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Citations sur Aïon : Etudes sur la phénoménologie du soi (94)

L'être double né de l'unification alchimique des opposés, le rébis ou pierre philosophale, est présenté dans la littérature d'une façon si caractéristique que l'on n'a aucun mal à y reconnaître un symbole du Soi. Psychologiquement, ce cernier est une unification du conscient (masculin) et de l'inconscient (féminin). Il représente la totalité psychique. Ainsi formulé, c'est un concept psychologique. Empiriquement toutefois, le Soi apparaît spontanément sous la forme de symboles spécifiques; en tant que totalité il est avant tout discernable comme mandala, avec les innombrables variantes de ce dernier. ces symboles devinrent historiquement des objets de croyance comme images de Dieu.
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Toutefois quiconque possède une certaine culture littéraire peut se former sans peine une image de l'anima ; elle constitue un thème de prédilection pour les romantiques, tout spécialement à l'ouest du Rhin. (Un remarquable exemple est, dans la littérature suisse, l'Imago de Spitteler.)
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On ne doit pas perdre de vue le fait que les opposés ne parviennent à leur acuité morale que dans le domaine du vouloir et de l'action de l'homme, et que nous sommes incapables de fournir une définition du bien et du mal qui puisse être généralement acceptée, ce qui signifie que nous ignorons finalement ce que sont le bien et le mal. Il faut donc supposer qu'ils jaillissent de la nécessité de la conscience humaine et qu'ils perdent leur validité hors de la sphère de l'homme. Cela veut dire qu'il est inadmissible de les hypostasier comme des entités métaphysiques, puisque c'est les priver de signification.
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Si l'on avait cru jusque-là que l'ombre humaine était la source de tout mal, on peut désormais découvrir, par un plus ample examen, que l'être humain inconscient, l'ombre, ne se compose pas seulement de tendances moralement répréhensibles, mais qu'elle dénote une série de qualités positives, à savoir d'instincts normaux, de réactions dirigées vers un but, de perceptions conformes à la réalité, d'impulsions créatrices et de bien d'autres choses encore. A ce niveau, le mal apparaît bien plutôt comme une distorsion, une déformation, une mauvaise interprétation et une mauvaise utilisation de données qui sont en elles-mêmes naturelles. Ces falsifications et ces caricatures apparaissent désormais comme les effets spécifiques d'anima et d'animus, et ceux-ci, comme les auteurs et les responsables du mal. Toutefois il n'est pas possible de s'en tenir à cette constatation, car il se révèle que tous les archétypes manifestent des effets favorables et défavorables, clairs et sombres, bons et mauvais. On doit finalement reconnaître que le Soi représente une complexio oppositorum, car il n'existe pas de réalité sans polarité.
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Yâjnavalkya en donne une définition indirecte dans la Brihadâranyaka-Upanishad, 3, 7,15 et 23:
"Celui qui habite dans tous les êtres et qui est distinct de tous les êtres, que les êtres ne connaissent pas, dont le corps est tous les êtres, qui régit intérieurement tous les êtres, qui est ton âme, ton guide intérieur, l'immortel.
Hors de lui, nul ne voit, hors de lui, nul n'entends, hors de lui, nul ne comprend, hors de lui, nul ne connaît. Il est ton âme, le guide intérieur, l'immortel. Ce qui est séparé de lui est rempli de chagrin."
d'après Deussen, Sechzig Upanishad's des Vedas, p 442 et s
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A la lecture de ce texte, on ne peut s'empêcher d'évoquer les représentations indiennes du Soi en tant que Brahman et Atman, comme par exemple dans le Kena-Upanishad 1:
1. Mue et dirigée, par qui la pensée vole-t-elle ?
Attelée par qui le souffle de vie se met-il en marche
d'abord ?
Mue par qui est la parole qu'on dit ?
Et quel dieu attelle le regard et l'ouie ?
2. L'ouie de l'ouie, et la pensée de la pensée,
La parole de la parole...
4. Ce qui n'est pas exprimé par la parole,
Par quoi la parole est exprimée...
5. Ce qu'on ne pense pas par la pensée,
Par quoi l'on dit que la pensée a été pensée,
Sache que cela est le Brahman...
(Louis Renou : Les Upanishads, Paris 1943.
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Il rerssort incontestablement des différentes indications d'Hippolyte qu'un grand nombre de gnostiques n'étaient ni plus ni moins que des psychologues. Ils disent, selon lui, que "l'âme est très ardue à découvrir et difficile à comprendre" et que la connaissance de l'homme "total" est tout aussi difficile à saisir. "Le commencement de l'accomplissement (teleiosis) est en effet la connaissance de l'homme, mais la connaissance de Dieu est l'accomplissement parfait (apartismenê teleiosis)." Clément d'Alexandrie dit dans le Pédagogue (III, I) : "C'est donc, semble-t-il, le plus grand de tous les enseignements que de se connaître soi-même. Car si un homme se connaît lui-même, alors il connaîtra Dieu." Monoimos dit dans sa lettre à Théophraste : "Cherche-Le à partir de toi-même (apo seautou) et apprends qui est ce qui s'approprie tout en toi et dis : "Mon Dieu, mon esprit, mon entendement, mon âme, mon corps", et découvre d'où vient le fait de s'attrister et de se réjouir, et l'amour et la haine, et le fait d'être involontairement éveillé, et le fait d'être involontairement endormi, involontairement en colère et involontairement amoureux. Si, disent-ils, tu explores exactement cela, tu Le découvriras en toi-même, comme Un et multiple, correspondant à ce point (Keraian) en trouvant en toi-même (apo seautou) le passage et l'issue."
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Ces exemples du parallélisme entre les représentations chrétiennes et les représentations en parties paiennes du gnosticisme doivent suffire à donner au lecteur une image de l'esprit des deux premiers siècles de notre ère, et en même temps à montrer combien est étroite la relation entre l'enseignement religieux d'autrefois et les faits psychiques.
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Comme il est très souvent question d'influences kabbalistiques chez Paracelse, il ne paraît pas superflu d'évoquer dans ce contexte la figure du Métraton. Dans le Zohar, le Messie est qualifié de "colonne médiane" (cf. le système des séphiroth), et il est dit aussi de lui : "La colonne centrale est Métraton, dont le nom est comme celui du Seigneur. Il est crée et formé (constitus) à son image et à sa ressemblance, et comprend tous les niveaux de haut en bas et de bas en haut et les lie ensemble en son centre."
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Cet homme, que le monde ne vénère pas, est manifestement l'homme intérieur, spirituel, qui devient conscient chez ceux qui ont accès à la vie en passant par le Christ comme par une porte et qui sont illuminés par lui. (...)
Mais c'est aussi l'objet de la tentative gnostique que de donner une forme claire et un vêtement conceptuel approprié à cet être qui est pressenti comme étant le fondement de la conscience, sa matrice et son principe d'arrangement.
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