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3,66

sur 883 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Roman chronologique puissant et très actuel sur la société américaine, le portrait de deux Amériques; celle d'hier qui rêvait tenir ses engagements, et celle actuelle rongée par la crise économique, noyée dans la violence criminelle. Depuis sa création, les USA ont toujours côtoyé un puritanisme spartiate et intransigeant sur lequel aujourd'hui vient se greffier des engagements sociaux politiques culturels et religieux de plus en plus marginalisés, au fur et à mesure des actualités et des guerres. le pays de l'oncle Sam n'a plus le vent en poupe! la misère, le chômage, l'ubérisation des petits boulots, la pulvérisation des droits les plus élémentaires pour les travailleurs. Les fondations essentielles pour la réussite du pouvoir engagé pour sa population, un exemple en voix de déracinement sur le pays tout entier, par un claquement des doigts d'une poignée de fédéraux majoritairement des hommes, contre lesquels le Président des États-Unis d'Amérique ne peut rien décider librement...Pire: retour à l'obscurantisme pour les femmes, la contraception menacée...plus le droit d'avorter librement, une grenade dégoupilllée récemment par la Cour suprême...Les femmes ont toujours été considérées comme des citoyennes de seconde zone.
Par ailleurs le pauvre héros, bien qu'il soit un homme en fera lui aussi les frais dans un thriller assez époustouflant bousculé dans un train qui le mène aux enfers.
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Cela faisait bien longtemps que je n'avais pas lu un roman de Douglas Kennedy. Je me souviens avoir apprécié Quitter le monde ou encore L'homme qui voulait vivre sa vie, qu'il faudrait que je relise d'ailleurs. J'ai croisé la route de Douglas Kennedy au salon du livre de Vannes fin avril et craqué sur Les hommes ont peur de la lumière, dédicacé bien évidemment. L'auteur m'a paru bien sympathique, avec son accent américain à couper au couteau !

Les hommes ont peur de la lumière porte sur un sujet malheureusement bien trop d'actualité, surtout ces derniers jours depuis que la cour suprême des Etats-Unis a mis fin au droit national à l'IVG, laissant ainsi le choix aux états de l'interdire : l'avortement devrait devenir illégal dans la moitié des états du pays. Comme souvent avec Douglas Kennedy, le roman raconte la rencontre entre un homme et une femme : lui, Brendan, a la cinquantaine, chauffeur Uber blasé, licencié de son emploi de commercial dans l'équipement électrique, relations tendues avec sa femme ; elle, Elise, est une professeur d'université à la retraite, qui se charge d'accompagner les femmes jusqu'à l'avortement.

Ces deux-là, qu'a priori tout oppose, vont se rencontrer lors d'une course Uber un peu particulière : en déposant Elise devant une clinique d'avortement, Brendan va être témoin d'un attentat à la bombe. Si tout une première partie du roman s'appesantit sur les problématiques sociales des chauffeurs Uber, pas le plus passionnant des sujets quoique reflétant les conséquences de cette nouvelle façon de travailler, à partir de la rencontre entre Brendan et Elise le roman prend un rythme plus dynamique et présente son sujet principal : le droit à l'avortement, les pro-choix face aux pro-vies.

Le duo formé par Brendan et Elise est savoureux, renforcé par la fille du premier, Klara. Ils se retrouvent embarqués dans une histoire rocambolesque et un poil exagérée. Mais l'objectif est rempli, à savoir montrer jusqu'où les pro-vie sont capables d'aller pour imposer leur vision de l'existence : la violence, les attentats, le meurtre. L'influence de la religion est mise en évidence, la bonne excuse pour cacher trafic d'argent, manipulations, viols. Les Etats-Unis ne font plus vraiment rêver.

Douglas Kennedy signe ici une critique cinglante de la société américaine. Bienvenue dans un pays où on laisse n'importe qui se balader avec une arme et où on interdit aux femmes d'avorter, chouette. Malgré un début un peu lent, j'ai dévoré ce roman qui véhicule beaucoup de messages. Je regrette simplement des personnages caricaturaux (les méchants sont "très méchants") et une vision des choses manichéenne.
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Le nouveau roman de Douglas Kennedy arrive à point nommé avec actuellement les différentes mouvances contre la loi sur l'avortement dans plusieurs états et la décision récente des États Unis de révoquer le droit à l'avortement.

Brendan, un homme d'une cinquantaine d'années a perdu son travail et pour gagner sa vie il est devenu chauffeur Uber à Los Angeles . Il livre ses réflexions sur les clients qu'il embarque , un stratagème pour oublier un peu les contraintes de ce boulot et la distance grandissante des relations avec sa femme , Agnieska depuis un drame familial . Pour surmonter le deuil , elle s'est engagée dans le militantisme religieux Pro-life .

Lorsqu'il dépose une de ses clientes , Elise, dans un bâtiment qui héberge un centre d'avortement , il est le témoin d'un attentat contre ce centre . Cet événement va rapprocher Brendan et Elise , retraitée et devenue une bénévole à l'écoute des femmes venant subir un avortement.

On devine assez vite quel est le camp choisi par l'écrivain, les personnages attirant la sympathie sont ceux qui s'occupent de soulager la détresse des femmes ayant choisi d'interrompre leur grossesse.

L'autre bord, si on peut dire, est constitué de personnes engoncées dans leurs principes moraux et religieux , le summum étant représenté par un prêtre, homme au discours lénifiant mais trompeur .

Douglas Kennedy ne fait pas un plaidoyer dans ce roman, il décrit une frange de l'Amérique moyenne avec ses difficultés à vivre aussi bien financièrement que moralement , certaines dérives de mouvements religieux qui confinent à la secte et comme souvent l'impunité de gens possédant le pouvoir par l'argent : du classique en somme mais il est bon de répéter les choses pour ne pas les oublier et se laisser vivre dans une torpeur trop facile en fermant les yeux sur ce qui dérange !

Voilà un bon bout de temps que je m'étais éloignée de cet auteur, ce livre me réconcilie avec lui .
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N'était-il pas temps que je m'attaque au phénomène Douglas Kennedy ? J'ai lu, il me semble, son premier roman il y a quelques années, trouvé dans une bouquinerie. Il m'avait plu. Depuis, j'ai laissé passer les sorties mais celui-ci m'a attiré au premier regard.

J'accroche directement à ce roman aussi actuel que puissant. C'est un véritable roman choc qui dresse un tableau très juste de notre société actuelle. Toute une série de sujets qui font couler de l'encre sont abordés : la religion, le harcèlement, l'IVG, le monde du travail, la politique, l'argent,...

Je ressens une réelle empathie pour notre narrateur mais je dois avouer que certaines situations me paraissent un peu exagérées. J'ai tendance à me dire que nous sommes dans une fiction et qui plus est, en Amérique.

J'ai donc passé un excellent moment avec cette lecture que je vous conseille.


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Quel plaisir de lire le roman noir, Les hommes ont peur de la lumière de Douglas Kennedy traduit par Cloé Royer qui décrit une Amérique actuelle, lézardée, fracturée et exsangue par une politique libérale où l'argent a toujours été roi.

Retrouvant le style de ses débuts, l'écrivain rend compte en particulier de la réalité vécue par les femmes qui souhaitent avorter dans des états fédéraux où les pro-vies ont choisi de contester la loi en vigueur. du coup, c'est un portrait cinglant d'une démocratie fragilisée par ses extrémistes qui ne peuvent plus s'écouter pour vivre ensemble.

Brendan est devenu chauffeur Uber, travaillant de soixante à soixante-dix heures par semaine pour douze dollars de l'heure après trente-cinq années dans la vente et un diplôme d'ingénieur obtenu dans sa jeunesse.

Après avoir déposé une femme d'un certain âge devant un porche où l'entrée se fait par un digicode, il décide de s'octroyer une pause dans un lieu proche. A son retour, il surprend un motard balançant un cocktail Molotov à l'intérieur de l'immeuble où la femme s'était engouffrée. L'explosion permet à Brendan de faire la connaissance d'Élise, Douma accompagnant bénévolement les femmes qui viennent se faire avorter.

Par ailleurs, un traumatisme intime a condamné la femme de Brendan à devenir une fervente catholique influencée par un triste personnage prêtre de son état. Dans ce roman, Klara, fille de Brendam, incarne la jeunesse américaine et la lucidité sur son pays. de rebondissements en rebondissements, le trio va affronter des situations pour lesquelles, ils n'avaient jamais imaginé côtoyer.

Respectant le rythme du polar,Douglas Kennedy ne se prive pas d'une critique sociale acerbe de la société américaine. Outre la découverte de la manière dont les pro vies agissent, c'est l'abime qui sépare les deux communautés qui inquiètent. Est-ce que, pour les humanistes, la solution n'est-elle pas l'exil, comme le suggère la propre vie de Douglas Kennedy, francophone, convaincu.

Mais, avant tout, Les hommes ont peur de la lumière est un page turner dans lequel Douglas Kennedy raconte avec diverses péripéties l'Amérique conservatrice débridée des années passées, autour de trois personnages bien campés et rapidement très sympathiques. A recommander !
Lien : https://vagabondageautourdes..
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J'aime beaucoup l'ambiance des livres de Douglas Kennedy. Ici, on retrouve un peu de L'homme qui voulait vivre sa vie... Un roman noir, dans une Amérique qui ne fait pas vraiment rêver ! Un bon roman, peut-être pas le meilleur mais qui interroge...
Au prochain !
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Avec ce nouveau roman de Douglas Kennedy, on retourne le sens du suspens et le rythme vertigineux des premiers romans, l'Homme qui voulait vivre sa vie, La poursuite du bonheur, lus en apnée en sautant dangereusement des paragraphe pour aller plus vite ! Même si l'on atteint pas le degré de stress que dans Cul-de-sac, on est quand même happé par l'intrigue et les rebondissements qui remettent tout en cause. Chaque situation contient une certaine incertitude qui entretient l'angoisse.

Douglas Kennedy choisit de plus un thème épineux, qui suscite beaucoup d'affrontements de violence de l'autre côté de l'Atlantique. Les pro-vie n'ont aucun scrupule à attaquer et même éliminer ceux qui permettent aux femmes d'avoir accès à l'avortement.

Les arguments de chaque camp sont développés, et la passion qui anime les débats bien retranscrite. L'auteur ne cache pas son agacement voir sa révolte contre les pro-vie.

Ecrit comme un véritable thriller, le roman est passionnant et fait la preuve qu'une liberté conquise ne l'est jamais pour l'éternité et que la vigilance reste de mise.

264 pages Belfond 5 mai 2022
Traduction Chloé Royer
#DouglasKennedy #NetGalleyFrance

Lien : https://kittylamouette.blogs..
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Annoncé comme le retour de Douglas Kennedy au roman noir, il était logique que je sollicite ce roman auprès de NetGalley, pour le découvrir dès sa sortie. J'ai, en effet, beaucoup apprécié les premiers romans de cet auteur : 'L'homme qui voulait vivre sa vient, 'Les désarrois de Ned Allen' ou 'Cul de sac'.

'Les hommes ont peur de la lumiere' est un roman dont le héros,Brendan, est chauffeur Uber, seul job qui a trouvé après son licenciement d'une entreprise de produits électriques ou il était vendeur depuis des décennies. 

Il promène de riches clientes de boutiques en boutiques de Rodéo Drive, des touristes entre hôtels et aéroports, et un jour il rencontre Élise, professeur à la retraite.

Il l'a conduit dans un lieu banal, anonyme, dans un de ces centres commerciaux qui pullulent dans les banlieues américaines, et alors que Brendan quitté les lieux, un motard jette un cocktail Molotov sur ce qui est une centre d'avortement légal. 

Brendan récupère Élise, doula auprès des jeunes femmes en détresse, la reconduit chez elle. 

De cette rencontre s'ensuit un roman passionnant qui montre comment ce droit durement acquis n'est pas forcément garanti dans la durée.

Le personnage de Brendan, est extrêmement attachant et l'auteur le décrit écartelé entre les convictions rétrogrades de son épouse, son amitié grandissante pour Élise et le besoin de protéger sa fille. 

Des personnages bien campés, un roman au rythme haletant, bref, un mon retour de Douglas Kennedy dans le roman noir. 

Je remercie NetGalley et les éditions Belfond qui m'ont fait parvenir cet ouvrage 

#DouglasKennedy #NetGalleyFrance
Lien : http://les-lectures-de-bill-..
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Un livre qui a fait l'effet d'un coup de poing dans ma lecture. Douglas Kennedy renoue avec le roman noir et il n'y va pas avec le dos de la cuillère avec cette histoire sombre, triste puis tragique. Il y décrit l'Amérique d'aujourd'hui avec son puritanisme, sa dégradation économique et la montée de l'extrémisme chrétien. Ici, ce sont différentes thèses qui s'affrontent par rapport à l'avortement et où un personnage se voit contraint de faire des choix. Douglas Kennedy nous donne à découvrir l'homme dans sa noirceur, ce qui a frappé mon esprit et donner à découvrir un peu plus sur ce pays controversé et qui pourrait basculer dans la révolte civile, en mettant en lumière tous les travers d'une société rigoriste et si peu bienveillante à l'égard de ses citoyens. Même si parfois dans ce roman, j'ai trouvé quelques décalages dans l'intrigue où on plonge plus vers un thriller, D.Kennedy reste mon auteur favori et cette lecture me le confirme car par la fiction, on a une description quasi journaliste, ultra documentée et analysée brillamment de la société américaine. Je recommande.
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Après avoir été licencié du jour au lendemain, Brendan, la cinquantaine se retrouve sans emploi. Pour parer au plus pressé et gagner de l'argent rapidement, il décide de travailler pour Uber. Au volant de sa voiture, les clients se succèdent, certains plus odieux que d'autres, dans ce Los Angeles labyrinthique où la richesse la plus insolente côtoie la misère la plus désastreuse. Lorsqu'il prend Élise au hasard d'une course, rien ne lui permet d'anticiper le cataclysme sur le point de bouleverser son existence. Et pourtant… les évènements qu'il va vivre vont obliger cet homme durement touché par la crise, marié et père d'une fille, à reconsidérer ses priorités et à s'interroger sur des questions essentielles.

Grandeur et décadence du pays le plus riche du monde : l'Amérique. Profondément divisés depuis Trump qui a encore exacerbé cette scission après son accession au trône, les États-Unis deviennent désormais l'exemple à ne pas suivre. Après l'image d'Épinal du rêve américain, Douglas Kennedy met en lumière l'autre face de cette Amérique, celle des galères financières, de la perte de son emploi sans préavis et sans assurance chômage ni assurance santé, des petits boulots nécessaires pour subsister et dévoile le système d'exploitation d'UBER. Pour bien connaître les États-Unis après y avoir vécu 6 ans, dont 4 en Californie, je voudrais attirer votre attention sur un point : tout ce que raconte Douglas Kennedy dans « Les hommes ont peur de la lumière » est vrai. Tout ce qui concerne la vie à Los Angeles, le coût de la vie, les « habitudes » des plus riches, l'esclavagisme moderne est vrai.

Hasard de la programmation, le roman paraît à un moment clé de l'histoire du pays : la remise en question du droit des femmes à l'avortement. le parti républicain a compris que pour regagner la Maison-Blanche, il va devoir rallier les fondamentalistes religieux à sa cause. le portait que Douglas Kennedy fait de ces talibans de la pensée, par l'intermédiaire de son personnage de prêtre, Todor, démontre formidablement bien à quel point les suprématistes hommes blancs cherchent à reconquérir le pouvoir, contre la communauté noire évidemment, mais également contre les femmes. Vingt-six états sont en passe d'interdire l'avortement et de renvoyer des milliers de femmes à la condition de poules pondeuses qui n'ont plus aucun droit à disposer de leurs corps. Grossesses non désirées, viols, incestes, peu importe le motif, la réponse au droit à l'avortement reste identique : NON. Même la contraception deviendra illégale dans certains états comme la Louisiane.

Douglas Kennedy décortique le discours puritain, met en lumière ce sursaut chrétien face à un pseudo « relâchement moral » pour démontrer à quel point le dialogue entre deux camps devient tout simplement impossible. L'époque est à la guerre civile des idées face à une diminution drastique de l'éducation, et une augmentation de l'ignorance alimentée par les fake news. Ceux, comme Brendan, notre chauffeur UBER qui pourraient encore alimenter le débat sont trop occupés à survivre au quotidien dans une ville tentaculaire où l'argent fait loi. L'auteur a eu la bonne idée, parce qu'elle est réelle, de lui adjoindre une épouse militante, puritaine, et activiste afin de bien montrer que le fondamentalisme n'est pas seulement une affaire d'hommes, mais que les femmes aussi, par leurs histoires personnelles ou par conviction sont de bonnes armes pour convaincre et enrôler.

Si « Les hommes ont peur de la lumière » est d'abord un thriller haletant, doté d'une vraie intrigue et de jolis rebondissements, il est surtout une photographie très intéressante de l'Amérique d'aujourd'hui : précarité, fractures sociales, ubérisation de la société, lutte des classes, mais aussi remise en cause des droits fondamentaux des femmes à disposer de leurs corps. En 1985, Margaret Atwood imaginait une société dans laquelle certaines femmes seraient cantonnées dans un rôle de reproduction pour pallier une natalité en forte baisse. Il s'agissait alors d'une dystopie. Force est de constater que cette vision pessimiste d'un futur terrifiant se rapproche de plus en plus de notre présent. Douglas Kennedy fait montre de grandes qualités d'observation, mais surtout d'une capacité redoutable à détricoter un schéma de pensée nauséabond et rétrograde. « Les hommes ont peur de la lumière » reflète avec force propos l'ensemble de mes inquiétudes concernant le sort qui va être réservé aux femmes dans les années à venir. Lisez-le !

Lien : https://aude-bouquine.com/20..
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