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3,95

sur 253 notes

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Livre lu dans le cadre de la pioche de Février 2017.

Je remercie Basileusa pour cette pioche car malgré quelques appréhensions en début de lecture à cause des notes sur Babelio, cette lecture a été un gros coup de coeur. J'adhère totalement au style de cet auteur. J'avais fini par me l'acheter à sa sortie en poche, la couverture et le résumé m'intriguaient quand même beaucoup. Il était enterré dans ma PAL depuis quasiment 1 an.

J'ai eu quelques peurs au début quand j'ai vu dans quel type d'histoire je m'embarquais. Je me suis dit « j'attends la page 50 avant de voir si j'abandonne ou pas » car dès les premières pages, la violence gratuite me plaisait moyen. Et puis finalement, quand j'ai reposé le livre pour faire autre chose, j'avais dépassé la page 50 depuis longtemps et je n'avais qu'une hâte, reprendre ma lecture le plus vite possible. J'étais déjà happée aux basques de Kaelyn et de son foutu caractère. Durant ma lecture, je me suis attendue à beaucoup d'évènements pour être, au final, toujours surprise par l'imagination de l'auteur. Les personnages principaux ne se comportaient pas comme prévu. Kaelyn est notre narratrice principale mais pas la seule. du coup, il n'est pas toujours facile de reconnaître qui parle et aussi quand est-ce que cela situe par rapport au chapitre que l'on vient de finir. On n'a quand même pas le temps de s'ennuyer, les chapitres sont courts et se lisent super vite. Les évènements et différents rebondissements s'enchaînent vite et bien durant toute la lecture et donnent ainsi un rythme endiablé à toute cette histoire. La seule petite chose que je reproche à l'auteur, c'est le manque d'une carte car même s'il a fait du basique pour nommer ces différents peuples, une carte de son monde aurait été un avantage non négligeable. Basileusa m'a mis le doute en me disant qu'elle espérait que j'apprécierais la fin de ce roman car j'ai ainsi imaginé une fin toute autre à nos héros et j'ai donc cherché des indices dans ce sens durant toute ma lecture. du coup, je n'ai absolument pas été déçue par la fin donnée par l'auteur même si je n'aurais pas été contre de continuer à suivre un petit peu plus longtemps cette chère Kaelyn. le moins que l'on puisse dire, c'est que l'auteur m'aura fait passer par toute une palette d'émotions tout au long de ma lecture : joie, tristesse, colère, curiosité, dégoût... Certaines scènes sont vraiment fortes en émotions diverses et variées !!

Comme vous l'aurez compris, ce roman a été un gros coup de coeur pour ma part et il a été proprement dévoré en quelques jours tant j'avais hâte de retrouver Kaelyn et de connaître la suite de ses frasques. Ce personnage m'a fait penser à 2 livres en particulier : « Impératrice » de Shan Sa et « L'épopée de Xylara » d'Elizabeth Vaughan. Dans « Impératrice », nous rencontrons une jeune femme qui va gravir tous les échelons d'une société à la force de ses poignets alors que la femme est plus considérée comme un objet qu'autre chose. Et « L'épopée de Xylara » ou comment une jeune femme finit par aimer et défendre coûte que coûte son nouveau pays alors qu'elle y a été intégrée un peu contrainte et forcée. J'ai particulièrement apprécié Kaelyn car elle a le caractère d'une battante qui obtient toujours ce qu'elle veut et qui fait tous les efforts pour les obtenir. Un foutu caractère mais elle est sacrément attachante (ou attachiante comme dirait un de mes collègues). Pour toutes ces bonnes raisons, je vous conseille plus que fortement de découvrir cette « maîtresse de guerre » hors norme où les aventures s'enchaînent dans un monde aux coutumes bien étranges... Pour ma part, dès que ma PAL baisse un peu, je me procure les autres titres de cet auteur dont j'ai bien apprécié le style, l'imagination et les personnages haut en couleur.

Sur ce, bonnes lectures à vous :-)
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Que voilà une lecture passionnante ! Après avoir fort apprécié la plume de l'auteur dans le puits des mémoires, je me suis lancée avec plaisir dans les aventures de Kaëlyn.

Je ne suis pas très calée dans ce genre, mais il me semble que ce récit n'est pas de la "fantasy classique". Point de dragon en tout cas, si je compare avec Chroniques des Mondes émergés, autre titre de fantasy jeunesse que j'avais apprécié et comparable (une héroïne qui veut à tout prix devenir un guerrier également). Il s'agit d'un destin extraordinaire dans un monde à peine irréel. Mais effectivement la magie à bien cours, comme on le constatera avec l'intervention d'un nécromant, qui tombe a point nommé.

La scène d'introduction est très drôle, au second degré, et nous installe dans un univers d'inspiration médiévale, tout ce qu'il y a de plus misogyne. le parti pris de choisir une héroïne sonne comme un challenge. Il est vrai que dans le Puits (en tout cas le premier tome), les femmes ne servaient pas à grand chose. Pari relevé M. Katz ?

[...]

Ce roman apparait certes comme un écho des croisades, mais peut être est-il plus proche qu'on ne le croit de notre actualité. Observons : un occident arrogant et sûr de sa supériorité prétend au nom de la liberté, valeur universelle, aller faire sa loi dans un lointain pays oriental. Cela étant, en réalité, prétexte à faire main basse sur des ressources… Sans qu'il y ait forcément un message dans l'oeuvre, on sent chez l'auteur une volonté d'ouvrir les esprits à plusieurs manières d'appréhender le monde.

Parlons à présent un peu des personnages. le couple des héros ne sont pas les personnages les plus fascinants à mon sens : Hadrian parce qu'on sait trop peu de choses sur son compte pour s'y attacher (encore que la scène où il est ivre le rende plus humain), Kaëlyn parce qu'elle subit beaucoup son destin et ressemble trop à "une fille parfaite". Là où Gabriel Katz excelle, c'est pour camper les personnages de méchants, de fourbes, de fous ! Un personnage très fort est celui de Dikaon, amoureux fou qui deviendra un Waerg, bestial et primaire. Sa passion repoussée, il est aveuglé, et le différent ne pourra se régler que dans le sang. le meilleur personnage à mon sens est la terrible Fenia, la jalouse, la manipulatrice. Femme d'Hadrian elle ne peut que pressentir ce qui va arriver et est prête à tout pour se venger. Sa manipulation du sultan même reste géniale.
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Une vraie épopée de fantasy guerrière en plein désert, dans un univers qui rappelle les Mille et une nuits. On suit Kaelyn, jeune guerrière rousse issue des tribus du Nord, enrôlée par l'armée des Rouges et capturée au premier jour de la guerre par un éminent maître de guerre du sultanat d'Azman.
J'ai vraiment adoré ce personnage de femme forte et au caractère aussi trempé que sa lame. Que de péripéties, d'esclave à élève en passant par officier, le chemin est semé d'embûches pour la jeune femme. Son idylle mouvementée avec son "maître" Hadrian est un peu étrange car le caractère mystérieux du monsieur n'aide en rien. Les autres personnages qu'ils soient féminins (Anamen, Fenia, la vieille esclave dont j'ai oublié le nom - fichue mémoire) ou masculins (Dikaon, Véliès, le général Gahar) sont superbement décrits et mis en place dans toutes leurs complexités !
Le cadre est tantôt enchanteur, tantôt cruel. L'ambiance est souvent vénéneuse mais tellement addictive. On suit cette épopée avec beaucoup de plaisir et une envie de connaître la fin des aventures de cette tigresse née.
Une belle découverte de cet auteur dont je vais m'empresser d'aller lire d'autres romans et un joli coup de coeur fantasy pour terminer le mois de l'imaginaire parfait !!!
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Dans le Nordland, la naissance tant attendue de l'héritier du maitre d'armes a enfin lieu. Mais pour son malheur, c'est une fille qui nait. Vingt ans plus tard, Kaelyn est bien déterminée à devenir un maitre de guerre. Mais pour cela, elle va devoir faire face à bien des obstacles.

Nouvelle incursion dans la monde de Gabriel Katz, et nouveau coup de coeur. Je n'avais pas grande inquiétude sur le sujet et j'étais quasiment sûre que le livre allait me plaire. J'ai retrouvé tout ce que j'avais aimé dans la trilogie du Puits des Mémoires: bataille, action, aventure. Katz y a ajouté une pointe de féminisme et de romance, ce qui n'est pas pour me déplaire. J'ai de suite adhéré au personnage de Kaelyn et à son franc-parler qui m'a beaucoup faire rire. C'est une sorte de Xéna la guerrière avec l'humour en plus. Un peu plus de réserve avec Hadrian que j'ai trouvé intéressant mais sans plus, sa manie de toujours tester Kaelyn est très agaçante. J'ai passé un excellent moment et j'ai vu que Kaelyn réapparaissait dans une autre aventure, série que je compte bien me procurer dès que possible.
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J'ai été conquise par sa trilogie et c'est donc avec une certaine hâte que j'ai lu ce livre . Et je n'ai pas été déçu du tout ,encore une fois ! Toujours dans le même esprit que les précédents , la lecture est fluide et prenante ,alternant l'action et les petits moments stressants ,ce qui fait qu'il est bien dur de lâcher le livre. La relation entre Hadrian et Kaelyn est un peu le fil rouge du livre ,on se demande toujours comment cela va finir tellement il est imprévisible . J'avoue que j'ai beaucoup aimé la relation qui se noue entre-eux.
Et puis les paysages , très moyen-orientaux, qui ajoutent une atmosphère au tout.
Gabriel katz est un auteur que je vais suivre de près ,d'autant plus que j'adore les couvertures de ses romans ,c'est le petit plus .
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Devenir Maitresse de Guerre, c'est le voeux le plus cher de Kaelyn. Mais à la mort de son père, elle ne trouve aucun apprentissage et doit s'engager dans l'armée des Rouges pour se faire une place dans ce monde d'hommes. Faite prisonnière, esclave même, une opportunité s'offre pourtant à elle...
J'ai adoré ce nouveau roman de Gabriel Katz.
Maitresse de guerre reprend l'univers du Puits des Mémoires avec ses intrigues de cour, ses trahisons, ses scènes de combats, son décors, mais en mettant cette fois l'accent sur le destin d'une jeune fille, Kaelyn.
Cette héroïne a du caractère, elle cherche par tous les moyens à s'imposer dans un milieu masculin mais elle reste aussi une femme qui se prend de passion pour Hadrian, son maître.
Ce que j'ai apprécié, c'est qu'elle évolue au contact des habitants du sultanat d'Azman : leurs us et coutumes ne sont finalement pas autant différents et barbares qu'on a bien voulu lui faire croire pour déclencher la guerre.
Lu dans le cadre de Masse Critique, je me suis laissée prendre au jeu de cette histoire et j'en remercie Babelio et les éditions Scrinéo !
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si Gabriel Katz continue sur sa lancée en fantasy, vu son don de conteur, on va sans doute avoir de très très belles surprises. Il faudrait juste corser un peu le scénario et pour un maître de jeu, ça doit pouvoir se faire, non ? ;)

En attendant, je ne peux que vous conseiller cette maîtresse de guerre, vous allez en voir de toutes les couleurs avec elle, vous allez en oublier votre train-train quotidien et si elle n'est pas exempte de défaut, elle n'en est que plus belle. N'hésitez plus et jetez-vous dessus !

Lien : http://bookenstock.blogspot...
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Vous souvenez, Gabriel Katz m'avait conquis avec sa trilogie le puits des mémoires qui avait été ma saga coup de coeur de 2013 ! du coup, quand j'avais découvert qu'il allait sortir un autre roman dans le même univers que le puits des mémoires, je voulais absolument le découvrir pour pouvoir me replonger dans cet univers. Finalement, La maîtresse n'a pas été un coup de coeur pour moi. Voyons pourquoi…

Kaelyn est la fille d'un maître d'arme. Celui-ci entraine les hommes à manier les armes. Kaelyn ne rêve que de prendre sa place quand elle sera prête. Mais la vie a fait qu'elle n'a pas pu remplacer son père car une femme n'a rien à faire avec des armes… Kaelyn est déterminé et elle va s'engager dans l'armée, mais son groupe ne résiste pas et elle est faite prisonnière par l'ennemi. Sa vie va totalement être chamboulée…

Pourquoi ça n'a pas été un coup de coeur ? J'ai trouvé que ça manqué de suspense. L'auteur alterne différent point de vue, du coup, on sait ce que mijote l'ennemi et j'ai trouvé ça trop facile. J'aurai aimé qu'on ne suive que Kaelyn et Hadrian, comme ça, les rebondissements auraient à son comble !
Sinon, à part ce détail, ce livre est une merveille !! J'ai adoré.
Kaelyn est une jeune femme qui a eu une enfance difficile et même encore, elle n'est pas respectée car c'est une femme. Mais, elle est vraiment déterminée à savoir manier les armes, à savoir se battre. On voit qu'elle évolue petit à petit, on s'accroche à elle, on l'apprécie de plus en plus et je ne voulais pas arriver à la fin car fermer ce livre a été dur.
Hadrian, qui puis-je dire sur lui part que je comprends pourquoi Kaelyn s'est laissé tomber sous son charme. Hadrian est un maitre de guerre, c'est-à-dire qu'il sait se servir d'une épée – même très bien – mais c'est aussi un très bon stratagème pour prendre des décisions. Même si a un moment il m'a déchiré le coeur et aussi celui de Kaelyn, on ne peut que lui pardonner !

Ce livre porte sur la guerre, mais nous ne sommes pas plonger la tête première dans une guerre sanglante, on est aussi au niveau des capitaines, ceux qui prennent les décisions, comme quoi, les stratagèmes sont vraiment important pour remporter une guerre, une seule faute et c'est foutu… On a aussi de l'amour, de la passion, mais aussi de la tristesse, des trahisons… Ce livre est magnifique par sa couverture – elle est juste splendide et très assortie à l'histoire – mais aussi par son contenu.
L'action est présent tout le long et on ne s'ennui pas le moins du monde, certains rebondissements m'ont surprises mais d'autres trop prévisible.

Je voulais que ce livre soit un coup de coeur pour moi, mais finalement non, un peu déçu car le puits des mémoires était plein de rebondissements et le dénouement excellent. Là, tout s'enchaine parfaitement mais on sait les choses de suite alors que j'aurai bien aimé un peu plus de suspense. Tant pis !

En conclusion, un roman Fantasy que j'ai adoré ! Les personnages sont géniaux, très attachants et l'histoire très intéressante, prenante. J'ai passé un très bon moment de lecture, je ne voulais pas finir le livre car encore une fois, j'ai du sortir de l'univers de Gabriel Katz et j'en redemande encore ! Vivement le prochain roman !

J'espère ne pas trop en avoir dit car c'est un livre que j'ai adoré mais j'espère en avoir dit assez pour que ce livre vous intéresse ! C'est dur d'écrire son avis quand on a adoré pour ne pas spoiler mais aussi donner l'envie, bref, deux mots : A découvrir !
Lien : http://livres-films-series.b..
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La chronique de la maîtresse de guerre pourrait tenir en une phrase : ce bouquin est aussi bon que son auteur est chauve.


En lisant La maîtresse de guerre, j'ai ressenti ce frisson des débuts, quand je me suis lancé pour la première fois dans les aventures de Conan, dans mes premières parties de jeu de rôle aussi. Ça n'a pas de prix (enfin, si 16,90€ pour le format broché, une paille pour rajeunir de trente ans).
Les bataillons d'elfes et de nains pointent aux abonnés absents, on ne croise pas non plus de licornes ni de dragons à chaque coin de rue. Pas de magie omniprésente jusqu'à l'écoeurement – et trop souvent utilisée comme deus ex machina aussi artificiel qu'incohérent avec comme seule justification “ta gueule, c'est magique”. Impasse sur les déluges de boules de feu et les effets spéciaux qui te balancent de la poudre aux yeux par sacs de cinquante kilos pour masquer la vacuité du scénario. Pas davantage d'affrontement manichéen où se joue l'avenir du monde sur fond de musique pompière.
Loin de certains titres qui ressemblent moins à des romans de fantasy qu'à des compilations lieucommunardes d'éléments merveilleux, La maîtresse de guerre m'a offert un retour aux sources et aux bases de l'heroic fantasy. L'esprit d'aventure commande ici au récit, à l'image des textes de Robert Howard ou, pour la touche d'humour qui va bien, Fritz Leiber. Deux gus souvent écrasés par la référence Tolkien mais qui ont beaucoup pesé sur l'imaginaire en littérature, au cinéma, en JdR…


De l'aventure à foison, donc, avec bagarres, batailles, machinations, trahisons. du souffle épique et des touches intimistes (voire des touchers intimes). Des dialogues qui ressemblent quelque chose, vu que les personnages ne s'expriment pas en jacquouille ou comme s'ils récitaient le Cid. Avec une mention spéciale à certaines punchlines en clôture de chapitre, notes d'impertinence bienvenues et préférables aux sentences grandiloquentes.
Peu de magie, qui se présente ici pour ce qu'elle est : un élément extraordinaire dans tous les sens du mots. Avec le grand mérite d'avoir une utilité réelle quand Katz en fait usage. Sa présence est justifiée, elle sert à autre chose que suivre bêtement l'équation fantasy=sorcellerie.
Ayant fait le tour des délires à base de mages en chapeau pointu turlututu, j'avoue être devenu très friand de cette fantasy qui use avec mesure et intelligence de sa baguette de sureau (cf. les excellents Gagner la guerre de Jean-Philippe Jaworski et Wastburg de Cédric Ferrand).
Ce choix d'écriture fonctionne et permet à l'auteur de se concentrer sur autre chose que l'esbrouffe : l'histoire qu'il raconte – sa construction surtout – et les personnages qu'il met en scène.


L'histoire, dans sa trame générale, est un récit initiatique classique. Point de départ, une Kaelyn qui veut devenir maîtresse d'armes. Pas besoin de 150 de QI pour deviner où sa trajectoire va la conduire. Faut reconnaître au récit une certaine prévisibilité : tu vois toujours où l'auteur t'emmène.
Le fait est que le chemin balisé est inhérent à l'initiatique, avec son lot de passages obligés, phases d'apprentissages, épreuves…
Cette prévisibilité, c'est le défaut de sa qualité, mais je préfère ça à l'inverse. Elle traduit une construction parfaite du récit, modèle de cohérence et de précision qui m'a bluffé.
Tout sert. Tu ne trouves aucun chapitre de remplissage pour le plaisir de noircir du papier et donner de l'épaisseur à un roman qui sans cela ne serait guère épais. Chaque chapitre a une raison d'être, pas toujours évidente sur le moment mais qui trouve sa résonance à un moment ou un autre. Je pense par exemple à la scène du hammam au chapitre 20. Sur le coup, tu te demandes l'utilité de cet intermède bain-vapeur-savon, le fight club de la joute verbale. Un peu plus loin, tu captes qu'il s'agit d'un moment essentiel pour construire une relation entre certains personnages, lien qui aura un impact sur la suite des événements et justifiera plusieurs péripéties. Très fusildetchekhovien dans le procédé, rien de gratuit et, par conséquent, rien qui se disperse dans des directions vaines et/ou ennuyeuses. Katz déploie à l'échelle de son roman la même efficacité que Leiber ou Howard dans leurs nouvelles, format qui interdit les débordements superflus.
A rester ainsi dans la droite ligne de son intrigue, sans chemins de traverse vers le néant narratif, le récit ressort gagnant, aussi bien en cohérence qu'en cohésion. Exit twists farfelus, cheat codes romanesques et solutions magiques de facilité, rien dans les manches, tout dans la logique et la construction au cordeau.


Le background, rien à redire. On part plein sud pour un sultanat qui sent bon le sable chaud. Katz aurait-il pu le détailler davantage ? Oui. Est-ce que l'idée aurait été pertinente ? J'en doute. le roman s'intitule La maîtresse de guerre, pas le guide Micheline à Damnas. Orienté action plutôt que tourisme, c'est annoncé d'entrée de jeu. On en sait assez pour suivre l'histoire et se représenter son cadre, pas besoin de trilliards de détails pittoresques mais inutiles.
D'autant que le cadre général ne demande pas un effort d'imagination surhumain. Comme Howard avec ses royaumes inspirés de l'Antiquité ou de l'âge héroïque qui l'a précédée, Katz s'appuie sur des éléments connus de tous. A travers l'Aladdin de Disney, la lecture des Mille et une nuits ou la six millième rediffusion d'Ali Baba et les quarante voleurs avec Fernandel, chacun sait à quoi ressemble un monde fictif inspiré du Moyen-Orient.
La guerre qui éclate, avec sa horde de libérateurs d'outre-mer, n'est pas sans rappeler les croisades – événement “un peu” connu, au programme d'histoire de collège. Et si tu préfères une référence moins magistrale, tu mates Kingdom of Heaven.
Ici, pas de motivation religieuse, mais l'idée générale est la même et la répartition des rôles identiques, sans méchants ni gentils. D'un côté, une civilisation florissante et raffinée mais pas parfaite. On y pratique l'esclavage et les femmes vivent soit à la cuisine pour les pauvres, soit dans l'oisiveté pour les riches, dans l'ombre des hommes dans tous les cas. de l'autre côté, les gais compagnons de la libération, armée-mosaïque formée de contingents d'un tas de patelins (où, soit dit en passant, les femmes n'ont pas beaucoup plus de perspectives quand dans le camp adverse). Leur mission – libérer les esclaves de leurs chaînes – part très vite en sucette et dérive vers les pillages, les massacres, les viols.


Entre les deux, ou plutôt à cheval, Kaelyn. Katz a le bon goût de ne pas en faire une Jeanne d'Arc bis ou un clone de Red Sonja, la bimbo en bikini annelé (seul un type qui n'a jamais porté de cotte de mailles peut accoucher d'une idée de fringue aussi débile…).
Kaelyn est d'abord une nana normale, qui va devoir conquérir son destin à la pointe de la lance. J'aurais bien dit “à la force du poignet” mais j'en vois déjà qui imaginent des trucs salaces… Bref. du boulot en perspective pour se tailler une place. Comme elle est jeune et inexpérimentée, souvent, le doute l'habite. D'autant qu'elle doit faire son chemin sans super-pouvoir, épée magique ou haute naissance validée par une tache de vin en forme de couronne sur la fesse droite. Au lieu de ça, elle se retrouve femme, étrangère et esclave dans un pays qui n'aime aucun des trois.
Dire que le roman de Gabriel Katz a quelque chose de féministe relève de la lapalissade. Une histoire de femme qui veut envers et contre tous exercer un métier d'homme au sein d'un environnement masculin, forcément que c'est féministe.
Le père Katz se sert de l'idée comme propos plutôt que revendication. Kaelyn veut devenir maîtresse de guerre, parce que c'est ce qu'elle veut, elle. A aucun moment elle ne se place dans une position de porte-étendard d'une révolution sociale. Sa motivation est personnelle, très personnage sword and sorcery (ou western spaghetti au cinéma, le croisement des deux donnant ici du sword and loukoum). Autour va se développer un propos plus général autour de la sujétion des femmes, des préjugés, des inégalités… le procédé permet une réflexion d'arrière-plan qui ne torpille pas l'histoire à coups de grands discours verbeux et pontifiants.
On pourrait en dire autant sur la thématique de l'étranger (préjugés, inégalités, méfiance…) aussi bien à travers Kaelyn qu'Hadrian, le maître de guerre du sultanat. Comme quoi, on peut être un personnage clé et se voir quand même fermer pas mal de portes.


Gaby m'avait déjà fait bonne impression avec La nuit des cannibales. Sa veine médiévale-fantastique est encore meilleure ! le gars sait construire une histoire, il y a des leçons à prendre dans La maîtresse de guerre.
Je vois trop d'auteurs se lancer dans la fantasy parce qu'elle serait un genre facile qui autorise tout. En matière d'imaginaire, oui. Mais ce n'est pas parce qu'on parle d'un univers fictif, avec des règles différentes de notre monde, qu'on peut se permettre tout et n'importe quoi, à commencer par violer la logique narrative et le bon sens. La fantasy est un genre aussi carré que n'importe quel autre, pas un boulevard vers le nawak fantaisiste.
Katz l'a bien compris et mis en oeuvre, et ça c'est glop. Voilà à quoi ressemble de la bonne fantasy : un monde, des personnages, des enjeux, une histoire ET une construction chiadée pour les gouverner tous.
Lien : https://unkapart.fr/la-maitr..
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Une lecture très divertissante, un bon souvenir et un roman que je n'hésiterai pas à conseiller autour de moi.

Encore une fois, Gabriel Katz m'a plus que convaincue, grâce à une plume maîtrisée et une intrigue bien menée. Et bien que je place ce roman un poil en dessous de la Trilogie du Puits des mémoires -qu'il n'est plus utile de présenter-, ce one-shot tient la route et a réussi à me faire voyager et à me captiver du début à la fin.

L'auteur parvient en effet à donner une ampleur et un réalisme unique à ses personnages. On s'attache presque instatanément à ce couple incongru que forme Kaelyn et Hadrian. En revanche, la vipère de l'histoire (il en faut toujours une), la dénommée Fenia, ne trouvera jamais grâce à nos yeux, tant sa jalousie et sa méchanceté sont exacerbées. Tant que je suis à parler des méchants, quelques mots sur celui qui m'a clairement fait frémir de peur : Dikaon. Toute la bestialité et la cruauté qui émane de sa personne est à la limite de la répugnance. Tiens d'ailleurs, maintenant que j'écris cette critique après avoir vu le film Warcraft au ciné, et bien que je n'ai pas la moindre idée de ce à quoi peut ressembler un Waeg, Dikaon me rappelle étrangement l'orc Main-Noire. En tout cas, dans mon esprit c'est un peu à cette apparence que je l'assimile.

L'intrigue en soi rappellera certainement d'autres récits du même genre, mais là où Gabriel Katz se démarque aisément c'est dans sa faculté à nous parler diplomatie et tactique de guerre sans jamais nous ennuyer. Entre ses lignes, cela deviendrait presque passionnant, et les retournements de situation ainsi que les stratagèmes d'Hadrian nous tiennent en haleine et l'histoire s'articule autour de ces enjeux.

Quant aux descriptions et bien encore une fois, elles sont tellement détaillées, que l'univers représenté devient presque tangible. A travers son imagination, l'écrivain nous emporte dans un univers dense et original à sa manière. Avec un titre pareil, il est évident qu'il va y avoir du combat, du sang, et des complots. Si certains lecteurs crieront au réchauffé ou au déjà vu, sur moi la magie a opéré et j'ai trouvé cette lecture divertissante à plus d'un titre.

Gabriel Katz est en passe de devenir l'un de mes écrivains de Fantasy français préférés aux côtés d'Erik Wietzel et de Pierre Pevel.

Si vous souhaitez à votre tour découvrir sa plume, je vous recommande La maîtresse de guerre, qui vous évitera d'investir d'emblée dans une trilogie et qui vous permettra si vous appréciez le style, d'aller crescendo dans votre découverte. Quant à moi, j'attends de pied ferme la sortie poche du diptyque Aeternia, afin d'élever une bonne fois pour toutes Gabriel Katz au rang d'auteur incontournable. Et comme je me sens d'humeur généreuse en cette belle journée, je lui accorde pour ce titre, la note maximale prévue par Babelio.
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