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4,07

sur 324 notes
« Il est impossible d'échapper à qui j'étais, à l'endroit d'où je venais. J'avais été chié par une mère accro à la meth qui venait juste d'être libérée de l'asile de fous. J'&tais le fils d'un père qui me planterait un couteau dans la gorge pendant son sommeil si l'humeur le prenait. le sang est plus épais que l'eau et je me noyais dedans, et une fois que j'aurais touché le fond, personne ne me retrouverait. »

On ne choisit pas ses parents, on ne choisit pas sa famille….

Jacob est au fond un bon gosse ; en tout cas il n'aspire à pas grand-chose d'autre que de partir, et accompagner Maggie qu'il aime en toute sincérité.
Seulement voilà, Jacob est le fils d'un caïd local et notoire, et d'une pochtronne recluse dans son mobil home. Et avec un pédigrée pareil, on ne s'arrache pas si facilement à son destin; même avec la même avec la meilleure volonté du monde, parce qu'un père reste un père, et qu'au fond on l'aime malgré lui, et malgré soi.

David Joy nous plonge au coeur d'une Amérique d'un autre âge et qui semble passée à côté de toutes règles morales et civiques, ne faisant pas la différence entre le bien ou le mal ; une enclave de violence, et de non droit.

Jacob parait bien frêle pour lutter contre un père que tout le monde craint, et un entourage qui n'a de cesse de lui alourdir son passé.

David Joy nous offre un texte à vif, sur la corde raide ; un beau texte malgré sa noirceur parce qu'il laisse une petite place à un personnage que l'on a envie de sauver du désastre. Il ne laisse aucune illusion sur ce monde pourri jusqu'au coeur dans lequel il souffle encore, malgré tout un petit vent d'espoir et de rédemption.

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David Joy est un conteur de talent. Il réussit à parfaitement exprimer toute la complexité des sentiments de son jeune protagoniste, ce fardeau si lourd qu'il est sur le point de l'écraser et l'impasse dans laquelle il s'enfonce depuis sa naissance.
C'est pesant, stressant, déstabilisant et désolant parce que ce que Jacob, garçon délicat et sensible, est vraiment loin d'être son paternel. Mais la situation rend les choses toujours un peu plus sensible et difficile, d'autant que celle qu'il aime est sur le point de partir, le tirant vers une vie meilleure tout en le laissant conscient que sa vie ne présente aucune issue possible........................
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Queen a lancé un coup d'oeil le long de Caney Fork Road, puis dans ma direction, comme s'il revoyait son passé lointain. Il s'est renfoncé dans son siège en cuir et a tiré sur les revers de son Jos. A. Bank. Il y avait de la fierté dans ce geste. Il avait parcouru un sacré bout de chemin, je suppose, un sacré bout de chemin depuis le trou d'où il s'était échappé en rampant. Mais si ça avait été moi, je me serais échappé un peu plus loin. Si j'avais dû partir, je serais allé dans un endroit où personne ne me connaissait, un endroit où McNeely était un nom comme un autre. Les gens comme nous ont besoin de pseudonymes.
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Dès le premier chapitre j'ai senti que je mettais les pieds dans une histoire que j'allais adorer et qui allait sûrement énormément m'émouvoir !
J'aurais dû aller à la découverte de David Joy bien avant !.. il m'a emportée dans son histoire dès les premières lignes.
C'est sombre, c'est laid et pourtant d'une beauté incroyable.
La vie est laide, les actes sont laids, les sentiments sont beaux tant ils sont désintéressés, tel l'amour de Jacob pour Maggie.
Jacob, dont la personnalité est aux antipodes de celle de son père. Il a beaucoup de sensibilité alors qu'il est le fils d'un parfait abruti, criminel, misogyne et brut de décoffrage, et d'une junkie. Il est comme une lueur dans ce monde de noirceur :
"J'avais été chié par une mère accro à la meth qui venait juste d'être libérée de l'asile de fous. J'étais le fils d'un père qui me planterait un couteau dans la gorge pendant mon sommeil si l'humeur le prenait."
Je ne crois pas au destin, je pense que rien n'est écrit et qu'il nous revient de tracer notre chemin. Mais beaucoup ne le croient pas et se sentent prisonniers de la place que la naissance leur a donné et c'est ce qui les empêchent d'avancer dans la direction qu'ils voudraient.
C'est l'avis de Jacob, qui pense être marqué au fer rouge par son nom, par la lignée des McNeely, par leur destin.
Il est amer et résigné, sans espoir autre qu'un avenir sombre, condamné à rester ad vitam aeternam dans ce coin des Appalaches qui n'est rien d'autre pour lui que l'antichambre de la mort.
Sa seule lueur au bout du tunnel c'est Maggie. Il rêve de la voir partir loin de cette crasse pour se construire un avenir digne d'elle.
C'est une histoire poignante, où l'injustice prend souvent à la gorge.
C'est en lisant des histoires comme celle-là que je me dis que certaines personnes ne devraient jamais avoir d'enfants tant ils sont incapable de leur donner le minimum : de l'amour, de la considération, de la confiance et surtout l'espoir.
Le père de Jacob m'a sans cesse fait penser à la phrase "Tu seras un homme mon fils", avec tout ce qu'elle peut comporter de préjugés malsains et méprisants.
Le deuxième roman de David Joy m'attend dans ma pal, je le lirai très bientôt.
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Difficile de s'en sortir quand on a grandi dans un environnement glauque, brutal et sans morale.
Jacob McNeely est le fils de Charlie, un baron local qui terrorise la population d'un trou paumé des Appalaches et d'une mère qui carbure à la meth. La « mauviette » comme l'appelle son géniteur est pourtant toute désignée pour lui succéder. Mais l'adolescent rêve d'une autre vie. Pas forcément pour lui mais pour Maggie, son amoureuse, cette lumière au bout du tunnel. Il aspire à ce qu'elle quitte la région pour suivre des études à l'université, qu'elle trouve un bon job, loin des drogués minables défoncés toute la journée.
Pour atteindre son objectif, il doit affronter son père et vaincre ses pulsions violentes. Parviendra-t-il à suivre le chemin de la rédemption ou reproduira-t-il le schéma paternel avec fatalisme ? Je n'en dis pas plus sur ce roman noir rural qui vous prend aux tripes. Alternant férocité extrême et poésie la plus douce, il fait le portrait tout en nuance d'un garçon attachant hésitant entre le déterminisme social et la volonté de s'évader d'une existence tracée à l'avance.
Puissant et magnifique.

EXTRAITS
Ma mère sniffait de la cristal meth, mon père la lui vendait, et je n'avais jamais eu les couilles de partir. C'était ma vie en résumé.
Mais je sais aussi qu'une femme, c'est juste une femme et qu'on peut rien changer à ça. Si elles avaient pas de chattes, les bennes à ordures en seraient pleines. (dixit le père...)
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Je vous mentirais en vous affirmant que la trame de ce roman est très novatrice. Nous sommes ici dans un des sujets les plus anciens de la littérature, le rapport à nos géniteurs ! Comment trouver sa place quand le poids de l'héritage familial paraît plomber les semelles de celui qui est pourtant en âge de tracer sa propre route ?
Là où les lumières se perdent est un roman rural noir, un récit bien loin de ce que nous pouvons nous imaginer de l'American Way of Life. Bien loin de la carte postale idyllique d'une Amérique qui donne sa chance à tout un chacun !

Le protagoniste cumule tellement de mauvaises cartes dans le jeu qui lui a été distribué à la naissance qu'il semble impossible qu'il retourne la situation à son avantage. La seule chance qu'il peut avoir, c'est de quitter la table ! Mais, pour cela, il va lui falloir faire fi des règles ...

David Joy nous entraîne dans un drame rempli d'injustices, de violences, de brutalités. Un drame dont l'issue semble irrémédiablement tragique. Les événements s'ajoutent sans laisser entrevoir une porte de sortie. Mais cette absence de porte est-elle vraiment un manque d'opportunités ou un manque de réelle volonté de la part du protagoniste principal ? En nous faisant pénétrer dans les méandres de la pensée de Jacob, jeune homme de 18 ans, l'auteur nous plonge dans une introspection lucide qui analyse parfaitement l'environnement dans lequel évolue le jeune homme. Pourtant cette lucidité semble porter en elle un réel désespoir qui met à bas toute possibilité d'émancipation. Au fil du récit, il nous est de plus en plus difficile de croire en une issue heureuse ...

Ce premier roman a certes quelques défauts à mes yeux (quelques longueurs au début, une action qui tarde un peu à se développer) mais il s'en dégage une véritable poésie, un sens de la dramaturgie et une noirceur lumineuse. Je suis persuadée que David Joy fera parler de lui dans les années à venir !

Là où les lumières se perdent n'est certainement pas un livre où vous perdrez votre temps, bien au contraire. Mais ceci n'est que mon avis ...

Lien : http://www.fan2polar.com
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Oh, que c'est noir ! Mais que c'est prenant. Jake est un personnage indécis, trop sage, trop naïf et trop gentil pour grandir dans un tel milieu. Peut-être manque-t-il de caractère pour rompre avec cette famille infernale. Mais, peut-on échapper à son destin ? La tension et la violence montent progressivement jusqu'au dénouement. Un vrai roman noir dans la tradition du genre, âpre et douloureux.
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C'est un roman noir. L'ensemble du récit est lugubre. Il y a toujours une sensation d'oppression. Les personnages sont stéréotypés. Cela accentue le malaise et les relations tendues entre les protagonistes.

Jacob voit sa vie comme une fatalité. Il n'entraperçoit aucune solution, et jour après jour, les événements l'emportent dans leur spirale infernale.
[...]
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Je découvre cet auteur. Très belle écriture.
Mais la couleur noire a été inventée pour ce livre d'une désespérance absolue.
Jusqu'à la fin on pense pourtant qu'un avenir est possible pour ce jeune homme sensible.
Alors que lui sait confusément, et depuis toujours que la fatalité le suit comme son ombre.
Terrible !
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Ma deuxième lecture de David Joy après « le poids du monde » et je pense de plus en plus qu'il porte bien mal son nom de famille... c'est une plongée dans un environnement sordide... familial, social... tout est lourd, noir, collant, oppressant et sordide. Et pourtant, c'est avec une écriture soignée que cela est traduit par l'auteur. Tout est vraiment noir... Jacob n'a pas eu la chance de naître dans une famille comme les autres..son père est dealer de drogue dure et sa mère est consommatrice, détruite par ce que lui vend son père.. seule Maggie croit en lui et tente de le tirer vers un peu de lumière. Et tout va à vau-l'eau jusqu'à la fin avec des rebondissements jusqu'à la dernière page... C'est lourd mais c'est vraiment bien !
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