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Citations sur Aïon : Etudes sur la phénoménologie du soi (94)

De telles déclarations sur l'essence de Dieu représentent des transformations de l'image de Dieu, parallèles aux modifications du niveau de conscience humain, sans que l'on ait toujours su déclarer avec certitude lesquelles étaient à l'origine des autres. L'image de Dieu n'est pas une découverte, mais une expérience vécue qui survient à l'homme spontanément, ce que l'on sait assez clairement si l'on ne préfère pas pas à la vérité l'aveuglement des préjugés idéologiques.
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L'esprit universel de Maître Eckhart connaît sans les connaître l'expérience originelle hindoue aussi bien que celle de la gnose, et il est lui-même la plus belle fleur de l'arbre du libre esprit qui caractérise le début du XIVe siècle.
Les oeuvres de Maître Eckhart restèrent toutefois ensevelies pendant six cent ans, car "son heure n'était pas encore venue". Ce n'est qu'au XIXe siècle qu'il se trouva un petit public en mesure de commencer à apprécier la dimension grandiose de son esprit.
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La comparaison du Christ avec le serpent est plus authentique que celle avec le poisson et elle est pourtant moins populaire dans les cercles du christianisme primitif. Chez les gnostiques, le serpent se recommandait en tant que symbole populaire, connu depuis des temps reculés, du génie local bienfaisant, Agathodaimon, ainsi que du Nous qui occupait chez eux une place privilégiée. Les deux symboles ont une valeur inestimable dans le domaine de l'interprétation naturelle, instinctive, de la figure du Christ.
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(...), et la psychothérapie moderne sait que, s'il existe de nombreuses solutions provisoires, il y a au fond, un problème moral des opposés, rationnellement insoluble, auquel il ne peut être répondu que par un troisième élément supérieur, c'est-à-dire par un symbole exprimant à la fois les deux parties. C'est de cette "vérité" (Dorn) ou "théorie" (Paracelse) que s'occupèrent les anciens médecins alchimistes et ils ne purent le faire autrement qu'en recevant la révélation chrétienne dans leur monde de représentations. Ils poursuivirent dans une nouvelle ère l'oeuvre des gnostiques (qui étaient en partie beaucoup moins des hérétiques que des théologiens) et celle des Pères de l'Eglise, avec la connaissance instinctivement juste qu'un vin nouveau ne doit pas être mis dans de vieilles outres, et que, de même que le serpent change de peau, le mythe a, lui aussi, besoin d'un nouveau vêtement dans cet éon renouvelé pour ne pas perdre son effet thérapeutique.
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Le pont menant du dogme à l'expérience intérieure de l'individu fait défaut. Au lieu de celle-ci, le dogme est "cru", c'est-à-dire hypostasié, comme chez les protestants, la Bible qu'on érige illégitimement en autorité suprême, sans prendre garde à ses contradictions et à ses commentaires controversés (chacun sait que l'on peut tout autoriser à partir de la Bible). Le dogme ne formule plus, il n'exprime plus, mais il est en soi et pour soi une matière de doctrine qui ne s'appuie sur aucune expérience probante.
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La dernière sorcière fut brûlée en Europe l'année de la naissance de mon granp-père, et la barbarie avec son entreprise d'avilissement de la nature humaine s'est réveillée au XXe siècle.
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Quoique le dogme, comme la mythologie en général, exprime l'essence de l'expérience intérieure et formule ainsi les principes opératifs de la psyché objective, c'est-à-dire de l'inconscient collectif, il le fait dans une langue et selon une optique qui sont devenus étrangères à l'orientation spirituelle présente. Même le terme de "dogme" a acquis une résonnance qui n'est pas toujours agréable, et il sert plus d'une fois à souligner de façon péjorative la rigidité d'un préjugé. Il a donc perdu le sens de symbole d'un état "effectif" (c'est-à-dire opérant) inconnaissable en soi pour la majorité de l'humanité occidentale. Et même à l'intérieur de la théologie, la discussion vraie à propos du dogme a presque cessé mis à part la toute récente Déclaration (La définition du dogme de l'Assomption de Marie par le pape (1950) ), signe que le symbole commence à se flétrir, s'il n'est pas déjà complètement desséché.
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Comme la "science" du monde "réside dans son propre sein", l'adepte doit puiser sa connaissance du monde dans la connaissance de "lui-même", car son Soi, qu'il doit d'abord apprendre à connaître, appartient à une nature qui est issue de l'unité primordiale de Dieu avec le monde.( ...) Une telle connaissance n'a rien à voir avec la connaissance subjective d'une conscience du moi pour elle-même. Cette dernière est le chien qui se mord la queue. En revanche, la première est une étude difficile et moralement exigeante dont ce qu'on appelle le "psychologie" ne sait rien, et le public cultivé, pas grand chose. L'alchimiste, lui, en avait sans doute, au minimum, une intuition directe : il savait au moins avec certitude qu'il portait aussi en lui, en tant que partie du tout, une image de la totalité, le "firmament" ou l' "Olympe", selon la formulation de Paracelse. Le microcosme intérieur était l'objet involontaire de la recherche alchimique. De nos jours, nous qualifierons cet objet d'inconscient collectif.
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Saturne, astrologiquement l' "étoile du soleil", passe pour noir dans sa signification alchimique ; il est ici même qualifié de sol niger et il a une double nature en tant que substance mystérieuse : extérieurement, il est noir comme le plomb, mais à l'intérieur, il est blanc.
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Le concept psychologique du Soi (...) ne peut ps omettre l'ombre qui fait partie de la figure lumineuse et sans laquelle celle-ci est dépourvue de corps et donc d'humanité. La lumière et l'ombre forment dans le Soi empirique une unité paradoxale. Par contre, dans la vision chrétienne, l'archétype est scindé en deux moitiés désespérément irréconciliables, ce qui conduit finalement à un dualisme métaphysique , à une séparation définitive du royaume des cieux et du monde enflammé de la damnation.
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