Un petit chaton noir orne la première de couverture de ce roman, cette petite boule noire magnétise le regard, pour venir caresser la curiosité, donnant l'envie de prendre ce petit félidé et de la cajoler avec tendresse. L'affection de cette couverture s'en décuple avec ce titre plutôt assénant
Et si les chats disparaissaient du monde…comme un cataclysme pour les amoureux des chats, encore plus en découvrant ce quatrième de couverture. C'est le premier roman du japonais
Genki Kawamura, au préalable dans sa version broché Française édité sous le titre Deux milliards de battements de coeur, laissant le lecteur dans une expectative plus inextricable, le chat présent, sans en être le héros, sa petite tête dépasse, pour attendrir les âmes sensibles. Notre auteur est un réalisateur de film japonais, tel que Confessions en 2010, Wolf Children en 2012 ou encore Parasite en 2014, il adapte même son roman en 2016, il écrit des essais, collabore à des interviews, c'est un phénomène dans son pays, ce roman connu un énorme sucés.
La trame de ce roman est simple, le narrateur, un facteur trentenaire apprends de son médecin un cancer du cerveau stade 4 maladie foudroyante, ne pouvant probablement pas finir la semaine .Je me rappelle du roman
Dieu est un pote à moi de
Cyril Massarotto, de cet humour caustique des dialogues, semblable à ceux de
Genki Kawamura, avec son narrateur et le diable, lui proposant un marché pour survivre. Cette rencontre est d'une drôlerie, la faucheuse en short et chemise hawaïenne, une dérision, pour un jour de vie en plus, notre malade doit éliminer un objet du monde, cet objet se volatilise comme s'il n'avait jamais existé, de prime abord le dilemme semble être facile, il existe tant d'objet futile dans la vie d'un être humain, une journée contre une épuration du quotidien des choses inutiles, une forme de politique antilibéralisme, de cette société inondant notre vie d'objets inutiles qu'ils faut absolument achetés, mais c'est plus subtil, notre diable décidera des objets à proscrire définitivement, le pacte devient plus difficile.
Lors de la lecture, lorsque le narrateur se retrouve confronté à la réalité de la vie, celle du dernier jour à vivre, et subir la disparition des objets agrémentant son quotidien, le roman en devient plus philosophique, du questionnement du sens de la vie, des choix, des valeurs que l'on s'attache par défaut, subissant la vie. Commence la farandole des objets à disparaitre et des conséquences pour notre facteur en sursis, pactisant avec le diable, le portable sera la première disparition du monde nouveau pour ce narrateur, puis les films, les montres et les chats.
Genki Kawamura d'une prose légère, entraine le lecteur vers une aventure fantastique émouvante, celle d'un homme face à son passé, celui de sa petite amie du lycée, de sa maman, de son chat, et amis. Cette aventure rocambolesque de ce diable habillé comme un touriste, du chat qui se met à parler, des objets qui disparaissent, le chat lui semble insurmontable, le souvenir de sa maman, cette boule de poil lui donnant conscience des priorités, revoir son père qu'il a laissé loin de lui après le décès de sa maman.
Le chat, source de beaucoup de réconfort, inspirant de nombreux auteurs comme dernièrement en France
Bernard Werber, son dernier titre
Sa Majesté des Chats, au paravent, en 2016
Demain les chats, et cette douceur de ce roman lu
le chat qui venait du ciel de
Takashi Hiraide, cette délicatesse se retrouve dans ce roman, où le temps ce fracture dans les sept jours de la semaine, sept chapitres, du lundi au dimanche, une semaine intense d'émotions pour ce héros, fragile et son chat Chou.