Au moment où j'ai reçu le bouquin, je me doutais que le livre n'allait pas me décevoir, mais je n'avais pas encore lu la pluie de louanges que la critique et les internautes allaient jeter sur ce livre, qui, de l'avis quasi unanime a fait sensation. C'est d'ailleurs plus pour cette raison que j'ai tant tarder à parler de ces deux romans de Laura K, j'avais le sentiment d'arriver après la bataille, et que tout avait été dit sur cet
Esprit d'Hiver, acclamé partout comme un des meilleurs romans de cette rentrée 2013.
Et si cela est bien évidemment le cas ( pour moi, il est même à 100 coudées au dessus de la bonne quarantaine de romans que j'ai pu lire en cette rentrée), il ne sert rien d'en dire trop pour convaincre le lecteur encore un peu récaciltrant à se plonger dans ce livre, fantastique dans tous les sens du terme.
On ne peut pas en dire beaucoup plus sur l'histoire, qu'il ne faut surtout pas dévoiler tant elle fait valser le lecteur de surprises en rebondissement inattendus. On peut en revanche évoquer les sujets que ce livre, qui n'est pas tant un thriller ( les lecteurs qui s'attendent à un "page turner "classique seront forcément déçus) qu'une exploration intime et malaisante de la psychologie humaine, sonde avec une grande intelligence : le désir de maternité, ce qui fait que l'on parvenir (ou pas) à devenir parent, l'adoption, la transmission, l'héritage, les petits arrangements avec soi-même, la culpabilité, les mystères du refoulement, le déni, la folie, et même les affres de la création littéraire et j'en passe tant ce livre de moins de 200 pages est riche en questionnements et en réflexions qu'il soulève en nous…
Bref, on a ainsi affaire à un roman très profond, qui questionne avec une acuité et une maitrise époustouflantes et comme j' en ai rarement lu, les tréfonds de la conscience humaine.
Je ne dévoilerai donc pas l'intrigue, pour ne pas déflorer les surprises des rares qui ne l'ont pas encore lu (les chanceux!!), mais simplement vous dire que le récit alterne une journée de Noel qui commence de façon étrange, avec cette phrase qui revient de façon lancinante "Quelque chose les avaient suivis depuis la Russie jusque chez eux) et dont on ne comprendra la clé qu'à la toute fin du récit, même si on se doute de suite que cela à avoir avec l'adoption de Tatiana la fille d'un couple de banlieusards américains dans un sinistre orphelinat russe.
Ce roman vraiment prodigieux nous dévoile progressivement, par le biais d'une construction du récit vraiment diabolique, à quel point le passé éclaire le présent. "
Esprit d'hiver" traite de la façon dont notre esprit prédomine sur la réalité, et à quel point la mémoire peut parfois occulter ce que l'on n'a pas voulu voir. C'est la culpabilité inconsciente qui est la clé de ce roman extraordinaire, une culpabilité enfouie au fond de soi, et qui éclatera férocement au gré d'un dénouement absolument ébouriffant qui vaut largement les meilleurs twists du genre, d'"Usual Suspect" au "6ème sens", pour le cinéma à "Shutter Island" ou "
la Nuit qui ne finit pas" d'
Agatha Christie pour la littérature.
Et l'écriture de l'écrivain, également poétesse à ses heures ( pas vraiment) perdues arrive à insuffler justement une bonne dose de poésie de l'étrange dans son récit d'effroi.
Bref, un roman vraiment magistral, un des plus grands coups de coeur littéraire de ces dernières années en ce qui me concerne, qui prouve que définitivement, Laura s'est fait un nom que je ne pourrais que dorénavant écrire parfaitement bien!!
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