La fleur de l'âge: 100 poèmes, 24 jeunes poètes d'aujourd'hui

Un être douloureux
De ne pas avoir d'identité,
Un être malheureux
en butte contre sa vacuité,
APATRIDE
Le mot est trop profond
APATRIDE
C'est un abîme sans fond
Sans famille sans nom
Sans amour ce démon
Abandonné, perdu dans les tréfonds
de la foule, recherche d'identification.
Il est là, même pas désespéré
par ce qui l'entoure, affolé
à toujours chercher
sans jamais trouver
depuis trop longtemps déraciné
il se sent de sa sève vidé.
Et il a soif, à toute source va s'abreuver
et il a soif, il boit sans jamais se désaltérer;
il n'a comme seule source ses larmes
il n'a comme seule maison son âme,
il n'a qu'un seul chemin d'espoir,
un seul moyen de reconnaissance, le miroir,
APATRIDE..... [Sarah Schimpff, 1974-)