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3,89

sur 401 notes

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
C'est un livre dont j'ai beaucoup apprécié la lecture. Une femme rencontre par hasard le seul homme qu'elle a aimé et elle en profite pour raconter son histoire. Elle a aimé, quitté puis retrouvé un homme volage, égoïste, incompétent, menteur qui ne lui a jamais rendu son amour ou si mal. Mais elle, esclave d'un amour trop excessif, elle a continué à l'aimer, à le protéger, à vouloir être avec lui quitte à en souffrir. Un adolescent, enfant non désiré de cet homme, se suicidera. Elle trouvera la force de continuer en faisant fi de sa souffrance. Très lucide de cette dépendance affective, son histoire est pleine de haine (ses parents absents, ses frères violeurs), d'a mour, de désillusions, d'espérance, de mort, de vie. C'est un fort et émouvant portrait de femme que nous offre cette auteur.
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Helen a 72 ans. Quand elle croise par hasard dans une rue de Londres Franck qu'elle n'a pas vu depuis vingt ans, c'est le moment, enfin, de tout lui dire. Confession murmurée, écrite ou parlée avec les yeux: on ne sait. Elle durera six heures pendant lesquelles Helen revisitera sans concession mais le coeur apaisé leur longue histoire commune, depuis leur adolescence errante d'ambassade en ambassade, l'explosion de la carrière de peintre de Franck jusqu'au retrait normand. Fusionnels mais pas sur la même vibration, l'un dans l'ombre de l'autre, parlant beaucoup mais jamais de l'essentiel, jusqu'au drame.

Coup de coeur inattendu pour ce livre découvert à l'occasion du prix Libraires en Seine, et qui est l'illustration parfaite de cette rare alchimie qui advient entre un livre et son lecteur, moi en l'occurrence, qui ai été aspirée dès les premières lignes par les mots d'Helen.
Il s'en dégage une musique si mélancolique, une puissance d'évocation si réelle que l'on ne peut s'empêcher ni de s'identifier, ni de tourner les pages pour remonter avec Helen le cours de son histoire belle et tragique avec le bel Appledore, si proche et si lointain.
Beau à pleurer.
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Helen croise Franck par hasard, qu'elle n'a plus revu depuis plus de 20 ans et elle entreprend de lui conter leur histoire, de son point de vue.
Alors ça commence, la rencontre de deux adolescents dans un milieu privilégié, une ambassade à Rome. Ils sont un peu laissés à eux-mêmes, mais ils se soutiennent et grandissent ensemble. Ils partent ensemble, d'ailleurs, à Amsterdam où Franck deviendra finalement un grand artiste peintre. Helen restera la bonne fée, dans l'ombre qui lui convient finalement assez bien.
La narration est très agréable, donc on suit gentiment toutes ces pérégrinations.
Puis vient la claque.
Et là, j'adresse un grand coup de chapeau à l'autrice, on se doutait bien de quelque chose, mais là, tout est remis en perspective.
Donc, un grand roman.
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Helen et Frank se croisent sur un trottoir à Londres. Ils ont 80 ans, ne se sont pas vus depuis 23 ans. Et pourtant, ils se sont tant aimés.
S'en suit le monologue d'Helen qui va enfin dire à Frank tout ce qu'elle n'a pu lui dire, et nous raconter par ce biais une histoire d'amour qui dure toute une vie, malgré tout.
Avant ma lecture, je ne savais rien de ce roman ni de l'auteure, roman qui m'avait complètement échappé lors de la rentrée littéraire de septembre. J'ai donc laissé agir la magie de la littérature. Dès les premiers mots, j'ai été bluffé par le style, au point de régulièrement lire certains passages à voix haute.
Ce roman est d'une grande délicatesse, superbement écrit, la mise en page toute en finesse sert le texte. J'ai été emportée par cette histoire d'amour. C'est un très beau roman qui mérite d'être mis en lumière.
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Lorsque Franck et Helen se rencontrent pas hasard à Londres après vingt-trois années de silence, c'est toute une vie qui revient dans la mémoire d'Helen. Toute une vie au cours de laquelle ils ont été liés par un sentiment trouble, contradictoire mais de son côté, indéfectible. Et Helen ressent à ce moment précis le besoin impérieux de raconter toute cette vie, une vie faite de passion, d'abnégation, de douleur.

Tout au long du récit Helen se remémore sa relation complexe avec Franck. Qui était-il pour elle ? Elle-même a du mal à le définir. Un ami d'enfance, un amant parfois. Et elle ? Sa meilleure amie, sa « servante », celle qui a fait de lui ce qu'il a été, un peintre célèbre. Mais « aucun homme, Franck, n'est un héros pour sa meilleure amie » lui assène-t-elle. Même si elle s'est mariée et a passé quelques années de sa vie à Boston, c'est avec Franck qu'elle a passé la plus grande partie de son existence jusqu'au terrible drame qui a provoqué leur séparation définitive. Que peut-on faire d'un amour jamais partagé ?

L'écriture de Julia Kerninon est fluide et précise, elle a su donner beaucoup de justesse à la confession émouvante d'Helen. Cet homme aurait pu lui apporter l'amour de toute une vie, mais il n'a rien fait pour cela. Devenu peintre à la carrière éblouissante il s'est révélé antipathique, volage, irrespectueux, irresponsable. Malgré tout cela, la dévotion d'Helen à son égard a été inaltérable. Elle a été critique littéraire, les mots elle les connaît, elle les écrit mais elle n'a jamais su lui dire. Elle qui n'avait pas d'enfant, s'est investie dans l'éducation du fils non désiré de Franck recueilli après la mort de la mère de l'enfant. Mais elle a subi en silence toutes sortes d'humiliation. Aveuglée par l'amour porté à Franck jusqu'à l'anéantissement.

On suit les deux protagonistes à Londres, à Amsterdam, Venise, Boston, la Normandie et Londres à nouveau. Chaque lieu s'inscrit dans une blessure, un souvenir douloureux, un manque, un drame, une tragédie, une rupture…
À travers cette histoire Julia Kerninon interroge l'héritage familial. Peut-on sortir indemne d'une enfance douloureuse, remplie de haine ou est-on condamné à reproduire le schéma familial comme une sorte de fatalité héréditaire ?

Elle dresse un portrait de femme bouleversant, une femme prise dans un engrenage qui l'entraîne vers une fin inéluctable. Et subtilement, juste à temps, elle donne à Helen la force de dire en face à Franck tout ce qu'elle a tu pendant toutes ces années pour pouvoir se libérer du poids de cet amour dévastateur et trouver enfin l'apaisement.
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Dévotion, littéralement cela signifie : Attachement quasi religieux à quelque chose ou quelqu'un ; vénération (cf : Larousse)

C'est le deuxième roman de cette auteure que je lis, après Une activité respectable publié en 2017. D'une écriture agréable, dense elle nous raconte ici une femme, Helen qui à l'aube de ses 80 ans, croise sur son chemin l'homme qu'elle a toujours aimé : Frank. Amis d'enfance, ils ont quitté leur famille ensemble, pour elle, étudier la littérature à Amsterdam et lui se chercher ! Alors qu'elle va trouver son équilibre dans son métier d'éditrice, lui va se réaliser dans la peinture. Mais qu'est-ce qui les lie véritablement ? Car lui vit sa vie, aime plusieurs femmes, et semble vivre au crochet d'Helen, c'est ce qu'elle ressent. Alors ils vont vivre l'amour, le désamour, ils vont se quitter pour mieux se retrouver jusqu'au jour où ce n'est plus possible qu'il vont devoir vivre un drame. C'est à cette croisée des chemins, qu'elle va lui raconter en 6 heures, sa vie, ce qu'il a été pour elle, elle va enfin se libérer.
L'auteure nous entraîne dans cette relation d'homme à femme, dans toute sa complexité lorsque les choses, les sentiments ne sont pas dit, que ces êtres ne parviennent à être sincères avec eux même comme avec l'autre. Étrange tout de même mais combien j'imagine assez réaliste. Une lecture que j'ai beaucoup apprécié.
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Helen et Franck se connaissent depuis des années mais un jour, suite à un drame, leurs chemins se séparent. Des années plus tard, ils se croisent par hasard et Helen raconte leur histoire ou plutôt sa version de leur histoire commune.

Ce roman est une pépite, découpé en courts chapitres, avec un style clair et limpide.

Ce récit m'a rappelé une réplique d'Hercule Poirot dans "Meurtre sur le Nil" qui évoque une femme qui aime et un homme qui se laisse aimer.

Certes, il y a de l'amour entre Helen et Franck mais également de l'amitié, des secrets partagés et une confiance entre un artiste peintre, égoïste et bohème, et une éditrice, sérieuse et pragmatique.

Pourtant petit à petit le malaise s'installe, face à un amour à sens unique, où Helen semble se complaire dans une abnégation totale.

Le drame se dessine, on le sent se profiler mais comme dans les grandes tragédies, rien ne peut l'empêcher.

Ce roman est une très belle découverte et j'ai hâte de lire les autres romans de Julia Kerninon.
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Helen et Frank se connaissent depuis l'âge de 12 ans. Ils ont vécu plus de 40 années ensemble. Aujourd'hui, ils ont plus de 80 ans et se rencontrent par hasard dans les rue de Londres.

Helen commence alors un grand monologue qui lui permet de dire à Frank tout ce qu'elle a sur le coeur.

Leur histoire commence à Rome en 1950, puis se poursuit à Amsterdam au moment de leur majorité. Elle étudie brillamment la littérature tout en soutenant Frank qui lui, dérivera plusieurs années avant de débuter une talentueuse carrière de peintre. Un artiste travailleur et
égoïste auquel Helen va se dévouer sans faille.

Amoureuse en silence, elle sera l'intendante parfaite de son compagnon de toujours, ne pouvant que subir ses nombreuses conquêtes. Mais un drame brisera ce lien. Ils se sépareront.

Julia Kerninon écrit un roman d'amour original, une histoire de couple qui n'en est pas un mais qui subjugue le lecteur. le style limpide et l'emploi permanent des première et seconde personnes du singulier vivifie ce texte, en rend sa lecture passionnante.
Les sentiments sont décrits avec justesse, une acuité qui révèle tout le talent et la maturité de cette auteure.
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« Devotion » est un mot fort, empreint d'une tonalité mystique, et désigne un attachement quasi religieux à quelque chose ou quelqu'un. Dévotion est aussi synonyme de vénération. La dévotion d'Helen n'est pas un dieu, pas un objet, mais un homme : Franck. le roman débute sur leur rencontre impromptue à Londres, alors qu'ils ne se sont pas vus depuis vingt-trois ans. Les deux octogénaires ignoraient le fait qu'ils vivaient si près l'un de l'autre : « Il avait suffi de quelques secondes seulement pour que déjà mes yeux s'habituent à ta nouvelle apparence. (…) Franck Appledore. Depuis vingt-trois ans, je n'ai pas cessé d'espérer te revoir avant d'être mort. » Heureux hasard ? Débute dès lors le long monologue aux allures de confession d'une femme qui tente enfin, au crépuscule de sa vie, de dire la vérité, de se dire la vérité, brisant tour à tour tous les voiles qui enveloppaient leur relation. Elle redécouvre, ou tout simplement découvre l'homme qui aura dicté sa vie, qui aura guidé ses pensées, qui aura fait battre son coeur. Un homme à la croisée d'un frère, d'un meilleur ami, d'un amant. La parole d'Helen éveille tous ces souvenirs, tous ces sentiments enfouis.

Avec ce récit, on a l'impression d'assister à une véritable mise à nu, une confession puissante dictée et guidée brillamment par une plume précise, délicate et incisive. La plume laisse place au scalpel dans l'analyse des ressors psychologiques qui animent ces êtres de papier. le récit va crescendo, les ressors du drame se mettent sournoisement et inextricablement en place. La tragédie est en marche.

Un roman dense, âpre, grandiose ! Un coup de coeur !
Lien : https://devoratrixlibri.word..
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Un livre bien écrit, une histoire d'amour absolu, le combo parfait !
Mais ce serait bien trop réducteur de ne dire que cela.
Ce livre a ceci à la fois de déroutant et de très original, qu'il ne raconte le point de vue que de l'un des protagonistes, Helen.
Helen est celle qui raconte 60 ans de vie, son amour pour Frank et c'est à Frank qu'elle le raconte.
Et Frank n'a pas de droit de réponse. de cette histoire on ne saura donc que ce qu'Helen veut bien en dire, ce qu'elle a gardé en mémoire des années de vies communes, des années de séparation.
Leur histoire commence en Italie, ils ont 12 ans, ils se comprennent parce qu'ils sont l'un et l'autre seuls, livrés à eux-mêmes dans cette ambassade du Royaume Uni à Rome. Ils partent ensemble à Amsterdam où Helen étudie puis travaille et où Frank se découvre une passion et un talent pour la peinture.
Sont-ils amis ? Amants ? Se comprennent-ils si bien, se font-ils plus de mal que de bien ? Est-ce que toute cette histoire est un immense malentendu ?
Je vous laisse le découvrir ou pas, car pour moi il demeure beaucoup d'incertitudes quant à ce que l'on peut dire de cette relation et cela rajoute encore au mystère et au charme de ce livre. Bref, j'ai beaucoup aimé !
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