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Citations sur Aïon : Etudes sur la phénoménologie du soi (94)

Il est souvent tragique de voir à quel point d'évidence un homme gâche sa propre vie et celle des autres sans pouvoir, pour rien au monde, discerner dans quelle mesure toute la tragédie vient de lui-même et se trouve sans cesse alimentée et entretenue par lui-même. Sans doute sa conscience n'y est-elle pour rien, car elle se lamente et maudit un monde perfide qui se retire à une distance de plus en plus lointaine. C'est bien davantage un facteur inconscient qui tisse en lui les illusions voilant le monde et le voilant lui-même. Et l'ouvrage tend vers la forme d'un cocon dans lequel le sujet est finalement enfermé.
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Je ne donne à ce concept [de libre-arbitre] aucun sens philosophique, mais j’entends par là le fait psychologique bien connu de ce qu’on nomme « libre décision », c’est-à-dire le sentiment subjectif de la liberté. Mais, tout comme notre libre arbitre se heurte aux nécessités de l’environnement, il trouve ses limites au-delà du champ de conscience dans le monde intérieur subjectif, c’est-à-dire là où il entre en conflit avec les faits du Soi. De même que les circonstances extérieures nous heurtent et nous limitent, le Soi se comporte à l’égard du moi comme une donnée objective à laquelle la liberté de notre vouloir ne peut pas changer grand-chose. C’est même un fait bien connu que non seulement le moi ne peut rien contre le Soi, mais que même il est parfois assimilé par des composantes de la personnalité inconsciente comprises dans le processus d’évolution et qu’il est modifié par elles à un degré élevé.
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Qu’a donc finalement à offrir la réalité banale avec ses bureaux d’état civil, ses salaires mensuels, ses loyers, etc., qui puisse faire contrepoids aux frissons mystiques de la hiérogamie, à la femme constellée que poursuit le dragon et aux pieuses équivoques qui enveloppent de leur trame les noces de l’Agneau ?
A ce degré du mythe qui restitue au mieux l’essence de l’inconscient collectif, la mère est à la fois vieille et jeune, Déméter et Perséphone, et le fils est à la fois l’époux et le nourrisson endormi ; état de plénitude indescriptible, avec lequel naturellement ne peuvent, et de loin, rivaliser les imperfections de la vie réelle, les efforts et les fatigues de l’adaptation, ainsi que la souffrance des multiples déceptions devant la réalité.
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La doctrine chrétienne est un symbole hautement différencié qui exprime l'élément psychique transcendant, "l'image de Dieu" (imago Dei). Le Credo est le "Symbole". Il comprend pratiquement tout ce qu'on peut constater de fondamental sur les manifestations du facteur psychique dans le domaine de l'expérience intérieure, mais il ne s'étend pas à la nature, du moins pas d'une façon perceptible. C'est pourquoi il y a eu au cours de tous les siècles chrétiens des courants parallèles ou sous-jascents de l'esprit qui cherchaient à cerner non seulement la nature extérieure, mais aussi la nature intérieure dans son aspect empirique.
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Si un fait intérieur n'est pas rendu conscient, il se présente de l'extérieur, comme destin. Autrement dit, si l'individu demeure monolithique et ne devient pas conscient de son opposition interne, il est probable que l'univers devra figurer le conflit et être scindé en deux.
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Si bienveillant et empressé que puisse être l’éros de la femme, une fois chevauchée par son animus elle ne se laissera ébranler par aucune logique au monde. Dans de nombreux cas l’homme a le sentiment (et il n’a pas tout à fait tort) que seuls la séduction, une raclée ou le viol auraient la force de conviction nécessaire.
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Le résultat des projections est un isolement du sujet face à l’environnement, puisque la relation avec celui-ci n’est pas authentique, mais seulement illusoire. Les projections transforment le monde environnant dans le visage propre de leur auteur, visage qui toutefois demeure inconnu de lui.
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[…] je ne rédige pas des professions de foi ou des écrits partisans, mais […] je présente des réflexions sur la manière dont certaines réalités peuvent être captées par la conscience moderne, réalités que je juge dignes d’être saisies et qui courent manifestement le danger d’être englouties dans l’abîme de l’incompréhension et de l’oubli, réalités enfin dont l’intelligence constituerait un remède puissant à la désorientation de notre vision du monde, par la lumière qu’elles projettent sur nos arrière-plans et nos bases psychiques.
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Le symbolisme archétypique naturel qui décrit une totalité embrassant à la fois l'élément lumineux et l'élément obscur est, dans une certaine mesure, en contradiction avec la conception chrétienne, mais non, ou à un degré relativement moindre, avec la vision yahviste du judaisme. cette dernière paraît plus proche de la nature et semble par suite mieux correspondre à l'expérience immédiate. Toutefois les hérésies chrétiennes ont tenté de naviguer entre des écueils du dualisme manichéen devenu un tel danger pour l'Eglise primitive, d'une manière qui tînt compte du symbole naturel et, parmi les symboles du Christ, il en est de très importants qui sont communs avec le diable, bien que cela n'ait exercé aucune influence sur le dogme.
Les tentatives les plus fructueuses pour découvrir des expressions symboliques adéquates du Soi sont, de loin, celles des gnostiques. Ceux-ci étaient en réalité, pour la plupart, des théologiens, comme par exemple Valentin ou Basilide, mais, à la différence de l'orthodoxie, ils se laissaient influencer à un degré élevé par l'expérience immédiate. Ils constituent par suite, à l'égal des alchimistes, une véritable mine d'informations concernant tous les symboles naturels émanant du développement de la prédication évangélique.
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[…] j’ai suggéré de réserver le concept de psychisme à la sphère où l’on peut prouver qu’une volonté peut encore modifier le phénomène réflexe ; c’est-à-dire instinctif.
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