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3,9

sur 391 notes

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Lorsque l'on m'a donné cet ouvrage pour la médiathèque, je ne sais pas pourquoi, j'ai comme étant aimanté et ai absolument tenu à le lire avant de le mettre en rayon et j'avoue que je ne regrette rien, au contraire maintenant je vais pouvoir le conseiller et le recommander à mes lecteurs comme il se doit et je vais également tenter de vous convaincre par la même occasion.

Helen et Franck ses sont connus très jeunes et se ressemblaient étrangement puisque leurs pères respectifs travaillaient devaient se retrouver à Rome pour travailler ensemble, quoique se détestant et occuper tous deux de hautes fonctions. Helen et Franck n'ont jamais été aimés par leurs parents comme il se doit. Aussi, après l'obtention de leurs diplômes (enfin pour Helen car Franck le rata mais avec promesse de le repasser plus tard) et que l'occasion s'est vu pour Helen de fuir cette famille haïe, exécrée même, elle n'y a pas réfléchi à deux fois et c'est ainsi que nos deux jeunes héros se sont retrouvés ensemble à Amsterdam dans la maison de jeune fille de la mère d'Helen. Si celle-ci est très travailleuse et se passionne pour les livres, Franck, lui, se cherche et ce n'est qu'à vingt-huit ans qu'il se découvrira une passion pour la peinture et l'amènera vers les plus grands sommets de la gloire. S'ensuit alors, comme souvent pour certains artistes qui s'enivrent de leur renommée, une vie de débauche mais cependant toujours recadrée et remis dans le bon chemin par Helen. Les femmes se presseront autour de lui et bien qu'Helen en ait toujours été amoureuse, elle acceptera tout, même de partager jusqu'au jour où elle partira à son tour. Mais cet amour ou ce lien qui les lie est tellement fort et indescriptible car mystérieux à la fois qu'ils finiront par se retrouver des années plus tard puis à se détester.
Tout cela, le lecteur le découvre non pas en temps réel mais au travers des mots qu'Helen adresse à Franck pour décrire ce qu'à été leur vie à tous deux, à le fois ensemble mais également chacun dans des périodes de leurs vies où ils vivaient séparément.

Un roman écrit à la deuxième personne du singulier puisque ce n'est pas au lecteur que la narratrice s'adresse mais bel et bien à Franck tout au long de ce roman lorsqu'ils se recroisent à Londres et que leur vie est maintenant derrière eux. Elle retrace leur parcours depuis l'enfance jusqu'au drame qui finira de les séparer à tout jamais, sans cette fois-ci , une quelconque possibilité de retour en arrière.

Un roman fort, très puissant avec des chapitres extrêmement courts et dans lequel le lecteur suit les deux protagonistes dans toutes les villes du monde dans lesquelles ils ont vécu, se sont croisés, se sont aimés et se sont détestés. Un livre que je ne peux donc que vous recommander tant l'écriture de Julia Kerninon, auteure que j'ai découvert en même temps que cet ouvrage, est fluide mais peut être aussi cruelle et douce. Paradoxal, non ? Non car c'est la magie des mots qui fait cela...
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Helen croise par hasard Franck dans une rue de Londres. Elle ne l'a pas vu depuis dix-neuf ans, depuis qu'un tragique événement a mis fin à leur relation. C'est l'occasion pour elle de lui raconter la véritable nature de ses sentiments à son égard, en retraçant leur vie commune depuis leur rencontre à l'âge de douze ans dans une ambassade à Rome, en passant par l'appartement qu'ils partagèrent à Amsterdam et jusqu'à leur maison dans la campagne française.
J'ai tout aimé dans ce roman. J'ai eu un énorme coup de coeur pour ce portrait de femme subtil et fascinant.
Julia Kerninon m'a happée dès les premières pages dans une histoire d'amour haletante, passionnée, intemporelle et m'a menée d'un bout à l'autre du récit, presque dans un souffle, de son écriture délicate et incisive. Je n'ai pas eu envie de lâcher le livre avant de savoir ce qu'il est advenu de ce duo auparavant inséparable.
Un très beau roman, doux amer sur une amitié fusionnelle, une histoire d'amour et ses conséquences dévastatrices.

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Helen a 72 ans. Quand elle croise par hasard dans une rue de Londres Franck qu'elle n'a pas vu depuis vingt ans, c'est le moment, enfin, de tout lui dire. Confession murmurée, écrite ou parlée avec les yeux: on ne sait. Elle durera six heures pendant lesquelles Helen revisitera sans concession mais le coeur apaisé leur longue histoire commune, depuis leur adolescence errante d'ambassade en ambassade, l'explosion de la carrière de peintre de Franck jusqu'au retrait normand. Fusionnels mais pas sur la même vibration, l'un dans l'ombre de l'autre, parlant beaucoup mais jamais de l'essentiel, jusqu'au drame.

Coup de coeur inattendu pour ce livre découvert à l'occasion du prix Libraires en Seine, et qui est l'illustration parfaite de cette rare alchimie qui advient entre un livre et son lecteur, moi en l'occurrence, qui ai été aspirée dès les premières lignes par les mots d'Helen.
Il s'en dégage une musique si mélancolique, une puissance d'évocation si réelle que l'on ne peut s'empêcher ni de s'identifier, ni de tourner les pages pour remonter avec Helen le cours de son histoire belle et tragique avec le bel Appledore, si proche et si lointain.
Beau à pleurer.
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Julia Kerninon a utilisé dans la construction de ce roman une forme non conventionnelle pour raconter les souvenirs constitutifs de toute une vie. En effet, c'est par le biais d'un long monologue, que la narratrice, Helen, raconte les étapes de sa vie. Celle-ci, alors qu'elle approche les quatre-vingt ans, tombe par inadvertance sur Frank sur un trottoir de Londres. Toute son existence lui revient de facto en mémoire ; sa vie avec lui, Frank, son ami, son amoureux, son amant, pour qui elle a naguère tout sacrifié. Elle remonte alors les pendules du temps et revient aux années 50, alors qu'ils se sont rencontrés, jeunes adolescents, dans l'ambassade des Pays-Bas basée en Italie ; leur père respectif y travaillant. Très vite, ils deviennent inséparables, car même si leur caractère diverge, ils cultivent tous deux la haine de leurs parents. Les études seront pour eux l'occasion de quitter le giron familial toxique et de tenter de s'épanouir en tant qu'adultes, à travers le monde.
Frank deviendra un peintre célèbre, tandis qu'Helen, devenue écrivain et éditrice, se réfugiera dans son ombre, toujours présente et bienveillante. Mais sa dévotion pour celui que l'on peut qualifier « d'homme de sa vie » pourrait bien devenir nuisible…
Un drame se trame, on le sent dès les premières pages, et lorsqu'il surgit, il prend le lecteur par surprise ! Quelle claque !
Bref, un roman captivant, intelligent et qui, au-delà du suspens narratif, développe parfaitement la complexité des rapports humains.
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Ca commence tranquillement, à pas feutrés. Nous entrons dans la vie d'Helen, la narratrice et de Franck Appledore à l'occasion de cette rencontre fortuite sur un trottoir londonien. Cela fait vingt-trois ans qu'ils ne se sont pas vus.

Une fois lu le premier chapitre qui divulgue quelques bribes du présent et du passé sans vraiment nous éclairer, nous entrons de plain-pied dans l'histoire. Julia Kerninon dépeint avec force et délicatesse ce qu'ils ont traversé ensemble, ce qui les a rapprochés, les a liés si intimement et les a finalement séparés.

C'est comme un concerto (je ne connais pas grand chose en musique, veuillez me pardonner), avec des mouvements qui se succèdent, sur des tempos différents, agencés à la perfection, entrecoupés de brèves respirations, avec ce thème au fond, présent en permanence, longtemps en sourdine puis qui prend peu à peu le dessus, nous laissant envahir par une tension palpable de plus en plus poisseuse jusqu'à atteindre un paroxysme sans doute inévitable.
C'est beau, très beau. J'ai été complètement embarquée par cette confession qui m'a peu à peu submergée.

Challenge ABC 2020/2021
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"Si je t'avais parlé à temps, Frank. Si je t'avais, une seule fois, dit quelque chose au lieu de simplement faire, toujours faire, toujours tout faire, si j'avais su utiliser les mots qui étaient pourtant, sous leur forme écrite, ma compétence la plus achevée, si j'avais su les dompter pour qu'ils portent ma voix, rien de tout cela ne serait arrivé, n'est ce pas ? C'est pour ça que je parle, maintenant, et que tu dois m'écouter".

Installez-vous confortablement, prenez le temps d'admirer cette superbe couverture, de répéter peut-être ce joli titre à voix haute histoire de vous mettre dans l'ambiance. Bienvenue dans l'univers de Julia Kerninon, celui qui avait tant ébloui lors de la parution de son premier roman, le très remarqué Buvard. Dès les premières pages, on retrouve la force et la fluidité de l'écriture de ce premier opus, dès les premiers mots, on est pris, happé, on mesure déjà la tension naissante dont le crescendo ne se démentira à aucun moment. J'ai aimé tous les précédents romans de l'auteure. J'ai adoré celui-ci.

Ce roman est une longue confession, le discours d'une femme qui tente enfin, au crépuscule de sa vie de se dire la vérité. La vérité sur sa relation avec l'homme qui a le plus compté pour elle et qui n'était ni un père, ni un frère ni même un mari. Un homme qu'elle appelle son meilleur ami. Alors qu'ils ne se sont pas vus depuis vingt-trois ans, Helen et Frank se croisent par hasard à Londres. Les deux octogénaires ne savaient même pas qu'ils habitaient si près l'un de l'autre. Cette rencontre déclenche alors chez Hélène la nécessité de ce récit, les yeux dans les yeux. Car Frank est l'homme avec lequel elle a vécu le plus longtemps, mais également celui sur lequel elle a veillé, dont elle a fait naitre la vocation avant de le soulager de tous les soucis matériels qui auraient pu entraver l'expression de son art. Si Frank Appledore est devenu un peintre aussi célèbre, c'est aussi à Helen qu'il le doit.

Je ne vais rien raconter ici, le plaisir du lecteur étant de découvrir peu à peu le cheminement de cette relation, depuis Rome où les parents diplomates des deux adolescents sont en poste lorsqu'ils se rencontrent, jusqu'en Normandie où ils vivront leurs dernières années ensemble, en passant par Amsterdam et Boston. Sachez simplement qu'on a l'impression d'assister à une mise à nu des sentiments, avec une force que l'on rencontre rarement. Hélène gratte la surface, brise les apparences, arrache les peaux mortes pour tenter d'arriver à la vérité, malgré les couches de mensonges accumulés. A commencer par ceux qu'elle s'est fait à elle-même.

"Tu ne cessais de revenir vers moi. C'était ma position dans le monde - j'étais le lieu où tu revenais. Comme d'autres font des voyages de santé dans leur village de naissance, il me semblait que toi, tu revenais irrésistiblement dans mes parages, comme si c'était moi ta maison, moi ton essence, ton centre. C'était moi qui te protégeais, depuis toujours, et, avant tout, je te protégeais de toi-même. Tu ne m'avais rien demandé, c'est exact - mais, Frank, depuis le premier jour de notre rencontre, ton incompétence m'appelait comme une sirène dans la brume".

Tout est d'une précision machiavélique, depuis l'étude des ressorts psychologiques qui guident ces deux êtres aux caractères bien trempés, élevés au sein de familles habituées à mentir jusqu'à l'irrésistible engrenage qui aboutit au drame, car drame il y a eu. Je le disais en préambule, on est ici dans la veine de Buvard, on se sent en terrain familier, la férocité est toujours là, mais la plume a (encore) gagné en force, la narration en densité pour livrer un fantastique roman.

Un énorme coup de coeur !
Lien : http://www.motspourmots.fr/2..
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En tant que blogueuse, j'ai le plaisir de lire un grand nombre livres. Ceux que j'achète, ceux que des auteur.es m'envoient, ceux que je reçois des maisons d'Editions. Des livres que j'ai aimés un peu, beaucoup ou pas du tout voire même que je n'ai pas pu terminer...

Et puis, il y a les immenses coups de coeur. Ces livres que je referme en regrettant de les avoir achevés, ceux qui m'habitent pendant des jours, des mois, auquel je pense sans cesse. Ces livres qui m'ont émue aux larmes, dont la qualité de l'écriture m'a conquise, les mots, la plume, ces phrases que l'on relie tant on aime s'en imprégner. Il y a ces livres là qui donnent un sens à la lecture, l'envie de poursuivre, de recommencer. Des mots que l'on dévore absorbé par le récit, impatient d'en connaitre la suite, attentif à chaque point ou virgule. Une musicalité qui transporte. Un voyage.

Ma dévotion est un de ces livres. Je le referme et je voudrais recommencer. Côtoyer Helen et Franck, les suivre à Rome, Amsterdam ou en France, vivre à nouveau les émotions de leur passion, le gâchis, les erreurs. Reprendre l'incompréhension, les mots silencieux, ceux qu'elle n'a pu dire, la souffrance, les espoirs.

Helen s'est oubliée tout à son amour pour cet homme. C'est l'histoire d'une vie, du mal que l'on se fait, du mal que l'on accepte. L'amour absolu et l'abnégation.

Ce roman est fin et captivant, l'écriture ciselée. Un roman Coup de coeur à lire absolument.
Lien : http://aufildeslivresblogetc..
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Dévotion, littéralement cela signifie : Attachement quasi religieux à quelque chose ou quelqu'un ; vénération (cf : Larousse)

C'est le deuxième roman de cette auteure que je lis, après Une activité respectable publié en 2017. D'une écriture agréable, dense elle nous raconte ici une femme, Helen qui à l'aube de ses 80 ans, croise sur son chemin l'homme qu'elle a toujours aimé : Frank. Amis d'enfance, ils ont quitté leur famille ensemble, pour elle, étudier la littérature à Amsterdam et lui se chercher ! Alors qu'elle va trouver son équilibre dans son métier d'éditrice, lui va se réaliser dans la peinture. Mais qu'est-ce qui les lie véritablement ? Car lui vit sa vie, aime plusieurs femmes, et semble vivre au crochet d'Helen, c'est ce qu'elle ressent. Alors ils vont vivre l'amour, le désamour, ils vont se quitter pour mieux se retrouver jusqu'au jour où ce n'est plus possible qu'il vont devoir vivre un drame. C'est à cette croisée des chemins, qu'elle va lui raconter en 6 heures, sa vie, ce qu'il a été pour elle, elle va enfin se libérer.
L'auteure nous entraîne dans cette relation d'homme à femme, dans toute sa complexité lorsque les choses, les sentiments ne sont pas dit, que ces êtres ne parviennent à être sincères avec eux même comme avec l'autre. Étrange tout de même mais combien j'imagine assez réaliste. Une lecture que j'ai beaucoup apprécié.
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D'une écriture ciselée et somptueuse Julia Kerninon nous envoûte avec dévotion, celle qu'elle voue à la littérature.
Helen et Franck se retrouvent sur un trottoir de Londres après vingt trois ans de séparation, se sont des octogénaires et c'est le choc.
Mezzo voce Helen devient un volcan en éruption.
Sous une apparence ordinaire et très discrète la passion a couvé trop longtemps et plus rien ne peut l'arrêter, là, à cet instant sur ce morceau de trottoir…
En 1950 Helen et Franck ont douze ans et se rencontrent pour la première fois, liés immédiatement et irrémédiablement par « leur haine sidérale pour leurs parents et leurs activités méprisables, leurs bons mots et leur mauvais coeur. »
La chambre magmatique d'Helen s'auto-alimente par leur milieu social, celui de la diplomatie, où la représentation est dès plus importante et est renforcée par l'indifférence des parents.
Indifférence criminelle, où l'honorabilité est un vernis craquelé de toutes parts.
Indifférence due à son physique ordinaire, elle, la fille de la très belle femme de Monsieur l'Ambassadeur ?
Helen et Franck un couple ? Plutôt un duo dont Helen donnera le tempo, lorsqu'à leur majorité elle exigera l'indépendance en s'installant à Amsterdam dans la maison de sa mère. Elle étudiera, se passionnera pour ses études littéraires, elle écrira et ouvrira sa maison d'édition. Elle organisera le quotidien sans avoir d'emprise sur l'avenir.
Franck se laissera porter longtemps, deviendra un peintre célèbre sans efforts particuliers, parce que les choses arrivent comme cela pour lui. Mais c'est tout de même Helen qui l'a créé.
Franck poursuit sa route avec elle, sans elle, avec d'autres mais « Helen était apparemment la seule nécessaire, celle qui n'avait jamais été remplacée par aucune autre, celle qui n'avait pas à mendier sa présence par téléphone comme le faisaient différentes voix féminines chaque semaine, mais uniquement gravir d'un pas léger son escalier pour frapper à la porte du dernier étage de sa propre maison. »
Le magma, naît de la fusion partielle de l'héritage familiale et de la croûte de leur vie agglomérée, va entretenir la lave.
Lave qui va remplir les cheminées volcaniques jusqu'au cratère.
Pour que l'explosion arrive, il faut plusieurs failles. La première véritable fissure s'appelle Anna et il y en aura d'autres car Franck laisse à Helen le soin des pansements de rupture, trop occupé qu'il est à poursuivre sa vie.
Alors oui, Helen en est là, elle qui a travaillé les mots toute sa vie, qui les a aimés à la folie n'a jamais su les dire. La parole est toujours restée dans l'arrière-gorge comme garde-fou de la bile qui aurait pu tout brûler sur son passage.
Vingt-trois ans sans nouvelles l'un de l'autre, après que la vie a poursuivi sa route implacable, Helen se fait fort d'érupter SA vérité.
La voix d'Helen poursuivra ses lecteurs longtemps après le dernier accord plaqué sur le clavier des émotions.
D'une construction parfaitement maîtrisée, d'un rythme sans relâche, juste quelques dièses et bémols pour que le lecteur reprenne son souffle, Julia Kerninon une fois de plus nous peint une histoire aux dimensions abyssales où les sentiments sont d'une ardeur qui marivaude en permanence avec le précipice.
©Chantal Lafon-Litteratum Amor 26 août 2018.
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Au détour d'une rue, après vingt-trois ans de silence, Helen croise Frank. Là, sur le trottoir sa voix s'élève et retrace leur histoire depuis leur rencontre, en 1950 à Rome, jusqu'à cette dernière journée passée ensemble, en 1995 en Normandie, qui scella leur rupture définitive. de cette puissante et douloureuse déclaration se déroule alors ce lien unique et si intime qui les lia toutes ces années durant, ainsi que la force de l'amour que porte Helen à Frank. Un amour qui l'aura forcé à rester dans l'ombre et à faire de Frank l'artiste peintre de renommée mondiale qu'il est devenu. Un amour dévoué. Sa dévotion, c'est lui. Un homme qui, pourtant, n'aura jamais été capable de l'aimer à sa juste valeur. Au fil de cette confession, c'est à la fois toute la complexité des relations humaines et de l'amour qui est mis en lumière.

Vingt-trois ans plus tard, enfin, Helen s'ouvre et ose parler. Parce qu'Helen, devenue éditrice, elle les lisait les mots, mais n'avait jamais appris à les prononcer. Et là, soudainement, passé le choc des retrouvailles, Helen se jette enfin dans le grand bain et livre sa bouleversante confession.

Julia Kerninon, avec sa plume délicate, intelligente et profonde, dont la puissance d'évocation paraît sans limite, dresse le portrait de deux âmes qui n'auront eu de cesse de se retrouver car incapables de vivre séparément. Mais, lorsque la dévotion de l'un à l'égard de l'autre se fait trop puissante, ne devient-elle pas, de facto, dangereuse ? Au travers de ces deux personnages, Julia Kerninon autopsie le grand amour, interroge les limites du désir et nous livre une histoire sublime et déchirante servie par une écriture fabuleuse.

Ce livre traînait dans ma bibliothèque depuis sa sortie en 2018, je ne sais pas pourquoi je ne l'en ai pas sorti plus tôt : c'est un immense coup de coeur.
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