Les Années douces

« Les années douces », c'est la vie qu'on étreint avec poésie et délicatesse, le réconfort d'un coeur qui bat, les silences qui en disent plus que les mots, le vide qui ne demande qu'à être rempli par le richesse d'un instant fugace, des rencontres fortuites qui deviennent des rendez-vous.

Avant ses retrouvailles avec son ancien professeur dans un café, Tsukiko est absente du monde. Bercée par des habitudes qui la rassure, elle laisse filer une existence sans relief et sans risque. Au côté du maître, au travers de pérégrinations physiques et spirituelles arrosées de saké, de thé et de mets délicats, elle savoura la douceur de vivre avec des sens en éveil.
Au maître qui pose cette question:
« Vous ne pouvez pas accepter un bonheur qui n'est pas pour toujours? », nous avons juste envie de lui dire que le bonheur n'est pas un tout mais plein d'instants de joie et de délices qu'il faut choyer avant qu'ils ne s'échappent et en saisir d'autres dès qu'on en a l'occasion.

Dans ce roman où rien ne se passe à part la vie, on respire enfin sans contrainte.

En allant boire un café, Tsukiko tombe sur son ancien professeur de japonais d'il y a trente ans.

Ils se revoient régulièrement autour d'un verre de saké. le maître l'invite même dans sa maison remplie de vieilles breloques. Tsukiko se questionne sur la nature de leur relation. Est-ce moralement correct de se fréquenter, compte tenu de leur différence d'âge ? Et puis, c'était tout de même son professeur. Mais, après tout, est-ce si grave ?

De sa plume délicate, Hiromi Kawakami explore tout en pudeur le quotidien d'une relation jugée immorale par la société.

Une lecture mémorable, je recommande !

Ce classique de la littérature nipponne a, par ailleurs, été adapté en manga par Taniguchi.

C'est un texte publié pour la 1ère fois en 2001 en Japonais, traduit et publié en 2005 en français, mais il n'a pas pris une ride. L'écriture intemporelle nous distille à petites gouttes une chanson douce au texte improbable, dont la mélodie accorde presque autant de place aux silences qu'à la musique. La politesse est de mise dans ce récit autour de deux protagonistes que beaucoup d'éléments opposent mais qui ont en commun un lycée et l'habitude de boire du saké le soir, de préférence dans leur bar habituel.

J'ai été gênée dans ce livre par la différence d'âges entre les deux personnages.
Si elle avait été moins marquée ce livre m'aurait certainement d'avantage plu.

J'ai également manqué de connaissances sur la culture japonaise et les subtilités des relations sociales pour mieux apprécier ce livre.

Parce que c'est une belle histoire.
C'est une belle rencontre, entre deux solitudes, qui se retrouvent très souvent autour de bons plats et des verres de saké (je pensais que les japonais ne tenaient pas l'alcool….).

Un vieux professeur (le maître) et une de ses anciennes élèves se rencontrent par hasard au coin d'un comptoir. Ils renouvellent ses rencontres improvisées et partagent des discussions et surtout du saké.

Au long des mois des liens se tissent malgré la différence d'âge avec des promenades, des visites et des soirées alcoolisées.

Kawakami instaure une lecture douce, pratiquement sans vagues de la vie des deux protagonistes. le texte devient finalement comme une poésie autour de cette relation. Kawakami privilégie essentiellement la forme sur le fond.

Même si l'on se laisse emporter assez facilement par l'écriture, il faut être amoureux du style et des mots pour apprécier totalement ce roman.

C'est une histoire d'amour inhabituelle, toute en pudeur et en délicatesse, entre une femme de 40 ans et son vieux professeur de japonais. J'ai apprécié que les personnages ne soient pas aussi lisses qu'on aurait pu le craindre. Tous deux très portés sur la bouteille de saké, ils ont leurs humeurs, font la gueule, ont des vices, un passé, des secrets, des défauts... et souffrent de la solitude. J'ai aimé les observer faire un pas l'un vers l'autre, se taquiner, bouder, se questionner sur les limites à franchir ou ne pas franchir, s'enivrer. Je pense que ce serait une erreur de dire qu'il ne se passe rien dans le roman, c'est une succession de petits bonheurs, de petits riens, de moments de grâce. J'ai apprécié le découpage en chapitres, qui correspondent chacun à un souvenir de ce couple improbable. L'héroïne est limite antipathique, parfois léthargique, indépendante, maladroite aussi, et c'est en ça qu'elle m'a plu, je l'ai trouvée réelle.

Délicieux livre que l'on savoure paisiblement et avec un bonheur teinté de plein de nuances....Il vous arrivera peut-être de saliver devant le descriptif d'un plat, de vous étonner de frémir de plaisir en accompagnant ce couple Maitre élève dans leur cheminement parallèle ou fusionnel, de percevoir les élans d'un amour impérieux, la fuite, la sagesse, le bonheur de partager tout simplement un moment, un repas, de trouver l'autre quand on ne l'attend pas, de le deviner.
Sagesse, beauté, poésie, délicatesse, atmosphère....
Belle écriture posée, savoureuse, empreinte de la sagesse japonaise qui vous accompagne et vous laisse souffler et reprendre doucement un chemin apaisé.

Elle, la narratrice, assez jeune ; solitaire, très solitaire. Elle revoit par hasard son ancien professeur de japonais. Au fil des rencontres (chaque chapitre est ancré dans un lieu ou lié à un événement : fête des fleurs, cueillette des champignons ..), une amitié se noue, qui se transforme en amour. Et on découvre certaines coutumes japonaises, la retenue et la pudeur des sentiments, la vie à Tokyo, le saké et l'art de le verser, la bière (qu'est-ce qu'ils boivent dans ce roman !).
Délicat, touchant, mais parfois un peu répétitif. le chapitre du rêve paraît lourdement symbolique. Et la traduction est peu fluide, on se dit souvent : "Jamais un francophone ne dirait ça comme ça !" (cela dit, la langue japonaise semble particulièrement ardue à traduire, j'ai déjà eu cette impression avec d'autres textes traduits du japonais).

Ce beau livre à la fois étrange, émouvant, parfois drôle ,laisse longtemps rémanente après sa lecture le ballet des tâtonnements cotonneux d'une humanité qui est ce qu'elle peut , portée pas ses plaisirs délicats et minuscules mais lestée d'une douce amertume, d'une solitude incompressible.
Il est ici beaucoup question d'alcool et de nourriture mais le récit et l'univers dans lesquels gravitent les personnages semblent pourtant échapper à cette gravité tellurique qui pourrait habiller ces derniers de noirceur.
En lieu et place , l'ivresse et l'attachement scrupuleux et rituel à la confection culinaire, loin de constituer une addiction et un refuge un peu dérisoire, fonctionnent plutôt comme des ponts , des chemins de traverse entre des êtres vulnérables et transis.

Si vous cherchez de l'action, passez votre chemin, ce livre n'est que douceur !

Ce livre est un petit coup de coeur ! L'auteur nous présente la vie de Tsukiko et Harutsuna (appelé « le maître »)

qui peut sembler bien banale mais par la magie de l'écriture, nous embarque dans cette séquence de vie …Belle, authentique…On sent venir les bruissements d'un amour naissant qui semble improbable... Mais on retient son souffle face à autant de pudeur, mais aussi de sincérité !

Un vrai régal ce livre que j'ai englouti en même pas un jour tant l'écriture est efficace, ciselée, poétique mais emplie de douceur et de sérénité.

Alors pour celles qui veulent suspendre un peu le temps morose et anxiogène envahissant de ces derniers temps, je vous conseille ce livre !