C'est l'histoire d'une transformation. Celle de Clara, prise entre deux âges et surtout par un boulot qu'elle ne supporte plus. Elle ne le supporte plus parce qu'elle ne l'a pas choisi. Elle n'a pas choisi d'appuyer sur la tête de ceux qui viennent la voir pour lui acheter de l'argent. Car voilà, le boulot de Clara c'est de vendre de l'argent à ceux qui n'en ont pas. Coûte que coûte et quoiqu'il leur en coûte. Mais Clara ne veut plus. Pire elle ne peut plus. Alors, telle une chenille arrivée au bout de son stade larvaire, Clara se transforme en chrysalide. Elle s'enferme dans la dépression et se renferme sur elle-même. Plus personne, pas même Thomas, son compagnon, ne la comprend. Ses jours se confondent avec ses nuits, tout devient gris, les couleurs s'affadissent. Ses quelques collègues avec qui elle a sympathisé restent sur le bord de sa route. Tout devient impossible.
Puis, lentement, la chrysalide se fend, à la faveur d'une vieille amitié, d'une "rencontre" fortuite qui fera émerger un souvenir oublié. Peu à peu, le papillon nait sous nos yeux et Clara reprend goût à la vie. de vieux projets refont surface : pourquoi pas après tout ? Elle a le choix dorénavant. Elle choisit de vivre. le papillon peut enfin s'envoler.
C'est un livre lumineux et coloré. C'est un livre qui ne culpabilise pas, qui ne juge pas. C'est une histoire comme il en existe des milliers d'autres. C'est l'histoire de quelqu'un qui se relève. Ce n'est pas la chute l'important. L'important c'est l'atterrissage. Et ça,
Gaëlle Josse nous en rend témoin.
Alors oui, je n'ai pas connu le burn out. Je peux comprendre les critiques de celles et ceux qui l'ont vécu et qui dénonce une vision romantique de la dépression mais l'écriture de
Gaëlle Josse est délicate, imaginée et pudique. Cette pudeur en fait un texte fort qui nous prend par la main. Les choix narratifs font du lecteur un spectateur de la transformation de Clara. Nous sommes en empathie, nous ne jugeons pas. C'est un très beau livre et c'est un vrai coup de coeur.