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sur 969 notes

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Ce matin-là, à sept heures trente, la voiture de Clara ne démarre pas. Rien à faire. Rien de rien. Ni tourner et retourner la clé de contact, ni taper du plat de la main sur le volant, ni enfoncer l'accélérateur d'un pied rageur. Ni soupirer, ni proférer injures et menaces. Rien n'y fait. Rien de rien. Clara a bien un téléphone, sait qu'elle devrait appeler son bureau, prévenir de son retard, contacter un garagiste ou encore son amoureux, mais Clara n'a que la force d'appeler l'ascenseur pour se laisser glisser au sol chez elle. Son corps ne lui appartient plus. le néant l'absorbe totalement et ses yeux débordent. Ce matin-là cette jeune femme battante subit tout ce qu'elle n'a pas voulu voir, pas voulu entendre depuis des semaines, des mois. Et le verdict tombe : Burn out. Une chute nécessaire pour mieux se relever.

C'est tout en finesse et délicatesse que Gaëlle Josse nous embarque dans l'univers ordinaire de la dépression. Elle dissèque chacune des étapes de cette maladie qui touche en France près d'une personne sur cinq au cours de sa vie. L'auteure évoque ce qui mène à la chute, le long tunnel à traverser avec au bout, la lumière. Ce matin-là est un roman au plus près des sensations et des émotions d'une femme qui sombre. La plume poétique de Gaëlle Josse parvient, malgré la noirceur du sujet, à rendre ce roman lumineux. Certes, son écriture amortit la chute, mais c'est un roman et une auteure à découvrir.
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Rentrée littéraire hiver 2021
Cette semaine fut dense en émotion littéraire mais celui-là !!!
Impossibilité de lâcher ce petit bijou…
Il est question de dépression, d'une vie qui se défait pour se reconstruire, d'une chute puis d'une renaissance.
Il est question de la vie !
Mais ce qui est troublant c'est cette incroyable maîtrise des mots !!!
C'est poétique, mélodieux, fin, élégant.
Lien : https://blogdelecturelepetit..
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Jeune femme brillante et compétente, Clara décide un matin de ne pas aller au travail. Ou, plus exactement, son corps décide pour elle.
Sur cette trame très simple, la romancière explore les rouages du burn-out dans un style poétique et fluide. C'est avec une grande sensibilité qu'elle décrit cette femme qui n'a plus goût à rien et avec tendresse qu'elle esquisse le chemin qui mène à la rédemption.
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CHRONIQUE COMPLETE SUR INSTAGRAM
@victoriabonus_off

Je choisis toujours mes photos avec soin. Je mets en scène mes livres et c'est ce que j'aime sur Instagram : le visuel.
Pour CE MATIN LÀ,
j'ai choisi de ne mettre aucun objet, je voulais une image froide, distante.
Pas même un décor épuré. Rien. le néant. le vide.
A l'image du burn out.
Blanc
Pas un blanc lumineux. Non. Un blanc comateux, cotonneux, qui engloutit tout et absorbe les couleurs, les nuances. Un blanc qui anesthésie, engourdit, ralentit, stoppe tout désir, toute envie.
Un blanc qui obstrue la vision, l'avenir. Un blanc qui paralyse.

Clara se réveille un matin et c'est la chute, abyssale. Un mal impénétrable la ronge, elle découvre une douleur insondable.
Le temps s'est arrêté ce matin là.
Clara n'est plus cette battante, Clara a sombré et ne remontera pas en scène… ou différemment.

C'est avec grand bonheur que j'ai retrouvé la plume poétique de Gaëlle JOSSE que j'avais découverte dans UNE LONGUE IMPATIENCE (chroniqué plus bas ici). le rythme du livre est lent, très lent mais c'est un choix délibéré de l'autrice pour décrire cette période de la vie de Clara où tout s'est arrêté, net, cassé pour ne plus repartir.

Un très joli moment de lecture au rythme de Clara.

Si le sujet de la souffrance au travail vous intéresse, je vous recommande également de Vincent MESSAGE, CORA DANS LA SPIRALE. Ce roman mérite vraiment d'être lu et m'avait profondément touchée.
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C'est un livre d'une douceur et d'une violence implacables, qui nous met face à l'un des des mal de notre société : le burn out. J'ai été happée par la langue de l'autrice, à la fois simple et pleine de bon sens. Je recommande sans hésiter ce livre, qui ne verse pas trop dans le lourdingue !
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le récit
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.le récit de la descente de Clara passant du burnout à la dépression sévère est conduit de façon réaliste, tout en alliant un style et un enchaînement qui donnent envie d'aller plus loin sans se précipiter à la fin du roman.
Ce livre se lit très vite.
Je l'ai offert à une personne vivant une situation similaire, il a été apprécié (et non rejeté comme le craignait une de ses proches..



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L burnout, la dépression de Clara sont
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Clara "a réussi" aux yeux de ses parents, ses études et sa vie professionnelle contrairement à son frère... Elle vend des crédits, elle doit atteindre des objectifs. Tout se déroule normalement, elle est très performante jusqu'au jour où elle reçoit, un couple de retraités aux revenus très modestes. Ces derniers veulent emprunter un montant raisonnable afin de pouvoir gâter leurs petits enfants à Noël. Ils espèrent voir ces derniers plus souvent... Un montant raisonnable mais qui va quand même peser lourd dans leurs dépenses au quotidien...
Au moment où ils quittent le bureau de Clara, cette dernière leur rappel le temps où ils peuvent se désister de cet emprunt... La cheffe de Clara passe à se moment là.
Quand le couple est hors de vue, sa cheffe lui dit hautement : "Ca va bien Clara ?", je vous attends demain dans mon bureau à 8 heures !

Les jours suivants tout s'enchaîne, une voiture qui ne démarre pas, etc... Clara remonte chez elle et craque ! Tout se délite. Elle s'enfonce sous sa couette et ne veut plus en sortir. La descente aux enfers de la dépression qui couvait s'enchaîne... Son compagnon essaye de la stimuler puis perd patience, il s'éloigne. Une de ses meilleures amies essaye de lui venir en aide. Ses parents veulent qu'elle vienne vivre quelques temps avec eux, elle décline l'invitation...

Et puis un jour, après maintes rendez-vous avec le médecin du travail, elle commence à s'interroger, à reprendre goût à la vie. Elle ne retournera pas au bureau mais alors ?

Je ne peux vous en dire plus au risque de trop vous dévoiler de la décision de Clara mais je tiens à partager avec un passage qui m'a profondément émue à la fin du livre page 212 lors de la conversation avec sa maman :

"Elle voit sa mère plisser le front, une série de vaguelettes s'y dessine, la contrariété affleure. Si c'est ton choix, tu es grande de toute façon... Elle la regarde, s'interrompt dans la répartition des assiettes et des couverts sur la table. Mais enfin, Clara, quand cesseras-tu d'en demander toujours plus à la vie ? Un silence. La main de son père toujours sur son épaule. Je ne demande rien, maman, j'essaie simplement d'arrêter de me brutaliser, je fais ce que je peux. Elle voudrait ajouter que la vie court vite, qu'elle court sur les corps et les visages, qu'elle laboure les coeurs et les âmes, que le temps nous met des gifles jour après jour et que les larmes et les souvenirs creusent d'invisibles rivières, qu'il faut courir vers son désir sans regret et sourire à ce qui nous porte et nous réjouit. Elle n'arrive pas à dire tout ça, elle se contente de poser la main sur le bras de sa mère. Je vais bien maman".

J'ai aimé ce livre qui fait partie de la sélection du Prix Passion Passerelles - Librairie Passerelles de Vienne.

Lien : http://binchy.canalblog.com/..
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Clara pète les plombs comme l'on dit familièrement. Un bon matin, partant au boulot, sa voiture ne veut plus démarrer et là, tout se fissure, casse. Clara ne peut que remonter chez elle et s'effondrer.
Comment elle, jeune femme dynamique travaillant dans un établissement de prêts, qui paraît à l'aise dans ses baskets, plutôt ses escarpins avec une vie qui semble heureuse. Oui, pourquoi une simple voiture qui ne démarre pas a t-il grippé la roue de sa vie ? « Elle se dit qu'elle, elle vend de l'argent à des petits vieux qui veulent se faire aimer de leurs petits-enfants. Elle ne croyait pas ça possible. » ça, c'est la goutte d'eau qui a fait déborder le vase, le grain de sable qui a enrayé la machine.
Peut-être tout a-t-il commencé avec l'AVC du père douze ans plus tôt et sa décision de ne plus partir « L'impression que l'on vient de tirer avec brusquerie un rideau opaque sur son avenir » ? Non, elle ne partira pas enseigner le français à l'étranger. Cette décision, les regrets,l'abnégation, le choix qui n'en est pas, un sont là, tapis bien au fond d'elle et font le lit de ce qui lui arrive.
Débute une longue descente, je ne dirai pas en enfer, mais dans l'enfer de la dépression et son corollaire de médicaments qui l'assomment en même temps que la Bête. Elle devient fantôme, son compagnon, incapable de l'aider et de comprendre la quitte. « Tu sais, pour nous, je ne sais plus. »
La voici seule, au fond de son canapé, incapable de nager ou surnager. Je ne suis pas la descente de Clara, mais je l'accompagne comme une présence amie qui tente de l'empêcher de se noyer.
C'est le talent de Gaëlle Josse qui ne me rend pas voyeuse, mais amicale envers Clara.
Beaucoup d'humanité, pas de pathos, Gaëlle Josse met les mots justes sur la douleur du burn-out, cette dépression que de plus en plus de personnes rencontrent.
J'ai aimé ces petits chapitres ouvrant sur des phrases comme qui résume la vie de Clara « Clara la vaillante, vacillante. Une lettre de plus qui dit l'effondrement » ou « Au fond, aimer sans i devient amer ».
Ouvrir un roman de Gaëlle Josse est, pour moi, un gage d'une lecture vraie, émouvante et, « Ce matin-là » ne déroge pas. Merci pour votre humanité.

Lien : https://zazymut.over-blog.co..
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Au fil des scènes de la vie d'une femme, le lecteur découvre les multiples raisons qui vont la mener au burn-out. Clara travaille dans une entreprise qui permet aux familles d'emprunter de l'argent, de petites sommes. Une boite qui permet des crédits à la consommation. Elle évolue dans son entreprise en ayant de plus en plus de responsabilités, mais le travail va finir par la submerger. Avec une plume sensible, Gaëlle Josse écrit un roman d'une justesse rare sur ce qui brasse son personnage principal. Tout ce qui s'insinue sans se dire dans la vie de Clara et qui va la rendre malade. Une dépression liée à une souffrance au travail. Tout est très visuel, mais aussi axé sur les sensations et le lecteur voit la chute de Clara se produire sous ses yeux. On est témoin de sa dépression, mais aussi de la perception de cette dépression dans son entourage. "Ce matin-là" narre l'histoire d'une femme qui tente de se réinventer, d'avancer malgré la violence qui affleure dans ce qu'elle traverse. Elle tente de se façonner pas à pas une nouvelle vie en s'appuyant sur l'amitié, sur ses souvenirs. Gaëlle Josse n'a pas son pareil pour retranscrire les ressentis de ses personnages, les petits détails dans les réactions qui font des différences dans leurs quotidiens. C'est très fort et ça l'est tout autant à la lecture.
Lien : https://lesmafieuses.wordpre..
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Infinie délicatesse...

J'aime Gaëlle Josse et sa plume tout en finesse. J'ai refermé ce roman terriblement émue.
Par cette vie qui bascule un matin et plonge dans un quotidien où plus rien n'a de saveur, d'intérêt, où une fatigue immense s'abat sur les épaules et pèse si fort que Clara a l'impression que plus jamais elle ne pourra se relever, parce qu'une apathie terrifiante s'est emparée de son être et qu'elle ne se reconnaît plus...

"Il y a encore peu, lorsqu'on lui demandait ce qu'elle faisait dans la vie, Clara répondait en souriant je vends de l'argent. [...] Elle a répondu ça pendant longtemps, puis moins souvent, et plus du tout ces derniers temps. "

Gaëlle Josse à travers ce roman ausculte avec empathie et douceur cette vie pulvérisée. Clara va devoir s'interroger sur ses choix, se rendre compte qu'elle n'est pas à sa juste place, et qu'elle va devoir, si elle veut s'en sortir, réajuster sa vie, la réinventer. Au prix de choix douloureux, et à travers l'amitié ou les souvenirs d'enfance réaliser qu'elle a mis de côté depuis trop longtemps ses vraies aspirations.

Et voilà "Clara la vaillante, vacillante. Une lettre en plus qui dit l'effondrement.
[...] Une lettre qui dessine une caverne, un trou où elle tombe..."

J'ai aimé Clara instantanément, je l'ai accompagnée avec compassion dans cette longue plongée dans la dépression et j'ai aimé la voir renaître à la vie tout doucement. Ce roman est la radioscopie d'un burn-out et celle de sa libération. C'est une histoire universelle et chaque lecteur ou lectrice pourra y lire la sienne ou celle d'un ami ou d'un parent.
Pas de leçon, ni de recette, juste une main posée sur l'épaule, consolante et réparatrice.

Un roman lumineux.

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