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EAN : 9782355843396
320 pages
Sonatine (30/08/2018)
3.92/5   315 notes
Résumé :
Après avoir quitté l’armée et l’horreur des champs de bataille du Moyen-Orient, Thad Broom revient dans son village natal des Appalaches. N’ayant nulle part où aller, il s’installe dans sa vieille caravane près de la maison de sa mère, April, qui lutte elle aussi contre de vieux démons. Là, il renoue avec son meilleur ami, Aiden McCall. Après la mort accidentelle de leur dealer, Thad et Aiden se retrouvent soudain avec une quantité de drogue et d’argent inespérée. C... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (102) Voir plus Ajouter une critique
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Depuis que son père a tué sa mère devant lui avant de se suicider, Aiden McCall vit avec Thad et sa mère, April. Devenus comme deux frères, les deux gamins grandissent ensemble dans un mobile home, juste à côté de la maison d'April et son compagnon d'alors. La vie va cahin-caha pour les deux amis. Thad, combattant au Moyen-Orient, revient handicapé et traumatisé. le chômage ne cesse de toucher la population suite à la crise économique. Aiden et Thad se démerdent comme ils peuvent, de petites embrouilles, notamment le trafic de cuivre, leur permettent de quoi s'acheter de l'alcool et de la came. Un jour, alors qu'ils se trouvent chez leur dealer, ce dernier, s'amusant avec son flingue, se met une balle en pleine tête. Évidemment, sa maison regorge d'un attirant pactole : fric, dope et armes. Une découverte qui pourrait bien les aider à s'en sortir et quitter Little Canada...


L'un est orphelin et a fui son foyer d'accueil. L'autre est rejeté par le compagnon de sa mère qui, elle-même, ne semble guère réussir à l'aimer. Ces deux âmes solitaires et cabossées par la vie sont devenues inséparables. Aujourd'hui âgés de 25 ans, Thad et Aiden tentent de s'en sortir dans ce village de Little Canada où le chômage sévit. Aussi, lorsque tout cet argent et cette dope leur tombent presque du ciel, comment ne pas résister à l'envie de le garder pour enfin quitter les Appalaches. C'est sans compter évidemment que toute cette thune allait en attirer plus d'un. À travers le portrait de ces deux amis, David Joy dépeint avec noirceur et cynisme une Amérique profonde, désenchantée et miséreuse. Entre espoir fou et désillusions, ce roman nous plonge dans une atmosphère accablante, pessimiste et terriblement sombre au coeur de laquelle les personnages, profondément humains et à fleur de peau, espèrent entr'apercevoir la moindre lueur. Un roman violent, saisissant, d'une intensité rare portée par une plume percutante.
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Les trois personnages principaux , Thad , Aiden et April vont vous marquer à jamais dans un roman d'une éblouissante noirceur, un très beau roman dont le cadre se situe dans les Appalaches, au coeur d'une Amérique qui fait peut -être rêver mais rappelle que ce rêve s'est souvent transformé en perpétuelle "descente aux enfers " pour tous ces gens marqués par une histoire si compliquée qu'elle ne laissait jamais entrevoir que des situations chaque fois un peu plus dramatiques . En pénétrant dans ce récit
on pénètre dans une zone d'ombre où jamais le moindre rayon de soleil ne parvient à rendre la situation optimiste , au mieux de la brume ,ou du brouillard ,mais plus encore une sorte de nuit perpétuelle dans laquelle se meuvent des esprits dont on ne peut craindre que le pire.Du grand art , vraiment , que cette plume âpre , rugueuse , précise qui campe devant nous une situation et des personnages à l'unisson , sans jamais nous laisser vraiment croire à une possibilité de s'en sortir.C'est brutal , abrupt , sans concession , voire très violent dans certains passages .Du roman noir , du vrai , bien maîtrisé avec un talent incontestable et si c'est le premier ouvrage de cet auteur que je découvre ,mon intuition me dit que ce ne sera pas le dernier.
Par contre , âmes sensibles , passez votre tour , personnes sensibles au désespoir, tournez - vous vers d'autres textes plus légers , ici , vraiment , " noir , c'est noir , il ne reste plus d'espoir ".
Les amateurs du genre ne peuvent pas rester dans l'ignorance , c'est un incontournable , rien à dire de plus , si ce n'est " bienvenue....on ne sait trop où mais...bienvenue quand même dans les tréfonds de l'âme humaine ...et à bientôt , peut - être.
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Une misère plus que noire au fin fond des Appalaches
*
Connaissez-vous un roman noir rural au bord de l'asphyxie, qui vous entraîne au fond d'une spirale dont vous ne pourrez pas remonter à la surface? Oui, je l'ai trouvé! C'est le second roman de David Joy, un jeune auteur qui a déjà secoué le lectorat avec son premier opus "Là où les lumières se perdent" .
*
Il m'a terriblement remué "au fond de mes tripes". Clairement ! Je préfère vous le dire: ne le lisez pas en hiver, quand le peu de lumière a du mal à se faufiler à travers les nuages gris. Mais préférez les jours de grand soleil, munissez-vous d'un transat, lunettes, soda, une dose d'optimisme, et , plongez.....
*
C'est l'histoire de trois personnages cabossés par la vie. Trois êtres en quête de bonheur et de "bonne fortune". Un jeu de mots qui s'apparente soit à de la chance, soit à de l'argent pour....trouver son bonheur? Oui, de la chance, qu'est-ce donc dans ce coin paumé des Appalaches, qui renie les "laissés-pour-compte" ?
Pour Thad, jeune vétéran de retour dans sa caravane, qui tente d'oublier ses démons. Pour Aiden, son ami meurtri, l'espoir d'une vie ailleurs. Et pour April, la mère de Thad, c'est se fabriquer un meilleur souvenir, partir vers un nouvel Eldorado et panser ses blessures.
Forcer leur destin, est-ce bien la meilleure solution? Les deux jeunes hommes courent à leur perte; une folle poursuite qui aura des répercussions terribles et dévastatrices.
*
"Qu'un homme soit né d'un côté ou de l'autre, il finissait toujours par faire des choses qui le hantaient pour le restant de sa vie. Les gens commettaient des erreurs qui ne pouvaient pas être réparées,..."
Voici une des pensées de Thad, dans un moment de pur désespoir ou alors de lucidité? Et c'est bien là tout le paradoxe. A force de vouloir s'élever et s'en sortir, la guigne le rattrape plus vite qu'il n'éternue!
*
Une écriture désespérée et violente qui nous montre les dures réalités de ce petit microcosme américain. Pour ma part, en touriste qui a vadrouillé un petit peu dans ce coin (le comté d'Asheville), j'ai apprécié de voir "l'autre revers de la médaille" ici. C'est cru, c'est terrible, c'est brutal mais c'est surtout leurs vies.

Je me suis attachée à ces personnes , notamment Aiden, cherchant des opportunités d'avenir (vente de drogues).
*
On assiste à une véritable descente aux enfers. On ne lâche pas le livre, on veut savoir, on veut aider. Et on se retrouve sur le carreau. Net, sans bavures. Le coeur en miettes.....
Question de survie: on se dit que ce n'est que de la fiction. Ah oui? C'est tellement bien écrit que cela paraît réel. Vous croyez? Un monde violent, glauque, à la limite du supportable, rempli de vengeance mais aussi de regrets. Allez, on ne fait pas l'autruche, on sait que cela existe .....et on n'en sort pas indemne....Pas complètement.
*
Mr Joy, vous avez un réel talent de conteur et vous gagnez votre place dans le genre "roman noir sociétal".
*
PS: Rendez-vous sur le #Picaboriverbookclub sur FB où l'on en discute.
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Ce que j'ai ressenti:
…Un nuage de désespoir…
Parce que le ciel est d'un gris sinistre et que la pluie de malchance a déjà déversée plusieurs fois son lot de désolations sur le destin de ces deux paumés des Appalaches, tout le poids du monde m'est tombé dessus, comme un seau d'eau glacée. A vivre ainsi, dans une caravane, au gré des intempéries et des tumultes de la vie, Aiden et Thad, deviennent des frères de misère, pour lutter contre l'acharnement des cieux. Quelle est triste leur vie, à en pleurer des larmes de sang, parce qu'il n'est pas concevable que cette agonie d'immobilité forcée et tous ses rêves étouffés soit, le quotidien de jeunes de 24 ans…

Troublant. Electrique. Désespérant.

On le voit s'amonceler ce mauvais temps, ce maudit karma des laisser-pour-comptes. On aimerait leur tendre un parapluie de mille couleurs, pour contrer un tant soit peu, cette tempête de noirceur qui semble s'accrocher à eux…Mais malheureusement, pour certains, la vie est un rebut de l'enfer…

« La seule chose qui différenciait une personne d'une autre, c'était le fait d'avoir quelqu'un pour sauter à l'eau et vous empêcher de vous noyer. »

…Et le ciel s'obscurcit encore…
« L'argent ne fait pas le bonheur, mais il contribue…« …Foutaises, que ce dicton! Si le sang t'a marqué et que l'argent tombe du ciel, il est plus que probable que c'est encore un mauvais tour du destin, une bonne vieille blague du diable, tiens! Déjà qu'ils les accumulaient les emmerdes, Aiden et Thad dans un effet boule de neige dramatique, alors là, ça ne va pas s'arranger de sitôt, avec cette malchance poisseuse…La malédiction du sang entache irrémédiablement leurs galères et même, s'ils sont si près de toucher un peu du doigt cet espoir d'envol, la chute n'en sera que plus lourde, plus fracassante encore que tous les coups de tonnerre du monde.

Éclair de feu. Tempête d'adrénaline. Brouillard de blanche.

Jouer avec les démons n'a jamais été aussi dangereux et ne pas suivre le bon chemin dans ces montagnes, peut vous emmener vite, sur les chemins de la perdition….Il sonne comme une urgence dans ce roman, mais face aux résonances de l'alcool, de la violence et de la drogue, rien ne semble pouvoir laisser entendre les plaintes dissimulées dans les failles de chacun…Et il te reste, à la fin de ses pages, un goût de fer en bouche…

« Au bout du compte , c'est toujours le sang qui parle. »

…Pour un roman des plus Noirs…
C'était le roman que j'attendais avec le plus d'impatience en cette rentrée littéraire! le roman que je souhaitais lire le plus ardemment, après l'excellent Là où les lumières se perdent. Et c'est donc le roman qui m'aura le plus captivée pendant ses derniers jours, tellement il a une aura de désespérance, une noirceur pesante qui annihile tout futur lumineux…Alors, il ne tient qu'à nous de lire ce roman, parce que ensemble et unis, porter le poids du monde, ne devrait plus être un si lourd fardeau…. Enjoy for David Joy! Faites tourner l'immense talent de cet auteur, portez le aux nues!

« J'essaie juste de survivre chaque jour sans me tirer une balle. »

Ma note Plaisir de Lecture 9/10
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Aiden McCall a douze ans lorsqu'il voit son père tuer sa mère, retourner son revolver dans sa bouche et s'exploser la boite crânienne. Placé dans un foyer, il s'en échappe et est recueilli par Thad Broom, un ami. La mère de ce dernier, April, n'a jamais aimé Thad, il est le fruit du viol dont elle a été victime dans sa jeunesse. Il vit relégué dans un bungalow au fond du jardin en totale autarcie.
Douze années se sont écoulées. Thad est revenu traumatisé de son séjour en Afghanistan comme marines. Lui et Aiden passent leurs journées à fumer, boire et se shooter à la meth. Un jour qu'ils rendent visite à leur dealer, Wayne Bryson, celui-ci fait un faux mouvement avec son arme et se tire une balle dans la tête. Son argent, sa dope sont à leur disposition…
« le poids du monde » de David Joy est un abîme sans fond vers lequel tous ses personnages vont se perdre tour à tour. La noirceur de ce roman ne connait aucune limite et la rédemption n'y a pas sa place. Les personnages sont maudits, leur destinée est marquée du sceau du malheur.
« le poids du monde » est un roman qui sort des sentiers battus, une histoire qui n'a pas de fin, comme une légende effrayante que l'on pourrait se transmettre pour qu'elle serve la moral des gens « biens ».
Un très bon roman qui remue les tripes et à la lecture addictive.
Traduction de Fabrice Pointeau.
Editions Sonatine, 10 :18, 309 pages.
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critiques presse (3)
Liberation
03 décembre 2018
Comme toujours, Joy excelle à rendre l’atmosphère et la topographie de Jackson County, sa terre d’élection. Le titre anglais de son roman est d’ailleurs le Poids de ce monde.
Lire la critique sur le site : Liberation
Lexpress
01 octobre 2018
Le Poids du monde résonne comme un disque de blues tournant dans une caravane rouillée, ampoules allumées à moitié grillées, quand le jour n'est plus. Il souffle la complainte bouleversante des oubliés qui se raccrochent à des lucioles électriques par peur du noir et du désespoir.
Lire la critique sur le site : Lexpress
LeMonde
31 août 2018
Il y a des éclats de rire et de fraternité, de la rage, des élans de tendresse qui font oublier les souvenirs rabotant le cerveau. Appelons ça l’humanité. Alors s’allège « le poids du monde ».
Lire la critique sur le site : LeMonde
Citations et extraits (77) Voir plus Ajouter une citation
Rien ici n'avait changé depuis qu'Aiden McCall était né, et peut-être que c'était pour ça qu'il en était venu à tellement détester cet endroit. Tout était exactement comme avant, ceux qui possédaient possédant, et ceux qui n'avaient rien crevant quasiment de faim. La plupart des habitants n'avaient pas grand-chose à Little Canada, mais c'étaient des gens bien pour qui l'église, le travail et la famille suffisaient à rendre la vie digne d'être vécue. Mais Aiden n'avait jamais rien eu de tout ça. Les années se suivaient et se ressemblaient, encore et encore jusqu'au jour où il mourrait, et peut-être qu'il ne lui restait que ça à attendre. Peut-être que c'était ça le but de cette foutue vie, attendre la mort.
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Aiden avait toujours cru qu'avec le temps le monde s'ouvrirait à lui, que la vie deviendrait plus facile. Mais tandis qu'il approchait de son vingt-cinquième anniversaire, rien ne s'était arrangé. Tout était de plus en plus dur. La vie avait le don de vous vider. Quoi qu'il fasse, il avait l'impression qu'une puissance supérieure en avait après lui, et ce genre de certitude finissait par vous engourdir au bout d'un moment.
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Il y avait deux types de vie, et Aiden et lui étaient nés dans celui où les tests d'aptitude au service militaire avaient plus de sens que les tests d'admission à l'université. Mais en y repensant désormais, Thad n'arrivait plus à tracer cette démarcation. Qu'un homme soit né d'un côté ou de l'autre, il finissait toujours par faire des choses qui le hantaient pour le restant de sa vie. Les gens commettaient des erreurs qui ne pouvaient pas être réparées.
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Quand les choses tournaient mal, ça semblait toujours se produire subitement. Rien n'arrivait graduellement, de sorte à vous laisser le temps de serrer les dents et d'encaisser un petit peu chaque fois. Non, la vie avait le don de vous envoyer la merde par pelletées, comme si Dieu là-haut était en train de nettoyer les écuries et qu'on avait la malchance de se trouver en dessous.

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Il referma la porte derrière lui et se tint sur le perron, parcourant la cour du regard. Il faisait chaud dehors, même s'il ne portait rien qu'un caleçon. Il vit des buses tourner en cercle les unes au-dessus des autres dans le ciel sans nuages. Il n'y avait pas de vent, juste la chaleur, comme si tout l'air avait été aspiré et qu'il ne restait plus que cette température qui écrasait tout. Tout le poids de ce monde semblait l'accabler à cet instant, tandis qu'il se tenait là, regardant dans le vide, se demandant combien de temps il pourrait tenir avant de ployer sous la pression.
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Vidéo de David Joy
Cette semaine, la librairie Point Virgule vous présente deux romans récemment sortis en format poche et qui, chacun à leur façon et à deux périodes historiques très distinctes, mettent en scène des personnages à qui on refuse l'accès au fameux "rêve américain".
- Nos vies en flammes, David Joy, 10/18, 8,90€ - Aminata, Lawrence Hill, Folio, 10,20€
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