Un oneshot dans le même monde que le Puits des Mémoires, qui avait été un vrai coup de coeur, c'était très prometteur. Malheureusement, j'ai trouvé ce récit beaucoup moins prenant. Ça reste une lecture agréable, oui, mais il y a un monde entre
La Maitresse de Guerre et le Puits des Mémoires.
Le livre peut bien sûr se lire indépendamment : il y a très peu de références au Puits des Mémoires, voire aucune si on omet les quelques noms de pays et les quelques références religieuses. de mon point de vue c'est dommage, car j'aurais apprécié quelques clins d'oeil, mais c'est un plus pour les nouveaux lecteurs qui ne seront pas perdus.
L'intrigue et le cadre sont intéressants, rien à redire là-dessus, et j'ai aimé la façon dont est racontée l'histoire. Ce qui a coincé et fait que je n'ai pas adoré cette lecture, ce sont les personnages. Pour le coup, j'ai trouvé que les personnages secondaires, Fenia, Shariq, Hen Shaek, Valès, étaient plus attachants et intéressants que les personnages principaux. Hadrian, le Maître de Guerre au début si charismatique, a vite perdu toute crédibilité à mes yeux dès que la romance a commencé à s'installer. Puis, par la suite, il était juste trop présent, trop imposant, un obstacle à l'épanouissement de Kaelyn. Quand à cette dernière, c'est un peu le stéréotype de la femme naïve qui parle à tort et à travers et qui ne réfléchit pas des masses. Qui s'embarque dans une guerre quand on ne sait même pas vraiment se battre ? Qui confie ses secrets à inconnues très amis avec des gens que l'on sait fourbes et mauvais ?
L'idée de départ, une guerrière badass qui s'impose, me plaisait beaucoup, mais pourquoi, pourquoi, parce que le protagoniste est une femme, mettre absolument en place une romance ? Les femmes sont-elles vouées à tomber amoureuses, contrairement aux hommes ? Déjà les personnages n'étaient pas attachants de base, mais alors là, je me suis frappée le front en me demandant « pourquoi ? ». Une relation maitre/élève entre un homme et une femme est-elle vraiment si impossible, si ennuyeuse à imaginer ? Je trouve vraiment dommage que ça ait tourné comme ça. Bref, vous l'aurez compris, je n'ai pas du tout adhéré à l'aspect romance de ce livre. Ça nuit complètement à l'indépendance de l'héroïne, qui au final est très dépendante d'un homme, du début à la fin. Et puis, franchement, était-on obligé de suivre une maitresse qui se croit plus légitime et plus en droit d'être jalouse et d'attendre la fidélité d'un homme que sa véritable épouse ? Oui, cette romance m'a agacée. J'aurais largement préféré que Hadrian meure (je savais que c'était un espoir vain, mais j'ai quand même espéré), que le prêtre le ressuscite et l'oblige à affronter Kaelyn.
Les protagonistes et la romance mises à part, c'est un livre sympathique à lire, petite critique sur la tendance occidentale à toujours se croire supérieur et à vouloir faire la leçon aux autres.
Dernière chose, que j'ai tout de même trouvée incroyable et qui m'a fait sourire plusieurs fois : même sur le champ de bataille, et même après une traversée du désert pendant plusieurs jours sans eau, Kaelyn réussit l'exploit de toujours conserver un brushing impeccable ! J'aimerais connaitre la recette de ce miracle ! Et puis sur une aventure qui dure plus d'un mois quand même, la gent féminine, écrite par des hommes, ne semble jamais gênée en rien, avouez que c'est drôle !