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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Cela fait partie de ses bd qu'il faut avoir au moins lu une fois dans sa vie mais qu'on ne possédera pas forcément pour les relire tant le sujet est grave.

Il s'agit de la rencontre de deux femmes à Berlin : l'une soviétique appartenant au service secret NKVD et l'autre une berlinoise mariée avec un SS. La capitale du Reich est totalement dévastée en avril et mai 1945 durant les derniers jours de la guerre.

Hitler s'est suicidé le 30 avril dans son bunker de Berlin avec sa maîtresse et son chien en donnant l'ordre de carboniser son cadavre. Il s'agit pour les soviétiques de retrouver le corps du Führer à la demande expresse de Staline qui exige son trophée de guerre en bon humaniste qu'il est.

Le contexte historique est très intéressant. On assiste aux pires conditions qu'il peut y avoir dans une guerre. Il faut dire que la haine des nazis était à son paroxysme depuis notamment la découverte des camps de concentration. On voit également où la folie d'une poignée d'extrémistes à pu mener tout un pays, voir tout un continent.

J'ai bien aimé le fait qu'il n'y a pas de partie pris entre l'Allemagne nazie et les exactions horribles des communistes face à une population composée de vieillards, de femmes et d'enfants. Les rouges ne feront pas de quartier. Cela nous prend aux tripes.

On va suivre alors le destin de deux femmes différentes qui vont malgré tout se lier d'amitié et vite comprendre que la guerre, c'est une sale affaire d'hommes. D'une manière ou d'une autre, les femmes subissent. Ce portrait m'a beaucoup ému car il paraît tout à fait réaliste sans faire dans la complaisance dans un Berlin en ruine.

L'auteur nous dresse un récit sans concession qui montre l'horreur de l'humanité. Plus jamais de guerre j'aurais envie de crier. C'est une oeuvre assez saisissante qu'il faut avoir lu pour comprendre ce qui s'est passé en espérant que cela ne se reproduise jamais.
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Parfois je devrais lire les 4èmes de couv'.
Je ne savais du tout de quoi il était question dans cette BD, et j'ai reçu une grosse claque.
Ca secoue.
C'est deux femmes dans Berlin quand les troupes russes arrivent, mais c'est certainement deux femmes n'importe où dans le monde en temps de guerre.
Donc, voilà, je l'ai lu.... mais je crois que je suis assez contente d'avoir tourné la dernière page.
L'histoire mise à part, j'ai beaucoup aimé les dessins
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Une lecture difficile, ô combien, mais indispensable. Berlin est en ruines, sans électricité, Berlin est affamée, Berlin n'a plus de chefs - ils se sont suicidés - et surtout plus d'armée. Seuls se terrent dans les caves quelques enfants fanatisés des jeunesses hitlériennes, des hommes trop vieux pour aller au front, et des femmes, beaucoup de femmes. Elles sont seules, car sans famille, sans logement, sans nourriture, sans protecteur ; seules face aux soldats soviétiques, ou, plutôt, face aux hordes de Moghols que décrit la propagande.
La mémoire allemande a longtemps tu les souffrances de ces femmes, violées en masse, esclaves sexuelles des Soviétiques. Il fallait reconstruire le pays, relever l'économie, juger les criminels de guerre et demander pardon, et, surtout, se taire face aux souffrances des déportés et des prisonniers de guerre, taire l'indicible pour ne pas être accusée de prostitution.
C'est aussi une réflexion sur la propagande et le bourrage de crânes qui réussissent à imposer à des jeunes gens de quinze ans d'aller se battre, qui manipulent les opinions avec ce qu'on n'appelle pas encore fake-news, qui déshumanisent les adversaires en les dépeignant comme des bêtes, qui effraient aussi avec la toute-puissance des services secrets et des polices politiques ; les deux camps sont montrés comme étant exactement les mêmes dans ce domaine.
Le dessin de Nicolas Juncker ne montre pas frontalement les viols, il suggère avec pudeur, en mettant au centra du récit ses personnages féminins. Ces deux femmes parlent chacune la langue de l'autre, elles auraient pu être amies, sans la guerre et sans les divisions idéologiques imposées par la propagande. Les visages des personnages sont très creusés, leurs yeux ressortent, exprimant avec force toute la souffrance, la rage, la haine. Malgré tout, la dernière case apporte un peu de légèreté et d'espoir, étant la seule en couleurs.
L'histoire s'empare peu à peu des souffrances des Berlinoises, et lève peu à peu le tabou sur des souffrances qui auraient touché peut-être 90% des femmes de Berlin en 1945.
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Pendant 12 ans, Hitler règne sur l'Allemagne et sur l'Europe. Il dicte sa loi et souhaite créer un nouvel empire, invincible.
En 1945, il se suicide devant cet empire en ruine et face à une armée rouge aux portes de Berlin.

Dans ce Berlin du printemps 45, Ingrid est une jeune allemande bilingue qui travaille pour la croix rouge allemande et est mariée à un soldat SS. Elle pense pouvoir servir d'interprète lorsque les soviétiques seront là. Ça y est ils sont là ! Mais une jeune femme, dans un pays en ruine, face à des soldats endoctrinés et mûs par la haine, même si elle parle leur langue, n'est qu'une proie parmi toutes tant autres...
Evgeniya est une jeune femme, interprète pour le NKVD. Elle arrive dans l'armée triomphante à Berlin. Sa mission , traduire tous les documents officiels permettant de trouver Hitler. En parallèle, elle écrit et archive tout ce qu'elle peut trouver sur la période pour témoigner.
Elle est prise dans ce tourbillon et croit aux principes de son armée, une armée de libération pas d'oppression.

Les deux femmes vont se rencontrer...

Je n'ai pas été tout de suite pris par le dessin, assez particulier, et puis je m'y suis fait. L'histoire prenant le pas sur le dessin pour moi. Il est très intéressant de voir cette face plus méconnue de la Deuxième Guerre mondiale, les femmes dans la guerre. Et plus précisément les femmes d'un peuple vaincu lorsque l'ennemi arrive.
C'est le sort de milliers de femmes allemandes qui est ici évoqué à travers le personnage Ingrid et c'est violent mais nécessaire.
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Certains livres laissent de froides impressions et sentiments de nausée à leur lecture. Seules à Berlin s'inscrit dans cette catégorie.

La ligne est volontairement gauche et presque caricaturale servie par une bichromie assez cruelle, quelques fois rompue par un trait plus précis, plus réaliste suivi d'une explosion de couleurs... une mise en scène du climax qui participe à l'inimaginable horreur des situations vécues et souligne avec force son évocation. Et quand l'image ne parvient plus à contenir autant de violence et de haine, les écrits prennent le relais sous la forme de notes manuscrites, glaçantes, crues, sans espoir aucun.

La place des femmes dans la guerre, civiles comme militaires, qu'elles soient du côté des vaincus ou des vainqueurs est dépeinte d'une cruelle simplicité. La folie des hommes et les ravages de la haine n'ont jamais paru aussi absurdes et révoltants.

Il y a mille sujets, mille thèmes abordés dans ces quelques pages, le mieux est encore d'aller les pécher par vous-même.
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A partir de deux témoignages, Une femme à Berlin (anonyme) et Carnets de l'interprète de guerre d'Elena Rjevskaïa, Nicolas Junkler imagine cette rencontre entre ces deux femmes, Ingrid, une interprète de la croix rouge allemande et, Evgeniya, une interprète russe du NKVD. le parti pris graphique demande un temps d'adaptation mais la force du récit l'emporte dans un monde sans espoir où une dictature laisse sa place à une autre. Un monde où les femmes ne sont pas à la fête.
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Avril 1945. le Reich n'est plus et Berlin est en ruine, dévasté. Les Allemands se sont réfugiés dans des caves alors que les bombardements se poursuivent avec rage à l'extérieur et que l'Armée Rouge s'apprête à envahir la ville. Parmi eux, Ingrid, une jeune allemande dont le mari SS est toujours au front et qui tente de survivre seule à l'horreur de la guerre.

Puis, nous faisons la connaissance d'Evgeniya, dix-neuf ans, officier interprète chargée par son pays de mettre la main sur la dépouille d'Hitler. En mission à Berlin, elle fait la connaissance d'Ingrid avec laquelle elle va devoir cohabiter et avec qui, elle se lie d'amitié.  

Dans ce roman graphique, Nicolas Juncker s'inspire librement de deux témoignages réels pour nous restituer cet épisode terrible de l'Histoire. Deux journaux intimes servent ainsi de trame au récit et s'intercalent aux événements dramatiques qui se déroulent dans la ville suite à l'arrivée des Russes.  

L'auteur tire son épingle du jeu grâce notamment aux deux points de vue qui s'entrechoquent ici. Deux regards différents pour ces deux camps ravagés par le conflit. 

On découvre également les destinées tragiques des femmes durant cette guerre aussi bien du côté russe que du côté allemand. La dureté du coup de crayon de Nicolas Juncker dévoile les visages creusés par la faim et les souffrances endurées au travers de teintes grisâtres qui matérialisent habilement la noirceur de cette période.

Un récit d'une grande force, poignant qui aborde avec talent un sujet difficile par le biais de ces deux portraits de femmes. Un one-shot vraiment saisissant.
Lien : https://mesechappeeslivresqu..
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Au départ de ce livre, deux témoignages sur la Seconde guerre mondiale : « Une femme à Berlin » (anonyme) qui raconte le quotidien d'une femme lors de la libération de la ville par l'Armée rouge : une totale misère pour la population (composée alors principalement d'enfants, de vieux et de femmes), à quoi s'ajoutent exactions en tous genre, violences et viols à répétition de la part du nouvel occupant. Et « Carnets de l'interprète de guerre » (Elena Rjevskaïa) qui raconte la recherche (souvent ubuesque) du cadavre d'Hitler, entre luttes intestines et décisions venant directement du Kremlin (je laisse ici les babéliennes et babéliens lire les critiques de ces ouvrages).
L'auteur imagine que ces deux femmes, qui ont réellement existé, se sont rencontrées l'espace de quelques jours. D'un côté nous avons donc Ingrid, jeune femme allemande mariée à un soldat absent, qui est obligée d'accepter les viols à répétition pour obtenir sa maigre pitance. Elle établira une stratégie : devenir la maîtresse d'un officier pour n'avoir plus à partager sa couche avec tous les soldats qui passent par là. Evgeniya de son côté est une jeune fille soviétique, traductrice dans l'Armée rouge, qui découvre une ville qui n'est plus que ruine. En lien direct avec son officier supérieur, elle est chargée des relations avec les citoyens de la ville pour retrouver le cadavre du Führer, l'homme ayant disparu et les rumeurs arguant le suicide. Les soldats russes sont alors prêts à fournir n'importe quel cadavre, si cela peut faire plaisir au moustachu du Kremlin, peu importe la vérité historique.
Mais la bd est principalement axée sur la relation entre les deux femmes : l'une anéantie par la guerre refuse dans un premier temps l'aide de la seconde, l'autre encore naïve par son jeune âge ne se considère pas comme l'ennemie de la population allemande et souhaite des confidences d'Ingrid pour ses projets littéraires. Mais après des années de guerre, la suspicion et l'appréhension dominent. Au final, un récit original fort, servi par un dessin terriblement efficace. Des trognes caricaturales qui expriment des sentiments exacerbés. Un style graphique original qui apporte un plus à cet ouvrage. Nicolas Juncker, en dressant le portrait de deux femmes de la guerre, signe ici sans doute son ouvrage le plus personnel.
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BD originale, le graphisme est tout en nuances de gris mais la BD prend le contre-pied du traditionnel récit historique sur la 2nde guerre mondiale. C'est la vision de 2 femmes : Ingrid, l'allemande et Eugeniya, la russe. La guerre n'a pas fait que perdre des hommes, elle a fragilisé et détruit tant de personnes à l'arrière du front. Cette BD est ainsi nécessaire pour mettre en lumière ces femmes dont les destins sont diamétralement opposés mais qui vont se rencontrer dans la haine, la violence et le désespoir. C'est puissant, touchant et à lire.
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Avril 1945. Berlin tombe et l'Armée Rouge prend possession de la ville. Les derniers hommes présents sont des vieillards où des jeunes formatés par les jeunesses hitlériennes pour se battre jusqu'à la mort. Les femmes sont seules, avec les enfants, et doivent tout gérer dans un champ de ruines et sous les derniers bombardements. Et alors que les occupants font aussi pleuvoir les vexations et les exactions.

Cet album est librement inspiré de deux témoignages de femmes : l'Allemande Ingrid qui se terre sous les bombardements et tente d'échapper aux concupiscences des militaires soviétiques et la Russe Evgeniya, agent interprète au sein du N.K.V.D (police, politique, équivalent russe de la Gestapo), dans un bataillon chargé de retrouver le corps d'Hitler. Evgeniya va se loger chez Ingrid et partager quelques jours avec elle, le temps de mener à bien sa mission. Quelques jours qui leur feront ouvrir les yeux à toutes les deux sur la situation des femmes à cette période, prises dans un combat lancé par des hommes et dont elles sont les victimes, simplement de par leur sexe, et ce qu'elles soient dans le camp des vainqueurs ou dans celui des vaincus.
Le dessin, tout en noir et blanc à peine dégradé de gris par moment, souligne par des traits droits et durs les visages émaciés des protagonistes, suggérant les drames et les atrocités vus ou vécus. À l'inverse, les traits plus en rondeur évoquent l'innocence ou les corps bien portants des corrompus. Les Russes se vengent des horreurs nazies, mais aussi de la terreur que leur propre gouvernement fait peser sur eux. Ils ne marchent pas pour libérer, ils marchent contraints et forcés : la mort est certaine s'ils n'avancent pas face à l'ennemi, la mort est très probable s'ils avancent. Un choix impossible qui ne leur permet pas d'espérer un monde meilleur.

Du noir et blanc donc, uniquement, jusqu'à la dernière planche qui voit apparaître la couleur pour montrer l'espoir renaissant, pour une seule des deux femmes. Car quand tout est détruit, il n'y a plus rien à perdre. Ingrid voit se dresser devant elle un chemin enfin libéré des hommes alors qu'Evgenyia s'avance vers un destin qu'on sait encore bien sombre.

Un point de vue original et un message étonnamment féministe. Saisissant.

Lien : http://nourrituresentoutgenr..
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