partager dans un style dépouillé, un peu aride parfois, qui va à l'essentiel.
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Ce matin-là, Clara était sur le point de partir au travail. Un matin comme les autres. Jusqu'à ce que tout s'enraye. La voiture de la jeune femme refuse alors de démarrer et c'est l'électrochoc.

Clara perd brutalement pied et s'effondre, basculant dans un gouffre sans fond. Les jours puis les semaines s'égrènent, terrée seule dans son appartement. Notre héroïne est indifférente à tout ce qui l'entoure, chaque geste est une épreuve insurmontable. Elle n'a plus goût en rien, plus goût en la vie.

Avec son nouveau roman, Gaëlle Josse explore brillamment les fêlures de l'âme humaine en évoquant le burn-out. Faisant preuve d'une remarquable justesse, elle raconte l'incompréhension des proches de Clara face à sa dépression, la pression croissante au travail, l'épuisement mais aussi les décisions prises à regret des années auparavant par obligation.

La reconstruction sera longue, faite d'infimes pas en avant, pour qu'elle puisse enfin apercevoir une étincelle de vie dans son quotidien.

Comme dans ses autres récits, la plume de la romancière est superbe, délicate. Une lecture sans pathos dans laquelle elle sonde avec talent la vulnérabilité de cette femme ordinaire.

Un roman court, poignant qui fait partie des très belles surprises de cette nouvelle rentrée littéraire.
Lien : https://mesechappeeslivresqu..
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La voiture de Clara ne veut pas démarrer. Elle va être en retard.
Elle retourne chez elle et s'effondre. Une vague la submerge, celle du burn-out.
L'autrice trouve les mots pour décrire les émotions, les sensations, le vide, le désespoir, l'impuissance, le terrassement de l'esprit et du corps.
Avec délicatesse et fermeté à la fois, elle décrit les causes, les enchaînements.
Si le cas de chacun est unique dans ce genre de situation, un cadre peut tout de même être défini. C'est sur celui-ci que l'autrice s'appuie, rendant le cas de Clara symbolique et lui donnant une portée universelle. Chaque lecteur qui a vécu une situation similaire s'y retrouvera. Les autres comprendront.
Merci Gaëlle Josse d'avoir su trouver les mots pour décrire l'indicible.
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C'est l'histoire d'un effondrement. D'un matin, mais ce pourrait être un soir, où l'on ne peut pas continuer. Où le corps et l'esprit disent non.
Un trop plein de tout. Un trop plein de vide. Clara ne peut plus être l'employée modèle, l'amante heureuse ou la fille aimante.
Terriblement contemporain et intemporel, ce roman du burn out détaille subtilement le parcours individuel de Clara. Construit sur plein de petits riens, cette histoire prend alors une dimension universelle. Avec simplicité, sans donner de leçons, sans vouloir asséner une quelconque morale. Un modeste et juste partage d'émotions : fragilité, vibrations intimes et fulgurances entraperçues.
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