Vous ai-je déjà parlé de mon libraire, cet homme charmant qui se bat depuis quelques temps contre la triste réalité d'une économie gangrenée par le profit de masse au détriment des petits commerçants qui souhaitent juste gagner de quoi survivre…
Il y a quelques années, mon libraire s'est lancé dans l'aventure de l'édition avec un premier auteur de 25 ans «
Nicolas Carteron » : jeune, talentueux, intéressant, et sympathique, dans la même lignée que «
Guillaume Musso » et «
Marc Levy » d'ailleurs vous pouvez découvrir ses 3 premiers romans :
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Une éternité plus tard
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Elle était si jolie
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Se souvenir des beaux lendemains
Et aujourd'hui avec un second auteur de 22 ans «
Arnaud Kaczynski » qui recevait le prix de la jeune nouvelle en 2013…
Une prise de risque pour le moins curieuse quand on connait les difficultés financières de nos librairies françaises, mais une prise de risque qui force un certain respect, et qui donne sa chance à de jeunes auteurs méritants leur place au sein de la littérature française…
Donc moi samedi, après le sein de midi, ma copine allaitant ma petite première, je décidais en ces temps de grisaille, d'alléger de quelques grammes les généreux nichons de Choupette et ainsi filer plein au lait, acheter le tout premier bouquin de « Arnaud » : La féminité des Phallocrates ….
Première nouvelle qui me ressemble assez… même beaucoup… peut-être trop… et ça me fout les jetons …
- Moi : Choupette sort ton nibard, celui que tu veux, il faut que je me rassure…
-Choupette : Je vois pas le rapport avec mes nichons
- Moi : aucun je veux juste téter
- Choupette : Non, tu vas tout me saloper…
Le ton est donné, l'écriture est plaisante, les nouvelles sont courtes, le garçon est cynique, corrosif, et il n'a que 22 piges bordel de cul…
Moi à 22 ans culturellement parlant je branlais du vent, essayant déjà d'étaler deux mots sans faute d'orthographe, déambulant sur les chantiers en bleue de travail et la clope au bec, regardant d'un air dubitatif mes collègues draguer les caissières de midi au supermarché, en me demandant intérieurement si raconter autant de conneries pouvait te permettre de culbuter qui que ce soit, même les plus affamées… Et oui déjà à cet âge je me posais des questions existentielles sur la métaphysique féminine…
Le déclic s'est fait vers 25 ans, j'ai commencé à détester plus de gens, à m'enfermer dans ma bulle d'intolérance d'une démocratie inculte, me noyant dans une débauche de jugement, prétextant un certain niveau intellectuel inexistant mais convaincu du bien fondé de mes idées et du mal fondé de celle des autres …
Et c'est de pire en pire, je m'isole gentiment mais surement de la bêtise humaine… et comme je suis immunisé de la mienne, je peux continuer à me branler sereinement…
Enfin bref : Oui mais…
Arnaud est encore trop sage pour moi, trop poli, trop parfait, ça manque de provocation, ça dérange sans scandaliser, on sourit sans se marrer, je ne sais pas si c'est un désir de l'auteur ? de l'éditeur ? L'âge peut-être ? le public visé ? le public souhaité ?
Pour moi, ce type de nouvelles mériteraient d'être encore plus "trash" à l'image des auteurs tel que «
Charles Bukowski », «
Pierre Desproges », «
Nicolas Bedos », «
Gaspard Proust », «
Stéphane Guillon »… mais cela n'engage que mes gouts personnels…
A 22 ans Arnaud taquine les maitres d'une bien jolie manière, qui m'a convaincue certes, mais pas complètement, il me manquait cette folie douce d'un "enculé" des mots, culbutant de manière incorrecte le choquant, me transportant entre les cuisses du plaisir « sein » d'une bonne baise littéraire entre adultes consentants...
Merci Yves et merci Arnaud…
A plus les copains…
Ps :
- Moi : Choupette baisse ton froc maintenant ça fait trop longtemps…
- Choupette : non je suis une maman maintenant
- Moi : Putain de chienne de vie" (ça c'est choquant ;))
- Choupette : Un peu trop quand même…