Kawabata nous livre un des ces romans le plus troublant et très certainement controversé selon les principes actuels.
Eguchi découvre une nouvelle et confidentielle maison des plaisirs "
Les Belles endormies": les jeunes filles sont non seulement profondément endormies de façon chimique, mais les messieurs doivent être aussi "de tout repos". Entre dégoût de lui-même (du fait de sa vieillesse) et attirance trouble pour ces jeunes filles interdites, Egushi se remémore les différentes femmes de sa vie ses relations passées. Souvenirs de famille ou amante passionnée, chaque femme a imprimé en lui des sentiments particuliers.
Ce roman est une ode à la femme, fille, mère ou amante mais il faut être honnête, ce roman serait aujourd'hui condamné pour pédopornographie au vu de l'âge des belles endormies et des conditions de ces rencontres (relations sous emprises). L'érotisme fait partie de la culture japonaise et celui-ci est trés présent mais il ne s'agit pas que de cela: la vieillesse est aussi trés souvent évoqué. Le"vieillard" est confronté à la solitude, la perte des proches et la décrépitude physique ou psychologique.
Les belles endormies sont donc non seulement un moyen d 'assouvir queques plaisirs, mais permettent surtout à ces vieillards de retrouver une certaine vitalité sans culpabilité, gêne ou honte. Il est à noter que Kawabata est âgé de soixante ans environ lors de l'écriture de ce roman.
Kawabata est décrit comme le maitre du clair obscur est ce roman en est encore un bel exemple. Ode à la femme sublime et à la jeunesse éclatante, il est aussi un critique acerbe de la vieillesse et de ses déviances. L'ecriture est sensible et trés réaliste, la sensualité de ces jeunes filles est décrite avec beaucoup de delicatesse et d'émerveillement.
Ce livre peut mettre mettre à l'aise mais sa lecture peut être multiple. Je l'ai beaucoup apprécié de par son érotisme raffiné et par son hymne à la feminité.