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Critiques filtrées sur 3 étoiles  
"Ce journal, c'est tout l'ennui de la vie et le salut qui l'éclaire"

J'abandonne la lecture de ce journal justement parce que je m'y ennuie. Pourtant, par moments, quelques mots viennent percuter cette monotonie.
Des mot qui crient la solitude, le silence, la peur, la douleur, la fragilité.

Il ne vit que pour l'écriture, alors qu'elle le fait souffrir.

Alors peut-être qu'un jour j'y retournerai, en choisissant des passages au hasard, quelques mots par-ci par là, car j'ai conscience qu'ici se cache un grand personnage. Ses oeuvres sont le reflet de ce journal étrange et sombre.
En même temps je me dis, si ce Journal n'était destiné qu'à ses proches et non à être publié, peut-être faut-il lui laisser ses secrets.
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de Kafka, je n'ai lu que La métamorphose....et jeune qui plus est. Ce qui fait que ce livre et son auteur m'ont laissée une drôle d'impression, d'originalité particulièrement. Et en tombant un jour sur son Journal, avec le résumé qui parle d'"un témoignage le plus poignant de l'histoire de la littérature", celui d'un homme "pénétré" du verbe, j'ai pensé: ok ; j'y vais....et en effet, c'est un témoignage bouleversant.Surtout qu'après une suite de lectures frénétiques, épuisantes, j'ai commencé celle ci en me promettant de ralentir la cadence, secrètement persuadée que cette fatigue m'empêcherait d'apprécier à sa juste valeur, une lecture qui semble exigeante. Et bien, non. Dès les premières phrases, dès la préface même, j'ai été happée par un univers, des sensations apparaissant ici et là, fugacement, des flash de conscience (ou d'inconscience) révélant que peut être, les mots étaient autre chose qu'un simple moyen de communication, qu'ils avaient une dimension propres et dont l'observation minutieuse pouvait rendre fou et désespéré. Extrait de la préface, prometteur quant à la suite: "En dépouillant le mot, Kafka le ramène à un stade où le sens propre et le sens figuré ne sont pas dissociés, où toutes les analogies de son et d'images sont possibles." ou encore:" S'il n'apporte rien qui élargisse le domaine propre de l'allemand, il creuse la langue jusqu'aux profondeurs où elle retrouve un pouvoir de communication oubliée. Creusé et rajeuni par un continuel dépouillement, le mot peut alors agir au sein d'une phrase qui, elle, épouse toutes les nuances, toutes les courbes de la pensée." Donc, le Journal sera çà, une recherche perpétuelle de la plus honnête utilisation du mot. Seulement, dans le cas de Kafka, cette recherche est confrontée à plusieurs difficultés. Tout d'abord, le milieu: Kafka est juif dans une société juive qui se cherche, s'isole, se regroupe en communautés, se disloque devant l'avancée de la modernité, tout en restant très attachée à ses valeurs et ses pratiques.La langue ensuite, le Yiddish, l'allemand, le thèque...et un peu de français aussi, et Kafka semble perdu, hésitant entre elles, mais également exigeant envers elles toutes. La famille aussi qui ne comprend rien, qui l'étouffe. Les amis et le travail...ah ce maudit travail et sa "routine". Tout ça dans une époque dite de "transition", de naissance d'un nouveau siècle et des changements géopolitiques qui l'accompagnent. Mais le plus grand obstacle qui se dresse devant l'ambition créatrice de Kafka, est Kafka lui même: c'est un être ultra-sensible, hypocondriaque, pétri de contradictions.Il veut mais ne veut pas se marier,parce qu'il lui absolument nécessaire de se marier, alors qu'il veut être seul , mais a besoin de compagnie pour le soutenir, bien qu'il travaille mieux seul. Il est également sûr de son talent, sauf dans les moments où il se dénigre complétement. Il aime ses amis, mais est très difficile avec eux. Ajoutez à celà les insomnies, les mots de tête, les douleurs diverses et variées, et vous aurez un être tourmenté à souhait, perdu, mais très attachant. Et puis, il ne manque pas d'humour, que ce soit de façon délibérée ou non, exemple: 26 fév; Aujourd'hui, j'écris à Löwy. Je copie ici les lettres que je lui envoie, pare ce que j'espère en tirer quelque chose. 27 féc: cher ami....je n'ai pas le temps de recopier mes lettres." Une phrase comme ça qui tombe entre deux chapitres de réflexions métaphysiques a un certain effet comique. le Journal comporte aussi des esquisses de travaux futures, jetées çà et là, comme pense bête peut être, mais déjà beaux en l'état. Ce Journal est donc une succession de lucidité, d'espoir et de désespoir, d'acharnement et de persévérance, donnant naissance à une lecture bouleversante, qui tient sa promesse.....oui mais....oui mais...là où le bât blesse, c'est qu'au bout de 450 pages pour moi, une répétition de ces états d'âmes , et avec des livres en attentes qui font de l'oeil....ben j'ai été "obligée" de laisser tomber....pour y revenir un autre jour peut être....on ne sait jamais.
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Kafka a écrit son journal de 1910 à 1923. Ainsi on peut suivre au jour le jour la vie de l'auteur dans sa maturité, Mais, même pour un admirateur de l’écrivain, la (longue) lecture de toutes ces annotations est parfois déroutante.
Les notes de Kafka sont parfois très courtes (un aphorisme, une remarque, une observation) ou beaucoup plus longues; occasionnellement l’auteur livre une partie de sa production littéraire (des nouvelles). La littérature et la vie culturelle prennent aussi leur place, mais sans excès. L'auteur reste discret sur ses relations avec les femmes. Son appartenance à la minorité juive (germanophone) a pour lui une importance plus grande que je ne l’aurais cru. Kafka ne s’intéresse pas vraiment à l’actualité, à la politique. Par exemple, il écrit le 1er Août 1914: « L’Allemagne a déclaré la guerre à la Russie. - Après-midi piscine » - et rien d’autre ! Bien entendu, il évoque sa famille (on sait qu’elle lui a posé d’énormes problèmes, notamment en ce qui concerne ses relations avec son père) et plus souvent ses amis. Mais l’essentiel pour lui, c’est sa vie intérieure qu’il observe avec lucidité, et même avec un certain nombrilisme. Il pousse loin l’introspection, l’autodérision, le pessimisme, sans pitié pour lui-même. Il écrit par exemple, en 1922: « Mon évolution a été simple. A l’époque où j’étais satisfait, je voulus être insatisfait et je me jetai dans l’insatisfaction. (…) Ensuite je voulus revenir sur mes pas. Je fus donc constamment insatisfait, et même insatisfait de mon insatisfaction ». C’est du Kafka à l’état pur !
Mais, plus le temps passe, plus sa santé se dégrade et plus ses annotations sont brèves. Il écrit en 1923: « Incapable de tout, sauf de souffrir ». L’écrivain est mort peu après (en 1924). Ces textes parfois arides n’engendrent pas la joie de vivre, certes ! Mais Il est évident que ce Journal est une véritable mine d’or pour les spécialistes de l’écrivain.
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Il s'agit donc du « Journal », au sens de journal intime de F. Kafka ; pèle-mêle, il est composé d'impressions sur des oeuvres littéraires, théâtrales ou autres, de récits (souvent très courts) tirés de son imagination, de carnets de voyage, de situations vécues, de tracas passagers, d'ennuis de santé, de sentiments le concernant lui ou ses proches, de pensées sur son mode de vie ou sur des choix, etc.. Une grande partie de l'ouvrage est naturellement écrite sans but d'être un jour publiée ; ceci est un peu déroutant parfois, dans le sens où l'impression de violer l'intimité de l'auteur plane. Globalement et bien qu'étant amateur de l'oeuvre de Kafka, ce journal m'a ennuyé le plus souvent : une bonne partie de ces fragments a soit échappé à ma culture, soit ne m'a pas intéressé, ou bien encore n'a pas été comprise. J'ai trouvé le ton du propos relativement constant dans la plainte et le marasme (inhérent au principe du journal, lieu de délestage) pesant. Certes, plusieurs passages valent vraiment le coup d'être lus, mais à mon sens, ils sont trop dilués dans une masse in fine indigeste.
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