Je lis peu de poésie, ou en tout cas, depuis peu... «
Lait et miel » est mon premier essai de poésie contemporaine.
L'autrice nous écrit d'abord une préface, afin de faire comprendre l'histoire de ses poèmes. Son père a fui l'Inde pour rejoindre le Canada à sa naissance. Trois ans plus tard, elle et sa mère l'ont rejoint. Son adaptation au Canada fut difficile, ses parents n'avaient pas beaucoup d'argent. On comprend que son père ne lui portait que peu d'attention ou mal intentionnée.
Elle a 21 ans quand elle écrit ce livre, ses poèmes, ç'a été sa guérison, la réponse à son coeur qui pleurait. Et au-delà de ça, Ruki Kaur avait à coeur d'écrire le témoignage dont elle a manqué étant enfant.
Je n'ai remarqué l'absence de majuscule et de ponctuation (hormis le point) qu'au bout de quelques lignes.
Rupi Kaur explique ce choix : elle écrit en anglais, mais reprend la forme du gurmukhi, l'écriture du pendjabi, sa langue natale.
Cette simplicité d'écriture m'a un peu déstabilisé ; au début, je rencontrais quelques difficultés de compréhension. Puis, je me suis habituée !
Ce livre, Rupi Kaur le divise en 4 sections : « souffrir », « aimer », « rompre », « guérir ».
La première section m'a parue un peu « sèche » : je n'arrivais pas à ressentir d'émotions et j'étais plutôt dans le questionnement : à la recherche du pourquoi, de liens... Bien que la réflexion ait perduré durant toute la lecture, les émotions sont arrivées au fur à mesure.
« souffrir » évoque les violences que l'autrice à subit durant son enfance et plus généralement la soumission des femmes indiennes face aux hommes.
Les parties 2 et 3 sont en lien entre elles, mais sans lien, à première vue, avec la première partie. À ce moment, je me questionne, combien de temps s'est écoulé entre l'écriture de « souffrir » et de « aimer » ? Mais ce sont néanmoins ces deux parties : « aimer » et « rompre » qui m'ont le plus touchées. Elles portent sur l'amour et le couple comme on peut assez vite le deviner.
L'ultime section : « guérir » est un peu liée à la rupture que
Rupi Kaur évoque dans la section précédente, mais aussi portée sur le corps, le droit que chacun.e a sur le sien, ainsi que la féminité. Elle use en plus du pronom « tu », remplacement quelquefois le « je », cela m'a marqué très vite. Sans doute, car cela donne l'impression que Rupi ne s'adresse pas seulement à elle-même, mais aussi à toi, à nous, à tous.
Une page sur deux comporte un dessin. Un dessin très simple, simplement un tracé noir. Parfois, le dessin me touche et apporte au poème, parfois, je ne comprends pas trop. Mais ce n'est pas grave.
«
Lait et miel » tient ses promesses, porteur d'un beau message, touchant. Il vous sera agréable de picorer quelques poèmes de temps à autre. En revanche, je ne retrouve pas de côté « poignant » et je n'ai pas été très émue.
Je sais que j'aurai dû prendre un peu plus de temps pour lire pour ressentir plus d'émotions. Espacer la lecture pour digérer les mots. Mais j'avais très envie d'arriver au bout pour essayer de répondre à mes différentes interrogations… Je pense que je vais retourner lire quelques poèmes de temps à autre dans les prochains jours :)
Bref, cette découverte de la poésie contemporaine s'est, pour moi, révélée intéressante. Et je pense que je peux être de plus en plus émue si j'en lis plus !