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3,93

sur 296 notes
Le narrateur et son frère vivent une vie paisible et raffinée dans un ermitage situé dans un pays imaginaire (qui m'a évoqué la Sicile) : la Marina.
Mais une menace se précise, venant des forêts les barbares s'enhardissent et menace d'envahir les côtes...

On présente généralement ce court roman comme une protestation contre la montée du nazisme. Je dois avouer que pour ma part cela ne m'a pas semblé flagrant.
Il est vrai que le récit est avant tout allégorique et symbolique, il est évident que le propos de Jünger ne pouvait être trop transparent.

Quoi qu'il en soit, Sur les falaises de marbre est un magnifique roman, superbement écrit, parcouru de fulgurances et riche de moments forts.
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J'ai lu beaucoup de critiques savantes sur ce livre qui est difficile à cerner tant il est riche et hermétique à la fois.
Mon ressenti de lecteur « lambda » est probablement trop simpliste car j'ai l'impression que le récit de Ernst Jünger contient beaucoup de références à l'imaginaire, au folklore, à la mythologie et au romantisme germaniques et nordiques qui m'ont échappé. Il faut posséder ce fond culturel pour appréhender entièrement ce que recèle ce roman. « Sur les falaises de marbre » raconte la fin d'un monde de façon mélancolique, poétique, onirique. La place de la Nature et des éléments y est prépondérante. Les humains sont odieux ou héroïques ; leurs destins semblent scellés d'avance. Ce roman est empreint tout à la fois d'une noirceur pesante (la montée en puissance de la barbarie) et d'une allégresse émerveillée (le travail intellectuel dans l'herbier).
La quatrième de couverture indique que ce récit est une attaque contre Hitler et le nazisme. Je ne le pense pas. Si je devais définir ce roman, je dirais plutôt qu'il est une charge contre toutes basses inclinations de la nature humaine et constitue ce que pourrait être la Fantasy à l'allemande.
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Honnêtement, je n'avais jamais entendu le nom d'Ernst Jünger jusqu'au jour où je tombe sur la vidéo du Hussard. Par cette vidéo, j'étais très enthousiaste de découvrir cet écrivain. Lien de la vidéo : https://www.youtube.com/watch?v=3q_RvAxVSdo

Tout d'abord, je porte un grand intérêt pour tout ce qui touche aux systèmes totalitaires, c'est pour cette raison que j'ai voulu lire ce roman en particulier. J'ai aimé le roman mais il m'a manqué quelque chose que je ne saurais expliqué. Certainement qu'il me faudra le relire pour percevoir toutes ces nuances, allusions etc.

Ce qui frappe dès les premières pages, c'est le style d'écriture très poétique. Et pour ma part, je m'y perd parfois … N'étant par une grande amatrice de la poésie, j'ai dû m'accrocher. Mais avec une bonne dose de concentration, j'y suis arrivée. Pour décrire la barbarie, Jünger reste poète, il n'adopte pas un style direct comme de nombreux écrivains. Cela s'explique probablement par la phrase qu'il prononça dans un entretien : « Le poète est celui qui peut sauver le monde ».

Concernant le totalitarisme, Jünger critique clairement les dictatures. Que peuvent-elles amener de bien ? La ruine, la violence, la dictature de la pensée, pas très reluisant n'est-ce pas ? Et dire que lorsque nous regardons notre monde actuel, nous voyons ces différents éléments ci-dessus se passer.

Ce que je retiens surtout ce sont les descriptions des plantes. Les descriptions sont très minutieuses. Je pense à cette phrase de Dostoievsky : « La beauté sauvera le monde ». Décrire en parallèle l'horreur face à la beauté est une idée brillante. Elle devient surtout symbolique lorsque l'horreur réduit en cendre la beauté car l'horreur sait qu'elle est son ennemi comme elle peut être son allié.

En conclusion, le roman fut une bonne découverte mais il me faudrait une relecture et parcourir d'autres écrits d'Ernst Jünger pour me faire une opinion claire à son sujet.
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Livre très dense assez pessimiste, écrit avant la deuxième guerre mondiale, c'est l'histoire d'un oasis de calme où vivent le narrateur et Frère Othon. Ils herborisent, admirent la nature, ont pactisé avec leurs voisins qui ne sont pas forcément des tendres. D'ailleurs tout n'est que violences et atrocités un peu plus loin.
Il y a d'assez nombreux protagonistes et je me suis un peu perdue.
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Certes la prose aristocratique d'Ernst Junger est très belle, mais c'est surtout l'ennui que j'ai ressenti à la lecture de ces pages, comme si elle provenaient d'un très lointain et très ancien pays qu'on aurait dû mal à appréhender aujourd'hui. Il semble d'ailleurs que plusieurs interprétations du sens de ces pages coexistent, notamment celles de l'évocation de la montée et de la victoire du nazisme.... C'est possible, mais le monde décrit dans "sur les falaises blanches" me semblent trop imaginaire pour représenter de façon pertinente l'Europe des années 20 et 30....
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Ce texte n'a pas grand chose de commun avec l'autre immense récit de Jünger Orages d'acier.
Philosophique et contemplatif, l'intrigue ne semble pas être, à première vue, la priorité de cette lecture. Perchés sur des falaises de marbre, deux frères admirent sereinement ce que le monde offre de beau, de noble, de naturel. Rien ne semble troubler leur vie méditative...
Malgré la brièveté des pages, les ténèbres de la menace grandissent et finiront par atteindre le narrateur.
Un livre intense, passionnant. D'une rare beauté, muni d'une puissance géniale, notamment lors des dernières pages. Comment ne pas le recommander ?
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Ernst Jünger: je ne connaissais pas cet auteur allemand du vingtième siècle. En revanche je connais Thomas Mann que Jünger ne semblait pas porter dans son coeur. J'apprécie énormément Stefan Zweig qui voit dans le meurtre de Rathenau le basculement de l'Allemagne vers la barbarie alors que Jünger légitime cet attentat dans un de ses écrits.

E. Jünger semble avoir dans sa vie la même ligne de conduite que le narrateur de " sur les falaises de marbre": Ne pas trop se mouiller. Il est préférable d'habiter l'Ermitage, sur les hauteurs, à s'y occuper de la bibliothéque et de l'herbier, loin de la fange, plutôt que de mettre les mains dans le cambouis de la marina, en d'autres mots dans le merdier du bas peuple.

E. Jünger fut très combatif pendant la première guerre mondiale, peut-être emporté par la fougue de la jeunesse. Au cours du troisième Reich il a été très conciliant avec les Nazis. A Paris pendant l'occupation il a eu une vie cool. C'est pour cela que je suis passé à côté de l'allégorie dénonçant la barbarie du peuple allemand que d'autres voient dans ce livre.

Je ne vois pas non plus comment on peut comparer le Grand Forestier, der grosse Förster, au Kanzler du troisième Reich: der grosse Hitler.

Ce n'est pas un livre dont je recommande la lecture aux jeunes générations cherchant à percer le mystère du troisième Reich et de ses atrocités.



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C'est la 2eme fois que je lis cet ouvrage, quand je l'ai lu la 1ere fois je ne sais plus. Ce livre a été traduit par Henry Thomas. Ce livre fut publie en Allemagne juste avant le début de la guerre ou il fut interprété comme un manifeste contre Hitler et seul sa renommée le préservera des poursuites. C'est comme si je le lisais pour la 1ere fois. j'aime quand il parle des oiseaux et des plantes et des herbiers. C'est le deuxième livre de cet auteur que je lis après le son journal de guerre en France. J 'examine la bibliothèque de l'herbier. Je fais de
la musique dans le ciel et suis serein. Nous étions des chasseurs de plantes. L'air était tranquille et je vis frere Othon. Il était immobile comme fasciné. Il enfonça son bec dans le cou de son adversaire. Je frappais de mon epee sacrée. Braquemart est dans notre demeure. Nous attendions la réponse du moine. J'attends en paix. Il avait à sa tête un fin limier Leontodon. le vieillard élevait le dogue comme un splendide molosse jaune avec des rayures noires. Je lutte contre le mal.Kerkoven surgit de mes pensées.
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De retour de la guerre, le narrateur est venu se réfugier en compagnie de frère Othon dans un ermitage, le domaine de la Marina, au pied des falaises de marbre surplombant un très riant pays de vignobles qui n'est pas sans rappeler l'Italie. Ils y passent paisiblement leur temps à étudier, à lire des ouvrages anciens et surtout à herboriser dans la campagne alentour. La vieille Lampusa leur sert de cuisinière et de gouvernante très dévouée. Chaque soir, elle dépose au sol une jatte de lait pour nourrir tous les reptiles du voisinage, ce qui réjouit le petit Erion, lui-même fils de l'auteur et de Sylvia, fille de Malpusa, partie au loin « avec des étrangers ». Tout respirerait le calme et la sérénité si le Grand Forestier, sorte de potentat local qui tient sous sa férule un territoire voisin, n'avait eu l'intention de s'emparer de la Marina. Très vite, le pays s'embrase, il est en proie au chaos le plus total et à la violence la plus barbare. Les chiens rouges sont lâchés. le prince est atrocement décapité. Que vont devenir les deux ermites ?
« Sur les falaises de marbres » est un roman poétique et onirique, parfois proche de l'hermétisme et que la critique s'accorde à considérer comme le chef-d'oeuvre d'Ernst Jünger. Beaucoup de descriptions de paysages bucoliques. Une grande importance donnée à la botanique qui fut une des passions de l'auteur. Et en arrière-plan, la politique et la guerre dont Jünger fut un héros lors de la première et un observateur lors de la seconde. de là à voir dans cet ouvrage un roman à clé, à trouver tel ou tel dictateur de l'autre siècle sous le portrait du Grand Forestier, il y a un pas à ne pas franchir. Même chose pour cette étrange retour à une barbarie rouge. Est-ce l'allégorie de la montée du nazisme ou de la tentative ratée de la révolution spartakiste que combattit l'auteur ? Sans doute ni l'une ni l'autre ou les deux. Cet ouvrage doit rester mystérieux, empreint de symbolisme et de fantasmagorie. C'est d'ailleurs le point de vue exposé par Julien Gracq dans son excellente post-face où, après une brève biographie de l'auteur et un résumé quasi impossible de l'intrigue, il en arrive aux mêmes conclusions. Ce texte va bien au-delà de la réalité et des circonstances de lieu et de temps pour atteindre l'universel, la description de la fin d'un monde, d'un retour à une barbarie latente. Un conte philosophique puissant. Une fable romantique désabusée…
Lien : http://www.bernardviallet.fr
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Très étonnant de lire un récit sur la nature même de l'exaltation ! Portrait de deux hommes que la nature exalte, sensibles à la moindre odeur, couleur, révolution, émanant de la nature. Enthousiastes et ravis à la simple vue d'une fleur rare apparaissant dans une prairie ou du mouvement des feuillages dans un arbre. Nous regardons à travers eux, à travers les yeux et les sens de ces deux personnages hypersensibles, lucides, comme possédés par une force qui font d'eux des êtres "hors du commun". Tout cela est renforcé (par antagonisme) par l'ignominie de plus en plus prégnante de l'humain qui se manifeste par des guerres, mais aussi par des choses plus complexes liées au caractère humain (violences, calculs, hypocrisie, stratégies, manipulations,...).
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