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3,67

sur 2009 notes
Holly se réveille avec une angoisse, une intuition, une idée qu'elle se répète en boucle "Quelque chose les avait suivis depuis la Russie jusque chez eux". La Russie, c'est le pays d'origine de Tatiana, leur fille adoptive.
Nous sommes le matin de Noël. Holly attends sa famille et ses amis pour le repas, alors que son époux est partis chercher ses parents. Une tempête de neige va empêcher tout déplacement, et Holly va passer la journée en compagnie de Tatiana.
Quel roman étrange. Laura Kasischke sait poser une ambiance, l'air de rien. Malgré une histoire en apparence quotidienne et anodine, des fausses notes, des instants bizarres apparaissent très vites. Pour mieux retourner à la normale. le lecteur ne peut que s'interroger, se demander ou on va l'amener. Dans une histoire fantastique ? D'épouvante ? En tout cas, au fil des pages, l'angoisse monte. Et s'imprègne petit à petit. Pour créer un malaise, on ne sait pas pourquoi. Ce malaise monte au fil des pages jusqu'à devenir difficilement soutenable.
J'ai rarement vu une telle maîtrise de l'angoisse chez un écrivain, à part ceux de thrillers et livres d'horreur. Laura Kasischke cache bien son jeu et aura vraiment su me surprendre, même si la lecture a pu aller jusqu'au pénible tellement cette tension a su me prendre aux tripes.

Une construction parfaitement maîtrisée, une écriture soignée, une montée de tension à faire pâlir Stephen King, voilà une belle découverte de la rentrée.
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Noël me manquant déjà (oui je suis mal nous sommes qu'en mars...😊) Et ayant trouvé ce livre dans une des fameuses boîtes qui me sont chers... Je me suis dit pourquoi pas ?!
Je dois avouer pourtant que la quatrième de couverture ne me plaisait pas plus que ça mais le livre est joli.

Et j'ai bien fait de le prendre ! 300 pages d'un huis clos infernal en plein Blizzard, glaçant, terrifiant ! Une mère et sa fille ce retrouve toutes les deux en ce jour de Noël. 300 pages de folies (mais venant de qui?) 300 pages, d'angoisse, de tensions, de questions, de sentiments d'oppression, de peur, d'inquiétude.
Le comportement étrange d'une mère et sa fille.

Un pur bonheur, et ce dénouement.. Magistral, je ne m'imaginais pas cela !
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Ce jour de Noël ne s'inscrira pas dans la tradition. Holly s'est éveillée très tard, Éric est parti chercher ses parents alors que la neige commence à tomber et Tatiana, leur fille, semble rattrapée par son adolescence et prête à en découdre pour régler ses comptes.
Pourtant, les années qui ont passé entre le retour de l'orphelinat russe et ce Noël ressemblent fort à un conte de fées. Mais rien ne semble vouloir se passer comme prévu. Les invites déclinent l'invitation les uns après les autres. Des appels non identifiés se succèdent sur l'iPhone, Éric doit se rendre à l'hôpital car sa mère est devenue confuse sur le chemin de retour de l'aéroport.

En moins de deux cents pages, Laura Kasischke installe dans ce roman une ambiance très particulière, instillant chez le lecteur un doute permanent, diffusant une angoisse prégnante à chaque page. Chaque anecdote d'un quotidien banal, à l'américaine, et il̀ est certain que l'on est pas avare de détails triviaux dans les romans américains, crée un malaise, lié à une infime distorsion sur cette évocation des événements. Irruption du fantastique ou pathologie psychique? Difficile de trancher, et ce d'autant que le lecteur n'a qu'une version des faits, ce que veut bien livrer et interpréter Holly. Il faudra accéder aux toutes dernières lignes pour faire la part des choses.

Autant dire que cette lecture est tout à fait plaisante. Dans un style différent du roman précédent Les revenants, Laura Kasischke nous offre là un bon échantillon de ses qualités littéraires

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Il y a déjà tellement de critiques sur ce livre que je serai bref. C'est sans aucun doute un bon roman. L'auteure sait nous installer le malaise, le mal-être et les interrogations qui s'ensuivent. Et l'intensité augmente sur la fin jusqu'à la révélation finale.
C'est très juste mais aussi très psychologique. Une forme de psychologisme made in USA bien rendu par les procédés littéraires. Pour moi, ce livre relève du thriller et la profondeur s'en ressent. Mais on se laisse facilement emmener et c'est très bien ainsi.
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Voici un roman d'une intelligence diabolique, qui distille des indices sous la forme du fil conducteur « Quelque chose les avait suivis depuis la Russie jusque chez eux », ou d'événements fantasques, voire incongrus. L'on suit Holly dans les méandres de ses réflexions, de ses flash-back, de ses émotions. L'on vit, l'on ressent avec elle ce huis-clos, cette «lutte » avec sa fille Tatty, ce malaise qui s'amplifie. Si le début a pu me sembler long, il y avait toujours un élément pour piquer ma curiosité, pour attiser l'envie de continuer… Encore une page… Oh, et puis une autre de plus, 35 pages, c'est presque 30 hein ? Jusqu'au coup de téléphone (eh oui Gwen, moi-aussi…). Là, plus besoin de piquer ma curiosité, le poisson était ferré.

Et la fin est arrivée, et j'ai adoré… Je n'en dirai pas plus, un conseil, lisez-le !
Lien : http://lelivrevie.blogspot.f..
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Je n'avais jusqu'alors lu aucun livre de Laura Kasischke. Si mon choix s'est porté sur Esprit d'hiver c'est parce que j'ai lu des tas d'avis dithyrambiques sur le roman. C'est donc avec avidité que j'ai débuté ma lecture juste après avoir terminé l'insipide Lady Hunt.
Malheureusement, dès les premières pages, je me suis sentie agacée par le style de l'auteur et le procédé narratif. J'ai tout de suite compris qu'il ne se passerait pas grand chose et qu'il allait falloir attendre les dernières pages pour que les choses bougent un peu.

Esprit d'hiver est construit autour des flashbacks. C'est un procédé qui a son charme lorsqu'il est utilisé à bon escient et de façon homéopathique ce qui n'est pas du tout le cas ici. Dès que l'histoire progresse dans le présent et que l'on sent qu'il va se passer quelque chose, l'auteur désamorce le suspense et nous fait faire un bond dans le passé. Bond qui nous conduit toujours au même endroit : en Sibérie, à l'orphelinat où la narratrice et son mari sont venus chercher leur fille. Non seulement on se retrouve au même endroit mais, en plus, Laura Kasischke répète sans fin les mêmes choses. Ces digressions sont assommantes et ne servent qu'à repousser la révélation finale. le roman pourrait être amputé d'au moins cent pages sans que cela ne pose de problème, au contraire, on y gagnerait en intensité.

Je me suis ennuyée pendant cette lecture car même ce qui se passe au présent n'est pas des plus intéressant : une mère et son adolescente de fille se retrouvent bloquées toutes les deux à la maison le jour de Noël et en profitent pour se quereller. de menus incidents viennent troubler la journée, la mère est dépassée (elle ne sait même pas soigner une brûlure ou faire cuire un rôti) et la gamine semble tout faire pour pourrir un peu plus la journée de sa mère. Et au milieu de tout cela, on fait des sauts de puce en Sibérie. L'histoire manque de tension nerveuse, de rythme, de dynamisme.

La fin a été une vraie libération, j'avais hâte d'achever ce roman insipide. Certes, je ne l'avais pas vu venir mais je n'ai pas été autrement surprise ni même bouleversée car cette ficelle a déjà été utilisée par le passé (notamment au cinéma). Et même si elle donne un tout autre sens à l'histoire que l'on vient de lire, il n'y a pas de quoi fouetter un chat. J'ai refermé le livre avec délice pour me plonger aussi sec dans un autre roman ce que je suis incapable de faire quand une histoire me prend aux tripes.
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"Esprit d'hiver", enfin !
Premier rencard avec Laura Kasischke. Je me suis mis sur mon trente et un, pressé de faire connaissance ... et un peu fébrile aussi. Est-ce que va coller entre nous ?
Le spectre d'avis plutôt large entraperçu sur Babelio, balayant tout de la louange inconditionnelle (et peut-être excessive ?) à la critique assassine (elle aussi exagérée ?) excite ma curiosité.
L'impatience monte encore d'un cran à la lecture de ces quelques lignes en 4ème de couverture, signées d'un François Busnel pour le moins enthousiaste : "et si c'était elle, le grand écrivain contemporain ? Laura Kasischke s'impose, livre après livre, comme plus douée des romancières de sa génération."
Rien que ça !

276 pages plus tard, à l'issue d'un tête à tête d'une grande intensité, le verdict est sans appel : je suis conquis !
"Esprit d'hiver" est un huis clos domestique impeccable, le récit minutieux, presque heure par heure, d'une journée terrible. Nous sommes un 25 décembre et Holly attend ses invités pour les traditionnelles festivités de Noël, mais cette année rien ne va se passer comme prévu. En raison d'une violente tempête de neige, et tandis que son mari s'est absenté pour récupérer des convives à l'aéroport, la mère de famille se retrouve isolée chez elle (façon Jack Torrance à l'Overlook Hotel !) en compagnie de sa magnifique fille adoptive de quinze ans, Tatiana.
Alors qu'en mère aimante et attentionnée, Holly semblait disposée à faire contre mauvaise fortune bon coeur et à passer malgré tout une bonne journée en compagnie de Tatiana, la jeune fille se montre moins coopérative, et bizarrement beaucoup plus irritable qu'à l'accoutumée.
Peu à peu s'installe entre elles un trouble évident mais aux motifs confus, les efforts patients de l'une se heurtant de plus en plus violemment au mutisme vaguement provocateur de l'autre.

Sous la plume précise et terriblement efficace de Laura Kasischke, faite parfois de quelques redites agrémentées d'infimes variations, ce qu'on aurait pu prendre pour un banal problème de communication mère/fille tourne lentement mais sûrement au véritable malaise. L'intrigue avance à tout petits pas, la tension monte graduellement et l'auteur semble prendre un malin plaisir à nous faire sentir que quelque chose cloche, sans que l'on sache vraiment de quoi il s'agit.

Surtout, elle nous ramène sans arrêt treize ans en arrière, quand Holly et Eric se sont rendus dans un orphelinat de Sibérie pour l'adoption de Tatiana.
La moindre friction entre la fille et sa mère est l'occasion pour cette dernière de se replonger dans le souvenir du périple qui a changé leurs vies.
Si ces flashbacks récurrents éclairent avec justesse la nature et la puissance de l'amour qu'Holly porte à Tatiana, ils peuvent avoir quelque chose d'un peu frustrant dans la mesure où ils interrompent toujours la narration au moment où le lecteur pense mettre enfin le doigt sur la source du sentiment d'angoisse, de plus en plus sensible à mesure que les heures passent.

Dans cette atmosphère à la fois feutrée et anxiogène, dans cet esprit d'hiver glacial et inquiétant, alors qu'au dehors la tempête fait rage, Laura Kasischke délivre un roman très singulier. Elle y aborde avec brio et originalité les thèmes de la famille et de la filiation, de l'adoption et de l'hérédité, le poids des origines, et jusqu'à la question de la maladie mentale.

Une première rencontre tout à fait saisissante, donc. Madame Kasischke, me ferez-vous bientôt la joie d'un second rendez-vous ?
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Inutile de tourner autour du pot : contrairement à beaucoup, je n'ai pas aimé « Esprit d'hiver ». J'ai trouvé ce huis-clos entre une mère et sa fille adoptive à la fois glacial (et pas seulement du fait du climat…) et étouffant. Certains pensent que l'ultime rebondissement des deux dernières pages peut justifier de relire le roman sous un angle nouveau. Ce ne sera pas mon cas : trop heureux d'arriver au terme de cette lecture laborieuse, un peu éprouvante même, j'ai vite eu envie de passer à autre chose.
Qu'est ce qui m'a tant déplu alors dans ce roman de Laura Kasischke, que je découvrais à cette occasion ? Dans le désordre, un vrai manque de rythme de l'histoire en raison d'incessants (et inutiles parfois) flashbacks, l'ambiance générale particulièrement malsaine, une histoire d'adoption carrément glauque dans un orphelinat en Sibérie au nom de goulag (jugez-en plutôt…l'orphelinat Pokrovka n°2). Mais j'ai surtout été gêné par la personnalité de la mère, Holly. Une mère ultra protectrice, atteinte dans sa féminité du fait d'une maladie héréditaire, et tellement fragile émotionnellement. Je n'ai pu m'empêcher de me demander dès les premières pages si elle avait vraiment toute sa tête…
Je peux comprendre que le malaise ressenti tout au long de la lecture, les difficultés à mettre bout à bout certains détails, peuvent constituer pour certains la qualité principale de cette histoire, surtout eu égard à la conclusion. Désolé cependant, mais en ce qui me concerne, je recherche vraiment d'autres types d'émotions dans mes lectures…
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We wish you a merry christmas!

Chez Holly, Éric et Tatiana, c'est tempête de neige, lever tardif, attente des visiteurs dans l'urgence, stress des préparations culinaires...tout le tableau d'une fête familiale obligatoire où chacun joue son rôle sans vraiment de plaisir. Mais l'important est: "Voyez comme nous sommes heureux!"

Mais, ce matin, au prétexte d'une simple panne de réveil, la jeune fille de la maison est insupportable et entre sarcasmes et disputes, l'harmonie a la gueule de bois.

Dans une ambiance surréaliste de huit clos hivernal, la journée de Noël part en vrille, sur fond de conflit larvé mère -fille, mêlant les thèmes de l'adoption, de l'éducation, des relations sociales, dans cette attitude de tout contrôler, de tout décortiquer, et de tout "bien faire", proprement américaine.

Ce livre me laisse perplexe car sa lecture a parfois été une épreuve!
M'agacant de ne rien comprendre de ce pugilat familial, j'avais peiné et même fini par survoler les dernières pages.
La chute pardonne tout, bien sur, et il convient de saluer le talent incontestable de l'auteure pour ce suspens hypnotique. Mais pour autant, je ne m'imagine pas reprendre le livre avec la clé explicative.

L'amour maternel est psychotique, étouffant, vampirisant. Tout regard est analysé, toute réponse décortiquée.
Sur fond d'adoption internationale, c'est une réflexion sur ce qui constitue un individu, entre l'acquis et l'inné, et sur les dysfonctionnements éducatifs des parents, contraints à la réussite et déjà coupables avant même la possibilité de l'échec.
Folie, culpabilité, névroses, cocktail explosif de sociétés industrialisées, stigmatisées quand on les compare aux schémas sociaux de pays défavorisés.

Joyeux Noël!

Livre lu en partenariat avec les matchs de la rentrée ltteraire de PriceMinister-Rakuten, que je remercie.
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Holly et sa fille Tatiana sont seules à la maison en ce matin du 25 décembre. Leur mari et père Éric est parti à l'aéroport chercher ses parents qui les rejoignent pour partager le repas de Noël.
La neige se transforme vite en blizzard, les invités se décommandent et Éric est apparemment coincé sur l'autoroute.
Holly et Tatiana se chamaillent, leurs échanges devenant de plus en plus violents.
Quel magnifique roman ! S'étirant seulement sur quelques heures, la narration retrace le parcours de Holly, son enfance, sa maternité, sous forme de pensées fugaces qui viennent illustrer les sentiments de Holly au fur et à mesure que le ton monte avec sa fille.
C'est troublant, aussi bouleversant que la fin est clinique et froide.
Le style de l'autrice est envoutant, nous emmenant au plus profond des émois de Holly. L'autrice nous prend par la main pour vaguer sur la lame de fond de son amour, de ses frustrations, de ses failles.
Laura Kasischke a le chic pour décortiquer les pensées de ses personnages et faire émerger le pire de chacun.
Magnifique
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