Marie est fille unique de parents divorcés. Après l'enterrement de son père, elle ouvre le courrier en retard. C'était un scénariste célèbre assailli d'admiratrices. Mais la lettre de « Lotus », jeune thaïlandaise enceinte, ne ressemble pas aux autres : elle laisse penser que Pierre – Peter est le père du bébé.
Marie en parle à ses amis et à sa mère Florence. Cette dernière l'encourage à entreprendre le voyage et lui confie son propre journal de découverte de la Thaïlande, avant son mariage,
Déjà parfaitement bilingue franco-anglaise, Marie apprend rapidement le thaï. L'importance des langages et des civilisations est un fil rouge important dans le roman. Les changements de noms des personnages sont primordiaux et symboliques. Marie se dit Malee « jasmin » en Asie, elle appelle son père Peter en imitant l'intonation d'une admiratrice , Lotus est Fon « pluie » sur son lieu de travail, mais Phaw Thee dans sa vie privée, un autre changement de nom sera révélé à la fin...
Le voyage est émaillé de rencontres amicales, mais aussi de mauvaises surprises,
Marie lit le journal de sa mère par petits extraits, entre deux chapitres de sa propre aventure. le lecteur découvre des similitudes de caractère et des coïncidences en même temps que l'héroïne. Florence a côtoyé les hautes sphères malaises, sa liberté sexuelle et politique surprend dans un monde machiste et peu démocratique.
Elle s'est installée ensuite dans une famille modeste de Thaïlande, puis est repartie en Europe, sans souci des conséquences.
Marie a tendance à faire confiance et suivre des inconnus, le musicien Ek est un soutien fidèle, mais un autre personnage lui fait risquer sa vie à la frontière.
Le Bouddhisme, la réincarnation, les minorités ethniques, l'éducation des filles, le tourisme sexuel, les manifestations et les dictatures, les coups d'état et les camps de réfugiés sont autant de thèmes passionnants pour le lecteur.
La liberté et l'indépendance des femmes sont primordiales dans ce texte, mais l'amour est présenté comme étouffant, presque une malédiction…
J'ai beaucoup aimé ce livre, même si la fin est encore plus tragique que ce que je redoutais ...
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Je remercie les editions de la Fremillerie qui m'a fait découvrir ce roman dans le cadre des masses critiques de Babelio.
C'est un beau voyage initiatique en Thaïlande que nous fait vivre l'auteur au travers de l'histoire de Marie, mais aussi de Florence sa mère en partant à la recherche de ce petit frère, dont elle apprend l'existence après le décès de son père, Marie va nous faire découvrir les moeurs et les coutumes des habitants de la Thaïlande. D'une écriture dynamique et quelque peu poétique, ce livre nous fait voyager. le journal de Florence en parallèle nous donne, dès le départ, une impression d'intrigue et de secret qui donne du piment à ce roman. J'ai pris beaucoup de plaisir dans cette lecture ou j'ai découvert et appris des choses sur un pays inconnu pour moi.
Un roman passionnant écrit par une auteure passionnée.
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"Comment as-tu appris que tu étais la réincarnation de cet étudiant ? "
"J'en ai pris conscience dans un rêve, enfin plutôt un cauchemar. J'entendais mes propres hurlements et le crépitement des flammes, je sentais l'odeur du kérosène. Le flap-flap des pales d'hélicoptère résonnait dans mes oreilles, je percevais, avec une acuité insupportable les gémissements et les prières des passants et puis leurs protestations terrifiées. Enfin mon corps a été aspiré dans une sorte de spirale infernale tandis que dans un hoquet de délivrance, je quittais enfin cette vie."
Un temps. "Je "suis" ce passé. Il est inscrit en moi, il est dans mes gènes."
L'auteur de cette comédie humaine, Pierre Hanson, le talentueux, l'unique, le grand marionnettiste a, pour cette unique fois, écrit un spectacle rien que pour moi, sa fille Marie. Il n'a pas eu le temps de signer cette oeuvre posthume, mais elle est bien de lui, avec ses intrigues, ses rebondissements, ses héros magnifiques ou provocants. Les rôles ne sont pas tous distribués, car nous arrivons à présent au troisième acte, le plus important, le définitif, celui qui fera dire aux critiques et aux spectateurs que la pièce est réussie ou que c'est un flop.
Je suis fascinée par l'uniformité des tenues de couleur jaune, désespérément jaune, et je ne sais pas encore si cette mer d'or fiévreuse est effrayante ou non. En tout cas, elle s'ouvre sur mon passage : les sourires éclatent, les mains se joignent, les pieds trépignent. Parfois une foule bon enfant peut se transformer en quelques secondes en monstre déchaîné. Je pense aussitôt à Amok, cet état particulier, inexplicable, capable de transformer le plus tranquille des hommes en animal incontrôlable.
Ce soir, alors que j'attends Tungku, je me sens tout à coup vulnérable comme une des marionnettes du Wayang Kulit manipulée par le dalang, ce virtuose et génial maître du théâtre d'ombres. Ce merveilleux conteur de l'éternel affrontement du bien contre le mal Et comme ce dalang, toujours invisible derrière son écran de drap blanc, je sens que le destin, dans les coulisses de la société malaise, est en train, imperceptiblement, de s'occuper de mon avenir.
LE SAUT SUSPENDU-AOUT 2005-cc
Avec la meilleure volonté du monde, le diable serait bien incapable de faire pleurer une statue de pierre. Moi non plus je ne pleure pas. Mon chagrin est sec, mon corps est dur comme un galet, résistant comme un éclat d'obsidienne.un chagrin sans larme