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3,7

sur 562 notes
Comme dans tous les romans de Laura Kasischke, la forme extrêmement poétique de l'écriture fait fleurir d'emblée de multiples images.
Originaire du Michigan, l'auteure est d'abord connue aux Etats-Unis pour ses recueils de poésie.
De comparaisons originales en surprenantes métaphores, elle réinvente, au fil du récit, le moindre détail du monde et des personnages. La dérision n'en est pas absente et la justesse des traits nous porte souvent à sourire. L'écriture est d'une étonnante richesse. Pas un paragraphe, pas une ligne, qui ne porte l'empreinte, à nulle autre pareille, de la poétesse. Sous ses yeux, sous sa plume, rien ne sera jamais plus banal ! Les nuages sont faits de « poudre douce comme du talc », le givre «gribouille des messages sur les vitres », et les roses « ont rouillé sous la pluie ».

Voilà pour l'aspect poétique du texte. Mais ce roman-ci, s'ouvrant dès sa première ligne sur la disparition de la mère de la narratrice, pourrait bien avoir aussi de faux airs de roman policier : qu'est-il donc arrivé, l'inspecteur s'agace, l'enquête piétine... Comme dans tout bon polar, la fin prendra la forme d'un coup de théatre et nous laissera coi. Et pas le temps de se remettre, le livre est terminé, tout est dit dans la dernière phrase, nous laissant seul avec notre surprise !

Et voilà pour le policier. Mais, mais... C'est aussi un roman d'apprentissage que nous a concocté l'auteure...! Notre héroïne a seize ans et nous vivrons avec elle l'éveil de sa sensualité et de sa sexualité, ainsi que sa découverte des ressorts de la vie secrète des adultes.

Ce roman demeure insaisissable, inclassable. Non-identifié, unique... et d'autant plus précieux !
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Un livre qu'on ne lâche pas une fois qu'on a commencé à lire, on comprendre les choses comme le veut aussi le personnage principal, Kat, une adolescente qui a 16 ans lorsque sa mère décide de l'abandonner avec son père, elle disparaît au moment où la fille a bien plus besoin d'elle...on veut écouter le fond du coeur de cette mère qui apparaît en fait comme une inconnue aux yeux de sa fille, mais on a quand même la soif de vouloir la comprendre que sa fille arrive à avouer que sa mère n'a pas disparu seulement maintenant mais c'est depuis vingt ans lorsqu'elle a accepté d'épouser son père...

Peu à peu, l'auteur nous retrace l'histoire d'Eve, celle qui s'est marié pour échapper à la misère, celle qui a mis un terme à ses ambitions, celle qui souffrait en secret qui ne voyait pas un autre moyen de réparer les erreurs du passé que de pratiquer la politique de la fuite...
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Après l'excellent Esprit d'hiver, le bon A moi pour toujours et le surprenant Rêves de garçons, il était temps de m'attaquer à un des romans de Laura Kasischke adaptés au cinéma sous le titre de White Bird pour la version hollywoodienne (avec l'excellente Shailene Woodley)

Sans avoir l'intensité d'Esprit d'hiver, reconnaissons à notre auteur américaine, parfois citée comme la fille spirituelle de Joyce Carol Oates, un talent indéniable pour rendre avec acuité un univers fait d'ombres, oppressant au possible, mettant le lecteur mal à l'aise dès les 1eres pages (mais dans le bon sens du terme, rassurez-vous). White bird ne déroge pas à la règle.

Nous faisons connaissance avec Kat, une adolescente mal dans sa peau dont la mère, Eve, a quitté sans prévenir le nid conjugal. Nulle explication pour justifier ce geste, seulement des suppositions faites par sa fille. Eve était une femme malheureuse dans son couple (et encore c'est un euphémisme), une épouse bourgeoise et entretenue, mère et femme impeccablement coiffée, manucurée, toujours tirée à 4 épingles, frustrée par un mariage sans amour et une vie rangée qui semblaient lui faire horreur. Des raisons de partir, elle n'en manquait donc pas. Ni son mari conventionnel et barbant, ni son unique fille, trop grosse, trop empotée, n'ont trouvé grâce à ses yeux et n'ont pu la convaincre de continuer une minute de plus cette mascarade familiale. Qu'est-elle devenue, où s'est-elle enfuie, pour et avec qui, le mystère reste entier durant des années.

Kat devient une femme, mue par des désirs et un appétit charnel propres à son âge. Et alors qu'elle devient femme, le souvenir de sa mère et de la relation qu'elle a entretenue avec elle, faite de rivalités et de jalousie contenue, font surface et trouvent leur manifestation la plus concrète dans les rêves violents de Kat. Qui Eve était-elle en réalité ? Une femme mue par des désirs qui la poussent à vouloir le petit ami de sa fille, une quadra encore séduisante mais incapable de rompre avec le besoin de plaire, d'être désirée, une éternelle amoureuse, une femme frustrée, brisée, une mère indigne ou tout simplement maladroite. Autant de questions que se posent Kat année après année jusqu'au dénouement qui verra le mystère prendre fin.

Rivalité mère-fille, récit de l'absence, rêves brisés en petits morceaux sous le joug impitoyable du quotidien et du confort bourgeois, Laura Kasischke revisite ses thèmes de prédilection dans ce roman qui joue habilement avec les faux-semblants et les apparences. du suspense pour ce roman subtil (trop parfois à force de digressions), sensible, à fleur de peau. Kat est un personnage auquel on s'attache malgré son égoïsme d'adolescente qui préfère s'envoyer en l'air plutôt que de s'inquiéter pour sa mère. Quant à Eve, c'est le  portrait énigmatique d'une femme qui n'a su vivre la vie qu'elle voulait et en a conçu de la rancoeur. Implacable mais touchant de réalisme.  
Lien : http://www.livreetcompagnie...
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Disparition mystérieuse. Roman glacial et vaporeux.

Banlieue résidentielle d'une ville de l'Ohio aux Etats-Unis.
Kat a 16 ans, un jour sa mère disparaît soudainement. du jour au lendemain, elle a quitté la maison laissant sa fille et son mari.
Eve s'est évaporée.

Kat raconte et nous éclaire de ses pensées et rêves, sur la situation dans ce quartier chic, de ses préoccupations d'adolescente, en apparence une vie semblant s'écouler tranquillement pour cette famille, uniformément, à l'image de leur cadre de vie…monochrome un peu monotone. Mais pas si paisible en fait.

Il y a dans les romans de Laura Kasischke quelque chose d'Hitchcockien dans l'intrigue et le déroulé.
Toujours un sentiment de malaise diffus au fur et à mesure de la lecture, un côté dérangeant. Un ressenti commun à mes lectures de cette auteure.

Style abrupt. Descriptif chirurgical et imagé.
Les indices sont disséminés autour de cette ado en plein éveil sexuel, chamboulée par les hormones, perturbée par des idées obsessionnelles et des rêves dérangeants.
Elle paraît étrangement distante et insensible à la situation, face à l'enquête ouverte.

D'autres personnages, dont le père, m'ont été plus difficiles à cerner.
Les parents étaient-ils un couple assez banal ? Eve était-elle une épouse comblée ? Un oiseau fragile qui s'est envolé ?

Un côté malsain, boueux et froid se répand, on pressent des non-dits sous une glace d'indifférence.
Une vitrine qui paraît sur le point de se fendre sous le poids des désirs, frustrations et tumultes, cauchemars…
On sait que quelque chose cloche… Mais quoi au juste ?

L'atmosphère est glaciale et évanescente autour de la disparition de la mère.
Une ambiance froide et poisseuse réussie.

Le déroulement captive l'attention du lecteur malgré des chemins digressifs.
Toutefois, j'ai trouvé le roman assez déconcertant, avec des moments à la crédibilité limite. Mais pourquoi pas se dit-on, certains excès et situations incroyables ayant déjà été vus.
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Un oiseau blanc, le canari d'Eve, le blizzard, les rêves froids et glacés de sa fille Kat depuis que sa mère a disparu. Tant de blanc pour cacher tant de noirceur humaine. Il faut dire que la vie d'Eve à Garden Heights dans l'Ohio, c'est un peu Wisteria Lane sans les copines loufoques. Mortel. On est donc assez rapidement enclin à comprendre sa fuite. Puis, peu à peu, à mesure que son portrait se révèle, toujours par les yeux de sa fille Kat, on se demande si Eve était vraiment complètement saine d'esprit. Victime ? Bourreau ? C'est bien cette difficulté à trancher qui fait un grand intérêt du roman. A cela s'ajoute a le construction de l'identité de Kat la narratrice, dont les ressemblances avec sa mère s'accentuent au fil des pages. Une histoire déroutante, donc, dans laquelle les personnages ne sont pas livrés d'emblée mais où il subsiste de larges part d'ombres que le lecteur a tout loisir d'imaginer. Ces personnages en demi-teintes ne sont pas sans rappeler ceux de Joyce Carol Oates dans cette manière d'incarner l'Amérique banale, crue, et finalement surtout inquiétante.
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Un vent glacial souffle sur ce thriller domestique. Dans une banlieue sans vie comme l'Amérique sait si bien en construire, la mère de Katrina, 16 ans, a disparue. Envolée sans laisser de traces, pas un mot, pas un coup de fil.
Pour la jeune fille pourtant, le deuil ne vient pas. Elle devrait être boulversé mais le vide laissé résonne des souvenirs de maltraitance de cette mère tyrannique. Car leur relation était pour le moins toxique : mère parfaite et pourtant figée dans son joli pavillon de Garden Height, Ohio, les insultes fusent envers cette fille trop grosse, trop embourbée dans l'adolescence et son cortège de sentiments embarrassants.
Coincée entre l'inertie de son père, l'éloignement de son petit copain et ses cauchemars récurrents, Kat tente de sortir la tête de l'eau…

Un roman à l'atmosphère particulière, très personnelle et aux images poétiques, mais qui ne m'a pas convaincue sur la durée. le rythme très lent, l'ambiance franchement froide, et une intrigue minimaliste m'ont perdu en cours de route et finalement, malgré une belle écriture et une voix intrigante, je me suis beaucoup ennuyé.
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L'hiver est froid, le blizzard épais, surtout quand il noie ce quotidien que l'on ne savoure plus. La maison est vide, glacée, on apprend à vivre, avec elle, sans elle, parce qu'elle est partie. La mère de la narratrice, Kat, est partie. Sans rien de plus.

Esprit d'hiver m'avait fascinée. de cette fascination un peu étrange qui vous pousse à tourner les pages alors que l'ambiance vous gèle le sang.

Il en a été de même pour Un oiseau blanc dans le blizzard. L'envie de savoir. L'envie de sortir de ce huis-clos dérangeant. Alors, j'ai tourné les pages. Une, puis une autre, et encore une autre. J'ai découvert Kat, et ses kilos en trop qui fondent comme neige au soleil, son petit ami peu bavard, son père si gentil. J'ai découvert Kat et ses réflexions, son introspection : Pourquoi est-elle partie ? Qui suis-je ? Que vais-je faire de ma vie ? Qu'a-t-elle fait de moi ?

Et les années qui passent qui la ramène inéluctablement vers cette maison familiale. Ses cauchemars qui peuplent ses nuits. C'est le roman de l'absence, de l'identité, de comment on se construit pour et par les autres, de la culpabilité.

J'ai vécu ce huis-clos oppressant, Laura Kasischke est décidément un génie des ambiances. J'ai écouté les confessions de Kat, ses interrogations, ce portrait qu'elle dresse des gens qui l'entoure.

J'ai tourné la dernière page, presque soulagée. Parce que ce livre est aussi froid qu'un congélateur. Mais je l'ai aimé.
Lien : http://lelivrevie.blogspot.f..
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Kat Connors est une adolescente de 16 ans. Sa mère est partie, envolée, disparue, la laissant seule, dans une maison vide et froide. Son père, tout aussi désolé de ce départ, ne comprend pas les raisons qui l'ont poussées à partir. La soudaine disparition de cette mère de famille, vue à travers les yeux de sa fille, nous amène à découvrir qui était réellement cette étrange mère.
En dépit de la disparition de sa mère, avec qui elle vivait une relation complexe faite de jalousie réciproque, de transfert et de rejet, Kat Connors essaiera à sa manière de franchir le cap de l'âge adulte. le personnage de Katrina est le personnage le plus touchant de l'histoire : on voit ses difficultés avec sa mère, on essaie de comprendre cette adolescente qui veut être adulte mais qui reste une jeune fille vulnérable.
L'univers que Laura Kasischke met en place est comme toujours plein de poésie et de mystères : nous entrons dans la tête de cette adolescente et dans ses rêves. C'est la vie d'une famille d'américains moyens qui est passée au crible d'une romancière appuyant très fort là où cela fait mal, la moyenne bourgeoisie et son mal de vivre.
Une découverte et une intrigue qui accroche, un excellent roman.
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Laura Kasischke m'avait beaucoup surprise avec Esprit d'hiver, j'avais été bluffée, avec un oiseau blanc dans le blizzard, je dois dire, que j'ai été moyennement surprise. On devine mine de rien la finalité du roman. J'ai également trouvé que l'histoire s'étirait sans apporter plus d'eau au moulin. Un peu d'ennui donc, pas trop de surprise sur le déroulement de la disparition de la mère, par contre, j'ai apprécié quelques passages originaux dans le style. Kat m'a également déplu ainsi que tous les autres personnages, ils semblent se plaire dans leur problème, je les ai trouvés franchement bizarres. Pas convaincue donc avec ce roman bien qu'il soit agréable à lire, mais loin d'Esprit d'hiver, c'est certain.

Je tenterai bien « Les revenants » on en dit du bien à voir donc.
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Laura Kasischke se plaît à raconter des existences à la dérive, des portraits de femmes à l'apparence épanouie mais à la vérité cabossée. Cette chronique familiale met en scène la jeune Kat, 16 ans, qui vit entourée de sa mère et de son père dans une banlieue tranquille du Michigan. Kat se lève un matin comme tous les autres et découvre que sa mère est partie. Sans bruit, sans écrit. Partie. Alors, Kat réfléchit, se souvient remonte le fil, recoupe des situations, elle se livre. On comprend très vite que le schéma familial modèle que représentait sa famille n'était pas sans faille. le récit nous décrit avec précision les sentiments liés à l'absence, à la relation complexe mère-fille, et aux tourments liés à l'adolescence. le roman s'articule autour de chapitres courts, composant le récit d'une disparition au fil des pages. le suspense est maintenu de bout en bout, jusqu'à la chute surprenante. La plume de Laura Kasischke est fine, poétique, imagée, mélancolique. L'auteure est une créatrice d'ambiance hors pair. Difficile pour autant de classer ce roman dans un genre particulier : roman contemporain, littérature américaine, thriller claustrophobique ? Un roman subtil qui mélange un peu tout ça à la fois. Un style unique qui plaît ou pas. Il m'a plu.
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