Dans ce roman que je classerais en Fantasy, Eyleen, jeune Humaine, est une Chasseuse émérite et atypique qui sillonne le continent en quête de missions. Victime d'un sombre passé, elle chevauche seule avec sa Louve et son Tigre. Sur son chemin, elle fait la connaissance d'une Elfe de Sang, Nennvial, tout aussi esseulée et marquée par son passé, membre d'une Guilde de Voleurs. Leur entente immédiate les incite à voyager ensemble puisqu'elles vont dans la même direction.
L'histoire commence par un voyage, partagé par deux solitaires qui se découvrent peu à peu. Évidemment, le voyage n'est pas de tout repos. Dans cette contrée, censée être en paix, des hordes d'Orcs et de Taurens font des ravages lors de raids inexpliqués. N'oublions pas non plus les créatures fantastiques qui sévissent ici ou là. Ceci n'est que le point de départ : le récit ne fera que s'étoffer au fil des pages, avec de nouveaux personnages et une histoire cohérente et bien ficelée.
J'ai beaucoup apprécié ce roman : une construction efficace pour une fin haletante, des personnages hauts en couleur, une lecture fluide, des dialogues efficaces ! On y retrouve des éléments de jeux de rôles : les quêtes, les classes de personnages, se regroupant pour exploiter au mieux leurs qualités complémentaires, un univers bien défini, des lieux à « nettoyer », un bestiaire fantastique, de la magie bien sûr… En plus de cela, les personnages sont attachants, les psychologies travaillées. Les relations chaleureuses et taquines entre les personnages donnent une lecture très agréable malgré des événements qui ne le sont pas toujours.
Enfin, la romance se dessine progressivement, tout en douceur et comme une évidence pour la phase de rapprochement dont une bonne partie se passe comme dans une bulle hors du temps. Et petit à petit des éléments extérieurs vont interférer, soit en positif, soit en négatif. Parce que bien sûr, quand tout paraît simple et évident, ce n'est qu'apparence et la réalité finit par reprendre la main.
Une belle découverte et un roman Fantasy divertissant et dépaysant : « Aube et crépuscule », par Ryley.K !
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Dans ce coin du continent, il n’y avait que des champs à perte de vue, offrant de loin une belle palette de couleurs. Le soleil présent la plus grande partie de l’année agressait ses yeux et l’assoiffait, mais elle avait entendu dire que le maître du Donjon se promenait parfois aux abords. Elle était donc curieuse de le voir. Tout en sachant qu’à elle seule, elle ne pourrait le vaincre. Il fallait être nombreux et très préparés pour oser le défier.
Après de nombreux soldats tués, et tous les insignes à son actif, elle décida de rentrer et d’en terminer avec sa quête. Aussi quelle ne fut pas sa surprise, lorsqu’elle vit deux filles, en train de défier le maître des lieux. Elle regarda plusieurs fois autour d’elle, au cas où le renfort viendrait. Mais il n’y en eut pas. Elle observa donc de loin.
Une Prêtresse et une Guerrière étaient en pleine action, apparemment bien décidées à tuer le maître. La Prêtresse semblait totalement absorbée par les soins qu’elle prodiguait à la Guerrière. Celle-ci était en plein combat, et aussi incroyable que cela puisse paraître, elle souriait ! Comme si le combat était un jeu auquel elles étaient sûres de gagner. De plus, la Guerrière se battait avec deux épées, chose tout à fait inhabituelle pour cette classe d’arme.
Elle se demanda d’où pouvait venir ce sentiment, et prit conscience en sombrant dans le sommeil que ce manque était dû à l’absence de Nennvial. En très peu de temps, elle avait pris l’habitude d’être bercée par le son de l’instrument de l’Elfe et de s’endormir avec son ombre à ses côtés. Nennvial s’assoupit, sans l’odeur si caractéristique de l’humaine et sans avoir pu jeter un regard sur son visage habituellement orné d’un sourire. Seule, sa tristesse refit surface dans le silence et la noirceur de cette chambre.
Elle sentit le corps chaud de sa partenaire collé au sien, lui décrochant un demi-sourire. Elle ouvrit les yeux doucement, s’habituant à la lumière crue du jour qui s’annonçait merveilleux. Elle regarda autour d’elle et vit, pas très loin du camp, une petite mare d’eau avec un jeune oiseau se baignant dedans. Ignorant qu’il était observé, il s’en donnait à cœur joie, plongeant le corps entier dedans, s’ébrouant, faisant voler des gouttelettes autour de lui, poussant des petits cris de joie et d’allégresse.
La grande ville, comme tout le monde l’appelait ici, plus connue sous le nom d’éphèse, était le lieu de rencontre de tous les peuples et de toutes les classes d’arme. On y voyait des Nains, des Gnomes, des Elfes Sombres et des Humains. Parmi toutes ces races, on croisait des Chasseurs, des Voleurs, des Paladins, qui étaient un ingénieux mélange de Guerriers et de Soigneurs, des Combattants, des Mages, plus rarement des Prêtres, classe très rare mais très demandée et appréciée de tous pour leurs talents et leur bonté d’âme : ils consacraient leur vie à soigner et guérir.
La personne en face d’elle n’était pas simplement jolie, elle était rayonnante de beauté et possédait un charisme incroyable, irréel. Elle était assez petite pour cette noble race, ses cheveux étaient argentés, hérissés, elle avait un bandeau d’un vert clair, la peau pâle, des yeux en amande d’une couleur indéfinissable mais captivants tant ils étaient changeants. Avec son corps fin et longiligne, musclé tout en finesse, elle dégageait une aura de confiance presque aveuglante.