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3,77

sur 1037 notes
Les premières pages de ce court roman m'ont intriguée car je voulais voir ce qui allait advenir de ces jeunes femmes endormies dont une fois la nuit venue, les corps frôlent des corps d'hommes plutôt âgés sans qu'elles n'en sachent jamais rien puisqu'elles sont endormies. Elles ne sauraient d'ailleurs pas plus qu'un homme a touché leurs cheveux, leurs lèvres, leurs dents. Endormies à l'arrivée d'un homme âgé, toujours endormies lorsque celui-ci doit quitter la maison. Eguchi, 61 ans, s'octroie le droit de passer une nuit auprès d'une jeune fille puis revient régulièrement dans cette chambre où l'attend une jeune fille différente. Aucun échange verbal. de la contemplation, des souvenirs de jeunesse qui reviennent.


Que dire d'autre que je me suis plutôt ennuyée en lisant ce livre et que je n'y ai pas vu d'intérêts. Quant à la fin, je l'ai cherchée.

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Un des plus délicats roman empreint de tristesse jamais publié
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« Et veuillez éviter, je vous en prie, les taquineries de mauvais goût ! N'essayez pas de mettre les doigts dans la bouche de la petite qui dort ! » Dès la première phrase, le ton est donné. le postulat de base est posé. Nous allons flirter dangereusement avec la ligne rouge, celle qui sépare plaisir et culpabilité.

Car c'est bien de cela dont nous parle Kawabata. L'auteur évoque les limites de la décence, cette frontière floue que le lecteur sera amené à franchir au fil des pages en partageant les péripéties du vieil homme.

Nous allons être plongé dans un monde d'érotisme feutré et de sensualité teinté tout de même, d'un soupçon de mauvaise conscience.

Eguchi, le personnage principal du roman, est accueilli avec cette mise en garde étonnante d'évidence par la gardienne des lieux. Lui rappelant, que même ici, la morale doit primer. Kawabata nous livre là une des clefs du roman : nulle pénétration ne sera l'origine d'un plaisir quelconque, nulle intrusion dans la chair ne sera permise.

Car nous ne sommes pas dans une maison close. Nous sommes dans le monde du voyeurisme discret et tactile. Kawabata nous propose de vivre l'aventure de ce vieillard qui vient voler les soupirs de ces belles endormies.

Ce voleur de rêve, à l'affut de la moindre perle de sueur, profitera de l'inconscience des jeunes femmes pour explorer méticuleusement le grain de leur épiderme.

À travers cette quête des sens, le personnage principal part à la recherche de sa jeunesse perdue. « Eguchi était lui-même un vieil homme de cette sorte, un vieillard qui déjà avait cessé d'être un homme. »

Le récit se déroule au fil des rencontres avec ces jeunes femmes dont on ne sait si elles sont consentantes. Elles ne s'éveillent jamais, plongées dans un monde onirique que nous soupçonnons seulement. L'auteur nous les livres nues et désarmées nous plaçant, habilement, dans la peau du voyeur.

Chaque rencontre, va être, pour lui l'occasion d'une résurgence. Bercé par le bruit des vagues, le vieil homme, au détour des fragrances délivrées par une chevelure ou la texture de la peau de ces femmes, sera visité par son passé.

Tout au long de l'histoire, la vie d'Eguchi sera évoquée comme s'il goûtait, non pas aux formes voluptueuses des belles endormies, mais plutôt aux derniers instants de sa propre existence.

C'est un texte qui dérange, d'abord parce qu'il semble justifier la prostitution. En effet, qu'est-ce que payer pour dormir à côté d'une femme ? le fait qu'elles soient inconscientes rajoute au trouble puisqu'il plane l'éventualité qu'elles ne soient pas consentantes.

Le malaise s'accentue lors de la troisième rencontre dans un premier temps parce qu'elle a lieu avec une jeune femme de 16 ans puis lorsqu'il évoque les rapports sexuels vécus avec une prostituée de 14 ans cette fois.

Enfin, Kawabata aborde le sentiment de toute-puissance qui habite le personnage principal lorsqu'il prend conscience qu'il pourrait, s'il le souhaitait, étrangler les jeunes femmes sans que cela ne pose de problème.

Il convient, je crois, de distinguer l'esthétique du récit, c'est à dire le talent lié à l'écriture proprement dite, que je trouve de toute beauté. Et le fond, le thème du récit car ce texte est un voyage aux frontières du tabou. le sexe, l'inceste, la pédophilie et le meurtre sont évoqués sans que le personnage principal ne s'interroge sur la morale de telles pratiques.

Néanmoins, si le lecteur consent à se laisser gagner par les règles de la fiction, il découvrira un univers feutré, tout en retenue et en sensibilité. Kawabata nous livre là un texte superbe qu'il faut découvrir sans attendre.



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Dans un article, Garcia Marquez nous décrit une scène qu'il a vécue pendant un voyage en avion où il était assis à côté d'une belle fille qui dormait tout au long du vol. Cette scène lui rappela ce roman qu'il aurait aimé écrire : "Les Belles Endormies" de Kawabata.

L'histoire même du roman peut paraître bizarre, voire devenir sujet de dégoût. C'est une histoire au limite de l'atroce. Mais comme nous ont appris les grands écrivains ; il n'y a pas de mauvais ou bon sujet en littérature, l'écrivain artiste doit savoir comment le présenter au lecteur. Heureusement, Yasunari Kawabata est l'un de ces écrivains talentueux qui savent le faire avec maîtrise et magie.

Ce court roman, sorte de poèmes en prose réunis et rassemblés avec art, est un très beau texte sur les effets de l'âge, de la vieillesse et le désir toujours vif de la chair. C'est l'histoire d'un vide, du dernier cri contre la mort. Un vieillard se rend à la fontaine de jouvence pour retrouver sa jeunesse. Mais tout ce qu'il retrouve est une jouissance factice et dérisoire avec un arrière-goût d'amertume. Même le lecteur ressent ce mélange de tristesse et de beauté qui émane de chaque page. Les filles endormies, objets de convoitise et d'observation, étalent leur beauté corporelle (avec leur odeur minutieusement décrite, leur peau, leur chevelure…) devant le vieillard. Ce dernier affronte les affres de la solitude, la vieillesse et la mort en partageant ce lit avec ces belles créatures. Or cette condition même ne fait qu'aggraver la situation puisqu'elle augmente la tristesse de sa solitude (la fille endormie ne sent même pas la présence du vieil homme) et l'atrocité de la vieillesse (incapable devant cette chair). Mais c'est pour lui aussi une occasion de rêver dans cette atmosphère de pénombres, d'odeur douceâtre et de bruits tendres le berçant, seuls refuges contre la pensée de la mort dont on sent la présence. Cette histoire ressemble à l'histoire d'Orphée mais dans une version où les rôles sont inversés ; le vieillard descend dans ce lieu ténébreux mais c'est la fille qui ne doit pas le regarder sinon tout le charme disparaît (la fille doit dormir jusqu'au départ du vieillard).
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Vieux, se coucher dans le lit d'une belle endormie.
Et rêver.
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Au début sur un rythme de lecture très paresseux, je m'ennuyais… Les scènes érotiques me semblaient bien fades… le thème des vieux impuissants… Pas bandant!
Très intriguant comment le dégoût peut être le début de l'admiration.
Mon destin qui a un sens de l'humour cruel et que je trouve bien souvent de mauvais goût, tourne bien souvent mes désirs en dérision. S'est-t-il ce jour-là, emmêlé les crayons? Voulait-il méchamment crucifier ma solitude? Toujours est-il qu'il a raté son tour : Tandis que je lisais «Les belles endormies», il s'est trouvé que j'ai passé la nuit à côté d'une belle endormie, comme si la frontière entre la fiction et le réel était devenue infiniment poreuse. Pour les ceusses qui pensent que j'affabule ou que je déraille… Je n'ai rien à dire, mais avouez que vrai ou pas vrai, j'en fais des tonnes pour ce commentaire!
Je reprends : Auprès de ma belle….
Comme une mélodie de Chopin que l'on croyait avoir compris et que soudain on entend vraiment quand une génie la joue et que chaque note devient un abîme de jouissances inconnues, j'ai commencé à capter ce que Kawabata a voulu communiquer. Quelle subtilité et quelle révélation! le désir nous masque une vérité enfouie au plus profond de nos esprits : notre souvenir numéro zéro. Ce contact avec la peau et l'odeur de la mère qui est contact avec la vie, c'est la plus grande émotion imaginable, celle qui nous donne la force de vivre, de supporter cet arrachement, cette solitude qu'est la naissance.
Ce ne peut être le souvenir d'une idée, c'est un souvenir des sens et la mémoire doit toucher et sentir pour se rappeler ce moment. On ne peut l'imaginer ni le penser sauf à construire quelque chose comme ce subtil roman fabriqué comme un rêve qui outrance pour dire l'indicible, qui est scabreux pour parler de toucher les corps, qui nous envoute en évoquant les odeurs des femmes qui ont ce pouvoir de nous plonger toujours plus loin dans le passé.
Cette étrangeté est au plus près de ressusciter cet évanescent engramme, pourtant ce n'est qu'au contact réel de la belle que la décharge se fait, submergeant l'esprit : une joie élémentaire extrêmement troublante mêlant des sensations inanalysables qui pourraient être des impressions de l'avant naissance, cette mort d'avant.
Les femmes, me semble-t-il, ressentent consciemment cette anamnèse au moment où elles sont mères, au contact de leur bébé. Pour les hommes c'est un point presque inaccessible qui distille une nostalgie sans fond…
Sans doute le roman de Kawabata peut paraitre «décevant» si l'on ne lui donne pas un leitmotiv… Pourquoi pas ce point fuyant de l'instant zéro? La question de savoir si l'auteur en a été conscient me semble bien difficile, ne dit-on pas que le lecteur fait partie du livre avec son interprétation.
En tout cas de la grande sensibilité et du grand art! Dommage que la traduction efface sans doute une maitrise de la forme qui doit être à la hauteur de l'inspiration.
Évidemment je dédie ces lignes à ma belle endormie qui n'a nullement besoin d'écouter ces salades. Son corps sait! Merci au poète et à la belle… Sans eux j'aurais manqué un secret.
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Écrire cette critique m'est difficile, mais uniquement parce que je reste mal à l'aise devant cette situation : une "maison" où des vieillards peuvent passer la nuit avec des jeunes filles, voire des fillettes, nues et totalement endormies et inconscientes. L'âge de ces vieillards, et les règles de la maison certes excluent tout rapport sexuel, mais je ne puis imaginer cette situation sans frémir...

Cela dit, le style remarquable et la poésie de ce livre atténuent ce sentiment, et me l'ont fait oublier durant la lecture, mais il est présent lors de la rédaction de cette critique...
Toutes ces nuits passées avec ces filles permettent au héros, Eguchi, de se remémorer les femmes qu'il a connues, les lieux où il les a rencontrées, et ces passages sont de toute beauté.
Il en va de même pour la description des visages et des corps qu'il contemple, ainsi que leur odeur.
Un court récit sur la vieillesse, la mort, le désir merveilleusement écrit.
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Un vieil homme, suite à la recommandation d'une relation, prend l'habitude de se rendre dans une maison, ou moyennement finances, il passe la nuit auprès de filles endormies très profondément, impossibles à réveiller. A chaque visite, la fille est différentes. Ces nuits réveillent chez le vieil homme divers souvenirs, en particulier des femmes qu'il a connues.

Comme toujours chez Kawabata l'écriture est magnifique, et fait un plaisir de cette lecture. J'ai moins été embarquée dans ce récit que dans d'autres, peut être parce que finalement nous savons très peu du personnage principal, juste quelques bribes de souvenirs, et qu'on s'y attache moins peut être qu'à d'autres personnages. Et bien sûr, les filles ne sont que des corps. Mais quand même un beau livre.
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"Les Belles Endormies" n'est pas une histoire de prostitution, comme j'ai pu si souvent l'entendre. Si Eguchi passe ses nuits dans une demeure bien étrange auprès de jeunes filles endormies, ce n'est pas pour profiter de leur corps. Il reste éveillé, à contempler une jeunesse perdue, à réfléchir sur ce que fut sa vie, ses échecs et ses derniers désirs.

La prose est, comme toujours chez Kawabata, fluide et évocatrice d'images poétiques. Nous finissons par nous fondre dans le personnage d'Eguchi et nous interroger sur ce rapport si complexe qui existe entre la mort et la beauté. L'auteur aime jouer avec ces frontières. Bien loin des images de débauche que l'on pourrait imaginer, le texte oscille entre les souvenirs d'Eguchi et une sensualité discrète et raffinée.

Et c'est bien là que l'on sent le génie d'un écrivain : même lorsque la lecture est achevée, le livre fermé, nous continuons encore à penser au texte et à cette vérité que l'auteur a voulu nous dire, à sa manière.
On ne peut ressortir indemne de cette lecture. Un chef-d'oeuvre.
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C'est l'histoire d'un vieil homme qui paye pour le privilège de dormir ensemble avec des jeunes femmes. Normalement, ce serait une affaire de prostitution peu remarquable, mais dans ce cas, l'histoire prend un tour inattendu. Les femmes avec lesquelles il dort sont droguées, alors elles dorment toute la nuit. Elles « dorment » déjà quand l'homme entre la chambre et elles « dorment » encore le lendemain quand il part. L'homme n'est pas censé faire autre chose avec elles que les regarder et s'endormir lui-même. C'est aussi pour ça que ce privilège est disponible seulement pour des vieillards… Pendant le temps que le vieil homme est couché à côté aux femmes inconscientes, il les regarde en se réfléchissant à sa vie.

Bien que l'histoire et les mémoires du vieil homme soient assez intéressantes, je n'ai pas aimé ce livre. C'est une pensée dégoûtante qu'un vieil homme pourrait payer pour rester ensemble avec une jeune femme droguée. Les descriptions des façons de toucher leurs visages et de sentir leurs odeurs, je les trouve désagréables. Encore une fois, peut-être le récit n'est pas sans goût, mais c'est seulement l'idée qu'on pourrait vendre ou remettre une jeune fille sans connaissance à un vieil homme pour une nuit, qui m'a gâché la lecture. Malgré cette aversion, j'ai terminé le livre quand même, bien que j'aie lu la deuxième moitié du livre un peu plus globalement et plus vite.

Lien : http://nebulas-nl.blogspot.n..
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